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Galope Azur, galope !
Galope Azur, galope !
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Livre électronique91 pages1 heure

Galope Azur, galope !

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À propos de ce livre électronique

Tout part de là :

Je devais avoir 5 ou 6 ans, peut-être 7. Mon père me prit dans ses bras et me mit sur Chocolat, le grand cheval bai de notre petite ferme ! Nul enfant ne fut à cet instant plus heureux ; j'étais tout simplement le roi.

Puis un jour j'ai eu mon propre cheval. Tout seul, j'ai appris à le monter jusqu'à ne plus craindre de partir seul avec lui.

Je suis allé à la rencontre des « Hommes de Chevaux » comme on le dit parfois. J'ai ainsi vu le lien si particulier qui unit certaines personnes au cheval ; un lien parfois si nécessaire qu'il conditionne toute leur existence.

C'est leur histoire qui a inspiré "Galope Azur, Galope !" ; un livre constitué de quatorze nouvelles romancées, poétiques, surréalistes parfois.

Une invitation à parcourir le monde, une invitation à l'émerveillement, à la naïveté où toujours est célébré le cheval, le cheval courageux, le cheval généreux, le cheval libre.

Camille Dargentan














LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie2 sept. 2025
ISBN9782387130679
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    Aperçu du livre

    Galope Azur, galope ! - Camille Dargentan

    Amir Prince du désert

    Saad est un enfant des sables. On ne sait pas bien son âge. Il ­appartient au peuple du désert, des nomades éleveurs de chameaux et de chèvres. Saad est toujours seul ; il n’a pas de famille. Sa boiterie l’empêche de courir avec les autres enfants. Il est constamment l’objet de leur moquerie. Dans la tribu, on l’appelle « l’enfant trouvé », ce qui, à chaque fois, le fait souffrir.

    Seul un vieil homme aveugle, Summer, a de l’affection pour Saad. Il l’a recueilli. Tous les deux vivent dans une tente à l’écart des autres. Saad aime se promener seul le soir avant le coucher du soleil, quand les premières étoiles apparaissent. Il peut alors contempler les derniers rayons sur les dunes du désert. C’est pour lui, un spectacle magnifique et reposant.

    C’est lors d’une de ces promenades, seul comme à l’accoutumée, que Saad aperçoit au loin une silhouette gracile trottant sur la dune.

    Jamais il n’a vu de cheval si beau. Incomparablement plus beau que les chevaux de la caravane.

    Très vite, la silhouette repart et s’enfonce dans la nuit, toujours aussi légère.

    De retour à la tente, il ne cesse de penser à cette silhouette. Toutes les nuits, il en rêve. Saad n’est jamais monté à cheval. Summer est bien trop pauvre pour lui en acheter un.

    Mais après avoir aperçu cette ombre sur la dune, il n’a plus qu’un seul désir : apprivoiser ce cheval, le monter et galoper dans le sable chaud. Partir de cet endroit où personne, mis à part Summer, ne l’aime. C’est un rêve fou, il le sait bien. Comment un enfant infirme pourrait-il un jour s’approcher d’un tel cheval et surtout le monter ?

    Il garde pourtant ce désir bien secret et n’en parle à personne, pas même à Summer.

    Chaque soir, Saad guette la dune où il a vu le cheval. Plusieurs jours, toujours rien, l’ombre n’apparaît plus. Saad est de plus en plus triste. Son rêve ne se réalisera pas. Pourtant, un soir, alors qu’il s’apprête à rentrer, il aperçoit à nouveau le cheval, toujours aussi majestueux. Il en sera ainsi pendant plusieurs jours. Le cheval réapparaît de temps en temps sans que l’on ne sache ni pourquoi ni quand.

    « Je suis un enfant trouvé, je boite ; comment pourrais-je un jour approcher ce magnifique cheval et le monter ? » songe Saad. Mais il ne veut abandonner son rêve. Les jours passent, son désir ne diminue pas, bien au contraire.

    Un soir, il décide d’en parler enfin à Summer. Il lui dit combien il a été émerveillé et combien il désirerait approcher et monter ce superbe cheval. Summer l’écoute silencieusement.

    Le récit de Saad lui rappelle sa jeunesse du temps où il n’était pas aveugle. Summer était alors le meilleur cavalier du village. Il savait parler aux chevaux, même aux plus sauvages, et devenait leur ami. Quand il galopait au sommet des dunes, c’était un spectacle magnifique.

    Il ne faisait qu’un avec le cheval. On sentait un véritable bonheur chez Summer et son cheval à les voir ainsi sous le soleil couchant.

    Summer comprend ce que ressent Saad. Il est content de retrouver chez l’enfant cette passion qu’il a, lui aussi, éprouvée dans sa jeunesse. Et, même s’il est dépourvu d’yeux, Summer voit Saad galoper, comme lui, sur la dune, ce qui le remplit d’une grande joie. Toutefois, il reste silencieux. Saad qui espérait un conseil de Summer en est attristé.

    Plusieurs jours passent sans malheureusement revoir le cheval. Summer reste toujours aussi silencieux, comme si Saad ne lui avait rien dit.

    Saad, de plus en plus triste, voit son rêve s’évanouir. Les autres enfants ne l’épargnent toujours pas, ce qui augmente encore son désir de s’éloigner.

    A sa grande surprise, un matin, Summer l’appelle. « J’ai beaucoup réfléchi au cheval que tu as vu sur la dune. Malgré ma cécité, je le vois. C’est sûrement un cheval barbe¹, un cheval qui a été maltraité et rejeté par les siens. Les chevaux sont le plus souvent en groupe ; il a dû subir de grands malheurs pour s’éloigner ainsi des autres. Il a retrouvé son instinct sauvage. Ce sera très difficile de l’approcher, car il doit être très craintif et se méfie des hommes. Mais toi aussi, tu connais la solitude et vous pourrez ainsi vous comprendre. Il doit avoir confiance en toi, ne pas te craindre. Mais il faudra être patient. »

    Puis Summer poursuit :

    « La prochaine fois que tu l’aperçois sur la dune, marche vers lui, doucement, sans détourner le regard. Il faut qu’il sente ta confiance et ton intention de ne pas lui faire de mal. Juste être là. Puis, quand tu pourras distinguer ses sabots, arrête-toi. Sois apaisé. Reste un moment à le regarder sans chercher à trop l’approcher jusqu’à ce qu’il s’en aille. Déjà une confiance se sera installée. »

    Après un instant, Summer reprend :

    « Puis recommence en t’approchant un peu plus, toujours détendu et apaisé, sans impatience. Enfin, quand tu seras si près que tu puisses le toucher, lève très doucement ta main et approche-la de l’encolure, mais ne le touche toujours pas, ce serait trop tôt. Reste encore près de lui, puis laisse-le s’en aller. »

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