Chronique d'une mère annoncée…: Témoignage entre douleur et espoir
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À propos de ce livre électronique
Environ 3% des enfants nés en France chaque année, sont conçus avec le recours à la Procréation Médicalement Assistée (PMA), et ce chiffre est en constante augmentation.
Ce parcours est souvent une longue route démoralisante pour les parents, égarés face au corps médical. Ils découvrent avec stupeur un monde ultra médicalisé où l'humain est souvent oublié : la multiplicité des médecins en charge du problème, les examens intrusifs, le diagnostic qui tombe comme un couperet, l'incompréhension des proches, les traitements à mener de front avec vie familiale, professionnelle et sociale font ressembler la PMA à une jungle où les parents se retrouvent seuls face à un abîme.
Le combat de parents infertiles pour réaliser leur rêve d’enfant. Un récit édifiant et bouleversant.
EXTRAIT
J’actionne la télécommande.
Un petit halo de lumière apparaît.
Les minutes passent…
Les images défilent…
À l’écran apparaît le titre d'une rubrique littéraire : « Sur quelle étagère ». Puis, un visage connu, ou plus précisément un visage… précédé d’une voix connue.
Et tandis que je m’extrais doucement de ma torpeur, j’entends ces mots qui me font mal...
Comment ?
J’entends, abasourdie, cette femme qui raconte sa souffrance : elle n’a jamais pu avoir d’enfant et en ressent une douleur indicible. Elle va plus loin : du jour où elle a appris cette fatalité, elle s’est vécue comme marquée au fer rouge, comme indigne d’appartenir à la race des Femmes.
Son désarroi me touche.
Son titre m’ébranle « Un jour, je suis morte ». Ce titre est si dur !
J’éprouve une grande compassion pour cette femme.
Peut-être aussi, car à un sentiment d’admiration, se mêle celui d’une d’identité de destinées.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Avocate au barreau d’Aix-en-Provence et enseignante à l’Université de Provence.
C’est en double qualité de témoin et d’auteure.
Le récit de ce long et pénible parcours du combattant, lève le voile sur la Procréation Médicalement Assistée, abordant ainsi un sujet intime, qui paradoxalement, tend à devenir un véritable fait de société. Si le recours à la PMA devient toujours plus fréquent, sa notion ainsi que sa problématique demeurent du domaine du tabou.
Depuis la publication de ses deux livres au mois de juin 2014, Alessandra Blache réalise des lectures musicales dans les librairies ainsi que dans les médiathèques. Elle participe à de nombreux salons, forums, conférences et débats.
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Aperçu du livre
Chronique d'une mère annoncée… - Alessandra Blache
CHAP.1er
Les deux premières PMA
Que de mauvais souvenirs !
Tristan et moi sommes ballottés de médecin en médecin… des interlocuteurs qui souvent, ne prennent pas la peine de se présenter… et vont, parfois même, nous oublier en consultation !
Le retour du bloc
Avec le recul, je constate que ce qui contribue beaucoup à me déstabiliser, outre le traumatisme des tentatives elles-mêmes, c’est tout leur contexte, tout l’environnement souvent anxiogène...
J’en veux pour preuve mes différents retours du bloc : après ma première ponction ovocytaire,¹ le brancardier me ramène dans la chambre que je partage avec une patiente qui est passée au bloc juste avant moi. Alors que je suis encore groggy, elle m’explique qu’elle ne supporte plus de voir les enfants des autres et que par conséquent, elle ne se rend plus aux invitations de ses amis. Cette attitude me surprend d’autant plus, qu’elle a eu un enfant d’une précédente union. Elle me fait peur… comment peut-on être si égoïste et finalement si peu aimer les enfants ?!? Car ce type de réactions démontre qu’à force de se focaliser particulièrement sur leurs propres enfants, certains parents en oublient malheureusement d’aimer les enfants !
J’ai également ressenti un grand stress lors de mon retour en chambre après ma deuxième ponction ovocytaire. L’infirmière me ramène en brancard dans ma chambre, et là, à ma grande surprise - et sans avoir été préalablement prévenue ! - je découvre dans le lit adjacent au mien, une personne très mal en point, toute recroquevillée dans son lit, ratatinée comme si elle était brûlée. J’amorce un mouvement de recul. J’interroge l’infirmière qui m’a conduit à ma chambre :
- « De quoi souffre cette dame ? Est-elle atteinte du cancer ? »
Et celle-ci, au lieu de me répondre par l’affirmative, m’oppose le secret médical ! J’explose : on ne me ménage pas, je vois tout, on me jette l’horreur à la figure, et comme si ça ne suffisait pas, on ne daigne même pas me prévenir et encore moins me donner d’explication ! C’est trop ! J’ai besoin de savoir, ne serait-ce que pour me préparer à prendre sur moi. Sur mon insistance, mon escorte pose enfin des mots sur les maux... Une autre fois, en revenant du bloc, on m’installa dans la chambre d’une patiente qui venait de se faire opérer du sein ! Décidément, le corps médical se distingue par son sens très particulier de la psychologie !
La prise de contact
Petit et chauve, Varel, notre médecin référent, n’est pas très gracieux. Me reviennent en mémoire ses questions à l’emporte-pièce. Ainsi avait-il initié le premier rendez-vous par les mots suivants :
- « C’est quoi votre problème ? »
Alors que nous lui expliquions que nous vivions ensemble depuis dix ans et cherchions à concevoir un enfant depuis de nombreuses années, il nous interrogea :
- « Quelle est la fréquence de vos rapports ? »
Question quelque peu déplacée et indiscrète. Entendons-nous bien : ce n’est pas tant la teneur de la question en elle-même qui nous surprend, que le fait qu’il ne prend pas de gants pour la poser. Très souvent dans la pratique quotidienne de ma profession je suis amenée à poser des questions délicates à mes clients. Il n’en demeure pas moins que j’en avise préalablement mon interlocuteur afin de le préparer : « Excusez-moi, mais je vais devoir vous poser une question indiscrète ». Aussi, répondons-nous du tac au tac que nous ne tenons pas à proprement parler de comptabilité sur le sujet. Et à ce moment-là, il nous lance :
- « Alors, que se passe-t-il ? Monsieur veut et Madame se tourne ? »
Devant une telle méprise, assénée avec autant d’assurance, j’éclate de rire ! Qu’est-ce que c’est que ce parti pris qui consiste à penser que si un couple n’a pas d’enfant c’est que la femme se refuse à l’homme ?! On marche un peu sur la tête. Autre grossière bévue : au cours d’un entretien ultérieur, il se permettra même de nous dire qu’en aucun cas, le recours à la PMA ne doit pallier une absence de relations sexuelles ! J’aurai tout entendu : décidément dès qu’on entre en PMA, on devient suspect : suspect de ne pas avoir de désir pour son conjoint, suspect de vouloir manipuler la PMA et, je l’apprendrai plus tard à mes dépens, suspect… de ne pas désirer d’enfant ! Et je crois que c’est en cela que réside un des plus gros traumatismes de ce procédé : vous êtes suspecté par des gens que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaissent pas (!) en un mot, par de parfaits inconnus. Qui plus est, ils vous voient toujours dans un cadre particulier - le même cadre ! - Aussi, préjugent-ils de ce que vous êtes, et ce, alors même qu’ils ne vous voient pas vivre au quotidien ni évoluer au jour le jour, dans votre environnement familial, amical et professionnel …
Donc, c’est un peu comme si les dés étaient pipés d’avance…
Brutal.
Trop brutal.
Je réalise que Varel a un véritable problème méthodologique. En effet, il nous expliquera par la suite que c’est sciemment qu’il bouscule les patients, et ce, afin que la vérité jaillisse ! Ben voyons ! À chacun son métier : quand on est gynéco, on n’est pas le mieux placé pour s’improviser psy. Sans compter que si le soignant (médecin, infirmière, sage-femme, laborantin…) n’est pas totalement équilibré, il y a un risque de transfert sur le patient, voire de projection de ses propres fantasmes. C’est un comble et finalement, ce n’est pas si surprenant qu’en matière de procréation médicalement assistée, l’échec soit la règle…
Quand j’y repense, lors de nos entretiens, Varel utilisait toujours son ordinateur, le regard souvent rivé sur l’écran, comme si ce dernier lui servait à la fois de rempart et de paravent, pour brouiller les pistes. De plus, l’ordinateur était disposé de telle sorte que le médecin nous offrait son plus beau profil. Avec le recul, je me dis qu’il ne se contentait peut-être pas de se replonger dans le dossier des patients en consultant l’écran de son ordinateur ; en effet, peut-être cachait-il sa timidité ou à tout le moins une incapacité à aborder autrui de face, les femmes notamment… ? En fait c’est ça qui est pernicieux, lorsqu’on commence à analyser celui qui est censé s’occuper de nous. Car alors, comment lâcher prise ?
Faites vos jeux !
Épisode douloureux s’il en est : je suis allongée dans la salle de transfert², sur le dos, à moitié dévêtue, les jambes écartées lorsqu’un médecin que je ne connais pas et qui ne prend pas la peine de se présenter (!) fait irruption, dans mon dos. Eh oui, l’agencement des lieux et du mobilier fait que je suis allongée dos à la porte ; aussi quand le médecin pénètre dans la pièce, il m’aperçoit avant que je ne le voie. Il omet de se présenter et me lance tout à trac :
- « Alors, combien réimplante-t-on d’embryons ? Deux ou trois ? »
Je suis surprise et déstabilisée. Je m’attendais à ce que notre médecin-référent vienne et me conseille sur ce sujet. Au lieu de cela, j’entends la voix d’un parfait inconnu...
Au prix d’une douloureuse torsion du cou, je découvre mon interlocuteur et l’interroge :
- « Excusez-moi, puis-je bénéficier d’un temps de réflexion ? »
Il acquiesce et me propose de s’absenter un moment. À cet instant, j’ai vécu un des quarts d’heure les plus stressants de ma vie, ne sachant plus quelle décision prendre, hésitant entre deux options cornéliennes : soit réimplanter deux embryons seulement, au risque qu’aucun d’entre eux n’atteigne son terme, soit en réimplanter trois, avec la crainte de mener une grossesse difficile et d’accoucher de triplés…
Une fois le médecin sorti, je me rhabille à la hâte pour être en tenue décente, toque à la porte du laboratoire adjacent, sollicite le prêt d’un téléphone et appelle Tristan, en déplacement à deux cents kilomètres d’Aix... J’informe tant bien que mal mon compagnon. Que fait-on ? Combien d’embryons réimplante-t-on ? 2 ou 3 ? Des jumeaux ou des triplés ?
- « Es-tu prêt à élever des triplés ? »
Tristan hésite, m’interroge. Tout comme moi, il est pris de court. Finalement, il tranche :
- « Écoute, réimplantons-en trois ».
Je raccroche ; le médecin revient. Je demande à ce que l’on puisse prendre un petit moment pour discuter afin de mûrir la décision, sereinement. J’ai besoin de connaître les tenants et les aboutissants médicaux. Si j’en réimplante trois, j’accrois mes chances de succès, mais quid de la naissance de triplés ? Alors, il m’explique que ces grossesses multiples sont à risques. Pas une fois je ne pense à moi, à ma santé, ce qui m’importe ce sont les bébés ! Aussi, je l’informe (puisqu’il ne connaît pas mon dossier et ne l’a pas consulté !) de ce que j’ai une propension à développer des lymphangites. Un dialogue à trois s’instaure. Le laborantin est partisan de trois, le médecin de deux... J’assiste, impuissante, à une véritable discussion de marchands de tapis. Ballottée de l’un à l’autre, pressée de choisir, finalement j’opte pour la prudence : deux, réimplantez-en deux.
Quel stress, nettement accru par l’absence du futur papa ! Je crois que cet épisode est un des plus mauvais souvenirs qu’il m’ait été donné de vivre dans le cadre de la PMA. C’est une leçon que Tristan et moi retiendrons : à l’avenir, ne plus se quitter, jamais ! Qu’importent les obligations professionnelles, les retenues sur salaire ou autre, la procréation médicalement assistée est une affaire trop sérieuse pour être traitée à la légère !
Le compliment
Lors de ma seconde tentative, j’avais tenté de me montrer positive : j’avais remercié Varel d’avoir accepté de procéder au transfert alors que ce n’était pas son jour d’astreinte, afin que ce ne soit pas le médecin de garde ce jour-là, qui effectue ce geste médical. En effet, ce dernier avait eu un problème de canule avec moi, lors d’une précédente intervention, et je craignais que cet incident ne se reproduise. En outre, j’avais félicité Varel en lui expliquant qu’à la suite de son geste médical, j’avais moins souffert que les fois précédentes et observé pratiquement aucun saignement. À ma grande surprise, il s’était en quelque sorte défendu de ce compliment en me disant :
- « C’est parce que vous avez confiance en
