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Ce que je fais - Tome 2: Tu ne le comprends pas maintenant
Ce que je fais - Tome 2: Tu ne le comprends pas maintenant
Ce que je fais - Tome 2: Tu ne le comprends pas maintenant
Livre électronique421 pages4 heuresCe que je fais

Ce que je fais - Tome 2: Tu ne le comprends pas maintenant

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À propos de ce livre électronique

"Tu ne le comprends pas maintenant", second volet de la série Ce que je fais, dépeint la suite des aventures de Jeanne. La jeune femme se dévoile à travers son parcours, ses voyages, ses pensées et les imprévus de la vie qui jalonnent son chemin. Malgré les défis, elle partage avec le lecteur sa recherche constante de paix, une quête où elle s’égare pour mieux se retrouver.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Influencée par les écrits de Françoise Dorin, Daniel Pennac, Gilles Legardinier, Joseph Joffo et Patrick Cauvin, Laurine Damour découvre sa voie créative. Ces auteurs lui ouvrent les portes de Paris, une ville qui nourrit son inspiration et dans laquelle elle croise le destin de son héroïne.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie24 juin 2024
ISBN9791042221546
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    Aperçu du livre

    Ce que je fais - Tome 2 - Laurine Damour

    Chapitre 46

    Vendredi 15 juillet 2022

    J’en suis là, à me poser toutes ces questions, quand mon téléphone vibre, un appel en visio d’Andrew. Je décroche.

    — Hello Andrew !

    — Hello Jane ! Comment vas-tu ?

    — Ça va super bien ! Je n’ai en fait jamais été aussi bien de toute ma vie !

    Son écran se tourne, montrant le visage curieux et souriant de Charlene.

    — Qu’est-ce qui t’arrive ?

    — Je crois en Dieu !

    Ils se regardent, un méga sourire aux lèvres. Hé ben, j’en fais des heureux aujourd’hui !

    — C’est formidable ! Quelle bonne nouvelle !

    — Oui, je suis très heureuse aussi !

    — Tu es encore à Dinard ?

    Je lui en avais parlé, avant mon départ.

    — Oui, jusqu’à dimanche.

    — Et après tu rentres sur Paris ?

    — Oui, en fait, je dois rendre temporairement ma chambre pour le mois d’août, donc, je vais faire mes cartons et partir, je pense, le week-end du 30 chez mes parents, et après, je viens à Londres.

    — Jane, j’avais un truc à te demander, reprend Andrew, est-ce que c’est possible pour toi de venir plus tôt sur Londres pour qu’on puisse commencer à répéter ?

    — Plus tôt comment ?

    — Si tu pouvais être là pour le 25, ce serait bien !

    Le 25, c’est lundi en huit, ça. Houla…

    Tout se bouscule. Mais, en fait…

    — Ok Andrew, j’arriverai lundi 25, sans souci !

    En fait, j’ai signé un contrat avec eux, alors c’est le boulot !

    Et oui, certes, c’est le boulot de mes rêves, mais un engagement est un engagement, donc, ben, je vais me débrouiller !

    — Mais, heu, y a un souci ? demande-je.

    — Non, non, c’est juste qu’on a l’opportunité de répéter plus tôt et qu’on a besoin de toi !

    — OK !

    — Jane, tu nous dis quand tu arrives, on viendra te chercher à la gare ou l’aéroport ! lance Charlene.

    — OK ! Alors à bientôt !

    — Oui, à bientôt Jane !

    Et on se quitte ainsi, et j’ai le cerveau qui va exploser tellement je pense à plein de trucs en même temps. Prévenir mon proprio-bailleur que je pars une semaine plus tôt et que du coup oui, je libère ma chambre pour la « pause augustine » comme il l’a nommée dans le contrat. Ensuite, mes colocs chéries. Et puis, mes parents, même s’ils m’ont dit qu’ils seront là. Peut-être.

    D’ailleurs, sont-ils revenus de Melbourne ? Je ne sais pas… Ensuite, ah oui, les répètes pour le concours, Isabelle, Dorian, et Jacques. Surtout Isabelle, car on avait planifié pas mal de répètes la semaine en huit, avant nos départs respectifs de la capitale.

    Donc… et, au fait, comment vais-je transporter mes cartons ? À l’aller, c’est mon père qui s’en était chargé. Mais là, je ne pense pas qu’il soit dispo. Bon, alors, ben, je vais louer une voiture, j’ai pas trop le choix.

    Je ne suis pas fan de rouler 500 kilomètres, toute seule, mais bon, c’est vrai, je ne suis plus seule ! Quoique je doute fort que Dieu m’envoie un de ses anges pour me relayer au volant…

    De mon portable, j’envoie le mail à mon : proprio, et je choisis l’option message pour Jacques et Dorian, ainsi que mes parents, parce qu’il doit être pas loin de 2 heures du matin à Melbourne, et s’ils sont encore là-bas, je ne veux pas les réveiller.

    Penser à ce week-end où je vais les voir me met un peu la boule au ventre.

    Car je sais que je vais avoir cette fameuse conversation que je veux avoir avec eux depuis mon retour de Genève.

    Avec en plus, le dossier « votre fille croit en Jésus ! » (Qui dit comme ça, donne un air complètement allumé.)

    Bon. On verra.

    C’est pas aujourd’hui que je vais m’inquiéter de ce qui va se passer dans… une semaine.

    Une semaine ! C’est vite là. C’est demain.

    Bon, allez, arrête de flipper, et reviens à ta to-do-list, messages aussi à mes colocs chéries, surtout pour leur proposer une soirée « just nous three », la veille de mon départ, afin de célébrer dignement cette année, marquée d’ailleurs par leur succès dans leurs études, puisqu’elles ont validé leur année. Raison de plus pour fêter ! Ah oui, à elles aussi, j’aimerais partager ce que je viens de vivre. En fait, c’est tellement dingue, cette… sensation ? Non, c’est plus qu’une sensation, c’est une réalité, une prise de conscience, se rendre compte de.

    Eh bien, c’est tellement bien, cette « prise de conscience », que j’ai envie de la partager avec tout le monde, comme un… gâteau au chocolat que j’ai envie de partager.

    Et là, je bloque.

    Serge. Je le revois me dire cette comparaison sur la passerelle du Pont des Arts.

    Et je repense à ma réponse, sur le fait que ce gâteau puisse être indigeste pour certains.

    Et je bloque, parce que là, à l’instant, j’ai eu la même comparaison.

    Oui, c’est sûr, on est vraiment en phase parfois.

    Mais. Mais, mais, mais…

    C’est point le moment !

    Et la « disparition » des papillons ne doit pas m’inquiéter plus que ça !

    Parce que si Dieu veut, ça reviendra. Ou pas.

    Cette dernière option me gêne un peu.

    Bon, Jeanne, focus, alors, qu’est-ce qu’il te reste à faire ?

    Isabelle. OK, elle, je l’appelle, c’est plus simple.

    — Coucou Isa, ça va, je ne te dérange pas ?

    — Salut Jeanne, non ça va.

    — Bon, en fait, j’ai un petit souci pour les répètes, rien de grave, mais je dois partir à Londres plus tôt que prévu, donc, je ne serais pas là la semaine en huit.

    — Sérieux ? Pfffff… (elle a l’air bien en pétard.) Bon, ben, on va essayer de caler toutes nos répètes la semaine prochaine. Donc, tu viens lundi à, pfff…, disons 10 h 30 chez moi, tu te souviens de l’adresse ?

    — Oui, oui pas de soucis, et je suis vraiment désolée, pour ce contretemps, Isabelle, tu sais.

    — Oui, bon, c’est pas grave, on a le temps avant le concours, mais bon. Tu me raconteras lundi. Bon week-end, Jeanne.

    — Merci, toi aussi. Bye.

    — Bye !

    Bon, voilà, ça c’est fait.

    Je revérifie mon billet de train retour, que je ferai seule, puisque Joëlle repart directement pour Genève en avion.

    Dinard, 15 h 39/Paris, 18 h 7. OK, c’est bien.

    Bon, ben j’ai devant moi une semaine bien bien chargée !

    Mais ça va.

    Je me lève, secoue le sable de mon jean, et je retourne au centre où a commencé la soirée.

    Au programme, jeux de société.

    Je m’assois à côté de Joëlle.

    — Ça va ? T’étais passée où ?

    — Sur la plage. Andrew m’a appelé, je dois aller à Londres une semaine plus tôt, et j’ai dû tout réorganiser. Mais ça va. J’attends juste la réponse de mes parents pour voir s’ils seront à la maison, et aussi, Jacques et Dorian pour les répètes. Je me suis arrangée avec Isabelle…

    — Elle l’a mal pris ?

    — Au début, un peu, mais franchement, ça va.

    — Et si tes parents ne sont pas rentrés ?

    — Ben, j’ai toujours les clés de la maison. Mais je préférerais quand même qu’ils soient là. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vus.

    — C’était pas à Noël ?

    — Si.

    — Alors, on joue à quoi ici ?

    — Tu tombes bien, me dit-elle avec un grand sourire, c’est le Taboo.

    On se regarde.

    — Il va manquer mon cousin !

    — Oui, il va manquer !

    Je ne savais pas encore à quel point !

    Chapitre 47

    Samedi 16 juillet

    Nouveau jour, de ce que j’ai l’impression d’être ma nouvelle vie.

    Tout est neuf. Tout est beau. J’ai une joie dans le cœur dont j’ignorais l’existence. Je ne savais pas que ça existait réellement, ce genre de joie qui ne fait pas bondir de joie, mais juste… ne plus se plaindre, ne plus râler, comme si le gris du cœur avait disparu, les nuages dans le cerveau aussi, et, sans aller jusqu’aux licornes, mais, juste, une joie. Toute simple.

    Je suis bien. Toujours bien dormi.

    Réveil. Douche. Direction petit-déj avec les filles.

    La soirée d’hier soir fut vraiment fun. Plein de fun… et de foi !

    Expérience unique, inédite et qui restera à jamais dans mon cœur !

    On retrouve les autres, on parle, on sourit, on rit, l’ambiance est vraiment bonne, et les jeunes viennent des quatre coins de la France. Même de Belgique. Ça fait de la route, quand même pour venir en Bretagne ! On voit la motivation !

    Après le petit-déj, Joëlle et moi prenons un temps, juste toutes les deux.

    Je vois qu’elle veut me parler de quelque chose, elle n’ose pas.

    — Vas-y, dis-moi.

    Même plus étonnée de voir que je lise ses pensées, elle se lance :

    — J’ai peur de te blesser, Jeanne.

    — Pourquoi ?

    — En fait, toi, tu as choisi d’écouter ta petite voix qui te demande de prendre du temps pour toi, mais moi, sache que je n’ai pas ressenti la même chose quand je suis revenue à Dieu.

    — Oui, mais on n’est pas obligées de vivre les mêmes choses. C’est à propos de Sylvestre ?

    — Oui. Non seulement je n’ai pas ressenti ce besoin d’être seule, mais en plus, mes sentiments pour lui s’amplifient de jour en jour. Je vis un vrai calvaire en répètes, je le vois tous les jours, limite tout le temps, et plus ça va, plus j’en peux plus de garder ça pour moi, je crève d’envie de tout lui dire, mais je ne sais pas si c’est la chose à faire.

    — Mais pourquoi veux-tu que ça me blesse ?

    — Ben, parce que… je ne suis pas comme toi, je n’ai pas fait le même choix que toi.

    — Mais attends, c’est n’importe quoi ce que tu dis ! Enfin, pardon, mais tu t’entends ? Qu’est-ce que tu dirais si c’était la situation inverse ?

    — Je t’engueulerais, comme tu viens de le faire.

    — Bon, alors ? Enfin, quoi, je sais pas, mais ne suis-je pas ta meilleure amie ? Et que doit faire une amie ? Écouter, comprendre et surtout se réjouir pour son amie si ça tourne bien, et lui apporter un énorme pot de glace si ça tourne mal !

    — Merci ma Jeanne.

    On se prend dans les bras.

    — Bon, alors, raconte-moi !

    Et elle me parle, me raconte, les journées à Vandoeuvre, tous les moments passés avec lui, à être, à jouer, à chanter, à parler, à rire, avec lui. Elle me raconte toutes les phases par lesquelles son cœur passe. Espoir, tristesse, désespoir à nouvel espoir, bonheur et bim à nouveau décrépitude totale de toute trace de bonheur. Et pour finir :

    — Je ne sais vraiment plus quoi faire du tout…

    — Tu veux qu’on prie pour ça ?

    — Oui, je veux bien. Que Dieu s’occupe de tout ça, parce que je vais péter un câble, et ce sera pas beau à voir… Et heu, est-ce que je peux prier aussi, pour toi, par rapport à Serge ?

    Je la regarde. Je comprends le souci qu’elle se fait pour son cousin.

    — Oui, bien sûr.

    Et nous prions, demandant à Dieu, tout simplement, d’agir, dans la relation entre Joëlle et Sylvestre, qu’Il puisse parler aux cœurs. Et Joëlle prie, pour moi, pour son cousin. Et je prie aussi pour Serge, en notifiant que je ne comprends pas ce qui se passe en moi, mais que je fais confiance à Dieu, et surtout, que Serge ne souffre en aucune manière.

    Quand nous avons fini, je la prends dans mes bras.

    Nous devons y aller, c’est l’heure de la première réunion de la journée.

    Et comme les autres, cette journée se passe si vite !

    Remplie de moments forts, de profonde communion avec Dieu, sans passer pour une allumée (encore), de partages, de sourires, de rires, et de rencontres.

    Ah oui, je vais repartir à Paris en m’étant fait pas mal de nouveaux amis !

    D’ailleurs, c’est bizarre, je n’ai jamais eu de relation de ce genre avec quiconque, ce sont mes frères et sœurs en Christ, cette expression qui m’avait semblé si bizarre, si improbable, je la vis de l’intérieur, c’est aujourd’hui dans mon logiciel interne.

    La relation entre nous est particulière, car c’est comme si on faisait partie de la même famille, avec à sa tête un Papa merveilleux.

    Des amis qui habitent aux quatre coins de la France, et même au-delà !

    Je me suis très bien entendue avec Elsie et son frère Daan, qui viennent de Bruxelles, à qui les parents néerlandais ont donné des prénoms… néerlandais. Alors, voilà, je suis la bienvenue chez eux ! C’est pas cool, ça ? Bon, certes, je ne vais pas pouvoir y aller tout de suite, mais ça me ferait tellement plaisir ! En plus, Daan fait aussi du théâtre et du cirque.

    Et là, Joëlle lui a demandé s’il connaissait la Compagnie Internationale, et oui, « comme par hasard », il connaît très bien, il y a été pendant trois ans !

    Je lui demande s’il connaît Andrew et Charlene et oui, bien sûr, il les connaît !

    Et Serge ? Oh là, là Serge ! C’est son super pote !

    Il a joué avec eux, étant dans la même « unité » pendant leur engagement en cette Compagnie.

    OK, ça peut paraître énorme, non ? Et ben en fait, il faut savoir que le monde chrétien est tout petit ! Et que ce genre de truc, ben ça arrive souvent, à ce qu’il paraît…

    « Hasard » est le nom que Dieu se donne pour passer inaperçu.

    Bon, ben voilà. Et mon cœur ? Ben, rien. Enfin oui, enfin non. Enfin je ne sais pas.

    C’est marrant, parce que j’ai « toujours » cru que le jour où je serais fixée sur ma foi, et bien « Serge » ça découlerait de même, mais en fait, non. Pas du tout. Limite au contraire.

    C’est vraiment comme si tous les papillons, tous leurs cocons, s’étaient volatilisés.

    Y en a plus.

    Et le fait d’entendre son prénom ne résonne plus comme avant.

    En fait, si, mon cœur chauffe, mais parce que ce que j’éprouve pour lui n’a rien à voir avec tout ce que j’ai pu vivre avant, avec tous les autres.

    Alors, oui, je l’aime, mais pas dans le sens romantique.

    Je l’aime, car c’est Serge.

    Il a une résonance en moi.

    Mais aujourd’hui, il est mon ami. Rien de plus. Parce que je ne veux toujours pas mettre la charrue avant les bœufs. Je me demande s’il va vraiment faire ce qu’il m’a dit lors du gala, quand on dansait « Je t’attendrai », non, je ne sais pas s’il va avoir la patience. Ou même si je ne vais pas le décevoir. Parce que là, dans l’instant T, je suis juste incapable de savoir si je vais l’aimer comme une femme aime un homme.

    Je suis juste incapable de penser au lendemain !

    Alors oui, on s’est exclamés avec Daan, cette incroyable coïncidence, car Serge est mon cousin (ça, c’est Joëlle), et c’est mon ami, c’est grâce à lui que j’ai fait la connaissance de Charlene et Andrew (ça, c’est moi !) !

    Et oui, on est tous surpris ! Et on rit, et c’est cool !

    Le soir, nous sommes plusieurs à faire une belle balade sur les bords de mer.

    Le dernier jour de ce séjour se résume à une matinée, un culte sur le lieu du centre.

    Je chante, je prie, j’écoute, je suis heureuse. Vraiment.

    Comme si un lampion était posé en moi, à la place du trou que j’avais.

    Le repas de midi se passe, tout le monde parle, c’est à la fois triste, car nous avons échangé, partagé des moments forts en relation fraternelle, et aussi, la joie de repartir avec ce quelque chose de différent propre à chacun.

    Pour moi, j’ai trouvé un trésor.

    Cécile et moi sommes vraiment émues, et nous échangeons nos coordonnées, avec la ferme intention de nous revoir incessamment sous peu !

    Idem pour Elsie et Daan, et ce dernier m’avoue ne pas avoir contacté Serge, faute de temps, et puis, la vie…

    Mais du coup, il est motivé pour le revoir, et pourquoi pas qu’on vienne tous faire un tour à Bruxelles ? Oh ben oui ! Pourquoi pas ?

    Joëlle se prépare à partir, une navette en pose certains à Rennes, comme les Belges, pour prendre l’avion. On se dit au revoir. Ça me fait mal de la quitter.

    — Bon tu prends soin de toi ma grande, je compte sur toi, enfin sur Lui je veux dire, me dit-elle en essayant de me gronder pour masquer son émotion.

    — Oui, ben toi aussi, hein, fais pas de bêtises, et surtout, tu me tiens au courant pour ce que tu sais ! T’as plutôt intérêt de me tenir au courant ! dis-je en essayant d’être menaçante.

    Mais sous nos airs de warriors, on en mène pas large.

    Voilà, elle est partie.

    Ah là oui, je ressens un vide. Il est vraiment bizarre mon cœur depuis que je l’ai donné à Dieu, comme si je ne le reconnaissais pas. Il réagit de façon très inattendue.

    Oui, je crois vraiment que j’ai besoin de temps pour apprendre.

    Maintenant, c’est à mon tour de partir. Ces aux revoirs m’ont vidée. Elsie, Daan, Cécile, les autres, et Joëlle… À croire que je suis la seule sur Paris, mais non y en a d’autres. Notamment le batteur de l’équipe de louange (de l’église de Cécile), Samuel. Sa batterie et lui voyagent séparément. Il rentre à Paris pour deux jours, et repart sur Lyon (retrouver sa batterie).

    On a réussi à se mettre à côté, profitant d’une place vacante.

    Du coup, on a bien parlé de Paris, de Lyon, de musique et bien sûr de foi, de Dieu, du chemin avec lui.

    D’ailleurs, il m’a vraiment touchée par ses paroles quand il m’a donné son témoignage, la façon dont il a rencontré Dieu : il Lui a donné sa passion pour la batterie.

    Oui, ça a eu une répercussion, car je me suis dit « et moi, si je Lui donnais le théâtre ? ».

    Ça me donne un sujet de réflexion pour plus tard.

    Donc, rencontre fortement sympathique ! Et puis, c’est nettement plus agréable de voyager avec quelqu’un que seule. Enfin, tout dépend des fois. Mais là, c’est plutôt cool.

    On se dit au revoir à la Gare Montparnasse, et je prends « mon » métro, la 4 c’est direct.

    Je dois dire que je suis un peu ailleurs. J’ai plein de flash-back dans la tête.

    Et surtout, ce changement profond. Je ne suis plus une plume qui flotte au gré du vent.

    J’ai un sens à ma vie.

    Profondément, j’ai trouvé un sens à ma vie.

    C’est une révolution.

    En rentrant chez moi, je suis seule. Je le savais, les filles ont répondu à mon message pour dire qu’elles seraient là vendredi. Laurel est chez Éric, et Soizic est à Nantes, bal des pompiers et feu d’artifice obligent, Noah est revenu dans sa caserne pour le week-end avec sa douce.

    Seule, mais vraiment pas grave du tout !

    Je respire, pleine de cette nouvelle liberté.

    Oui, vraiment « Libérée-Délivrée » !

    Le pire, c’est que je ne sais pas encore de quoi exactement.

    J’ai du mal à cibler… et je chante, justement, cette chanson de La Reine des Neiges !

    Je m’éclate ! Et ensuite, j’enchaîne avec des cantiques, des chants entendus dans ma petite église, au séjour aussi.

    Oui, je peux passer pour une allumée, mais en fait, ça ne me fait absolument rien !

    Tous ceux et toutes celles qui ont vécu cela peuvent comprendre.

    C’est à présent :

    « Mais comment ai-je pu passer à côté de Lui toutes ces années sans Le voir ? ».

    Parce que cette liberté après laquelle j’ai couru, je l’ai.

    Oui, je suis libre. Mais tellement !

    Certes, j’ai toujours plein de questions, et puis mes inquiétudes, surtout en ce qui concerne mes parents et la façon dont ils vont réagir.

    Et ce changement par rapport à Serge.

    Mais, oui, les inquiétudes viennent, mais je sais que Dieu s’en occupe ! Je Lui fais confiance !

    Oui, j’ai bien entendu ma part à faire, mais m’inquiéter n’en fait pas partie !

    Je regarde autour de moi, cet appart que j’aime vraiment, avec sa belle vue traversante salon-cuisine. Je vois la main de Dieu qui m’a conduite ici. Le fait d’avoir trouvé un travail chômé en août, c’est assez exceptionnel ! Et c’est grâce à ça que j’ai pu vivre ici. Avec deux étudiantes. Mes chères colocs. J’ai envie de faire un truc pour elles.

    Alors, malgré ma fatigue (parce que je suis claquée !) je m’affaire en cuisine, et leur prépare des cupcakes à la framboise !

    Chapitre 48

    Lundi 18 juillet

    J’ai un grand besoin de faire une to-do-list, pour mettre de l’ordre dans ma tête, dans mes pensées.

    Nous sommes lundi matin, je dois partir dans une heure pour rejoindre Isabelle. Je suis dans la cuisine, à boire mon café. Je vois que j’ai reçu cette nuit un message de Joëlle, me demandant de la rappeler aussi vite que possible. Bon, ben, je l’appelle alors, au pire si je tombe sur sa messagerie…

    — Jeanne ! Tu ne vas pas me croire, j’ai un truc de dingue à te raconter !

    — Salut, Joëlle, comment vas-tu ? T’as fait bon voyage, dis-je avec un sourire, car j’entends qu’elle est déchaînée.

    — Oui, oui, mais c’est pas de ça que je veux te parler ! Si tu savais…

    — Quoi ? Vas-y dis, quoi ? (parce qu’à force, elle titille ma curiosité !)

    — Alors, Sylvestre est venu me chercher à l’aéroport hier… dit-elle en laissant traîner sa phrase.

    — Et… ?

    — Et après, sous prétexte de me reconnecter avec Genève, il m’a emmené sur les bords du lac…

    — Et, vas-y, dis !

    — Et on était en train de marcher, puis, il s’est arrêté, et m’a mise devant lui, et là, il m’a dit.

    — Purée, Joëlle, arrête de faire de pauses ! Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

    — Qu’il est comme un fou depuis qu’on est entrées dans la grange, le premier jour où Serge nous a présentés à la troupe, que quand il m’a vu, il avait l’impression d’être arrivé à la maison, qu’on se connaissait depuis des années. Que c’était comme si on s’était reconnu et qu’il n’en peut plus de se taire, parce que c’est vraiment trop fort, qu’il a essayé pendant tout ce temps d’être un ami, de me laisser du temps pour avancer dans la foi, et… qu’il m’aime !

    Je huuurle de joie ! J’ai mon cœur qui explose de bonheur pour elle !

    — Et après ? dis-je très impatiente de savoir la suite.

    — Et ben, je lui ai dit que moi aussi que tout ça est réciproque, et… il m’a embrassé, enfin, on s’est embrassé !

    Nouveau huuuurlement de joie.

    Les deux chouettes sous le coussin sont passées au décibel supérieur !

    Que je suis heureuse pour elle ! Depuis le temps qu’elle se morfondait ! Et je savais que c’était réciproque (certes, j’avais pas percuté de suite, mais bon) !

    Oui, enfin tout le monde le savait sauf eux !

    — Et après ?

    — Ben, on a pris notre temps, puis on est rentrés à la Maison, et vu qu’on se tenait par la main, ben tout le monde a été vite informé ! Mais ce qui était surprenant, c’est que personne n’a semblé être surpris. Comme s’ils s’y attendaient… Tout le monde était heureux, ça oui, mais absolument pas surpris !

    — Mais parce qu’il n’y avait que vous qui doutiez de votre amour réciproque ! Tout le monde l’a vu !

    — Ah bon ? J’ai essayé d’être discrète pourtant !

    Et on rit ! Et ça fait du bien !

    Et je suis tellement heureuse pour elle !

    — On peut dire que Dieu a entendu notre prière !

    — Oui, c’est sûr ! Par contre, reprend-elle sur un ton plus sérieux, c’est mon cousin qui m’inquiète.

    — Pourquoi ? demande-je, avec une crainte sous-jacente.

    — Alors, oui, il était heureux et même hyper heureux, son meilleur ami -enfin de ses ! – avec sa cousine, c’est génial ! Mais, une fois l’explosion de joie passée, j’ai senti chez lui, comme une tristesse, un spleen, je ne sais pas comment te dire…

    — Tu crois que c’est à cause de moi ?

    — Je ne sais pas, oui, peut-être, mais c’est pas pour te culpabiliser que je te dis ça. Vraiment pas. Mais tu pourrais peut-être l’appeler…

    — Tu crois ? Oui, en fait, j’en ai envie. Tu crois qu’il est dispo maintenant ?

    — Oui, oui, vas-y, il est dehors, là, tout

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