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Sentiments scellés
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Livre électronique288 pages3 heures

Sentiments scellés

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À propos de ce livre électronique

William Drake mène une vie ordinaire, avec un travail, un chien et une maison près du lac Supérieur, lorsqu'un appel au secours désespéré de sa bonne à rien de sœur, Katrina, le met face à un gros problème en forme de rancher. Démontrant qu'aucune bonne action ne saurait être impunie, l'arrivée de Will au ranch du Montana appartenant au fiancé de sa sœur, Martin, est célébrée par un pneu crevé et un coup de main inattendu de la part d'un bon samaritain grand, brun et beau, qui se révèle être Elijah Hunter, le frère de Martin et l'homme le plus troublant qu'il ait jamais rencontré.

La colère que les mauvaises actions de Katrina a fait naître chez Eli se répercute sur Will. Eli exige que ce dernier reste au ranch jusqu'à ce que le problème soit résolu. Même si Will prend la place de Katrina, Eli ne lui rend pas les choses faciles et ne cesse de le tester. Toutefois les principes incorruptibles de Will dépassent même ses sévères attentes. L'attirance qui grandit entre eux est compliquée par l'ultimatum d'Eli : il insiste toujours pour que Katrina obéisse au contrat prénuptial qu'elle a signé… à moins que Will accepte d'épouser Eli à la place.
LangueFrançais
ÉditeurDreamspinner Press
Date de sortie4 juin 2013
ISBN9781623801731
Sentiments scellés

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17 notations3 avis

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  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5

    Feb 10, 2021

    I wasn't sure what to expect from this one. The blurb sounded interesting, but also something that could read like a trashy romance... Thankfully it didn't quite go that far, but I was disappointed in the story as a whole.

    From very early in the book, I just wanted to grab William by the shoulders and try to shake some sense into him. Midway through the book, I actually wanted to slap him silly... not a good thing when I'm reading!

    Elijah in my opinion deserved a kick in the butt for the way he treated everyone and definitely didn't deserve the love (nor trust) that William gave him in the end.

    Add to that writing that didn't always make sense, the feeling bits were missing, or at times simply too much, and you end up with a book that left me feeling rather blah to be honest. So it's a 2.5 star book that I've rated up to 3, because at least it made me feel something!
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5

    Oct 24, 2013

    3 stars....maybe. I don't know. I did enjoy the book but there was just something...the random (and sometimes useless) PoV's drove me crazy. Will was getting on my nerves a bit near the end. And the whole thing really did have the feel of a Harlequin novel.

    I will read more from this author, since I did like the story. :)
  • Évaluation : 2 sur 5 étoiles
    2/5

    Mar 31, 2013

    Will said it himself: "I feel like I'm in some sort of Harlequin novel". Only it's not the good, romantic way the character meant it. I really felt like this had been a m/f old-fashioned romance with a delicate, fainting heroine and hard-as-stone, manly man that she changes for the better at one point and that the names and pronouns had been swapped.

    Will was a wimp. Eli was a bully and an utter bastard, even when he was being 'softer' according to the supporting cast. I didn't like either of them or feel any connection between them. The secondary characters were one-dimensional, and the sister was the typical harpy found too often in m/m fiction. The characterisations of the MCs changed so quickly I couldn't keep track, the plot was quite ridiculous, and the dialogue very formal and stilted. If this was a historical m/f novel, I could almost buy all the manhandling and crying that went on, but as a contemporary m/m novel, this was a bit of a let down.

Aperçu du livre

Sentiments scellés - B.A. Stretke

Sentiments scellés

Par B.A. Stretke

William Drake mène une vie ordinaire, avec un travail, un chien et une maison près du lac Supérieur, lorsqu’un appel au secours désespéré de sa bonne à rien de sœur, Katrina, le met face à un gros problème en forme de rancher. Démontrant qu’aucune bonne action ne saurait être impunie, l’arrivée de Will au ranch du Montana appartenant au fiancé de sa sœur, Martin, est célébrée par un pneu crevé et un coup de main inattendu de la part d’un bon samaritain grand, brun et beau, qui se révèle être Elijah Hunter, le frère de Martin et l’homme le plus troublant qu’il ait jamais rencontré.

La colère que les mauvaises actions de Katrina a fait naître chez Eli se répercute sur Will. Eli exige que ce dernier reste au ranch jusqu’à ce que le problème soit résolu. Même si Will prend la place de Katrina, Eli ne lui rend pas les choses faciles et ne cesse de le tester. Toutefois les principes incorruptibles de Will dépassent même ses sévères attentes. L’attirance qui grandit entre eux est compliquée par l’ultimatum d’Eli : il insiste toujours pour que Katrina obéisse au contrat prénuptial qu’elle a signé… à moins que Will accepte d’épouser Eli à la place.

Table des matières

Résumé

Dédicace

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

Biographie

Von B.A. Stretke

Visitez Dreamspinner Press

Droits d'auteur

Je souhaite dédier ce roman à Susan, ma mère, à Lourdes, ma seconde mère, et à ma chère amie Pat Marchand. Sans vous, rien de tout cela ne serait possible.

I

WILLIAM DRAKE ? demanda une voix dure et masculine.

— Oui, répondit Will avec réserve.

— Êtes-vous le frère de Katrina Drake ?

Cette question le surprit.

— Ça ne va pas ? Il y a un problème ? Elle est blessée ?

Il avait beau ni apprécier ni faire confiance à sa sœur, il ne supporterait pas d’apprendre qu’elle avait eu un accident, ou pire.

— Elle va bien, l’interrompit l’homme sans douceur. Savez-vous qu’elle a l’intention d’épouser Martin Hunter ?

Son interlocuteur avait l’air très fâché, Will n’aurait vraiment pas su dire pourquoi.

— Non, nous ne nous sommes pas parlé depuis longtemps, répondit Will prudemment. En quoi cela vous regarde-t-il ? Qui êtes-vous ?

— Elle ne sait pas dans quoi elle s’engage, rétorqua-t-il. Si elle croit qu’elle va continuer ce chantage, elle ferait mieux de réfléchir.

Il était sérieux et furieux, et sa voix était grave et menaçante.

— Mais de quoi parlez-vous ? Quel chantage ? Qu’est-ce qu’elle fabrique ? bredouilla Will qui cherchait désespérément plus de précisions.

— Ne faites pas l’innocent, monsieur Drake. Katrina a dit que c’était votre idée !

Il s’était mis à crier.

— Mon idée ? répondit Will sur le même ton.

Il ne serait pas mêlé à cette histoire ! Quoi que sa sœur soit en train de trafiquer, il n’était absolument pas concerné.

— Ça fait presque deux ans que je ne lui ai pas parlé ! Nous avons rompu tout contact après la mort de nos parents ! Alors n’essayez pas de m’impliquer dans cette histoire… peu importe de quoi il s’agit ! Si vous avez un problème avec Katrina, je vous suggère de voir ça avec elle.

Will était furieux. Cet homme n’avait aucun droit de lui crier dessus comme ça.

— Alors, mon cher, vous feriez mieux de lui parler avant qu’il ne lui arrive quelque chose. Je préférerais mourir plutôt que de la laisser épouser Martin !

Will tenta de minimiser la violence de cette réplique, mais s’en trouva incapable. Certes, il sentait que cet homme disait peut-être la vérité, cela n’en réduisait pas pour autant son désir de lui faire endosser toute responsabilité et de régler ainsi le problème.

— Je ne sais pas de quoi il s’agit et, franchement, je m’en fiche.

Sur ces mots, Will raccrocha brutalement. Comment osait-il s’adresser à lui de cette façon ? Will n’avait rien à voir avec cette histoire. La conversation l’avait rendu furieux, énervé, mais aussi raisonnablement curieux de savoir ce que trafiquait Katrina. Son interlocuteur n’avait pas l’air d’un homme qu’on voudrait se mettre à dos.

Je n’aimerais pas être à la place de Katrina, songea-t-il.

Son interlocuteur n’était apparemment pas ravi des noces prochaines.

Mais en quoi cela me regarde ?

Il réalisa que, longtemps après avoir raccroché, il contemplait toujours son téléphone. Peu importait ; ce n’était pas ses affaires. Katrina était une grande fille, elle était tout à fait capable de se débrouiller toute seule.

— Ce n’est pas à moi d’aller à sa rescousse, songea-t-il à voix haute. Elle a survécu ces deux dernières années sans mon intervention, elle peut continuer.

William partit se promener sur la plage avec son chien, Todd, un Golden Retriever magnifique, mais à l’intelligence limitée. Après les émotions causées par cet appel, il avait besoin de prendre l’air. Il ne savait même pas qui était cet homme, pourtant il lui avait fait un effet dont il avait du mal à se remettre.

C’était son ton agressif qui l’avait mis sur la défensive. Il était rare que quelqu’un vous parle d’une façon qui ne vous laisse aucun doute sur le fait qu’il était sincère et capable de mettre sa menace à exécution. Cet homme, Will le savait sans l’avoir vu, était les deux.

Comment a-t-il obtenu mon numéro de téléphone ? Pourquoi m’entraîne-t-il là-dedans ? Pourquoi m’a-t-il appelé et qu’attend-il de moi ?

Ces pensées lui tournaient dans la tête tandis qu’il regardait un cargo à l’horizon.

— Katrina n’est pas sous ma responsabilité, dit-il tout haut. Ses histoires ne me concernent pas, ses ennemis non plus.

Il décida d’arrêter de penser à Katrina et à l’homme du téléphone et, avec un soupir résolu, contempla la grande étendue du lac Supérieur. Ici, à penser à sa vie, il se rendait compte qu’il menait une existence aisée. À vingt-quatre ans, il possédait sa propre maison et plusieurs acres de bois à Whitefish Point, non loin du lac.

Will vivait seul depuis qu’il avait terminé le lycée. Il avait décidé que l’Université du Michigan lui convenait le mieux. Il avait vécu là, en chambre universitaire, pendant les quatre ans d’études de son diplôme de comptabilité. Cette décision le tourmentait depuis l’accident de voiture dans lequel ses parents avaient perdu la vie. Peut-être que s’il était resté plus près de chez lui à East Laning, il aurait davantage profité de leur présence, mais ce genre de réflexions le déprimait inévitablement, aussi l’écarta-t-il. Personne ne pouvait réécrire le passé, c’est la raison pour laquelle aller de l’avant était tout ce qu’il lui restait à faire.

De l’héritage de ses parents, Will n’avait reçu qu’une propriété. Ils s’en étaient servis comme maison de vacances. À l’époque, Will s’échappait souvent à Whitefish Point et y passait ses vacances et les fêtes tout seul. Cette pensée le ramena aux souvenirs déprimants du temps passé loin de ses parents et il la repoussa à nouveau. Il se considérait expert dans l’art d’écarter toute réflexion qui le mettait mal à l’aise, ou lui était trop douloureuse. Certains jours, il devait bloquer toute émotion pour réussir à fonctionner ; la culpabilité et l’amertume pouvaient être très handicapantes.

Le reste de l’héritage, dans son intégralité, était allé à sa sœur cadette, Katrina. Elle avait reçu plus d’un million de dollars ainsi que l’autre propriété. À l’époque, cet affront avait troublé et tendu l’atmosphère, mais, ces deux dernières années, Will avait tenté de comprendre le raisonnement de ses parents. Ces derniers n’avaient jamais complètement accepté sa sexualité, en conséquence de quoi ils avaient privilégié Katrina. Après l’enterrement, elle et lui étaient partis chacun de leur côté et ne s’étaient plus vus ni parlés.

Lorsqu’il passait la porte de derrière, le téléphone se mit à sonner.

— Allô ?

— Bonjour, Will !

À sa grande stupéfaction s’élevèrent les notes aiguës de la voix de sa sœur, Katrina.

— Devine quoi ?

— Quoi ? répondit-il d’un ton froid et méfiant.

— Je vais me marier ! s’écria-t-elle joyeusement.

— Te marier ?

Will s’assit.

— Avec qui ?

Il avait décidé de jouer l’innocent et de voir ce qu’elle lui dirait.

— Oh, Will, tu ne vas jamais y croire !

— Oh, venant de toi, je croirais tout et n’importe quoi, rétorqua-t-il.

Avoir des nouvelles de Katrina après tout ce temps et la violence de leurs disputes, cela n’avait pas beaucoup de sens. Elle voulait quelque chose. Elle n’était jamais aussi gentille à moins d’y être forcée.

— Il est riche ! s’exclama encore Katrina, puis elle fut prise de gloussements incontrôlables.

— De qui s’agit-il ?

Question rhétorique, puisque Will pensait déjà connaître son nom.

— Il s’appelle Martin Hunter. Il possède un ranch immense, ici dans le Montana. Il a des chevaux, du bétail, des moutons et toutes sortes de sociétés. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi riche. Il est millionnaire, Will ; millionnaire !

Elle avait crié si fort que Will dut écarter le combiné de son oreille.

— Je suis content pour toi, répondit-il sèchement. As-tu vraiment besoin de ses millions ? Je croyais que Mère et Père t’en avaient laissé suffisamment.

Il ne cachait pas son amertume, mais Katrina choisit de ne pas la relever.

— On n’a jamais assez d’argent, déclara-t-elle froidement. Si j’appelle…

Ça y est, on arrête de tourner autour du pot, songea Will avec aigreur.

— … c’est pour t’inviter au mariage.

Un silence s’ensuivit tandis que Will tentait de deviner la raison pour laquelle Katrina souhaitait sa présence. Ce n’était pas par affection fraternelle, c’était certain. Cela devait avoir un rapport avec cet homme en colère qui avait appelé plus tôt. Will avait envie de poser des questions, mais refusait d’être davantage mêlé à cette affaire qu’il ne l’était déjà.

— Quel est l’intérêt d’épouser un millionnaire s’il n’y a personne pour le voir ? dit Katrina.

Will se mit à rire. Ah, ça, ça ressemblait plus à la sœur qu’il connaissait et détestait.

— C’est certes un problème, répondit-il d’un ton sarcastique. Si l’on s’embête à épouser quelqu’un pour des raisons financières, il faut qu’amis et famille soient à portée de main pour en être témoins.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire et tu le sais bien, chouina Katrina. Je veux que tu sois là, c’est tout. Tu es ma seule famille.

— Oui, d’accord, répondit Will. J’essaierai de venir.

Il n’avait absolument aucune intention d’assister à ce mariage. Si Katrina essayait de faire chanter un rancher du Montana, qui savait ce qui se passerait ? Ces gens avaient tendance à régler leurs différends à l’ancienne : aux poings et à l’arme à feu.

— Merci.

La voix de Katrina s’était considérablement radoucie.

— Je te rappellerai vendredi pour te donner la date exacte.

Autant que ce soit à la Saint-Glinglin, songea Will, parce que je n’y serai pas.

LE LENDEMAIN, alors que Will venait de rentrer de son travail et s’apprêtait à se détendre devant la télévision, son téléphone se mit à sonner. Il ne recevait jamais autant d’appels, il s’imagina que ce devait être Katrina avec la date de son mariage.

— Will ?

C’était bien Katrina, mais elle avait une drôle de voix.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il, bien qu’il soit à peu près sûr de déjà le savoir.

— J’ai changé d’avis, je ne veux plus épouser Martin Hunter, lâcha Katrina.

— D’accord, dit Will, puis il attendit qu’elle reprenne.

Il aurait voulu poser quelques questions, mais il décida qu’au nom de sa santé mentale, il ne valait vraiment mieux pas.

— Will, j’ai besoin de ton aide.

Katrina prit un ton mortellement sérieux qui attira son attention.

— Ils refusent de me laisser partir.

— Qui ça ?

Il n’avait aucune envie de s’en mêler, mais il y avait quelque chose chez cet homme au téléphone qu’il n’arrivait pas à oublier. Il était tellement furieux contre Will et Katrina. Était-il capable de mettre ses menaces à exécution ? Will ne voulait vraiment pas être mêlé à toute cette histoire, mais si l’on maltraitait Katrina, il ne pouvait pas non plus rester sans réagir. Ce n’était pas une fille bien, elle était égocentrique et superficielle, mais vu comment l’homme avait explosé pendant leur conversation, Will s’inquiétait bien naturellement de la force de ses représailles. Il n’avait que peu d’estime pour Katrina, mais elle était sa petite sœur et, si elle était vraiment en danger, il ne pouvait pas lui tourner le dos.

— Elijah Hunter refuse de rompre le contrat que j’ai signé.

— Tu as signé un contrat ? demanda Will, incrédule.

Il n’arrivait pas à croire qu’elle serait à ce point stupide.

— Je dois l’épouser ou leur régler 500 000 dollars pour rupture de contrat.

Sa voix avait légèrement tremblé sur la fin.

— Qui est Elijah Hunter ?

— Le frère aîné de Martin.

Will était à peu près sûr de connaître désormais l’identité de son interlocuteur furibond.

— Pourquoi tu ne veux pas épouser Martin ? Je croyais que c’était le coup du siècle. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? demanda Will, perdu.

La veille, Katrina était complètement surexcitée par ses futures noces.

— Il n’est pas millionnaire. Il est riche, mais pas autant que je le pensais. L’argent, le ranch, tout appartient à son frère. En fait, Martin ne fait que travailler pour lui.

Elle avait l’air déçu.

— Un employé de ranch, ça ne m’intéresse pas. Je ne vais pas épouser un simple laboureur ! déclara-t-elle avec conviction.

Will la ramena à la raison de son appel.

— Tu as dit que tu avais besoin de mon aide. Qu’attends-tu de moi ? Tu as eu tout le domaine, tu te souviens ? J’espère que tu ne me demandes pas un prêt, parce que je n’ai pas l’argent.

— J’ai besoin que tu parles à Elijah. Tu es intelligent et calme, il voudra bien discuter avec toi.

Elle s’était remise à chouiner.

— Je crois que c’est déjà fait, lui expliqua Will. Il a appelé hier. Il m’a accusé d’être à l’origine de ton comportement.

Il marqua une pause, dans l’espoir que Katrina admettrait l’avoir mêlé à l’affaire, mais c’était trop demander.

— Je sais qu’il t’a appelé, déclara-t-elle. Il a dit que si j’arrivais à te convaincre de venir ici, il songerait à me libérer du contrat.

— Il m’a annoncé qu’il préférerait mourir plutôt que de te laisser épouser Martin. Alors pourquoi te demande-t-il maintenant de respecter un contrat qui t’y force ? Je n’y comprends rien. Ça n’a aucun sens.

Will sentit immédiatement les gros problèmes arriver.

— Monsieur Hunter m’a dit que tu les faisais chanter, c’est vrai ?

— En quelque sorte, répondit-elle vaguement. Il refusait de me demander en mariage alors que je m’étais entièrement donnée à lui, si tu vois ce que je veux dire. Il ne voulait pas m’épouser. Alors j’ai fait semblant d’être enceinte. C’est tout.

Elle minimisait, bien entendu, mais s’assurait d’y inclure suffisamment de vérité pour être crédible. Martin n’était pas le premier homme à qui elle s’était donnée, mais c’était son premier millionnaire. Ou du moins l’avait-elle cru millionnaire lorsqu’elle avait couché avec lui. À bien y réfléchir, elle aurait dû viser Elijah plutôt que son frère, mais comment aurait-elle pu le savoir ?

— Je n’arrive pas à croire que le coup du bébé marche encore ! Tu ne te considérais pas comme une femme moderne ?

Will était horrifié, mais ne voulait pas le montrer.

— Ne sois pas désagréable. J’ai besoin de ton aide, Will.

— Pourquoi veut-il que j’aille là-bas ? Il croit encore que je suis dans le coup ?

Il marqua une pause et ajouta :

— Est-ce qu’il croit encore que c’était mon idée ?

— Il veut régler ça avec toi en personne, j’imagine. Je ne sais pas ce qu’il me fera si tu ne viens pas.

Katrina essaya de se donner l’air le plus pathétique possible, déclarant qu’Elijah avait été catégorique : soit elle devait faire venir son frère, soit elle verrait ce qui l’attendrait.

— Je t’en prie, Will, fais ça pour moi. J’ai besoin de ton aide.

Il céda.

— Je vais voir ce que je peux faire.

Il raccrocha, se demandant tandis qu’il allait se mettre au lit dans quoi il s’engageait.

De toute évidence, Elijah croit toujours que c’est de ma faute, songea-t-il, sans pouvoir s’endormir. Si j’y vais et que je discute avec lui, il pourrait annuler le contrat ou appeler la police et nous faire embarquer tous les deux.

Cela avait toute l’apparence d’une mauvaise idée, mais il ne pouvait pas abandonner Katrina. Elle avait eu l’air réellement effrayée cette fois et elle n’était pas du genre à s’effaroucher pour rien. Si cela lui permettait de se débarrasser d’elle une bonne fois pour toutes, cela valait bien le déplacement. Il rit tout haut et Todd sursauta.

Il lui tapota la tête.

— C’est rien, mon bonhomme, rendors-toi. Je perds la boule, c’est tout… Katrina obtient toujours ce qu’elle veut, marmonna-t-il, puis il sombra dans un sommeil agité.

CE FUT tôt le matin que Will embarqua à Billings dans le petit avion qui l’emmènerait à un aérodrome isolé près du domaine des Hunter. Il n’y avait que cinq passagers à bord : trois vieilles femmes voyageant ensemble, un vieil homme seul et un jeune homme, seul également. Le vieil homme, assis en face de Will, tenta d’engager la conversation presque immédiatement après l’embarquement.

— Où allez-vous ? demanda-t-il.

— Voir ma sœur.

Will détourna le regard et espéra que l’homme n’insisterait pas. Il n’était pas d’humeur à aborder ce sujet dans un avion plein d’étrangers. Malheureusement, son vœu ne fut pas exaucé.

— Elle vit assez loin de tout, dites donc.

L’homme souriait sans cesser son bavardage de curieux.

— Elle est chez des amis.

Ce n’était pas tout à fait vrai, mais Will ne savait pas quoi dire d’autre sans en révéler plus qu’il ne devrait. Il tenta à nouveau d’éviter son regard et se plongea dans la lecture d’une brochure, sans que cela n’arrête les questions.

— Chez qui est-elle ? Je connais la plupart des gens dans la région.

— Chez les Hunter.

Il y eut un silence de mort. On sentit l’imagination des passagers s’emballer comme un cheval de course. Plus tôt, tous discutaient entre eux ; désormais tout le monde les écoutait. L’avion était si calme qu’on aurait entendu voler une mouche.

— Elijah Hunter ? demanda l’homme, complètement pris de court par son annonce.

— Oui, elle est au ranch d’Elijah et de Martin.

Will tenta à nouveau de mettre fin à la conversation, mais le vieil homme était tenace.

— Vous connaissez les Hunter ? demanda-t-il, le regard fouillant le visage de Will comme s’il était incertain de comment procéder.

— Non, pas du tout.

Will avait répondu un peu sèchement, mais l’homme ne comprit pas son irritation.

— Elijah Hunter ne se laisse pas facilement approcher. C’est un self-made-man, vous savez, commença-t-il sans qu’on ne lui ait rien demandé. Il a transformé son petit ranch en la propriété la plus grande du comté, et l’une des plus grandes dans l’État.

Il médita un instant avant de continuer.

— Elijah est un homme imposant, ce n’est pas quelqu’un à négliger, je vous le dis. Demandez à quiconque a eu affaire à lui et ils vous diront qu’il peut être dur comme la pierre et fort comme un lion.

Il avait l’air de parler d’expérience.

— Son frère Martin est plus posé, on peut discuter avec lui, il est d’un tempérament calme. Elijah est froid et désagréable, chaque jour que Dieu fait.

Il marqua une longue pause.

— Votre sœur doit être très spéciale. D’ordinaire, il ne supporte pas les visiteurs.

— Oh ça, pour être spéciale, elle l’est, répondit Will d’un ton sarcastique.

L’homme bavassa encore longtemps, du moins ce fut son impression. Il expliqua qu’Elijah était très soupçonneux et même querelleur avec la plupart

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