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Un théâtre sous la neige
Un théâtre sous la neige
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Livre électronique153 pages3 heures

Un théâtre sous la neige

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À propos de ce livre électronique

Après tout c'est Noël, tous les rêves sont permis chez les enfants. Pourquoi ne pas avoir le panache de Cyrano de Bergerac, le temps d'une soirée ?

C'est bientôt l'hiver à Gulliver Creek, un petit village aussi méconnu que charmant. C'est là-bas qu'Everett, un adolescent rêveur cherche à donner du sens à sa vie. Passionné par la langue française et les textes, ses parents décident de l'aider. L'inscrire au théâtre ? Peut-être. Trouver des amis proches et apprendre à aimer plus qu'on ne le pensait ? C'est possible...

En attendant, il y a un défi est de taille : Gulliver Creek n'a pas de spectacle à proposer pour les fêtes. Il décide d'en écrire un dans le plus grand secret au sein même de son lycée. Cette affaire n'est pas de tout repos surtout quand les doutes s'en mêlent : musique, costumes, dialogues… il faut penser à tout, presque sans un sou.

L'Horloge tourne... c'est l'heure de la première, de l'espoir pour le jeune homme avant que des choix ne s'imposent à lui

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Amiens, en Picardie, Pierre Alexandre Carré a passé son enfance dans le Nord de la France avant de découvrir, à l’adolescence, le Pays Basque, son climat et ses richesses culturelles. Ces deux territoires ont profondément façonné son parcours.

Après des études en commerce, marketing et communication, il s’est donné pour objectif d’intégrer le monde de la presse. L’écriture a toujours occupé une place centrale dans sa vie, nourrie dès l’enfance par les aventures d’Harry Potter et la saga littéraire La Croisée des Mondes de Philip Pullman.

En 2020, en pleine crise sanitaire, il devient correspondant local pour le journal Sud-Ouest, avant de couvrir le championnat de hockey sur glace à Anglet. Ces expériences, marquées par des rencontres avec des personnalités enthousiastes, sportives et engagées, l’ont profondément touché et lui ont donné l’envie de raconter.

Depuis toujours, la période de Noël représente pour lui des moments simples et précieux, partagés avec ses proches. C’est dans cet esprit qu’il a décidé d’écrire son premier roman, "Un théâtre sous la neige".

À travers cette œuvre, il rend également hommage à sa famille, à ceux qui croient en lui, ainsi qu’à la commune de Cambo-les-Bains, où le destin d’Edmond Rostand continue de l’inspirer chaque jour davantage.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie9 avr. 2025
ISBN9782386258299
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    Aperçu du livre

    Un théâtre sous la neige - Pierre Alexandre Carré

    Un théâtre sous la neige

    de Pierre Alexandre Carre

    Le temps d’un roman

    Editeur

    Collection «Roman»

    1.

    Quelques mois avant Noël…

    C’était la mi-Septembre et le paysage du village de Gulliver Creek changeait dejà. Les enfants ne se souciaient plus de la rentrée et ils profitaient tous de la couleur orangée qui parcourait les feuilles des arbres. L’automne qui se profilait allait être « ensoleillé mais froid » selon la chaîne météo qui tournait en boucle à la maison.

    Everett Sinclair étudiait constamment les mouvements de la nature.  Ses professeurs voyaient en lui un élève prometteur mais inconstant. Son comportement lui valait d’être régulièrement convoqué avec ses parents dans le bureau du directeur, Calum Chambers.

    Le mercredi après-midi, Everett s’échappait des cours de mathématiques pour se rendre à quelques kilomètres de son lycée. Comme chaque année, un chemin caillouteux bordé de vieux arbres lui permettait d’être isolé, loin de cette matière qui torturait son esprit.  Il posa son vélo près de son arbre préféré, à l’écorce un peu usée et qui laissait filtrer les rayons du soleil.

    Il tapa dessus avec vigueur et avec un grand sourire lui parla comme s’il était son seul ami.

    Il prit son sac à dos en cuir et fit glisser la fermeture éclair. Il en dévoila un épais livre noir à la couverture biscornue et tourna frénétiquement les pages. Elles étaient toutes plastifiées.

    Il s’asseyait dans l’herbe humide en posant sa tête contre le tronc tout en fermant les yeux. Il prit une profonde inspiration.

    Bien entendu, l’arbre « sans nom » ne lui avait jamais répondu mais il avait une action positive sur son jeune allié. Même si les végétaux ne seront jamais doués de parole, la vie coulait en lui. Sinon comment expliquer qu’à chaque saison, les couleurs et la pousse des feuilles varie ?

    Le temps était comme suspendu mais au bout d’un moment, il regarda sa montre qui indiquait dix-sept heures. Rappelons qu’à cette époque, les téléphones portables n’existaient pas encore. Everett savait que s’il ne rentrait pas très vite chez lui, les réactions de ses parents seraient terribles…

    Il enfourcha son vélo rouge et dévala la pente à toute vitesse pour revenir des routes en lacets. Au loin, il entendit quelques klaxons de voiture.

    Quelques minutes plus tard, après un dernier dérapage digne des plus grands films d’action, il se précipita dans l’allée de garage de sa maison. Il scruta l’entrée et rien ne bougeait. Ses parents n’étaient pas encore rentrés.

    Son jean bleu était tacheté de boue, ses baskets grises étaient devenues noires et son long manteau polaire était humide. Il plongea sa main au fond de sa poche gauche pour en sortir une petite clé étroite et dorée. Il l’enfonça dans la serrure jusqu’à entendre un petit « clic » et la porte s’ouvrit.

    Il jeta son pardessus sur un porte-manteau à proximité et grimpa les marches de l’escalier en vitesse pour y jeter son sac sur son lit.  Dans le couloir, la porte en face menait directement à la salle de bains qu’il déverrouilla.

    Le poste radio situé sur le meuble près de la cabine de douche était son second ami. Il l’alluma et les premières voix s’élevèrent.  Il s’agissait encore d’un débat de football à propos des performances du PSG. Dans la cabine, il fut parcouru d’un frisson lorsqu’il posa ses pieds sur le marbre froid. Son corps se réchauffa instantanément au contact de l’eau chaude.

    Dix minutes plus tard, il se sentait mieux, propre et coiffé. Il enfila son tee-shirt préféré à l’effigie des « Houston Rockets » et un short gris. En redescendant, il prit sa paire de chaussons dans le placard situé sous l’escalier.

    Dans la cuisine, on entendait seulement le bruit de réfrigérateur qui maintenait les produits à bonne température. Il ouvrit le micro-ondes et en sortit une brioche réalisée par sa mère. Il prit un couteau et en coupa une tranche avant d’y rajouter une bonne dose de confiture à myrtilles.

    Il se déplaçait prudemment jusqu’au salon pour regarder par la fenêtre à l’extérieur. Les herbes hautes du jardin étaient balayées par le vent et les éclats du soleil brillaient comme un lustre. Ce qu’il n’avait pas encore vu, c’est qu’une jeune fille le regardait juste en face. Depuis sa chambre, elle n’arrêtait pas de le fixer.

    Quand il s’en est aperçu, il referma vite le rideau et s’affala dans le canapé. Peut-être n’aurait-il pas dû partir sans rien dire mais la fatigue resserrait son étreinte et il s’endormit.

    Nul ne sait combien de temps il avait fermé les yeux. Ses rêves étaient à la fois beaux et aléatoires dans lesquels il se voyait apprécié voire estimé pour son travail de préservation de la faune et de la flore.

    Quelque chose lui intima de se réveiller. Un souffle chaud et l’impression de regards insistants. Il tenta d’ouvrir les yeux pour diminuer son impression d’épais brouillard et il ne s’était pas trompé. Deux personnes l’observaient.

    Il savait que ses protestations ne changeraient rien. Il regarda Magda et Brandon Sinclair se lever et le regarder d’une manière menaçante.

    Il commençait à rougir, Magda et Brandon se regardaient.

    Everett se leva et se dirigea vers l’escalier en baissant la tête. Il monta bruyamment les escaliers avant de claquer sa porte. Il se jeta sur son lit et des larmes commençaient à perler sur ses joues.

    Ses parents se dirigèrent vers le salon en soupirant. Ils s’asseyaient avec la ferme impression qu’ils ne réussiraient pas à convaincre leur fils de se concentrer.

    Quelques heures plus tard, la nuit était tombée. Everett avait encore les yeux rougis par sa peine mais il se redressa. Au rez-de-chaussée, il entendait encore ses parents discuter. Il décida d’ouvrir délicatement la porte et d’aller les écouter en s’installant sur les marches.

    Le lustre éclairait leurs visages et il observa qu’ils n’avaient aucune inquiétude. Au fond, même s’il n’en faisait qu’à sa tête, il les aimait et c’était bien suffisant. Une crampe à la jambe avait bien failli le faire remarquer. Il s’apprêta à retourner se coucher quand il entendit :

    Magda arrangea sa mèche de cheveux et disparut du champ de vision d’Everett avant de revenir, une mallette à la main gauche. Elle l’ouvrit et Everett remarquait qu’elle tremblait. Brandon coupa net son geste. Magda lui transmit une lettre. Everett se pencha pour tenter d’apercevoir un détail, sans succès. Tout ce qu’il a pu entendre c’est :

    Pour la première fois, Everett ne ressentait plus la traditionnelle colère que chaque adolescent peut ressentir au moment de grandir. Il ressentait de la compassion et s’interrogeait sur ce que venait de dire son père. La famille Sinclair avait-elle des soucis financiers ?

    Sur cette question, il décida d’aller dans sa chambre et de recouvrir sa tête avec sa couverture comme pour mettre fin à une journée qui lui semblait une éternité.

    Le lendemain matin, à la suite de cette « discussion parentale », Everett se sentait en pleine forme, prêt à retourner au lycée. Il s’installa sur un tabouret pour déjeuner avec deux muffins et un bol de lait de soja.  C’est Magda qui le découvrit en premier.

    Il voyait bien à l’intensité de son regard que c’était particulièrement important.

    Les révélations de ses parents n’étaient pas un choc pour lui mais il ne pouvait le montrer.

    Les derniers mots de son père sonnèrent comme un uppercut.

    Son père souriait et Everett se sentait vexé. Brendon regardait sa montre.

    Everett se leva de la chaise tout en contenant sa colère et il leur adressa un geste de la main.

    Il revenait dans la maison à toute vitesse et ouvrit la porte avec fracas.

    Everett sprintait jusqu’à la station de bus située à 700 mètres et il regarda sa montre qui indiquait : 8h30.  Dans exactement, une dizaine de minutes, le bus allait arriver pour le mener jusqu’à Tonamond Collège. Son sac était secoué dans tous les sens et il redoutait l’état dans lequel il allait retrouver ses cahiers.

    Enfin l’arrêt de bus aux vitres taguées se profilait. Il allait pouvoir reprendre son souffle et observer comme toujours le paysage. Il allait rarement dans cet endroit mais il reconnaissait que le travail d’un artiste le touchait beaucoup. Sur un mur de briques rouges juste derrière lui, une fresque gigantesque de « Captain America » brandissant son bouclier l’inspirait.

    Everett n’avait jamais entendu cette voix auparavant.  Ce ton presque hautain le faisait sortir de ses pensées les plus positives. Lorsqu’il tourna la tête en sa direction, il fut surpris de voir autant de gentillesse, de charisme et de froideur sur un seul visage. D’ailleurs, celui-ci ne lui était pas si étranger. Il lui répondit poliment :

    Devant l’incrédulité d’Everett, la jeune fille tendit sa main.

    Un bus jaune typiquement américain où il était inscrit « School Bus » arriva en trombe. Il dégageait de fortes odeurs de pot d’échappement. Le chauffeur fit coulisser la porte d’entrée et leur adressa un grand sourire.

    Ils allèrent s’installer à la dernière rangée juste avant le fond du bus. Il y avait bien longtemps qu’Everett n’avait pas été installé sur des sièges aussi inconfortables.

    Le bus démarrait en trombe.

    Soudain, une balle de baseball rebondit sur la vitre. Everett et Violette se fixent du regard.

    La discussion continuait mais elle fut une nouvelle fois interrompue par le chauffeur qui les regardait dans son rétroviseur.

    Le chauffeur referma les portes derrière lui et redémarra en trombe. Son départ provoqua un courant d’air dans les cheveux de Violette tandis qu’Everett ajustait son sac. Le portail métallique était grand ouvert et ils pénétraient ensemble dans la grande cour.

    A l’ouest, des élèves écoutaient leur professeur au moment de creuser dans un potager aménagé qui devait servir à alimenter le collège en produits de proximité. Plus à l’Est, d’autres construisaient des cabanes.

    Tous les cours commençaient à neuf heures et chaque élève se pressait dans les couloirs pour rejoindre sa salle.  Ces situations faisaient transpirer Everett qui ne pouvait cacher quelques rougeurs et il se rendit compte que parler à Violette l’apaisait un peu.

    Everett désigna d’un geste de la tête un homme qui se tenait droit comme i devant lui. Violette savait qui il était et elle rigolait.

    Calum Chambers avait un costume gris avec une chemise bleue. Quand Everett s’approcha de lui, il ajusta ses lunettes rondes pour le regarder droit dans les yeux. Ses yeux noirs donnaient l’impression d’aspirer les âmes. Il avait des cheveux frisés poivre et sel impeccablement coiffés en arrière. Cet homme avait du charisme et n’avait peut-être qu’un

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