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La Clef des Chouans
La Clef des Chouans
La Clef des Chouans
Livre électronique195 pages2 heures

La Clef des Chouans

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À propos de ce livre électronique

Jamais, ô grand jamais, Thibault n’aurait imaginé qu’en revenant en France, des années après en être parti, il allait vivre avec ses amis cette aventure incroyable. Celle qui les entraînera si loin du XXIe siècle tel qu’ils le connaissent aujourd’hui ! Si on lui avait raconté, à lui, le fou d’histoire, qu’il rencontrerait beaucoup de pages de celle-ci lors d’un périple extraordinaire, il ne l’aurait jamais, alors là jamais, cru. Et pourtant…


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Frédéric Botton-Besson passe par l’animation de clubs-vacances et l’organisation de voyages chez des tour-opérateurs pour se retrouver dans le monde de la télévision où notamment AB Productions et le Club Dorothée lui ouvrent leurs portes. Parti des médias, il écrit des livres mais propose aussi, avec courage et acharnement, des scénarios pour la télévision et le cinéma.
LangueFrançais
Date de sortie18 août 2023
ISBN9791037788191
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    Aperçu du livre

    La Clef des Chouans - Frédéric Botton-Besson

    Préface

    « Cher Frédéric,

    Bravo pour La Clef des chouans !

    Merci de nous entraîner dès les premières pages dans votre imaginaire enthousiasmant et plein de rebondissements ! Le tout écrit dans un style beau et limpide… un vrai bonheur ! »

    Élisa Servier, comédienne

    Prologue

    Les cavaliers s’avançaient, deux par deux, vers le château. Le petit groupe, montures comprises, était épuisé. Cinq jours de galop les avaient, tous, exténués. Leurs vêtements étaient poussiéreux au possible.

    Philippe, à l’approche de Saint-Germain, leur avait fait ralentir l’allure. Cela aurait été dommage de croiser l’ennemi en étant si proches du but qu’ils s’étaient désormais fixé.

    Les dix cavaliers entrèrent au pas dans la ville.

    Ils allaient, enfin, prendre un peu de repos, dans l’auberge du Coq Hardi, sur la route menant de Saint-Germain à Bougival. Le Coq Hardi, pour Philippe et ses amis, leur rappelait « avant ». Jeunes, ils y avaient tous troussé des amies de rencontre, dans les chambres du premier étage, fort confortables et tellement bien adaptées aux plaisirs à deux.

    Laissant leurs chevaux à Baptiste – tout heureux de les revoir, ils entrèrent dans l’auberge de Maître Henri.

    Ce dernier, en voyant Philippe, Quentin, François et tous les autres, laissa éclater sa joie de les revoir.

    — Tudieu, Messeigneurs ! s’écria-t-il, en éclatant de rire. Que vous voilà bien crottés, à croire que depuis votre jeunesse, vous n’avez point pris de bain !

    — Henri, mon Ami, l’apostropha Philippe, nous sentons le vieux bouc, certes, mais j’espère bien que tes marmitons ont en réserve quelque bonne pitance et que ton vin est prêt à visiter nos gosiers, telle une fontaine sans fin !

    — Mais oui, Monseigneur ! reprit Maître Henri. Et même s’il ne me restait plus qu’une poule, elle serait pour vous, la coquine… Ah quelle joie, quelle joie de vous revoir ! Depuis votre départ, il y a bien six longs mois, poursuivit-il, nous mourrions tous à feu doux de ne point savoir…

    — Je le sais, Henri, je le sais. Tu imagines bien que notre voyage fut long et empreint de la plus grande prudence. As-tu reçu le courrier de nos amis et… tout ce qui allait avec.

    — Oui, Monseigneur, répondit l’aubergiste, avec un petit sourire. Tout est là. À votre disposition. Si vous le voulez bien, je vous en reparle plus tard quand vos estomacs seront remplis et vos appétits comblés ?

    — La bonne idée, Maître Henri !

    Il se tourna vers son second et dit :

    — Quentin ? Tu organises un tour de garde autour du Coq Hardi. Si un ou plusieurs visiteurs se pointaient, même sur la pointe de leurs pieds de gueux, je tiens à ce que l’on puisse filer discrètement à… l’anglaise, finit Philippe, en souriant… À table, vous autres !

    Après le dîner, l’aubergiste montra à Philippe et à Quentin ce qu’ils étaient venus voir et chercher.

    Ils eurent, tous deux, un grand sourire car les deux amis comprirent alors que tout leur était désormais possible. Plus rien, plus jamais ne les arrêterait. Les autres, en face, avaient forcément déjà perdu.

    Ils s’étreignirent tous les deux en riant comme deux gosses, sous le regard amusé de Maître Henri.

    Acte 1

    L’autobus descendait doucement l’avenue de Clichy.

    L’artère avait changé, bien sûr, mais pour Thibault, c’était un flux de souvenirs qui revenaient.

    Arrivé à la Mairie de Clichy, il descendit de l’autobus et remonta un peu le boulevard, son gros sac de voyage à la main puis il tourna sur sa gauche.

    À une dizaine de mètres, la petite rue de son enfance lui offrit, encore une fois, une marée de souvenirs lointains.

    Le vieux café d’en face donnait l’impression de ne pas avoir changé.

    Bien sûr, une lumière plus moderne, un juke-box dernier cri, et des clients qui n’étaient plus ceux d’avant mais le zinc où ils étaient accrochés, verre à la main, lui n’avait pas bougé.

    Thibault s’arrêta quelques instants devant la porte.

    Ses yeux remontèrent vers l’enseigne – mystérieuse – du « bar des pêcheurs », toujours la même.

    Il traversa alors la rue et marcha encore quelques mètres.

    Devant la maison, un homme d’un certain âge, au costume fatigué et portant une sacoche au cuir vieilli l’attendait.

    Thibault s’avança vers lui.

    — Bonjour. Vous êtes Maître Maquin, je suppose ?

    — Oui. Vous êtes Monsieur Thibault Vauvilliers. Vous savez que vous ressemblez terriblement à votre grand-père ?

    — On nous l’a souvent dit, répondit Thibault en souriant. Maître, je vous remercie pour tout le temps que vous lui avez consacré. Si j’ai bien compris, me retrouver ne vous a pas été facile ?

    — Oh que non ! répondit en riant le notaire. Le Canada est, certainement, un bien beau pays mais vous étiez à chercher comme une petite aiguille dans une fichue grosse botte de foin. Maintenant que vous êtes enfin là, nous allons pouvoir ouvrir la maison.

    La haute grille, d’un vert passé, rouillée par endroits, était franchement imposante.

    La porte, au centre de celle-ci, s’ouvrit en couinant lugubrement, après une longue manipulation de clefs que Maître Maquin avait sorties de sa sacoche.

    Un jardin, d’assez petite taille, s’offrit à leurs yeux.

    Enfin, jardin était un bien grand mot !

    Une espèce d’herbe envahissante, mêlée d’orties, de lierre et de diverses choses, assurément fortes en chlorophylle mais absolument inconnues du néophyte moyen qu’il était, formait un imbroglio du plus bel effet.

    Pour la maison des horreurs, certainement, se dit Thibault.

    Enjambant le tout par de charmants petits sauts de grenouille, Maître Maquin, suivi par Thibault, arriva devant la porte de la maison.

    De sa sacoche, le Notaire sortit un nouveau trousseau, composé de deux grosses clefs et d’une demi-douzaine d’autres, assez anciennes d’apparence, plates et argentées.

    L’une des deux grosses clefs lui servit à ouvrir la porte de la petite maison en meulière.

    L’entrée de celle-ci était plongée dans un noir complet.

    Dans sa sacoche, décidément magique, Maquin dénicha une petite torche qui s’avéra assez utile pour trouver le compteur, pousser le levier et faire de la lumière.

    — Voilà, vous êtes chez vous ! On commence la visite si vous le voulez bien ?

    — Allons-y, soyez mon guide.

    Le tour fut vite fait puisque la maison était composée de trois pièces, d’une salle de douche et d’une grande cuisine en « L ». La surface ne devait pas excéder une soixantaine de mètres carrés.

    Quelques meubles, fauteuils divers et autres babioles étaient recouverts de draps blancs.

    — C’est tout, Maître ? demanda Thibault.

    — Il nous reste à voir le sous-sol et la petite remise et nous en aurons fini. Il nous faut sortir car c’est par un escalier extérieur que se fait l’accès en bas. Vous me suivez ?

    Ils ressortirent par la porte d’entrée, descendirent les trois marches du perron et un petit escalier aux marches visiblement glissantes s’offrit à eux.

    Se cramponnant à ce qui, par le passé, s’était appelé une rampe en fer forgé, Maître Maquin, suivi de Thibault, arriva, tant bien que mal à la porte du bas.

    La deuxième grosse clef couina dans la serrure et la porte en fer du sous-sol s’ouvrit.

    Deux petites fenêtres, sur le côté, laissaient entrer une lumière discrète dans une grande pièce vide, qui faisait toute la surface du rez-de-chaussée de la maison.

    Un vilain courant d’air fit éternuer le notaire.

    — Ah ! quelle guigne, ce rhume, fit-il. Bon, vous avez tout vu. Si vous le voulez bien, nous pouvons remonter dans la maison et je vous ouvrirai le testament de votre grand-père. Il éternua, à nouveau, par trois fois. Ah ! quelle guigne, quelle guigne, ce rhume, répéta-t-il.

    — Je vous suis, Maître.

    Remontant l’escalier du sous-sol, pas très rassuré, le notaire précéda Thibault.

    Arrivés dans le jardin, Maquin lui dit :

    — Ah ! J’oubliais de vous montrer la remise. Elle est là, sur la gauche de la maison.

    C’était une petite cabane en bois, fermée par une porte branlante, sans aucun verrou.

    À l’intérieur, quelques outils de jardinage n’ayant forcément pas servi depuis longtemps, vu l’état du jardin, quelques jouets d’enfant déglingués et une brouette sans roue d’une inutilité flagrante.

    Sur l’un des murs, un boîtier, assez ancien, fut déverrouillé par Maquin après plusieurs essais, grâce à l’une des petites clefs plates.

    À l’intérieur, trois boutons triangulaires et une sorte de molette crantée étaient envahis par une araignée, sa toile et sa nourriture, composée d’une mouche, d’un moustique et de divers restants d’autres insectes.

    Le notaire referma la porte du boîtier.

    — Désolé, mais votre grand-père ne m’a pas spécifié à quoi servait ce boîtier. C’est la même chose pour les autres petites clefs du trousseau : je n’ai aucune utilité évidente pour elles. Peut-être quelques boîtes à secrets quelconques, cachées quelque part dans la maison ? Je n’en sais fichtre rien…

    — Je verrai cela plus tard Maître. Revenons à la maison, je vous prie.

    En entrant dans la maison, Maquin montra à Thibault une trappe dans le plafond :

    — C’est l’accès au grenier. Je pense qu’il se fait par la vieille échelle en bois que nous avons vue derrière la remise. Voulez-vous y jeter un coup d’œil, Monsieur Vauvilliers ?

    — Non. Je verrai plus tard, si vous le voulez bien.

    Après cela, ils retournèrent dans le salon.

    Le notaire enleva les draps de deux fauteuils en cuir, très usés.

    Ils s’y assirent tous les deux.

    Maquin ouvrit sa désormais sempiternelle sacoche.

    Il en sortit un dossier cartonné qui n’était, assurément pas, de la première fraîcheur et un stylo-plume.

    — Monsieur Vauvilliers, commença-t-il, votre grand-père est venu me voir à mon étude, il y a maintenant six mois. Je l’ai trouvé, je vous l’avoue, fatigué et je dirais même épuisé. Il avait énormément de mal à respirer et, en entrant à l’étude, il a mis plusieurs longues minutes à reprendre son souffle. Au fait, pardonnez-moi, s’il vous plaît, la fumée ne vous dérange pas, j’espère ?

    — Non, pas du tout, Maître. Je suis, hélas, un fumeur occasionnel…

    Le notaire sortit alors une blague à tabac, une pipe d’écume qu’il bourra consciencieusement et alluma.

    Il aspira une longue bouffée et exhala la fumée, tout doucement, l’œil dans le vague.

    — Alors, Maître ? demanda Thibault, en souriant.

    — Je vous prie de m’excuser. Donc, en janvier dernier, votre grand-père m’a fait rédiger cette nouvelle mouture de son testament. Puisque vous n’étiez plus que deux Vauvilliers encore vivants, la première version de son testament stipulait que vous recevriez un tiers de ses biens et que les deux-tiers restants iraient à une association de lutte contre les maladies cardiaques. Vous savez que le cœur de votre grand-père était très malade ?

    — Oui, bien sûr, je le savais, Maître. Quand j’étais plus jeune, j’ai vécu, malheureusement, plusieurs alertes avec lui… Alors ?

    — Alors, lors de cette entrevue d’il y a quelques mois, tout a changé. Il a souhaité que vous soyez le seul et l’unique héritier. Il a insisté sur le fait qu’il fallait absolument que je vous retrouve au plus vite, au cas où il disparaîtrait ; qu’il fallait que je suive votre trace depuis votre départ au Canada, il y a dix ans alors que vous ne donniez, depuis, plus aucun signe de vie. Et croyez-moi bien, ses yeux, quand il me disait tout cela, étaient exorbités. J’ai d’ailleurs cru qu’il allait avoir un malaise. Brrr… quand j’y pense… C’était bizarre et, ma foi, vraiment très angoissant !

    Le notaire exhala trois bouffées de sa pipe.

    — Maître Maquin, je vous écoute… s’impatienta Thibault.

    Le notaire reprit.

    — Je suis désolé, pardonnez-moi mais je suis encore sous le choc de cette presque ultime rencontre. Ah, c’est vrai, je ne vous l’avais pas encore dit, mais ce fut l’avant-dernière fois que je vis votre grand-père. Le lendemain de ce rendez-vous, il est passé brièvement à l’étude pour me déposer les documents signés. Il n’est resté que quelques petites minutes dans mon bureau pour vérifier auprès de moi que tout était correct et il est parti très vite… Mais après, plus rien…

    Il se leva et s’approcha du fauteuil où Thibault s’était assis, s’accroupit avec difficultés, en grimaçant, et le regarda droit dans les yeux.

    — Votre grand-père avait disparu et une lettre, que je lui avais adressée, m’est revenue deux semaines plus tard. Il ne répondait plus au téléphone. Lors de plusieurs visites successives mais, hélas, infructueuses chez lui, j’ai pu constater, grâce au double de ses clefs qu’il m’avait laissé, que tout avait été rangé dans la maison comme pour une très longue absence : les draps sur les fauteuils, le courant coupé. J’ai constaté aussi que sa boîte aux lettres débordait de courrier.

    Le notaire ralluma sa pipe, exhala une bouffée et reprit :

    — Je me suis alors décidé à signaler sa disparition à la police. Cela n’a, malheureusement, strictement rien donné. Alors, j’ai fait exactement ce qu’il m’avait demandé et suis parti à votre recherche. Ce fut un peu long, vous savez, mais je savais ce que je cherchais et surtout qui. Vous pensez,

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