À propos de ce livre électronique
Qui a dit que l'amour devait être doux ?
Lors de sa première virée à l'étranger, un prince bien trop gâté est déchiré entre le ressentiment et le désir qu'il éprouve pour son garde du corps des plus sexy.
Le prince Jordan a la vingtaine, il est riche et a enfin la possibilité de découvrir le monde. La dernière chose dont il a besoin, c'est d'un chaperon. Et surtout pas d'un homme aussi rigide et strict que Stuart Whitmore, un homme plus âgé et bien plus musclé que lui, qui lui explique clairement dès leur première rencontre qu'il aura à en subir les conséquences s'il venait à mal se comporter.
Personne n'a jamais levé la main sur le prince de toute sa vie, pourtant pour la toute première fois, il envisage cette possibilité et essaie de trouver comment atteindre son objectif. Parce qu'il perçoit quelque chose dans le regard de Stuart qui lui fait comprendre que ce dernier ressent la même attraction magnétique que lui.
Stuart se fiche que Jordan soit un prince, il reste le gamin le plus impétueux qu'il ait jamais vu. Il représente également une grande tentation ranimant des désirs que Stuart pensait avoir éteints depuis longtemps. Le prince a besoin d'une main ferme et Stuart sait être l'homme qu'il lui faut, d'autant plus qu'une certaine vulnérabilité chez Jordan l'appelle.
C'est trop difficile d'y résister.
Que se passe-t-il lorsque la discipline chevauche la ligne du plaisir ?
Et quelles seraient les conséquences si leur connexion devenait bien plus que physique…
Pour chacun d'entre eux ?
K C Wells
K.C. Wells lives on an island off the south coast of the UK, surrounded by natural beauty. She writes about men who love men, and can’t even contemplate a life that doesn’t include writing. The rainbow rose tattoo on her back with the words 'Love is Love' and 'Love Wins' is her way of hoisting a flag. She plans to be writing about men in love - be it sweet and slow, hot or kinky - for a long while to come. If you want to follow her exploits, you can sign up for her monthly newsletter: http://eepurl.com/cNKHlT You can stalk – er, find – her in the following places: Email: k.c.wells@btinternet.com Facebook: www.facebook.com/KCWellsWorld KC’s men In Love (my readers group): http://bit.ly/2hXL6wJ Amazon: https://www.amazon.com/K-C-Wells/e/B00AECQ1LQ Twitter: @K_C_Wells Website: www.kcwellswrites.com Instagram: www.instagram.com/k.c.wells BookBub: https://www.bookbub.com/authors/k-c-wells
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Aperçu du livre
Soumission Princière - K C Wells
Résumé
Qui a dit que l’amour devait être doux ?
Lors de sa première virée à l’étranger, un prince bien trop gâté est déchiré entre le ressentiment et le désir qu’il éprouve pour son garde du corps des plus sexy.
Le prince Jordan a la vingtaine, il est riche et a enfin la possibilité de découvrir le monde. La dernière chose dont il a besoin, c’est d’un chaperon. Et surtout pas d’un homme aussi rigide et strict que Stuart Whitmore, un homme plus âgé et bien plus musclé que lui, qui lui explique clairement dès leur première rencontre qu’il aura à en subir les conséquences s’il venait à mal se comporter.
Personne n’a jamais levé la main sur le prince de toute sa vie, pourtant pour la toute première fois, il envisage cette possibilité et essaie de trouver comment atteindre son objectif. Parce qu’il perçoit quelque chose dans le regard de Stuart qui lui fait comprendre que ce dernier ressent la même attraction magnétique que lui.
Stuart se fiche que Jordan soit un prince, il reste le gamin le plus impétueux qu’il ait jamais vu. Il représente également une grande tentation ranimant des désirs que Stuart pensait avoir éteints depuis longtemps. Le prince a besoin d’une main ferme et Stuart sait être l’homme qu’il lui faut, d’autant plus qu’une certaine vulnérabilité chez Jordan l’appelle.
C’est trop difficile d’y résister.
Que se passe-t-il lorsque la discipline chevauche la ligne du plaisir ?
Et quelles seraient les conséquences si leur connexion devenait bien plus que physique...
Pour chacun d’entre eux ?
Princely Submission
Copyright © 2021 K.C. Wells
TOUS DROITS RÉSERVÉS
Artiste de couverture : Meredith Russell
Photographe : Brandon Roberts de betterrugged.com
Modèles : Pup Amp et Kristofer Weston
Le contenu de couverture est uniquement utilisé à des fins illustratives et les personnes décrites sont des modèles.
Soumission Princière
Copyright © 2022 K.C. Wells
Traduit de l’anglais par Manon Tutin
Relecture et corrections : Lily Karey
Avertissements :
Soumission Princière est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les évènements sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés fictivement, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des événements ou des lieux serait une pure coïncidence.
TOUS DROITS RÉSERVÉS. Aucune partie de cet e-book ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit, ni par aucun moyen, électronique ou physique, sans la permission écrite de l’éditeur. Ce livre ne peut être copié dans quelque format que ce soit, vendu ou même transféré d’un ordinateur à un autre afin de le mettre sur un site de téléchargements de livres en ligne, que ce soit gratuitement ou à titre payant. De telles actions sont illégales et violent les lois du Copyright.
Attention :
Ce livre a un contenu qui pourrait être offensant pour certaines personnes et est destiné à un public adulte et mature. Il décrit un langage graphique, des relations sexuelles explicites et des situations d’adultes.
Les marques mentionnées dans ce livre appartiennent à leurs propriétaires respectifs et sont reconnues en tant que telles.
Avertissements
Ce livre contient des éléments réservés à un public majeur : du langage cru et graphique, des passages sexuels explicites et des situations entre adultes.
Contents
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue
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Remerciements
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À propos de l’auteur
Titres de K.C. Wells
A picture containing text, transport, wheel, clipart Description automatically generatedChapitre 1
Avril
S’il y avait un endroit où le prince Jordan serait assuré de se faire sucer et de perdre sa virginité, c’étaient les États-Unis.
Il n’avait plus qu’à trouver un moyen d’y aller.
Il doit changer d’avis.
Sauf que Jordan savait pertinemment que son père pouvait se montrer intransigeant. Une fois qu’il avait pris une décision, il changeait rarement de position.
Ce n’est pas juste.
Un mois aux États-Unis. Un mois entier à visiter, à se rendre à des réceptions... et également des réunions qui finiraient par donner envie à Jordan de pleurer. Tout ceci pouvait avoir lieu aux États-Unis.
Et Jordan était coincé à Elloria, à des milliers de kilomètres de là, dans un pays où tout le monde connaissait son visage, et où il ne pouvait même pas sortir dans la rue sans que quelqu’un le reconnaisse.
Si j’allais aux États-Unis avec eux...
C’était un fantasme agréable, qui consistait en partie à échapper aux griffes royales suffisamment longtemps pour pouvoir espérer qu’une bouche se referme sur sa queue... ou qu’il prenne lui-même une queue dans sa bouche. Il n’était pas si pointilleux. Et Dieu seul savait qu’il essayait de provoquer ces deux événements... et plus encore... depuis énormément de temps.
C’était terriblement dur pour lui de trouver quelqu’un qui n’irait pas immédiatement parler à son père.
Il s’assit, sa montagne d’oreillers le soutenant alors qu’il observait sa chambre. Elle se trouvait dans une tourelle et lui offrait une vue sublime sur la capitale. Sauf que c’était plus que sa chambre à coucher, c’était également là où il se réfugiait pour fuir ses devoirs princiers, l’endroit où il se rendait lorsqu’il avait besoin de passer un peu de temps seul avec son ordinateur...
Et c’était également à l’abri, entre ces murs, qu’il pouvait se remémorer ses échecs.
Le miroir qui lui faisait face lui rappelait la présence de son tatouage. Ça avait été un échec épique. Les étagères basses sous ses fenêtres supportaient les livres qu’il avait étudiés, et les observer lui faisait penser au docteur Sajak. Jordan avait cru avoir pratiquement atteint son but, jusqu’à ce que le précepteur aux cheveux poivre et sel prenne la fuite pour aller trouver le roi. Il avait ensuite été renvoyé, remplacé par Benita Hykel, une préceptrice formidable, dans la soixantaine.
Les fantasmes de Jordan avaient été balayés en un clin d’œil.
La porte de son placard était entrouverte, ce qui conduisit naturellement ses pensées vers Rufus. Il avait été un peu jeune, compte tenu des goûts de Jordan. Rufus avait à peine cinq ans de plus que lui, cependant l’occasion avait été trop parfaite pour être ignorée. Rufus avait été choisi pour devenir le valet du jeune prince de douze ans qu’il était, un travail qu’il avait commencé la semaine suivant la fin de ses études. Jordan ne lui avait prêté aucune attention jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de dix-sept ans, lorsque les mains de Rufus sur lui avaient pris une signification beaucoup plus importante. Ainsi, Jordan avait désiré son beau visage et écrasé ses lèvres sur les siennes. Il avait fait preuve de toutes les ruses à sa disposition pour persuader Rufus de surmonter ses peurs, de céder à ses désirs, de se mettre à genoux et d’ouvrir la bouche.
Cela lui avait valu un nouveau valet, Kamil, qui devait avoir au moins cent ans. Et Rufus avait été forcé de quitter le palais. À ce jour, Jordan ne savait toujours pas si Rufus avait eu peur de son père, ou si son père avait découvert quelque chose et l’avait fait renvoyer. Cela n’avait plus d’importance. Le résultat était le même, et si son père avait été au courant, il ne lui avait rien dit.
Les bottes d’équitation de Jordan se trouvaient juste à côté de sa porte de placard, noires et lustrées, et son estomac se serra. Deux échecs pour le prix d’un. Samson, le garçon d’écurie, n’avait pas succombé à ses charmes, lui non plus. Et le coach de monte, Augustyn, était intervenu à la demande de Samson.
Jordan avait acquis une nouvelle appréciation de la barbe mouchetée d’argent d’Augustyn, de son torse large, de ses bras musclés, et un nouveau fantasme avait émergé en lui... un fantasme qui avait brusquement pris fin lorsque Jordan, du haut de sa monture, avait suggéré que les mains d’Augustyn seraient plus à leur place sur lui que sur le cheval.
Après cet épisode, l’homme avait choisi d’enseigner à une jeune fille de la ville. La seule personne avec qui cette dernière traitait régulièrement était Jordan, et Augustyn s’efforçait de rester le plus loin possible de lui lorsqu’ils se rencontraient.
Une porte s’était refermée, un autre de ses espoirs s’était envolé.
Ruminer ainsi ne le mènerait nulle part.
Il lui restait un mois avant que ses parents partent pour les États-Unis, ce qui ne laissait que peu de temps pour essayer à nouveau... et espérer un miracle.
Jordan rabattit ses draps et sortit de son lit avec une détermination nouvelle. Il ferait tout pour s’assurer une place dans le jet royal.
Cela ne lui laissait donc plus qu’une seule voie à suivre... le mensonge.
A picture containing text, transport, wheel, clipart Description automatically generatedJordan attendit que les derniers ministres aient quitté la salle du conseil avant d’entrer. Son père était assis à la table ovale, une tasse de thé à la main, et une belle liasse de papiers face à lui. Malgré son ennui évident d’être contrecarré à chaque instant, Jordan admirait son père. Le peuple admirait et respectait leur roi : ses lois étaient justes et sa bienveillance reconnue.
Si seulement il n’était pas aussi inflexible parfois. Il reconsidéra les choses. La seule personne soumise à ce trait de caractère en particulier était lui-même.
Son père leva les yeux lorsque Jordan approcha.
— Bonjour, Père.
Jordan désigna la chaise qui lui faisait face.
— Puis-je ?
Le roi Ludomir fronça les sourcils.
— Quelle preuve de civilité à une heure pareille ! Joins-toi à moi, je t’en prie.
Il sourit.
— Quel mauvais coup prépares-tu encore ?
Jordan feignit la surprise.
— Rien.
Le roi sirota son thé.
— Ce qui signifie que tu as déjà fait quelque chose, mais que personne ne l’a encore découvert.
Il s’enfonça dans sa chaise, sa tasse entre les mains.
— Donne-leur un peu de temps. Tes actions sortent toujours de l’ombre pour entrer dans la lumière. L’épisode du tatouage ne t’a-t-il pas appris cela ?
Il haussa un sourcil.
— Pensais-tu vraiment que je ne l’apprendrais pas ? Ce n’est pas comme si tu pouvais le cacher pour toujours. Kamil l’aurait repéré un jour ou l’autre.
Son regard pétillait de malice.
— Cependant, je n’ai pas eu besoin de l’aide de Kamil pour ça, pas alors que tout le royaume sait désormais que le prince a un tatouage. Tu as mal choisi tes complices. Je suis certain qu’ils t’ont promis le plus grand des secrets, mais... il s’est écoulé combien d’heures avant qu’ils postent l’information sur Internet ? Une information capitale au sujet de la royauté.
— Père, c’était il y a trois ans. Je... j’ai mûri.
Cela lui valut un autre sourire.
— Quand ? Du jour au lendemain ?
Il jeta un regard sévère sur son fils.
— Ce n’est pas parce que tu n’as pas été pris en flagrant délit que tu n’as rien tenté.
Cette conversation ne le menait nulle part. Jordan posa les mains sur la table, se tint bien droit et plongea son regard dans celui de son père.
— Père, je sais que je n’ai pas agi comme un fils idéal ces dernières années.
Il prit une profonde inspiration.
— En réalité, j’ai même été un vrai crétin.
Le roi se rembrunit.
— Est-ce un mot que tu as trouvé sur Internet ? Je suis certain que tes tuteurs ne t’ont pas enseigné un tel vocabulaire.
Il se racla la gorge.
— En tout cas, moins j’en sais sur tes tuteurs, mieux je me porte.
— Père... ce que j’essaie de dire, c’est que je souhaite essayer d’être un fils dont tu pourrais être fier. Je ne promets pas d’être parfait, et je ne pense pas que tu t’y attendes ni que tu y crois, mais...
Jordan dressa le menton.
— Le jour viendra où je devrai diriger Elloria. J’ai besoin d’apprendre tout ce que je peux en attendant que ce jour arrive.
Personne ne sut vraiment comment il parvint à garder son sérieux en cet instant. La tasse de son père atterrit violemment sur la table, tandis que le roi pinçait les lèvres.
— Est-ce bien vrai ?
Jordan savait que ce ne serait pas une tâche aisée, cependant il ne comptait pas laisser passer cette occasion.
— Les choses changent au sein du royaume, tout comme nos richesses, Père. Il est donc normal que je change, moi aussi. Il est peut-être temps que je participe aux réunions du conseil, que je t’observe, que j’apprenne de toi. Je sais que je n’ai pas entrepris beaucoup d’engagements royaux, mais...
Son père cligna des yeux.
— Beaucoup ? ricana-t-il. Essaie encore.
Jordan haussa les épaules.
— Je voulais parler d’engagements par moi-même. J’ai regardé les défilés militaires depuis le balcon avec Mère et toi, j’ai assisté au service dans la chapelle, j’ai...
— Peut-être que tu ne devrais pas soulever ce dernier point. Je crois me rappeler que tu as passé le plus clair de ton temps à essayer d’attirer l’attention d’un des courtisans, plutôt qu’à écouter le sermon.
Merde.
Jordan avait pensé avoir été subtil.
Le roi soupira.
— Peut-être que je suis trop sévère. Tu ne peux pas m’en vouloir de me méfier de tes motivations. Tu ne m’as pas donné beaucoup de raisons de te faire confiance, ces trois dernières années.
Jordan ouvrit la bouche pour parler, mais son père leva la main.
— Écoute-moi bien. De toute évidence, tu as beaucoup réfléchi à cette question.
— En effet, lui assura Jordan, son cœur battant à tout rompre face à ce premier signe de faiblesse de la part de son père. Tu m’as souvent dit au cours des mois précédents à quel point ce voyage est important et vital pour l’avenir du royaume. Tu vas rencontrer des propriétaires d’entreprises et des dirigeants, qui ont tous désespérément besoin de travailler avec Elloria. Je devrais sûrement assister à ces réunions, moi aussi, tu ne trouves pas ? Ils doivent savoir à qui ils auront affaire, une fois que tu ne seras plus sur le trône. Ils doivent savoir que les liens que tu tisses aujourd’hui continueront d’être solides par la suite. S’il te plaît, laisse-moi venir. Écoute-moi.
Il avait réfléchi à son approche toute la matinée, dans le but de prononcer les bonnes paroles.
Jordan ne voulait plus rien ajouter. Le roi lui sourit.
— Voilà donc le but de tout ceci. Tu veux venir avec nous aux États-Unis. J’aurais dû deviner tes motivations.
Jordan afficha une expression peinée et douloureuse.
— Je suis blessé, Père. Tu sais que tout ce que je viens de dire est vrai. Je veux participer à ces réunions avec toi, pour présenter le visage du prochain dirigeant d’Elloria. Est-ce si malvenu de ma part ?
Le roi Ludomir ne répondit rien. Il croisa le regard de son fils et ce dernier le soutint, sans même cligner des yeux et n’osant guère respirer. Finalement, le souverain hocha la tête.
— Je vais en discuter avec ta mère. Il y a peut-être quelque chose de vrai dans ce que tu dis.
Jordan soupira.
— Père, je...
Il leva une fois de plus la main.
— Je ne dis pas que tu pourras venir avec nous. Je dis simplement que je vais discuter de cette possibilité.
— Merci, Père.
Jordan inclina la tête et quitta la salle du conseil. Son instinct lui disait qu’il n’avait rien de plus à gagner à poursuivre sur cette lancée. La tentation d’aller retrouver sa mère était grande, pourtant il laissa filer cette idée. Il sentait que cela ne ferait que confirmer les soupçons de son père.
Laisse-les en discuter.
Pendant ce temps, Jordan décida d’aller se cacher dans sa chambre avec son ordinateur portable. Il avait des recherches à faire.
Si les choses se passaient comme il l’entendait, il allait avoir besoin d’un plan.
A picture containing text, transport, wheel, clipart Description automatically generatedLe dîner était terminé et Élise leur avait servi leur café avant de se retirer de la salle à manger. Depuis ce matin-là, Jordan n’avait pas abordé le sujet de la visite aux États-Unis. Une voix intérieure lui disait d’attendre son heure, de ne pas paraître trop pressé.
La porte menant aux couloirs se ferma, son père jeta un regard à sa mère, qui se relevait.
— Je vais vous laisser parler tous les deux.
Elle adressa un regard chaleureux à Jordan.
— C’est bon de te voir grandir enfin.
Elle fit alors signe aux serviteurs restant de quitter la pièce. Elle s’éloigna de table et sortit par la porte, qu’une servante referma derrière elle. Ce fut tout ce qu’il fallut pour faire accélérer le rythme cardiaque de Jordan. Il utilisa chaque once de force mentale qu’il possédait pour demeurer silencieux, en attendant que son père prenne la parole.
Finalement, le roi toussota.
— Ta mère et moi avons discuté au sujet des États-Unis et nous avons décidé que tu avais raison. Tu devrais être présent.
Il y avait bel et bien un Dieu après tout.
Spécifiquement, un Dieu qui se chargeait des puceaux excités qui avaient besoin d’atteindre la jouissance. Jordan s’inclina brièvement.
— Merci, Père. Je ne vous décevrai pas.
Ou du moins, je m’assurerai que personne ne découvre jamais ce que je ferai.
— Je suis certain que tu n’en feras rien.
Les yeux du roi renfermaient une lueur qui le troubla un peu.
— Peut-être que demain, je pourrai consulter l’emploi du temps prévu, afin de m’acclimater avec le...
— Pas si vite.
Jordan se figea, le cœur battant.
— Mais tu as dit...
— Je sais ce que j’ai dit, et je le pensais. Tu vas nous accompagner. Mais...
Le roi le fixa de manière inébranlable.
— Il y a une condition.
Jordan aurait dû savoir que ce ne serait pas si facile.
— Laquelle ?
— Un garde du corps te sera affecté à chaque instant.
Il sourit.
— Bien sûr, Père. Je ne m’attendais à rien de moins.
Jordan pouvait entourlouper n’importe quel membre de l’équipe de sécurité. Après tout, il avait réussi à sortir du palais pour obtenir ce fichu tatouage, pas vrai ?
— Puis-je choisir qui il sera ?
— Je crains que ce soit impossible.
Ça n’avait pas d’importance. Jordan était convaincu qu’il pouvait déjouer la surveillance de n’importe lequel d’entre eux.
— Tu as déjà choisi ?
— Pas exactement. J’ai contacté une agence aux États-Unis, et ils m’ont fortement recommandé un de leurs agents. J’espère le rencontrer bientôt, s’il est disponible. Tu pourras alors le rencontrer à ton tour. Lui ainsi que d’autres membres de l’agence formeront notre équipe de sécurité.
L’estomac de Jordan se retourna.
— Tu embauches des étrangers pour nous protéger ? Pourquoi pas notre propre peuple ?
Non pas qu’il s’en souciait réellement. Un garde du corps inconnu ne changerait rien.
— Penses-y. Nos gens connaissent Elloria... ils ne connaissent pas New York ni Los Angeles. Cette agence nous fournira des personnes qui connaissent le terrain.
— Alors pourquoi ai-je besoin de mon propre garde du corps ?
Comme s’il ne le savait pas...
Les yeux du roi étincelèrent.
— Tu n’es pas obligé d’accepter, mais si tu ne le fais pas, tu resteras ici.
Jordan s’affaissa dans son fauteuil.
— Je vois.
— Et pour ce qui est de l’emploi du temps... je m’attends à ce que tu assistes aux réunions, comme tu l’as suggéré.
Jordan écarquilla les yeux.
— Qu’en est-il des visites touristiques ? Je vais sûrement avoir le temps de...
— Je n’ai pas dit que tu assisteras à toutes les réunions, mais tu devras assister à une majorité d’entre elles.
Son père pencha la tête de côté.
— Jordan, tu as eu l’occasion de vivre ta propre vie jusqu’à maintenant, sans te soucier de tes responsabilités futures. Mais tu as raison. Il est temps pour toi de faire face à tes responsabilités. Alors... si tu parviens à te tenir convenablement quelques heures chaque matin, tu pourras faire du tourisme durant les après-midi.
Jordan soupira.
— Avec mon garde du corps comme ombre permanente.
Le roi hocha la tête.
— Au moins, tu auras la chance de le rencontrer avant notre arrivée à New York le mois prochain.
Il se leva de table.
— Comptes-tu accepter ma condition ?
— Oui, Père.
Ce n’était pas comme s’il avait le choix.
— Excellent ! Je vais demander à Piotr de t’inclure au voyage.
Il contourna la table jusqu’à l’endroit où Jordan était assis et posa une main sur son épaule.
— Je suis fier de toi pour la maturité dont tu as fait preuve. Je sais que tu ne me décevras pas.
Sur quoi, il quitta la pièce.
Jordan fixa la nappe blanche en ayant l’impression que sa tête lui tournait.
— Je n’ai pas besoin d’un baby-sitter.
Au moins, l’entretien lui donnerait une chance de jauger celui qui allait être son garde du corps. S’il ressemblait aux hommes qui protégeaient actuellement la famille royale, Jordan n’aurait aucun mal à se soustraire à sa surveillance.
Encore fallait-il qu’il soit comme eux...
A picture containing text, transport, wheel, clipart Description automatically generatedChapitre 2
Stuart Whitmore sortit de la douche et récupéra une serviette. Après le logement qu’il avait eu au cours de la semaine précédente, c’était pour lui un soulagement de se trouver dans un environnement familier, même si son appartement n’était qu’un local pour ranger ses biens et ses vêtements. Il se frotta les cheveux en s’avançant entièrement nu dans son salon. Les stores étaient ouverts, mais il s’en fichait. Si l’un des voisins s’amusait à le contempler nu, qui était-il pour lui gâcher son plaisir ?
Un verre de cognac lui semblait une idée parfaite en cet instant, alors il s’en versa une généreuse dose. Il s’étendit ensuite sur son canapé, le verre à portée de main, et noua ses doigts derrière sa tête.
J’en ai marre de tout ça.
Ses missions étaient variées, il ressentait parfois une montée d’adrénaline, et avait toujours la perspective de voyager, mais à quarante ans, après dix ans dans le même domaine, ses priorités avaient changé.
Je veux une vie différente.
Il étira son cou de manière à pouvoir jeter un coup d’œil à son environnement. Très minimaliste. Il n’y avait aucune photo nulle part. Des photos de qui ? Il n’avait personne dans sa vie. C’était son choix, bien sûr. Il s’était débarrassé de toutes les preuves de la présence de Danny, une fois que cet enculé avait finalement décidé qu’il n’était pas gay et était parti épouser une femme qu’il avait rencontrée sur une application. Danny et lui s’étaient disputés et avaient baisé partout dans le Moyen-Orient durant sept ans, en gardant leur relation secrète.
Le seul gars que j’ai jamais aimé a pris mon cœur et l’a piétiné. Plus jamais.
Ce n’était pas un choix délibéré d’être célibataire, mais les conneries qui venaient avec les coups d’un soir l’avaient propulsé dans cette direction. Il n’avait ni le temps ni l’envie de vivre toutes ces emmerdes. Il pouvait compter sur une main le nombre de fois où il avait baisé au cours des huit dernières années. Des missions consécutives et une vie sexuelle épanouie ne fonctionnaient pas de pair. Ce n’était pas comme s’il ne recevait jamais d’offres de la part de certains de ses clients, dont le plus tentant avait été un comte russe qui l’avait invité dans son lit plus d’une fois pendant cette longue et amèrement froide semaine qu’il avait passée à Moscou. Un aperçu du contenu du placard du comte lui avait promis beaucoup de plaisir, mais Stuart ne pouvait pas prendre le risque de faire son coming out devant Matt, alors il avait décliné son offre avec une extrême réticence.
La vie était plus simple sans complications. Et si son patron avait découvert que Stuart avait attaché un de ses clients au lit ? C’était une complication dont il pouvait aisément se passer. En outre, aucun des hommes qu’il pouvait voir sur son téléphone ou son ordinateur portable n’allait jamais lui faire ce genre de demandes. Ils se rencontraient, baisaient, et
