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Le sang et l'or
Le sang et l'or
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Livre électronique110 pages1 heure

Le sang et l'or

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À propos de ce livre électronique

 

Dans le village d'Asséwè, un meurtre secoue l'équilibre fragile entre traditions ancestrales et appétit de l'or. Le chef, gardien de la mémoire des ancêtres, est retrouvé assassiné au pied du grand fromager.

Koffi Mensah, journaliste revenu malgré lui sur la terre de son enfance, découvre que l'or attire non seulement les étrangers, mais aussi la trahison de ses proches. Entre rites sacrés, corruption politique et menaces invisibles, chaque pas le rapproche d'une vérité dangereuse : l'or ne se prend jamais sans sang.

Un thriller africain haletant, où la mémoire des ancêtres affronte la cupidité des hommes.

LangueFrançais
ÉditeurL'étoile filante
Date de sortie27 sept. 2025
ISBN9798232319618
Le sang et l'or
Auteur

KIKI Gbènato Dieu-donné

Auteur béninois, Dieu-donné Gbènato Kiki puise dans les racines de l'Afrique pour créer des histoires où les ancêtres, la terre et la modernité se confrontent. Son écriture donne voix aux traditions menacées, aux luttes de pouvoir et aux quêtes de vérité. Avec Le Sang du Chef, il signe un récit haletant qui mêle suspense, héritage et conscience sociale.

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    Aperçu du livre

    Le sang et l'or - KIKI Gbènato Dieu-donné

    Le sang et l’or

    Une œuvre de Kiki gbènato Dieu-donné

    Email : dieudonnegbenatokiki@gmail.com

    Table des matières

    Prologue 

    Chapitre I: La nouvelle

    Chapitre II: Retour à Asséwè

    Chapitre III: Le commissaire Adjoa Sika

    Chapitre IV: L’Okomfo Nkrumah

    Chapitre V: L’Ombre du frère

    Chapitre VI: Le Sang et l’Or

    Chapitre VII: Les voix étouffées

    Chapitre VIII: Les Masques tombent

    Chapitre IX: La veillée des vérités

    Chapitre X: Le jour du jugement

    Épilogue

    ​Prologue

    Le sang ne disparaît jamais. Il ne s'évapore pas comme l'eau, il ne s'efface pas comme une trace dans la poussière. Il s'infiltre. Il descend dans la terre, se mêle aux racines des arbres, nourrit la mémoire silencieuse du sol. Chaque goutte versée est un témoignage : elle dit la douleur, la trahison, l'honneur. À Asséwè, le sang est plus qu'un liquide vital. C'est un langage. Car la terre d'Asséwè est lourde de secrets. Sous ses champs de manioc et ses forêts denses, l'or sommeille depuis des millénaires. L'or, lumière froide, promesse de richesse et de pouvoir. Mais l'or est une malédiction. Partout où il affleure, le sang suit. Comme si la terre, jalouse de son trésor, exigeait toujours une offrande. Les anciens le savent : l'or attire les hommes comme le miel attire les fourmis. Les étrangers viendront, les promesses se multiplieront, les alliances se corrompront. On vantera l'avenir pour les jeunes, la réparation des injustices pour les vieux. Mais l'or n'a jamais donné sans prendre. Chaque lingot extrait s'accompagne d'une tombe creusée. Le chef le savait. C'est pourquoi il s'opposa. Céder, c'était trahir les ancêtres. Car vendre la terre, ce n'est pas céder un champ, c'est vendre les morts qui y reposent. Ceux qui la réduisent à un bien marchand oublient qu'elle est chair, mémoire et tombeau. Mais il n'y a pas de combat sans trahison. Et la trahison vient rarement de loin. Elle porte souvent le visage familier d'un frère, d'un oncle, d'un ami. Celui qui ouvre la porte aux étrangers n'est pas celui qui parle une langue étrange, mais celui qui partage notre sang et qui décide de le vendre. Alors, le cercle se referme : le sang appelle l'or, l'or appelle le sang. Et chaque génération croit pouvoir briser ce cycle, mais il revient toujours.

    Ce récit est celui d'un village, mais aussi d'un choix éternel. Choix entre la mémoire et l'oubli, entre l'honneur et la facilité. Certains croient que ce sont les armes ou les lois qui tranchent. Mais en vérité, ce sont toujours les ancêtres. Leur voix n'est pas toujours audible, mais quand ils parlent, c'est par des signes qu'aucun homme ne peut contester. Le sang du chef n'est pas encore sec. La terre n'a pas encore fini de boire sa mémoire. Ceux qui croient que tout est déjà joué se trompent. Car le sang parle longtemps. Il parle dans les cauchemars des traîtres, dans les rêves des innocents.

    À Asséwè, l'histoire n'est pas écrite dans les livres. Elle s'inscrit dans la poussière, dans la pluie, dans les pierres. Elle se grave surtout dans le sang. Et celui qui croit pouvoir la réécrire avec de l'argent ou des promesses découvrira tôt ou tard que la terre, elle, n'oublie jamais.

    Voici l'histoire d'un combat qui dépasse les vivants. L'histoire d'un village où l'or a tenté de corrompre la mémoire, où le sang a dû rappeler sa loi. Une histoire où la vérité ne s'est pas seulement cherchée dans les preuves des hommes, mais aussi dans la voix invisible des ancêtres. Car il en est ainsi : la justice des hommes est fragile, mais celle du sang est éternelle.

    Chapitre I : La nouvelle

    Accra, un mardi matin de novembre.

    Dans la salle de rédaction du Daily Chronicle, l'air vibrait du brouhaha habituel : téléphones sonnant, claviers crépitant, voix s'élevant et se chevauchant. L'odeur persistante du café fort se mêlait à celle de la sueur et de la poussière portée par le harmattan. Assis devant son bureau encombré, Koffi Mensah tapait nerveusement sur son clavier. Il avait appris à travailler dans le tumulte, mais ce matin-là, son esprit dérivait. Depuis plusieurs semaines, il enquêtait sur un détournement de fonds publics impliquant un député influent. Un dossier solide, mais dangereux. La pression montait de toutes parts.

    — Mensah, tu es encore en train de rêver ? lança Kwamé, son collègue, en lui donnant une tape sur l'épaule.

    —Je réfléchis, répondit Koffi avec un sourire forcé.

    Il n'avait pas la tête à plaisanter. Une fatigue sourde pesait sur lui. Peut-être ce besoin de souffler, d'échapper au tumulte de la capitale. Mais partir où ? Certainement pas au village. Il avait tourné le dos à Asséwè depuis longtemps.

    Son téléphone vibra. Un appel de sa sœur, Ama. Étonnant : elle n'appelait jamais à cette heure.

    —Ama ? Tout va bien ? demanda-t-il en décrochant.

    Un silence. Puis une respiration tremblante.

    —Koffi... le chef est mort.

    —Le chef ? répéta-t-il, incrédule. Tu veux dire, Nana Kwaku ?

    —Oui. On l'a tué.

    Les mots tombèrent comme des pierres. Le brouhaha de la rédaction continua, mais le temps sembla s'arrêter pour Koffi.

    —Comment ça, « tué » ? Mais par qui... ?

    —On ne sait pas. Son corps a été retrouvé au pied du grand fromager. La police est là, mais les gens ont peur de parler.

    Koffi sentit un frisson lui parcourir l'échine. Le vieux chef, son oncle respecté, assassiné. Il voulut poser d'autres questions,mais la voix d'Ama s'étrangla.

    —Koffi, il faut que tu viennes...

    La ligne se coupa.

    Koffi garda le téléphone en main, les mots de sa sœur résonnant dans le vide. « On l'a tué. » Une phrase simple, lourde comme un verdict.

    Il reposa lentement l'appareil. Les lignes de son article semblaient désormais dénuées de sens. Le détournement de fonds, les discours hypocrites, tout cela paraissait soudain lointain, insignifiant.

    —Hé, Mensah, ça va ? demanda Kwamé, intrigué par son silence.

    —Je dois sortir, répondit-il d'une voix rauque.

    Il se leva, attrapa machinalement son carnet et son stylo, et quitta la rédaction sans un mot. Dehors, le soleil frappait fort, les klaxons des taxis-motos couvrant presque ses pensées. Il marcha longtemps, sans but, avalant la

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