Hollywood, Paris et nous
Par ronan nicolas
()
À propos de ce livre électronique
AVERTISSEMENT : cet ebook est une republication de "sous les feux des projecteurs" avec un nouveau titre et l'absence de scènes érotiques. Il est tout public. Néanmoins, il met en scène une romance M/M qui peut choquer certains lecteurs.
Hollywood, Paris et Nous
Lucas Lanza mène une vie qu'il aime, partagée entre les nuages comme steward pour une grande compagnie aérienne et les charmes de sa ville, Paris. Loyal, entier, il a toujours su ce qu'il voulait, mais certainement pas ce qui l'attendait lors de ce vol inattendu vers New York.
De l'autre côté de l'Atlantique, Noah Wilder, étoile montante d'Hollywood, navigue entre la gloire des plateaux et les démons personnels. Héritier d'une dynastie cinématographique, sa vie est un tourbillon de projecteurs, de tapis rouges et de secrets bien gardés.
Leur première rencontre est une collision inattendue, une étincelle d'agacement mutuel qui cache une attraction irrésistible. De New York à Paris, puis à Malibu, leurs chemins ne cessent de se croiser, bousculant leurs certitudes et révélant des désirs inavoués. Lucas voit au-delà de la façade glamour de Noah, percevant la vulnérabilité derrière l'arrogance. Noah, quant à lui, est désarmé par la franchise de Lucas, un homme qui le pousse à affronter ses peurs les plus profondes, notamment celle de révéler qui il est vraiment aux yeux du monde.
Mais, à Hollywood, l'amour a un prix, surtout quand il défie les conventions. Entre secrets bien gardés, scandales médiatiques et la pression d'une carrière sous les feux des projecteurs, leur romance sera mise à rude épreuve. Lucas et Noah devront choisir : se cacher pour préserver une image, ou crier leur amour au monde, quitte à tout perdre ?
"Hollywood, Paris et Nous" est une romance passionnante sur la découverte de soi, le courage d'aimer, et la force d'un lien qui transcende la distance et les apparences. Plongez dans l'histoire de deux hommes qui, malgré les obstacles, apprennent que le plus beau des rôles est celui qu'ils jouent ensemble.
Lié à Hollywood, Paris et nous
Livres électroniques liés
No One Else: L'histoire vraie d'une chanson Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe voyage d'Hugo Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCrashing Hollywood- Fais semblant jusqu'à ce tu le Captures Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES AVENTURIERS DU DIMANCHE Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCourse Torride Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout Risquer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Amour qui a Commencé par une Bagarre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSeptembre Gong: Marginales - 244 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTrans: Une histoire vraie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDestination extrême - North Brother : l'île abandonnée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPlus que parfaite Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTerritoire Oublié Non Identifié Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEn amour avec Paris Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCe restaurant au bord du lac Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLève la tête quand tu marches Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAu-delà de ma vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDestination Stockholm: Où la fin du voyage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFaillite à l'horizon: Couples à la dérive Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout peut basculer en une fraction de seconde Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCœurs Célestes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAllume-moi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJ'ai épousé un millionnaire Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/57 jours pour Anna Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCelui que j’ai choisi d’aimer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationIntérieur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationYang Tome 3 La rupture Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationINSOUMISSION Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Secret: Thriller psychologique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDes femmes qui ont du chien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe fil d’Ariane Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Fiction gay pour vous
Anthony Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Mafia Hétéro est Tombé Amoureux de Moi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRenaissances Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoires érotiques gay: Nouvelles GAY érotiques français, non censuré hommes Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Prédateur De Soumises Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'aide du président Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDouceurs des îles: Annonce d’une naissance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationThe Red Moon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHomosexualité : Le Surnaturel, Santé Et Dimensions Psychologiques Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Devenu accidentellement le fiancé du Roi Démon alpha Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Hollywood, Paris et nous
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Hollywood, Paris et nous - ronan nicolas
Hollywood,
Paris, et nous .
Une Romance Gay
Ronan Nicolas
© Ronan Nicolas
Copyright janvier 2025
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique, sans la permission écrite de l’auteur. Cela inclut les photocopies, les enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation et pour toute autre demande d’information, merci de contacter l’auteur.
Ronan Nicolas
Paris, France
ronannicolaspublishing@gmail.com
Avertissement
Ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages principaux, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de mon imagination. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé, vivantes ou décédées, ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Les personnages, les endroits ou établissements connus sont décrits de façon fictive et ne reflètent en aucun cas leurs pensées, leurs façons d’être ou leur politique. Ce sont simplement des personnes que j’affectionne.
Ce roman est une version édulcorée de la première édition, intitulée « Sous les feux des Projecteurs » sans scènes érotiques, mais contient une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs.
Ce roman est dédié à tous ceux qui laissent leurs rêves guider leurs pas.
J’ai écrit une première version de cette histoire dans une version érotique. Mais il m’a semblé que Noah et Lucas méritaient une plus large audience. Je publie donc cette version de leur histoire, plus édulcorée. Même si l’amour que ces deux hommes se portent ne laisse aucun doute sur la façon qu’ils ont de célébrer leur union.
À la fin de l’écriture de ce roman, les images des incendies à Los Angeles inondent les télévisions du monde. Je veux dédier ce livre à tous ceux qui ont perdu leurs maisons à Pacific Palisades et Malibu. Deux villes chères à mon cœur.
Prologue
Lucas Lanza
J’ai toujours voulu faire ce métier.
––––––––
Je suis PNC, personnel navigant commercial.
Vous ne voyez pas ?
Disons Steward, pour que vous situiez. Non ? Toujours pas ? Alors « hôtesse de l’air à couilles » ?
Ok, c’est vulgaire, mais tout le monde comprend.
D’aussi loin que je me souvienne, c’est le métier que j’ai voulu faire : Je devais avoir six ans quand j’ai pris l’avion pour la première fois. Un très long voyage qui nous amenait, mes parents, mes frères et sœurs et moi, en Afrique. Papa venait d’accepter une mission pour deux ans à Madagascar. Je suis descendu de l’avion à l’aéroport d’Antsiranana et j’ai dit à mes parents : « Je veux faire le même métier que la dame », en désignant du doigt l’hôtesse d’Air Madagascar. Une femme magnifique dans son uniforme rouge.
Et c’est resté ancré dans mon esprit depuis lors.
Bien sûr, pendant mon adolescence, d’autres centres d’intérêt sont venus perturber ce rêve, mais il est resté, comme tapis dans l’ombre d’un recoin de mon cerveau, pour rejaillir après mon baccalauréat.
J’ai eu la chance de pouvoir devenir « steward étudiant » pour la compagnie nationale pendant les vacances d’été et j’ai adoré le métier dès les premiers instants. Tellement qu’à l’issue de mon contrat étudiant, j’ai intégré immédiatement la compagnie en CDI. Quinze ans ont passé et c’est toujours le métier de mes rêves.
Noah Wilder
Je n’ai jamais voulu faire ce métier.
––––––––
Je suis acteur. Héritier d’une famille qui travaille à Hollywood depuis la création des studios californiens.
Mon arrière-grand-père était un des premiers caméramans de l’histoire des studios Universal dès leur installation près de Los Angeles en 1915. Depuis, tous les membres de la famille ont plus ou moins travaillé pour l’industrie du cinéma. D’une certaine façon, je fais partie de la noblesse cinématographique américaine.
Papa, Jonathan Wilder, est un acteur renommé, plusieurs fois primé ; il fait partie des acteurs E.G.O.T. C’est-à-dire ceux qui ont réalisé le grand chelem des récompenses : Emmy (télévision), Grammy (chanson), Oscar (cinéma) et Tony (théâtre).
Maman est aussi actrice, Laura Leroy, française. Elle est venue en Californie pour la promo d’un de ses films, a rencontré mon père et n’est jamais retournée en France.
Ils m’ont présenté à mon premier casting quand je n’avais que 9 mois. J’ai commencé comme bébé dans une série et j’ai depuis grandi devant les caméras. Bref, je n’ai pas vraiment eu le choix de ma carrière. Mais je m’en satisfais. Même s’il est difficile d’être le « fils de ». Je dois apprendre à exister dans l’ombre de mes parents. Disons que je fais plus souvent la une des magazines à scandales que celle du box-office. Je n’ai pas encore trouvé LE rôle qui me donnera une légitimité aux yeux des autres acteurs. Mais ça viendra.
Chapitre 1
Lucas
Enfin ! Après un peu plus de 8 heures de vol, l’avion commence son approche sur l’aéroport Kennedy de New York.
Je peux enfin m’asseoir à mon siège et profiter de la vue depuis le hublot sur les côtes américaines. J’ai admiré cette approche des dizaines de fois dans ma carrière et, malgré tout, je ne m’en lasse pas.
Long Island et Staten Island apparaissent sous mes yeux, bordées par l’océan Atlantique, tandis que les gratte-ciels emblématiques de Manhattan se détachent sur l’horizon, offrant un panorama saisissant.
Peu de temps après, les roues de notre Boeing 777 touchent enfin le sol et je commence à projeter mes activités pour cette – trop – courte escale à New York.
Après une quinzaine de minutes de roulage, notre avion vient enfin se garer au contact du terminal 1 de l’aéroport. Le débarquement se déroule sans encombre entre nos clients venus pour des raisons professionnelles et ceux venus pour faire du tourisme. C’est une des particularités de la ville : elle attire les deux types de visiteurs. Et même si tout ce joyeux monde se dirige vers Manhattan, la partie venue pour affaires aura tendance à aller dans le sud de l’île, tandis que les touristes iront plutôt au centre de la ville.
Après mon 283ᵉ « au revoir, merci, bonne journée », la cabine du Boeing est redevenue calme. L’équipage attrape à son tour ses bagages et sort de l’appareil pour se retrouver en bout de passerelle.
Notre petit groupe se dirige ensuite vers le contrôle d’immigration américain.
L’inconvénient d’un vol sur gros porteur est que je redécouvre des collègues avec lesquelles je n’ai eu que peu d’interaction pendant le vol. Et mon cerveau de se mettre en branle pour essayer de me rappeler d’un prénom à peine entendu pendant le briefing 9 heures plus tôt.
Parce que, si j’ai bien retenu les prénoms des collègues travaillant en classes première et business avec moi, je n’ai pas bien intégré ceux de mes collègues de la cabine economy. Et je me surprends à devoir regarder sur ma feuille avec la liste équipage avant d’interpeler quelqu’un.
Notre équipage d’aujourd’hui est plutôt joyeux, une escale à New York étant, pour la majorité d’entre nous, synonyme de bon temps. En effet, la ville regorge d’activités plus différentes les unes que les autres permettant à chacun de trouver son bonheur entre balade, sport, culture ou shopping.
Dans la navette qui nous transporte vers Manhattan, je tente de m’isoler un peu en ouvrant mon application de musique, les écouteurs déjà dans les oreilles. Le trajet entre l’aéroport et la ville est long, autant se reposer un peu. N’ayant pas d’envie en particulier, je clique sur la première playlist suggérée par l’application.
Quand les premières notes de piano et la douce voix d’Alicia Keys répétant « New York » résonnent à mes oreilles, je ne peux m’empêcher de sourire. Et de me demander si c’est le hasard ou l’algorithme de l’application qui a eu l’idée de jouer Empire State of Mind au moment où nous traversons le Queens avec vue sur la célèbre skyline de Manhattan.
En grand fan de Broadway, cette chanson me fait penser que je n’ai pas encore vu la comédie musicale créée par Alicia Keys. Je pianote sur mon téléphone pour voir s’il reste des places pour ce soir. Malheureusement, après quelques secondes de recherche, je réalise qu’il ne reste plus de places à des prix abordables. J’ai beau être fan de spectacles musicaux, je ne suis pas prêt à mettre 379 $ pour y assister.
C’est à ce moment-là que le collègue assis à ma gauche me tapote le bras.
J’enlève mes écouteurs pour pouvoir l’entendre.
- Excuse-moi de te déranger, j’ai vu que tu regardais les prix des places pour un spectacle. Tu voulais aller voir quoi ?
- Je n’ai pas d’envie particulière, je regardais pour Hell’s Kitchen, mais c’est trop cher.
- Pareil. Je m’étais dit qu’un spectacle, ça serait cool, mais c’est hors de portée de ma bourse. Du coup, tu vas faire quoi ?
- Je n’ai rien décidé encore : me balader, peut-être sortir ce soir.
- Avec Matthieu, on a envie de sortir dans Hell’s Kitchen[1] ce soir. Si ça te dit de venir avec nous, tu seras le bienvenu.
- Pourquoi pas, ça sera toujours mieux que de rester devant Netflix enfermé dans la chambre d’hôtel.
- Cool.
Je remets mes écouteurs sur les oreilles et jette discrètement un œil à la liste équipage pour retrouver le prénom du collègue avec qui je vais passer la soirée. Romain. Donc je vais passer la soirée en compagnie de Romain et Matthieu. Ils ont l’air cool et mon gaydar semble indiquer qu’ils sont gays tous les deux, comme moi, ce qui est, normalement, synonyme de bonne soirée.
Après un peu plus d’une heure de trajet, notre navette s’arrête enfin devant notre hôtel.
Ce n’est pas le plus luxueux des hôtels dans lesquels nous descendons en escale, mais il a le mérite d’être très bien placé, entre Times Square et Macy’s.[2]. Quelles que soient vos envies pour l’escale, vous êtes proche de beaucoup de choses. Que ce soit pour aller voir un spectacle sur Broadway, aller au musée, faire du shopping ou simplement marcher.
Avant de monter dans nos chambres, nous nous donnons rendez-vous avec Matthieu et Romain pour profiter de cette belle fin d’après-midi.
Après une bonne douche et avoir enfilé des vêtements plus confortables que mon uniforme, je me jette dans les rues new-yorkaises avec mes nouveaux amis.
Cette ville reste fascinante même après y avoir séjourné des dizaines de fois. Bien sûr, maintenant je vois un peu plus les défauts de la ville : les odeurs, la crasse, les rats, les junkies, les laissés-pour-compte, les rues défoncées, la criminalité, et pourtant il suffit de lever le nez en l’air pour ressentir une vibration que seule New York peut procurer.
Que ce soit les avenues larges comme la 5ᵉ Avenue avec ses boutiques de luxe, la 42ᵉ rue avec ses théâtres ou les rues plus étroites des quartiers plus anciens comme Greenwich Village, les rues pavées de SoHo bordées de bâtiments en briques rouges, les rues de Tribeca bordées d’arbres avec de belles maisons en pierre, toutes ces rues sont en constant mouvement, chacune avec sa propre identité culturelle, ce qui rend la ville particulièrement riche et vivante. Les rues de New York sont bien plus que de simples voies de circulation. Elles sont le cœur battant de la ville, un lieu de vie, de rencontres et d’expérience inoubliable.
Après une longue marche dans Central Park où nous avons pu admirer les joggeurs courir torse nu, nous décidons de nous diriger vers Korea Town[3] pour trouver un restaurant.
Afin d’éviter les trottoirs bondés de Times Square, nous descendons par la 5ᵉ avenue. Alors oui, c’est aussi très touristique, mais les trottoirs y sont bien plus larges, ce qui permet de louvoyer entre les touristes et de marcher plus vite.
Bien mal nous en a pris ! À peine avons-nous traversé la 52ᵉ rue en direction du sud qu’une foule dense se presse un peu plus bas, des projecteurs sont hissés sur des grues mobiles et l’avenue est complètement fermée au niveau de la 51ᵉ rue.
J’essaye de convaincre les garçons de faire un détour, mais leur curiosité l’emporte sur mon désir d’éviter la foule.
Des barrières sont installées autour de l’entrée du Radio City Music-Hall. La célèbre salle de spectacle accueille visiblement un évènement d’ampleur.
Matthieu semble fasciné et fend la foule pour se poster, comme de nombreux passants, contre les barrières. Il nous fait signe de le rejoindre. Romain prend ma main et me traîne jusqu’à Matthieu. Je n’ai pas la force de lui résister. Après tout, on ne voit pas ça tous les jours. Arrivé près de Matthieu, je découvre les affiches géantes d’un film dont c’est visiblement l’avant-première.
« Shadow Warriors ». Le titre ne me dit rien, mais je dois dire que je ne suis pas un cinéphile averti. Surtout ce genre de cinéma. Même si je regarde de temps en temps des films d’action, ce n’est pas mon genre préféré. En fait, je les regarde surtout en streaming.
Une vague de cris enfle dans la foule et je détourne le regard des affiches pour découvrir un couple qui sort de la limousine qui vient de s’arrêter devant le théâtre.
Je reconnais immédiatement l’acteur que tout le monde acclame : Noah Wilder.
Matthieu exulte :
- Putain, c’est Noah Wilder ! Je l’adoooore !
- Tu dis ça de tous les acteurs gaulés comme des bombasses, rit Romain.
- Bon, ok, je ne regarde ses films que pour le voir à moitié nu, mais il est trop beau !
Je regarde Matthieu avec amusement. Je n’ai jamais compris cette fascination pour les gens connus. J’avoue, comme tout le monde, enfin comme tous les hommes gays, je fantasme sur les physiques de beaucoup d’acteurs, mais de là à faire le pied de grue pour prendre une photo ou un selfie...
Surtout que de beaux hommes, on en croise partout. Comme par exemple les Apollons qui couraient cet après-midi dans Central Park. Et ils sont bien plus accessibles qu’une star hollywoodienne.
Il est vrai que Noah Wilder est radieux, un large sourire éclaire son visage, il fait des signes à la foule et n’hésite pas à se rapprocher des barrières pour venir saluer ses fans. Je me surprends à penser que c’est vraiment un bel homme. Encore plus que sur les photos glacées des magazines ou des campagnes de publicité qu’il a pu faire. Je me souviens notamment d’une campagne pour des sous-vêtements que j’avais particulièrement aimée. La plastique du monsieur est parfaite à mon goût.
Il est accompagné par une femme très élégante que je ne reconnais pas. Sans doute sa partenaire à l’écran. Ils forment un très joli couple. Et leur complicité ne semble pas feinte.
Matthieu a déjà son téléphone en main et mitraille le couple.
— Il est trop beau !
Voilà qu’ils se rapprochent un peu plus de l’endroit où nous sommes postés. Les cris autour de nous se font plus aigus quand Noah s’approche à quelques mètres. Chacune des groupies hurle plus fort que la voisine pour pouvoir attirer son attention. Matthieu s’époumone et hurle comme une midinette.
Noah regarde dans notre direction et je capte son regard quelques secondes. Un regard intense. Presque dérangeant.
J’arrive à convaincre mes collègues de reprendre le chemin du restaurant après quelques photos et nous nous extirpons enfin de la foule.
Après quelques minutes de marche pendant lesquelles nous n’avons entendu que Matthieu parler de Noah et de tout ce qu’il voudrait lui faire s’ils étaient ensemble dans une chambre, nous trouvons enfin un petit resto coréen.
Matthieu continue, pendant tout le repas, de nous casser les oreilles avec « son » Noah. Il fait défiler les photos et les vidéos qu’il a faites de son idole. L’une d’entre elles est magnifique. C’est celle où Noah regarde dans notre direction. Il est ultra sexy avec ce regard direct sur l’objectif et ce léger sourire. Je réalise à ce moment-là que ce garçon mérite certainement sa place dans le showbiz. Indéniablement, il a un truc.
Après avoir dîné, nous nous dirigeons vers Hell’s Kitchen.
- Je connais un bar sympa si ça vous dit, dis-je.
- Avec des beaux garçons ? s’enquiert Romain.
- Pas aussi beaux que vous, mais je pense que ça vous plaira, répondis-je.
- T’es idiot. Tu vas me faire rougir.
- Vous aimez les cowboys ?
- Ils ont des cowboys à New York ?
- Au Flaming Saddles, oui.
- Yee haa ! À nous les cowboys ! hurle Matthieu.
Le Flaming Saddles est un bar gay sur la 9ᵉ avenue. Un endroit où j’aime passer la soirée quand je suis en escale à New York. L’ambiance y est toujours très joyeuse et les serveurs sont tous très beaux. J’y ai souvent fait de jolies rencontres.
Nous passons la soirée à rire, boire, chanter et même danser. Plusieurs fois, nous sommes interrompus par un charmant garçon qui nous offre une tournée en échange d’un « french kiss ».
Nous rentrons à l’hôtel tard dans la nuit, en continuant à chanter à tue-tête et à rire sur le trajet.
Une très bonne soirée.
Chapitre 2
Noah Wilder
––––––––
23 h
Je suis enfin dans la limousine qui m’amène à mon appartement new-yorkais.
S’il y a bien une chose que je déteste dans mon métier, ce sont toutes ces tournées de promotions. Je ne suis vraiment pas fait pour ça. La seule partie qui me fait plaisir, c’est de pouvoir être en contact avec mes fans. Je suis conscient que si je peux continuer à faire ce métier, c’est grâce à eux. Et leur donner quelques instants à chaque sortie de film, c’est le moins que je puisse faire.
Cependant, parader en tenue de soirée et poser devant les photographes, je déteste ! Et je déteste les photographes. Et je hais les journalistes. Et je hais mon agent qui m’oblige à participer à tout ce cirque médiatique.
Il va pourtant falloir que je supporte la promotion de Shadow Warriors encore quelques jours. Après l’avant-première à Los Angeles avant-hier, celle de New York aujourd’hui, nous partons en Europe dès demain. Paris, Londres, Berlin, Rome. Rien que d’y penser, j’en aurai presque la nausée.
Le plus compliqué va encore être Paris. Je déteste Paris. Je déteste les Français. Ils sont arrogants et mal polis. Je n’ai jamais réussi à accepter la moitié française de mon être. Je ne me sens absolument pas Français. Pas à 50 %. Même pas à 10 %.
Ma mère a bien essayé de me transmettre la culture française, mais je suis resté hermétique. Malgré toute une scolarité au lycée français de Los Angeles. La seule chose qu’ils aient réussi à m’apprendre est de parler français. Enfant, j’adorais parler français avec ma mère, surtout en présence de mon père qui ne comprenait rien à nos conversations. Ça m’a donné le sentiment d’être unique et permis d’avoir une complicité avec elle que je n’ai jamais eue avec lui.
La limousine s’arrête enfin sur Charles street, dans Greenwich Village. Le chauffeur m’ouvre la porte, je le remercie et entre enfin dans ma maison entre deux crépitements de flash. Les vautours, comme j’appelle les paparazzi, sont toujours à deux ou trois devant chez moi quand je suis à New York. Ils ne me quittent jamais. Même si j’ai réussi quelques fois à les semer, il m’est de plus en plus difficile d’avoir une vie privée. Et ça me met les nerfs en boule.
Heureusement, une fois dans mon cocon, je me sens enfin tranquille. Cette townhouse[4] n’est pas très grande, mais elle a l’avantage de ce qu’elle est : une maison. Pas de voisin de palier ou de portier pour noter toutes vos allées et venues et renseigner les vautours qui encerclent mon intimité.
J’ai acheté cette maison il y a deux ans. C’était pendant le tournage d’une minisérie qui se déroulait à Manhattan. J’avais besoin d’être tranquille entre deux jours de tournage, et l’appartement que m’avait proposé la production ne me convenait pas. David, mon agent, m’avait fait visiter un appartement uptown face à Central Park, un autre midtown entre la 9ᵉ et la 10ᵉ avenue et enfin cette petite maison dans le village. Le choix avait été rapide : la localisation de cette maison est parfaite, loin des touristes et avec une vraie vie de quartier.
J’ai à peine le temps de me servir un verre de bourbon que la sonnerie de mon téléphone retentit. Un regard rapide à l’écran et je décroche :
- David, il est tard et j’aimerais me reposer avant le vol de demain.
- Tu es parti comme un voleur ce soir ! La soirée privée après l’avant-première n’était pas terminée ! J’ai dû raconter des bobards à la production pour expliquer ta fuite. Tu ne me facilites pas le travail, Noah !
- Je suis certain que tu as trouvé l’excuse parfaite. Je suis crevé, David, ces soirées m’ennuient.
- Elles t’ennuient peut-être, mais ce sont elles qui font le succès ou non d’un film.
- Et mon talent ? Non ?
- Si le talent suffisait à faire une carrière, ça se saurait. En l’occurrence, c’est surtout ta belle gueule qui attire les spectateurs dans les salles.
- Merci pour ton honnêteté, ça me va droit au cœur.
- Dois-je te rappeler que, depuis tes dernières frasques, j’ai du mal à te trouver des rôles ? Tu as besoin que ce film marche si tu ne veux pas une carrière à la Lindsay Lohan.[5]
- D'une, la carrière de Lindsay reprend, et de deux, c’est une amie, je
