À propos de ce livre électronique
Au début, bien sûr, Jamie est méfiant, qui ne le serait pas ? Mais très vite, il réalise que Guy, son bienfaiteur, est simplement un homme riche et foncièrement bon, qui s'est fait la promesse d'aider son prochain. Il s'avère également que Guy est gay, mais cela n'a pas d'importance, et de toute façon, Jamie n'est pas intéressé. Du moins… c'est ce qu'il croit.
De son côté, Guy est simplement heureux de pouvoir venir en aide au jeune Jamie, d'autant plus que le courant passe tout de suite très bien entre eux. Mais à mesure qu'ils passent du temps ensemble, le regard de Guy sur le jeune homme commence à changer, et petit à petit, ce qui était censé n'être qu'une bonne action prend des airs de romance…
K C Wells
K.C. Wells lives on an island off the south coast of the UK, surrounded by natural beauty. She writes about men who love men, and can’t even contemplate a life that doesn’t include writing. The rainbow rose tattoo on her back with the words 'Love is Love' and 'Love Wins' is her way of hoisting a flag. She plans to be writing about men in love - be it sweet and slow, hot or kinky - for a long while to come. If you want to follow her exploits, you can sign up for her monthly newsletter: http://eepurl.com/cNKHlT You can stalk – er, find – her in the following places: Email: k.c.wells@btinternet.com Facebook: www.facebook.com/KCWellsWorld KC’s men In Love (my readers group): http://bit.ly/2hXL6wJ Amazon: https://www.amazon.com/K-C-Wells/e/B00AECQ1LQ Twitter: @K_C_Wells Website: www.kcwellswrites.com Instagram: www.instagram.com/k.c.wells BookBub: https://www.bookbub.com/authors/k-c-wells
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Aperçu du livre
Pas à pas - K C Wells
Table des matières
Résumé
Remerciements
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
XXV
Epilogue
D’autres livres par K.C. Wells
Biographie
Par K.C. Wells
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Droits d'auteur
Pas à pas
Par K.C. Wells
Jamie Stevens est criblé de dettes, mais en se rendant à la bibliothèque ce jour-là, il ne s’attendait absolument pas à tomber sur un bon samaritain lui proposant comme par magie de régler tous ses problèmes d’argent.
Au début, bien sûr, Jamie est méfiant, qui ne le serait pas ? Mais très vite, il réalise que Guy, son bienfaiteur, est simplement un homme riche et foncièrement bon, qui s’est fait la promesse d’aider son prochain. Il s’avère également que Guy est gay, mais cela n’a pas d’importance, et de toute façon, Jamie n’est pas intéressé. Du moins… c’est ce qu’il croit.
De son côté, Guy est simplement heureux de pouvoir venir en aide au jeune Jamie, d’autant plus que le courant passe tout de suite très bien entre eux. Mais à mesure qu’ils passent du temps ensemble, le regard de Guy sur le jeune homme commence à changer, et petit à petit, ce qui était censé n’être qu’une bonne action prend des airs de romance…
Remerciements
COMME TOUJOURS, un immense merci à mon équipe de relecteurs :
Jason, Bev, Debra, Helena, Mardee et Lara.
Vous êtes les meilleurs !
I
CETTE JOURNÉE ne pourrait pas être pire.
Aussitôt après avoir pensé cela, Jamie Stevens jeta un regard méfiant aux cieux. J’espère que tu ne prends pas ça pour un challenge, toi là-haut.
Mais peu importait ce que Dieu avait en réserve pour lui, Jamie savait pertinemment que le grand homme ne risquait pas de le mettre dans la confidence.
— Jamie, tu m’écoutes au moins ?
Il dut se faire violence pour ne pas user d’une réponse sarcastique. De toute façon, son père était imperméable au sarcasme.
— Oui papa, je suis toujours là, et je t’écoute toujours.
Non pas qu’il risquait d’apprendre quoi que ce soit de nouveau.
— Je suis désolé gamin, mais il va falloir que tu prennes sur toi et que tu trouves un emploi.
— Que je trouve un emploi ? répéta Jamie ahuri en collant le téléphone plus près de sa bouche.
La seule raison pour laquelle il n’osait pas hausser la voix était qu’il se trouvait dans une bibliothèque, mais il se demanda sincèrement si son père prêtait ne serait-ce qu’une once d’attention à ce qui se passait dans sa vie. Il serra les poings, ferma les yeux, et compta lentement jusqu’à cinq sans sa tête.
— Papa, je te rappelle que j’ai déjà trois emplois.
Techniquement, plus que deux. Il fulminait encore en songeant au coup de fil qu’il avait reçu le matin même, l’informant très froidement que ses services n’étaient plus requis. Visiblement, il ne lui restait plus qu’à retrouver un troisième emploi pour satisfaire son père.
— Trois emplois ? répéta son père dans un reniflement moqueur. Mais tu dois rouler sur l’or avec tout ça, pourquoi diable aurais-tu besoin d’argent ?
Jamie inspira calmement en se répétant pour la énième fois que ce n’était pas la faute de son père. Ni lui ni sa mère n’avaient eu la chance de faire des études supérieures, et ils n’avaient pas la moindre notion des dépenses que cela pouvait engendrer. D’autant plus que son pauvre père n’avait sans doute pas la tête à ça en ce moment.
Le divorce était devenu sa seule préoccupation.
— Écoute, Jamie, reprit son père d’une voix plus douce. Tu sais que c’est compliqué en ce moment. Les honoraires d’avocats me coûtent les yeux de la tête. Si j’avais su que ça me coûterait si cher de redevenir un homme libre, j’aurais peut-être souffert en silence.
C’était peu probable. Jamie avait vécu l’enfer pendant quatre ans sous le même toit que ses parents : les cris, les insultes, les portes qui claquent et les reproches amers, sans qu’aucun d’eux n’accepte jamais d’endosser la moindre part de responsabilité dans l’échec de leur mariage. Il était même sincèrement surpris que son père ait tenu si longtemps avant de partir.
— Je sais, soupira Jamie, conscient que cette conversation tournait en rond et qu’elle ne les mènerait nulle part. Je suis désolé de t’avoir dérangé au travail, papa, je vais te laisser tranquille.
— Attends une minute.
Jamie, qui était sur le point de raccrocher, recolla le téléphone contre son oreille.
— Qu’y a-t-il ?
— Tu me le dirais, si tu avais vraiment des gros problèmes ?
Son père avait l’air sincèrement inquiet, et l’espace d’un instant, Jamie se sentit faiblir. Dis-lui. Dis-lui que tu t’apprêtes à te faire expulser de ton petit studio miteux parce que tu n’as pas pu payer le loyer depuis plus de trois mois. Dis-lui que tu n’as pas les moyens de payer l’inscription à l’université pour le prochain semestre. Dis-lui que tu es dans les ennuis jusqu’au cou.
Mais avant qu’il puisse répondre quoi que ce soit, son père laissa échapper un petit rire fatigué.
— Bien entendu que tu me le dirais. Tu es un gamin intelligent. Plus intelligent que ton vieux père, ça c’est sûr. Quand je pense que tu es entré à l’université. Je ne te dis sans doute pas assez souvent à quel point je suis fier de toi. Ta mère et moi sommes très fiers de toi. Notre petit Jamie qui va devenir avocat.
La fierté et l’émotion dans sa voix étaient presque palpables. Jamie ravala toutes ses plaintes et contracta les muscles de sa mâchoire.
— Je n’en suis pas encore là, papa, lui rappela Jamie.
Et vu comme c’est parti, je n’en serai peut-être jamais là.
— Il faut que je retourne réviser, dit-il rapidement.
Il fallait qu’il raccroche avant de craquer.
— Pas de souci, gamin. Tu passes à la maison, ce weekend ?
— Comme convenu, répondit Jamie d’une voix monocorde.
Il savait déjà qu’il trouverait une excuse vendredi soir afin de ne pas avoir à venir. Il n’avait pas la force d’aller chez son père, de s’asseoir sur son canapé et de l’entendre se plaindre pendant des heures de la longueur et du coût des procédures de divorce, ou de l’attitude de sa mère.
Il mit donc rapidement un terme à la conversation et raccrocha sans attendre. Il s’apprêtait à remettre son téléphone dans sa poche lorsqu’il reçut un texto. Il l’ouvrit, et fixa le message affiché avec une expression stupéfaite.
Je crois avoir été assez patient, c’est terminé. J’ai trouvé un nouveau locataire. Vous avez jusqu’à dimanche soir pour quitter les lieux. Laissez vos clés sur la table. Je vous rappelle également que vous me devez encore trois mois de loyer. Je vous recontacterai ultérieurement afin de décider de la façon dont vous me paierez.
L’estomac de Jamie se contracta, et une fine pellicule de sueur froide recouvrit son visage. Il n’arrivait pas à croire ce qui était en train de lui arriver. Il n’avait qu’une envie : oublier le fait qu’il était un jeune adulte responsable de vingt ans, se rouler en boule quelque part dans un coin, et pleurer toutes les larmes de son corps. Il avait l’impression d’être un gamin qui ne savait pas nager et qu’on venait de pousser sans ménagement dans le grand bassin.
Il était en train de se noyer.
Il se pencha en avant et cala son visage entre ses bras croisés. La chaleur de son souffle créa de la buée sur la surface brillante de la table.
Pas étonnant que Dieu ait préféré ne pas le prévenir, cette nouvelle épreuve était plus qu’il était capable de supporter.
Jamie ferma les yeux en se concentrant pour ravaler ses larmes, parce que les adultes n’étaient pas censés pleurer, et encore moins dans un lieu public.
Sauf qu’à cet instant, il n’avait pas l’impression d’être un adulte. Il n’était qu’un petit garçon terrorisé qui avait besoin d’un câlin, d’une épaule sur laquelle pleurer. D’une bouée de sauvetage.
Un toussotement poli le sortit du tumulte de ses pensées, et Jamie réprima un grognement hostile. Si cette personne s’apprêtait à lui faire remarquer que son attitude n’était pas convenable, elle allait avoir de ses nouvelles. Il releva la tête, le menton en avant dans un geste de défi, prêt à l’attaque.
Assis dans la chaise juste en face de lui, se tenait un homme d’une trentaine d’années, brun, les yeux marron, barbu. Il avait le torse large et musclé, il portait un polo noir avec un col en V, et une veste en cuir par-dessus. Il le fixait avec une expression indéchiffrable.
Jamie n’était pas d’humeur à rester là sans bouger et à laisser un inconnu le dévisager. Il se redressa, puis saisit son téléphone et son sac à dos.
— Excusez-moi, l’interpella l’étranger.
Il avait la voix douce et profonde. Jamie ne répondit rien, mais lui rendit son regard. L’homme l’étudia en silence pendant un long moment.
— Vous avez l’air d’avoir passé une très mauvaise journée.
S’il en avait eu le courage, Jamie lui aurait rétorqué la réponse qui lui brûlait les lèvres : « Non, c’est vrai ? Je ne vois vraiment pas ce qui vous fait dire ça. » Mais sa mère l’avait bien élevé, et il répondit simplement :
— Si on veut.
— Écoutez, je sais bien que ce ne sont pas mes affaires, et vous avez tous les droits de m’envoyer promener, mais… je m’apprêtais à aller boire un café. Voulez-vous m’accompagner ? Ou un thé, un jus de fruit, même de l’eau, ce que vous voudrez, ajouta-t-il en souriant. Cela pourra peut-être vous aider de parler de ce qui vous tracasse à quelqu’un que vous ne connaissez pas.
Jamie le dévisagea, incrédule. À quoi jouait ce type ?
L’homme sourit de nouveau.
— Je ne sais même pas pourquoi je vous ai proposé cela. Croyez-moi, je n’ai pas pour habitude d’inviter de parfaits inconnus à prendre un café. Mais vous avez l’air d’avoir besoin de parler. Et je suis prêt à vous écouter, si vous en avez envie. C’est tout.
Jamie hésita. L’idée d’un café était réconfortante. Une grande tasse d’un bon café fumant, à l’arôme riche. Mais prendre un café avec un inconnu sorti de nulle part ? Il ne comprenait pas ce que l’homme attendait de lui au juste, et il avait encore beaucoup de mal à se concentrer après le texto qu’il avait reçu.
Mu par un vieux mécanisme de défense, il plongea ses yeux dans celui de l’inconnu.
Il répétait toujours à ses camarades de classe que selon lui, le meilleur moyen de savoir si une personne était secrètement un psychopathe serial killer, c’était de la regarder dans les yeux. Après tout, ne disait-on pas qu’ils étaient les fenêtres de l’âme ? Jamie était persuadé qu’on ne pouvait pas cacher des tendances psychopathes, que le regard trahirait forcément quelque chose. Dans le fond, il savait que ce n’était qu’un ramassis d’âneries. Il n’avait jamais croisé le chemin d’un psychopathe serial killer (à sa connaissance), et donc aucun moyen de vérifier sa théorie.
Le regard de l’inconnu était chaleureux. Plus que ça même, sincère. Il regardait Jamie comme s’il comprenait parfaitement ce qu’il traversait. Comme s’il était passé par là, lui aussi.
Ce fut suffisant pour le convaincre.
— D’accord. Je veux bien un café, répondit-il en hochant lentement la tête.
— Fantastique, conclut l’inconnu dans un immense sourire.
Il quitta sa chaise, fit le tour de la table et offrit une poignée de main à Jamie.
— Je m’appelle Guy.
— Moi, c’est Jamie, répondit le jeune homme en acceptant sa poignée de main.
— Nous y allons ? demanda Guy en indiquant le chemin de la sortie d’un geste du bras.
Jamie hocha la tête et suivit Guy à travers la bibliothèque, le cerveau en ébullition.
Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?
Il n’en avait pas la moindre idée, mais vu l’état dans lequel il était, rien ne pourrait être pire que de rester à pleurer au beau milieu de la bibliothèque.
JAMIE FIXA intensément le grand tableau sur lequel étaient listées toutes les boissons proposées. Il les parcourut du regard sans vraiment les lire, encore trop préoccupé par le texto de son propriétaire. Qu’était-il censé faire à présent ? Il passa mentalement en revue tous les amis auxquels il pourrait demander de l’héberger quelques jours. Il détestait faire ça, mais il n’avait plus vraiment le choix.
— Qu’est-ce qui vous fait envie ? demanda Guy, qui se tenait debout à ses côtés.
— Pardon ? demanda distraitement Jamie en battant des paupières et en se tournant vers lui. Oh, je suis désolé, j’étais perdu dans mes pensées. Pourrais-je avoir un… mokaccino tesora, s’il vous plaît ? demanda-t-il en scrutant de nouveau la liste.
— Bien sûr, répondit Guy en souriant. Le plus grand possible, j’imagine ?
Jamie aurait voulu lui sourire en retour, mais il n’en avait pas la force. C’est alors que, dans le silence, son estomac gronda bruyamment. Humilié, Jamie baissa les yeux en priant pour que le sol s’ouvre sous ses pieds et le fasse disparaître. À son grand soulagement, Guy ne fit aucun commentaire. Il se contenta de le guider jusqu’à une table vide, au fond du café.
— Je vous propose de m’attendre ici et de garder nos places, pendant que je vais chercher nos boissons ?
Jamie hocha la tête et s’installa en se demandant à nouveau dans quoi il s’était fourré. Un inconnu venait de l’inviter à boire un café, et il avait tout simplement répondu oui ? Comme ça, sans poser de question ? C’était sans doute le stress accumulé pendant la journée qui avait eu raison de lui. Après les cours, il avait pris le chemin de la bibliothèque afin de faire des recherches sur les financements existants pour entrer en faculté de droit.
Il avait accepté l’invitation de Guy parce qu’il lui avait semblé plutôt normal.
Il réprima un reniflement d’autodérision. Mais à quoi était censée ressembler une personne normale, au juste ?
Guy revint avec entre les mains un plateau sur lequel étaient posées deux énormes tasses blanches. L’une d’elles était couverte de crème chantilly, avec du cacao saupoudré par-dessus. L’autre tasse exhalait un délicieux parfum de pain d’épices. Et juste à côté de leurs tasses, se tenaient deux énormes parts du brownie le plus appétissant que Jamie ait vu de toute sa vie. Il leva curieusement la tête en direction de Guy, qui se contenta de hausser les épaules.
— J’avais envie de quelque chose de sucré, et selon moi, il n’y a rien de mieux que le chocolat. Je n’allais pas me contenter d’en acheter un seul pour que vous me regardiez me goinfrer. Vous ne voudriez quand même pas me faire passer pour un goinfre ? le taquina Guy en plissant les yeux.
C’était un peu infantilisant, mais ça partait d’un bon sentiment. Et cela confirmait la première impression de Jamie : Guy était un chic type.
— Merci, répondit-il sincèrement en inspectant sa part de brownie avec avidité. Est-ce que ce sont des noix de pécan ? demanda-t-il en se léchant les lèvres.
— Quelle question, il n’y a pas de bon brownie sans noix de pécan, répondit Guy en haussant un sourcil et en réprimant un sourire évident. Allez-y, attaquez.
Jamie ne se fit pas prier.
Son mokaccino était délicieux, avec exactement la quantité de chocolat qu’il aimait. Il fit de son mieux pour boire sans se retrouver avec une moustache de lait. La boisson chaude le réchauffa lentement, et le brownie remplit son estomac.
Lorsqu’il ne resta plus qu’un peu de miettes dans son assiette, Jamie se laissa lentement aller contre le dossier de sa chaise.
— C’était super bon, s’extasia-t-il en serrant entre ses mains la tasse dans laquelle il restait encore la moitié de sa boisson.
Guy savoura son brownie beaucoup plus lentement. Il en mangea un petit morceau, puis observa Jamie, l’air songeur.
— Et si vous me racontiez ce qui s’est passé aujourd’hui pour vous mettre dans un état pareil ?
— Si seulement ce n’était qu’aujourd’hui, répondit Jamie avec un reniflement ironique.
— D’après ce que j’ai compris, et croyez-moi, mon intention n’était absolument pas d’épier votre conversation, mais vous aviez l’air tellement désespéré… Vous essayez de gérer trois emplois en même temps, c’est ça ?
Jamie hocha silencieusement la tête, et plongea le nez dans sa tasse pour humer le parfum divin de sa boisson. Puis, soudain, il se souvint.
— Plus que deux pour être exact. J’ai été renvoyé de mon troisième emploi ce matin, ils avaient soi-disant trop d’employés. Il ne me reste plus qu’à en retrouver un.
— J’en déduis que soit, vous aimez énormément travailler, soit, vous n’avez pas le choix. Et quelque chose me dit que c’est plutôt une question de choix.
Jamie hocha de nouveau la tête.
— Vous voulez bien tout me raconter depuis le début ? J’ai une grande capacité d’écoute.
Jamie l’observa attentivement pendant plusieurs secondes, incertain. Il ne savait même pas par où commencer.
Guy dut percevoir son hésitation, car il ajouta aussitôt :
— Je sais, c’est étrange, vous ne savez même pas qui je suis et je vous demande de me raconter votre vie. Je vous propose d’équilibrer les choses : je m’appelle Guy Bass, j’ai trente-huit ans, je suis célibataire, mais j’ai été marié, j’ai vécu à San Francisco toute ma vie. J’ai deux enfants, qui ont à peu près le même âge que vous, ce qui signifie que j’ai l’expérience parentale qui m’a permis de les accompagner et de les guider. Vous avez l’air de quelqu’un qui aurait vraiment besoin d’un ami, alors je vous offre simplement une épaule sur laquelle pleurer, ou un exutoire pour faire sortir tout ce qui vous tracasse, prenez-le comme vous voulez.
Il retira sa veste en cuir et la plaça sur le dossier de sa chaise, puis il posa ses coudes sur la table et se pencha vers lui.
— Il y a de fortes chances pour que nous ne nous recroisons jamais, et parfois c’est libérateur de parler à un parfait inconnu. Qui sait, peut-être que je verrais les choses sous un angle tellement nouveau que je pourrais vous proposer des solutions ?
— Vous n’étiez pas obligé de dire ça, dit Jamie en souriant. J’étais déjà convaincu lorsque vous m’avez dit avoir une grande capacité d’écoute.
Il prit une grande gorgée de son mokaccino pour se donner contenance, puis inspira profondément.
— Je ne pensais pas que faire des études supérieures serait aussi compliqué.
— Académiquement, ou financièrement ?
— Financièrement. Mes parents m’ont toujours dit qu’ils avaient de l’argent de côté pour m’aider, et lorsque j’ai obtenu une bourse pour entrer à l’université, ils ont accepté de payer la somme restante. Nous avions convenu que si j’avais besoin de quoi que ce soit d’autre, il faudrait que je trouve un travail, et j’étais entièrement d’accord avec ça. Le piège, continua-t-il en fronçant les sourcils, c’est que lorsqu’on est étudiant, les banques se marchent dessus pour nous offrir des prêts.
À sa grande surprise, Guy esquissa une grimace compatissante.
— Ce business du prêt étudiant est une honte, il pousse les jeunes à entrer dans la vie active déjà criblés de dettes.
Jamie le fixa avec des yeux ronds, peu habitué à ce que quelqu’un de cet âge abonde dans son sens. Guy haussa nonchalamment les épaules.
— Il y a encore une quarantaine d’années, tous les jeunes trouvaient un petit boulot pour payer leurs études, c’était normal, mais le coût de la vie a tellement changé… Les gens de cette génération n’ont plus du tout la moindre notion de ce que représente une année d’études en termes d’argent.
— Exactement, acquiesça Jamie, surpris par la ferveur de son soutien. Mes parents ne se rendent absolument pas compte.
— Et l’argent qu’ils avaient mis de côté pour vos études ?
— Parti en fumée. Ils ont décidé de divorcer, et l’argent a servi à financer leurs avocats respectifs.
— Je suis désolé d’entendre ça, répondit Guy avec un air sincèrement attristé. Désolé que vous ayez des problèmes d’argent, et de surcroit que vos parents se soient séparés. Même si parfois, c’est la meilleure solution pour un couple.
— Vous êtes divorcé ? s’enquit Jamie, décelant comme une pointe de mélancolie dans le ton de Guy.
— C’était il y a longtemps, répondit Guy en hochant la tête. Je n’avais que vingt ans à l’époque.
Jamie écarquilla les yeux, et Guy poussa un long soupir.
— Je sais, c’est jeune. Et cela n’a pas duré longtemps. Mais ce n’est pas le sujet, dit-il en se secouant légèrement et en souriant gentiment à Jamie. Il vous reste donc deux emplois, avec lesquels vous essayez désespérément de couvrir les frais de votre éducation.
— Ouaip, répondit brièvement Jamie en jetant un regard sombre aux quelques miettes dans son assiette. Il ne me reste plus qu’une année préparatoire, et après ça, j’avais le projet d’entrer en faculté de droit. J’étais en train de regarder les aides financières existantes lorsque vous m’avez trouvé à la bibliothèque.
— C’est une bonne stratégie. Vous voulez faire du droit, alors ? Où voulez-vous aller étudier ?
— Ici, à San Francisco.
— C’est un excellent choix, commenta Guy en souriant. Vous savez que c’est ici que notre procureur a fait ses études ?
Jamie hocha la tête. Il connaissait très bien l’histoire du procureur Cole Daniels, c’était l’une de ses idoles. Mais il ne l’aurait jamais avoué à personne.
— Et c’est tout ? demanda Guy.
Jamie secoua tristement la tête.
— Je pensais qu’entre la bourse et les prêts que j’avais contractés, je finirais par m’en sortir, mais plus le temps passait, plus la situation s’aggravait, et puis…
Jamie inspira nerveusement, le souffle tremblant.
— Hé, appela Guy d’une voix douce. Buvez donc le reste de votre chocolat avant qu’il soit complètement froid. Prenez tout votre temps. Vous avez du temps devant vous, au moins ?
Jamie acquiesça.
— Parfait alors, vous allez pouvoir me raconter tout cela à votre rythme. Ne vous brusquez pas, dit-il en le fixant de ses grands yeux bruns chaleureux.
Jamie termina sa tasse et se passa la langue sur la lèvre supérieure pour chasser jusqu’à la dernière goutte de mokaccino. Guy l’observa avec bienveillance, les mains posées sur ses jambes croisées.
Après avoir rassemblé ses forces, Jamie releva les yeux vers ceux de Guy.
— Ces derniers mois, j’ai eu l’impression d’accumuler les ennuis, et chacun d’eux semblait nécessiter de payer quelque chose.
— Comme quoi ?
— J’ai eu une rage de dents terrible, alors le dentiste a décidé de me faire arracher les dents de sagesse.
— J’imagine que ce n’était pas donné, dit Guy en grimaçant.
— La mutuelle de mes parents a pu couvrir la moitié des frais, mais il restait encore huit cents dollars à payer, huit cents dollars qui ne pourront pas servir pour mes études. Sans parler de mon absence en cours et au travail pour les opérations et ma convalescence. C’est sans doute pour cela que je me suis fait renvoyer ce matin.
— J’imagine que vous devez maintenir vos notes à un certain niveau pour garder votre bourse.
— Je n’ai pas le droit à l’erreur avec ça, confirma Jamie en secouant misérablement la tête. J’ai enchaîné les nuits blanches pour rattraper mon retard et garder le niveau. Et bien entendu, comme j’avais manqué beaucoup de jours de travail, mes salaires ne suivaient plus, alors je me suis dit que la solution était de quitter la résidence étudiante et d’essayer de trouver un logement moins cher en ville.
— Cela me semble logique.
— Mais dans la foulée, le restaurant et le café dans lesquels je travaille ont changé et réduit mes heures, ce qui signifiait encore moins de rentrées d’argent. Et puis mon ordinateur portable m’a lâché, alors j’en ai racheté un parce qu’il n’est même pas envisageable de faire une prépa de droit sans un ordinateur. Enfin, l’inscription à l’examen du LSAT est tombée, et j’ai découvert qu’elle coûtait trois cent cinquante-cinq dollars.
— L’examen du LSAT ? C’est l’examen pour entrer en faculté de droit, c’est ça ?
— Je… Oui, c’est ça, répondit Jamie, encore une fois surpris par la perspicacité de Guy.
En remarquant son expression de surprise, Guy sourit avec indulgence.
— Disons simplement que je côtoie quelques avocats, expliqua-t-il. Quand devez-vous le passer ?
— Au mois de juin. C’est la première session, et la date butoir pour le paiement était au mois d’avril, ajouta Jamie en soupirant. Ce semestre à lui tout seul a engouffré toutes mes économies, mais cet examen est ma priorité, alors je me suis dit que ce n’était pas très grave si je prenais un peu de retard sur mon loyer.
— Quelque chose me dit que ça s’est révélé plus grave que vous le pensiez…
— Le texto que j’ai reçu à la bibliothèque et qui m’a mis dans cet état, c’était mon propriétaire, pour m’annoncer que j’avais jusqu’à dimanche pour quitter les lieux, expliqua Jamie, avant de laisser échapper un rire désabusé. Alors voilà, c’est moi, Jamie Stevens, bientôt SDF, je dois encore trois mois de loyer à mon propriétaire, je n’ai plus un sou pour financer ma deuxième année de prépa, et à la vitesse à laquelle ma situation professionnelle se dégrade, je ne suis même plus certain de gagner suffisamment d’argent pour survivre à ce semestre.
Il plongea la tête entre ses mains et ferma les yeux.
— Je commence sérieusement à me demander quel était l’intérêt de me donner autant de mal au lycée pour décrocher une mention très bien, si pour finir je ne peux même pas réaliser mon rêve.
Il se força à respirer lentement en se concentrant pour retenir ses larmes.
Je refuse de rester assis là en face de cet homme en pleurant comme un bébé.
Guy se racla la gorge.
Jamie redressa lentement la tête dans sa direction. Guy le fixait de ses grands yeux sombres, et pour la seconde fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés, Jamie perçut dans ce regard l’éclat d’une émotion indéchiffrable.
Guy pencha la tête sur le côté.
— Et si…
Il s’interrompit, attrapa sa tasse de café, la termina d’une seule gorgée, s’essuya soigneusement la bouche et fixa intensément Jamie.
— Et si je vous disais que j’avais le moyen de vous aider ?
II
JAMIE FIXA Guy du regard pendant un long moment, puis laissa échapper un reniflement ironique.
— À moins que vous ayez une baguette magique cachée dans une poche et que vous puissiez remonter le temps, je vois difficilement ce que vous pouvez faire pour moi.
— Si seulement c’était aussi simple qu’un coup de baguette magique, murmura Guy avec un regard vulnérable.
Il rapprocha sa chaise de la table et joignit ses mains.
— Je vais vous raconter quelque chose, et lorsque j’aurai fini, c’est vous qui déciderez s’il y a encore un intérêt à discuter avec moi, d’accord ?
— D’accord, répondit Jamie hésitant, mais intrigué.
— Je ne rentrerai pas dans les détails, commença Guy en fixant ses mains nouées. Mais lorsque j’avais vingt ans, ce qui est à peu près votre âge j’imagine… ?
— Presque vingt et un.
— C’est bien ce que je pensais, dit Guy en lui souriant. Eh bien, lorsque j’avais votre âge, j’étais moi aussi dans une situation financière très compliquée. Pour des raisons complètement différentes, mais finalement, le résultat était le même. J’étais fauché. Et si je n’avais pas fait la bonne rencontre au bon moment, ma situation aurait pu très mal tourner.
Jamie ne pouvait plus détacher son regard du visage de Guy. La première fois qu’il l’avait aperçu, à la bibliothèque, Guy lui avait semblé un peu brusque,
