La zone sud du Beaujolais souffre au mieux d’un déficit de notoriété, au pire d’une image négative alimentée par les mauvais souvenirs de consommateurs lassés par la médiocrité d’une production pléthorique de vins primeurs et par le surf de quelques négociants sur une vague qui s’est révélée éphémère. Il n’y a pourtant aucune raison de se détourner de ces terroirs assis sur du calcaire et de les mépriser au profit des granites de la zone des crus. Il faut pour s’en convaincre déguster les cuvées de quelques vignerons qui essaient avec courage de renverser la tendance pour démontrer que le Beaujolais, c’est aussi par ici. Jean-Paul Brun fait partie de ceux-là ; mieux, il en est le chef de file.
UN SECTEUR RÉVÉLÉ
Son histoire est celle de beaucoup de familles rurales. Son père possédait une exploitation de polyculture avec sa part de vignes, à peine quatre hectares dont les raisins étaient portés à la coopérative. Lorsqu’il s’aperçoit qu’un de ses deux fils s’intéresse de plus près à la vigne, il décide de quitter la cave et de vinifier sa production. La première mise en bouteilles date de 1978, Jean-Paul se jette alors à corps perdu dans l’aventure avec le