Je veux un bébé !: Quelles habitudes de vie adopter pour y arriver ?

Par Martin Andréanne et Éric Himaya

Voilà un souhait bien simple qui, pourtant, vient avec son lot d’embûches, allant même jusqu’à devenir une source de stress ou de détresse psychologique pour certains d’entre nous. On dit que l’infertilité serait attribuable à l’homme, à la femme ou au couple dans une proportion égale (30 % chacun), tandis que 10 % des échecs seraient liés à une cause inexpliquée. On est loin de la croyance selon laquelle la femme est la source du problème ! Si les tabous sur l’infertilité sont moins présents de nos jours, de nombreuses fausses croyances persistent, d’où la motivation du gynécologue Éric Himaya et de la nutritionniste Andréanne Martin de coécrire cet ouvrage pratique permettant de faire la lumière sur ce sujet délicat. En plus d’expliquer toutes les étapes liées à la fertilité, de la préconception à la grossesse, ils se penchent sur l’infertilité et ses causes. Et puisqu’on sait désormais que les hommes jouent aussi un rôle clé dans le processus de fertilité, une section leur est également destinée.

Si les habitudes de vie et l’alimentation pouvaient faire une différence, même petite, pour optimiser vos chances de succès, aimeriez-vous le savoir ? En réponse aux questions fréquemment posées dans le cadre de leur pratique, les deux spécialistes mettent leurs expertises à profit afin d’expliquer quels gestes poser et quels aliments consommer pour mettre toutes les chances de votre côté. En complément, ils vous proposent 50 recettes favorables à la fertilité ! Que vous soyez prêt à essayer d’avoir un enfant, que vous éprouviez des difficultés à concevoir, que vous soyez infertile ou simplement curieux, vous trouverez de l’information juste, vulgarisée et bienveillante ainsi que des outils concrets pour mieux vous préparer à ce merveilleux projet de vie.

• Langue: Français
• Éditeur: Pratico Édition
• Date de sortie: 22 avr. 2025
• ISBN: 9782898563010

Aperçu du livre

Entre vous et moi…

À travers mon histoire,

quelques messages importants !

Ça fait une heure que j’attends dans la salle d’attente. J’ai déplacé des rencontres importantes encore une fois aujourd’hui, et je dois maintenant les annuler à cause du retard. On m’appelle enfin… J’arrive dans le bureau, elle me dit : « On doit malheureusement éviter l’insémination ce cycle-ci, madame Martin. Vous avez quatre follicules. Ce traitement n’est probablement pas le bon pour vous. Je vous demanderais de ne pas avoir de relation d’ici vos prochaines menstruations, car il y a trop de risques de grossesse multiple. »

Je reste sans mot. Ça fait trois mois que l’on essaie ce nouveau traitement et chaque fois, je n’ai pas assez de follicules ou ils ne finissent jamais par grossir. Et là, j’en ai enfin quatre, mais… on laisse tomber. Quand ça fait six ans que tu caresses le rêve d’avoir un enfant, ce genre de nouvelle a l’effet d’une bombe.

Nous faisons partie des privilégiés qui, après six ans et demi (la demie est importante, oui !), avons obtenu ce petit « + » tant désiré. Au moment d’écrire ce livre, mon garçon, ce véritable cadeau de la vie, a un an et demi. Après la fin de l’allaitement, je n’ai eu aucun retour de mes règles et c’est là que j’ai su que le processus allait reprendre son cours…

Je comprends vos peines, vos angoisses, vos espoirs, vos questionnements. Sous les effets de l’hormonothérapie, nous avons parfois l’impression de ne plus être nous-mêmes, de ne plus distinguer ce qui importe réellement, de ne plus comprendre tout ce terrain sensible qui laisse libre cours aux émotions et aux réactions tordues.

On nous dit d’arrêter d’y penser et de cesser de stresser avec ça, de profiter de l’instant présent et de savourer la liberté que l’on a (avant le premier !) ou de profiter pleinement de la famille actuelle (lorsqu’on fait partie des privilégiés). Mais lorsqu’on a ce projet en tête, un projet de couple, de famille, le projet d’avoir un enfant, on s’investit corps et âme. Difficile de « décrocher » à moins d’en prendre officiellement la décision, et encore là, une forme de deuil s’impose.

Le processus de fertilité est exigeant pour le corps, le couple, la personne que l’on est, nos amitiés. Plusieurs couples se brisent, des amitiés se perdent, les gens changent… Malgré les montagnes russes, je remercie la vie d’avoir un conjoint qui me soutient, un conjoint qui a décidé d’être à mes côtés, peu importe ce que la vie allait nous réserver dans cette aventure, ainsi que des amis et des parents qui comprennent et restent présents, à l’écoute et disponibles pour en parler, car c’est ce dont nous avons le plus besoin : en parler !

UN BRIN D’HISTOIRE

2018 : cheffe d’entreprise et propriétaire d’une start-up, sous l’effet des hormones, ayant vécu des moments fort stressants et émouvants cette année-là, j’ai des discussions très sérieuses avec mon conjoint à propos du projet bébé. Dois-je simplement le laisser partir pour lui permettre d’être papa avec une autre femme ? Dois-je garder espoir alors que ce processus entache mon énergie, mon positivisme et m’éloigne de ceux que j’aime ? La proposition retenue : on essaie une dernière fois et ensuite, on prend une pause de tout ça. Au début du mois, mon conjoint décide tout de même de m’envoyer une convocation Outlook pour le 28 décembre 2018. Cette convocation avait pour objet : « Tu es maman. » Je décide de l’accepter et elle apparaît ainsi à mon agenda.

Le 28 décembre au matin, je me lève et je vois le rappel de la convocation sur mon téléphone. Avec peu d’espoir, mais le cœur palpitant à l’idée de faire mon Xième test de grossesse (vous connaissez cette sensation !), je fais pipi sur le petit bâton, car j’avais après tout deux jours de retard. Et c’est là que je l’ai vu…

Je l’ai vu pour la première fois en six ans et demi, ce fameux « + », ce petit symbole qui allait carrément changer notre vie. Cela m’a donné l’espoir d’avoir un enfant (ou plusieurs !) malgré mon endométriose et des cycles anovulatoires. Un vrai espoir !

Il était 5 h 30. J’ai donc décidé de texter mon conjoint afin que ce qu’il voit en premier ce matin-là, en éteignant son alarme sur son téléphone, soit : « Bon matin papa !» Je peux vous dire que ces deux heures furent les plus longues de ma vie !

J’ai coécrit ce livre en pensant à tout ce que nos clients nous disent, à ce sur quoi ils nous questionnent, aux couples infertiles ou ayant de la difficulté à concevoir qui sont parfois prêts à tout essayer, autant le vrai que le faux. J’ai également pensé à mon couple, à ce que j’aurais aimé savoir et à ce que je souhaite mettre en place pour maximiser mes chances d’avoir une grande famille malgré le contexte. Je voulais démystifier l’infertilité, donner l’information juste, proposer des outils concrets et, surtout, bienveillants, non pas pour mettre une pression supplémentaire, mais bien pour aider et donner des ailes à votre merveilleux projet (et au mien !).

Le Dr Himaya a été un véritable atout et une découverte personnelle incroyable dans la coécriture de ce livre. Ses aptitudes médicales, son expérience clinique, sa façon de me challenger, son humanisme, son énergie et son humour ont rendu le projet encore plus pertinent et cohérent que je l’aurais souhaité !

Et si nos habitudes de vie pouvaient faire une différence, qu’elle soit minime ou plus importante, ne voudriez-vous pas le savoir ? Moi, oui !

Bonne lecture et surtout, bon succès dans votre projet de vie !

P.-S. – N’oubliez pas de VIVRE et de vous aimer au cours de toutes ces étapes à travers lesquelles vous passerez !

Une touche d’espoir

Ceux qui me connaissent seront surpris d’apprendre que je cosigne un livre. Je parle beaucoup, mais j’écris habituellement très peu !

Cependant, quand j’ai reçu l’appel d’Andréanne, qui me proposait de me joindre à elle, j’y ai vu une occasion d’informer les gens sur un sujet encore méconnu. Il y a moins de tabous sur la fertilité qu’autrefois, mais énormément de fausses croyances persistent. Encore trop de femmes ne réalisent pas l’importance de l’âge en fertilité ni l’impact que le report d’une grossesse peut entraîner.

Il y a quelques années (plus que je n’aimerais l’admettre), il m’a fallu choisir une spécialité. Pour de multiples raisons, j’ai choisi de consacrer ma pratique à la fertilité sans savoir que j’aurais éventuellement besoin d’avoir recours à la fécondation in vitro pour fonder ma propre famille. Ayant traversé le processus, je peux comprendre en partie l’anxiété, le stress et parfois même le désespoir que les gens peuvent ressentir. Chaque personne et chaque histoire est unique, mais le but demeure le même : avoir un bébé en santé.

Dans ma pratique quotidienne, on me demande souvent quoi manger, quoi faire, comment améliorer ses chances de concevoir. Alors, m’impliquer dans une revue de l’information disponible en coopération avec une nutritionniste… comment refuser ?

Photo : Richère David, photographe

Vous trouverez ainsi dans cet ouvrage toutes les informations disponibles à ce jour concernant les habitudes de vie optimales à adopter. Nous espérons que lorsque vous feuilletterez les prochaines pages, vous découvrirez des astuces que j’aurais certainement appréciées jadis, alors que je traversais moi-même le processus.

Si notre livre vous permet d’améliorer vos chances de réussite, alors toutes ces heures consacrées à sa rédaction auront valu la peine.

Bonne lecture, bonne cuisine et bon appétit !

À qui s’adresse ce livre ?

Tout le monde !

Ce livre s’adresse à tout le monde, mais plus précisément à toute personne en âge de procréer. En d’autres mots, il s’adresse à vous si vous êtes :

•en contemplation devant la grossesse ;

•en essai ;

•infertile ;

•enceinte ;

•un membre de la famille ou un ami proche qui souhaite offrir ce livre avec bienveillance et amour !

Renée Frappier a mentionné un jour la règle des « 4 c »:

la Communication apporte

des Connaissances et celles-ci permettent

une prise de Conscience menant à

de réels Changements de comportement.

Notre but est de vous communiquer l’information dans ce livre. Vous faites le premier pas en améliorant vos connaissances. La prise de conscience se fera en lisant la suite. Vous aurez alors déjà franchi trois étapes sur quatre !

Pour que ces changements durent, il faut comprendre les raisons qui nous motivent à les intégrer et surmonter les obstacles afin de maintenir notre engagement à un niveau élevé.

Bonne lecture !

QUELQUES INFORMATIONS AVANT DE DÉBUTER

Des femmes de partout, même ayant la plus pauvre nutrition, ont des enfants. Donc, qu’est-ce que ça change de bien s’alimenter en vue d’une grossesse ?

Comme vous le verrez, l’alimentation est un facteur parmi tant d’autres !

Plein de gens traversent la rue sans regarder des deux côtés et ne se font pas heurter. Est-ce que regarder des deux côtés améliore les chances de ne pas se faire frapper ? Est-ce qu’une bonne alimentation améliore les chances de grossesse ? Poser la question, c’est y répondre !

Messages clés

•L’objectif : être en santé !

•Les diètes, c’est non !

•Mettre de la couleur dans sa vie.

•Végétaliser graduellement son alimentation.

•Manger des aliments variés et cuisiner simplement.

•Boire de l’eau pour s’hydrater.

•Intégrer les éléments clés pour diminuer le gras métaboliquement perturbé.

•Stabiliser une maladie ou une problématique de santé en cours.

•Ajouter un supplément au besoin, selon les recommandations, en tenant compte des risques de souffrir d’un déficit nutritionnel.

PLUS DE DÉTAILS

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

Facile à dire… mais comment y arriver ? Parmi les étapes pour atteindre cet objectif, on trouve celle de la saine alimentation. Soyez un esprit sain dans un corps sain.

LA SANTÉ :

Nutrition saine

diminution des risques de maladies

moins d’infertilité

grossesse plus sécuritaire

bébé en santé

adulte en santé

société en santé

MONDE EN SANTÉ

NUTRITION SAINE

On est fait de ce que l’on mange.

Si on débutait par simplement bien s’alimenter quotidiennement ? Après tout, le choix de votre carburant influence la puissance et la mécanique de la formidable formule 1 que vous conduisez tous les jours.

On va tenter de simplifier tous les concepts en nutrition et de vous aider à comprendre l’origine des conseils nutritionnels formulés par la Santé publique.

On va se le dire, le Guide alimentaire canadien représente parfaitement l’utilisation de l’expression « Une image vaut mille mots ».

QUE DOIT-ON RETENIR DU GUIDE ALIMENTAIRE CANADIEN ?

De la couleur dans l’assiette signifie :

•Intégrer, sans même y penser, bon nombre de micronutriments qui ont leur importance dans la fabrication des neurotransmetteurs : les messagers impliqués dans le bien-être, le sommeil, la gestion du stress, la mémoire, l’apprentissage, l’éveil, etc.

•Manger des aliments qui aident les défenses immunitaires : une catégorie d’antioxydants nourrit les bonnes familles de bactéries dans l’intestin. Celles-ci permettent aux cellules intestinales de produire plus de « défensines », une molécule antimicrobienne.

•Ajouter des microéléments qui permettent au corps de bien faire son travail : le corps est une merveilleuse machine qui n’a pas besoin d’aide pour s’entretenir. Il suffit de lui donner les bons outils pour que, de lui-même, il vaque à ses occupations !

Une demi-assiette de fruits et de légumes signifie :

•Nourrir les bonnes bactéries intestinales : grâce à une alimentation riche en fibres, ces bactéries contribuent à l’élaboration des signaux de satiété (vous savez, la petite cloche interne qui vous dit que vous avez assez mangé !). Il est donc plus facile de gérer les portions d’aliments consommés.

•Stabiliser les symptômes intestinaux : à condition de choisir les bonnes fibres selon les symptômes ou la problématique en cours.

•Faire le plein de vitamines et de minéraux essentiels : plusieurs petites réactions se déroulent tous les jours au sein des cellules humaines et nécessitent des éléments que seule une alimentation riche en fruits et en légumes peut fournir.

•S’hydrater : ces aliments regorgent d’eau et contribuent à l’apport hydrique quotidien.

Les produits céréaliers de grains entiers contribuent à :

•Diminuer les risques de cancer du gros intestin et de maladies cardiaques : l’ingestion de fibres alimentaires permet d’améliorer le bilan lipidique (cholestérol) et nourrit les bonnes familles de bactéries. En fermentant, les fibres produisent ce qu’il faut pour protéger les cellules intestinales saines d’agressions pouvant mener au cancer.

•Favoriser un signal de satiété : ces produits céréaliers obligent une meilleure mastication et permettent donc une meilleure gestion des portions. Les produits aux grains entiers sont considérés comme plus rassasiants. Il est alors plus facile d’en diminuer la quantité.

•Faire le plein de vitamines B : les produits céréaliers complets (dont le son et le germe n’ont pas été retiré, comme la farine de blé intégrale, les farines de quinoa, de sarrasin, de millet, etc.) sont bien connus pour leur contenu important en vitamines du groupe B, dont on a besoin au quotidien. Notez que Santé Canada interdit la vente de farine blanche non enrichie. Ainsi, toute farine blanche contient au moins un enrichissement en certaines vitamines B, d’où l’appellation « farine enrichie ».

L’assiette santé selon le Guide alimentaire canadien

Photo assiette : Shuetterstock

La présence de protéines à tous les repas permet :

•D’avoir un apport adéquat en éléments de base pour la fabrication des neurotransmetteurs du cerveau : notamment, la sérotonine, associée au sentiment de bien-être.

•De manger ce qu’il faut pour la réparation des tissus musculaires : en bougeant, les muscles se brisent légèrement. La consommation de protéines permet leur réparation adéquate.

•D’améliorer le niveau d’énergie : les protéines sont des aliments qui nécessitent une digestion plus longue et permettent donc d’offrir de l’énergie de plus longue durée.

•De stabiliser le taux de sucre sanguin : cela assure une meilleure concentration et prévient des désordres reliés à la glycémie (prédiabète, diabète).

Végétaliser le choix de protéines permet :

•De diminuer les gras saturés et certains constituants pro-inflammatoires : les protéines animales favorisent la libération de molécules inflammatoires nuisant à la santé intestinale et cardiovasculaire.

Attention de bien choisir les ingrédients que vous ajoutez à l’eau. Optez pour des produits bio, puisque les pesticides sont solubles dans l’eau. On peut aussi bien laver et rincer les aliments.

Boire de l’eau assure :

•Une bonne hydratation du corps : on améliore ainsi la régulation thermique, la concentration et l’énergie.

•Le bon fonctionnement de TOUS les organes.

Opter pour des aliments plus simples, limiter les aliments transformés et cuisiner plus souvent permet :

•De réduire la consommation d’additifs alimentaires, dont certains entraînent des répercussions négatives sur la santé.

•De privilégier les épices et les fines herbes : parfumer les repas, plutôt que de les surcharger en sodium, diminue les risques d’hypertension, de rétention d’eau et de maladies cardiovasculaires. Les épices remplacent très bien le sel de table.

•D’améliorer la qualité de ce que l’on mange : le choix de gras ou de sucre améliore la qualité des calories. Par exemple, il est préférable de choisir un produit sucré avec du sirop d’érable au lieu du glucose-fructose et de limiter le plus possible les aliments contenant du sirop de maïs riche en fructose (high fructose corn syrup). Le fructose est un sucre qui augmente la