Dans ses cordes
Par Marie Sexton et L. A. Witt
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À propos de ce livre électronique
Graham et son partenaire Jackson règnent en maîtres dans le monde du rodéo depuis plus de dix ans. Seulement depuis quelques temps Graham a perdu son enthousiasme pour le lasso ; il en a assez des bleus, de la mentalité de cowboy et des manifestations pour les droits des animaux qui ont lieu lors de chaque événement. Et puis il y a Jackson...
Graham et Jackson sont amis d'enfance, mais les choses sont devenu quelque peu compliqué entre eux depuis l'année dernière où, ivres, les deux hommes ont fini par coucher ensemble. Si Graham a accepté l'idée qu'il puisse peut-être être gay, et être attiré par certains hommes, il finit toujours par paniquer et s'enfuir dès que les vêtements commencent à tomber.
Tout change après sa prise de bec avec l'un des manifestants. Kaz est jeune, idéaliste, et super sexy. Et il a une idée bien précise pour aider Graham à dépasser son blocage et le mettre dans son lit.
Tout ce qu'ils leur faut, c'est un peu de corde...
Marie Sexton
Marie Sexton is the author of over thirty published works. She’s written contemporary romance, science fiction, fantasy, dystopian fiction, historical short stories, and a few odd genre mash-ups. The one thing they all have in common? They all feature men falling in love with other men. Her first novel, Promises, was published in January 2010 and is considered a classic in the gay romance genre. Marie is the recipient of multiple Rainbow Awards, as well as the CRW Award of Excellence in 2012. She was also a finalist for a Lambda Literary Award in 2017. Her books have been translated into seven languages. Marie lives in Colorado. She’s a fan of just about anything that involves muscular young men piling on top of each other. In particular, she loves the Denver Broncos and enjoys going to the games with her husband. Her imaginary friends often tag along. Marie has one daughter, two cats, and one dog, all of whom seem bent on destroying what remains of her sanity. She loves them anyway. You can find her at mariesexton.net, and on Facebook, Instagram, and Twitter. Instagram: www.instagram.com/mariesexton.author Facebook: www.facebook.com/MarieSexton.author Twitter: @MarieSexton
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Aperçu du livre
Dans ses cordes - Marie Sexton
Chapitre 1
— Foutus militants des droits des animaux, fis-je, la voix basse, flattant l’encolure d’Angel tout en lançant un regard furieux en direction des cris et des protestations venant de l’extérieur. Ils n’ont franchement rien de mieux à faire ?
— Pour un tas d’abrutis obsédés par la cruauté envers les animaux, on pourrait croire qu’ils seraient assez intelligents pour aller faire leur raffut loin des écuries et des vans, dit Jackson en reniflant, tout en ajustant le licol de Petty Cash et en regardant dans la même direction.
J’acquiesçai d’un signe de tête, caressant toujours Angel. Elle était calme pour l’instant, mangeant avec plaisir malgré le bruit, mais la faire entrer dans un van était loin de faire partie des choses qu’elle préférait. Cette jument était incroyablement douée, jamais intimidée par le chaos et le bruit de l’arène lors des rodéos. Mais quand arrivait le moment de la faire grimper là-dedans, c’était une tout autre histoire. Et avec cette bande de trous du cul agitant des panneaux en criant, ce serait d’autant plus difficile.
— Qu’est-ce que t’en penses ? demanda Jackson. On attend qu’ils partent ou on y va ?
— Rentrons.
Je regardai Angel puis Jackson.
— Je vais approcher le van de l’autre côté des écuries et on les chargera là-bas.
— Ça m’a l’air bien, approuva Jackson en hochant la tête.
Je laissai Angel dans son box et me dirigeai vers la source du bruit. Merde. Ils étaient venus en force, ce soir. Deux semaines auparavant, ils n’étaient qu’une douzaine, tout au plus. Mais ils avaient visiblement fait passer le mot à leurs amis parce que la foule était immense.
Certains concurrents les avaient provoqués durant le week-end, et l’événement dans son ensemble avait été rythmé par les cris des cowboys et des activistes s’affrontant face à face. Je ne sais pas comment ils avaient réussi à comprendre le moindre mot, parce que tout ce que j’avais entendu, c’était du bruit.
Et le meilleur dans tout ça ? Ils bloquaient la route que je devais utiliser pour déplacer le camion. Merde. J’étais à peu près sûr que des phares et un moteur diesel les persuaderaient de bouger, alors je m’avançai à travers la foule.
— Hey, m’interpella quelqu’un en m’arrêtant d’une main petite, mais ferme, sur mon bras. Putain, c’est quoi votre problème, les gars ?
Je m’arrêtai et me tournai vers le jeune qui me prit au dépourvu. Il ressemblait plus à un skateur qu’à un militant, et aussi désagréable qu’il puisse être, il était mignon. Bordel de merde. Vraiment mignon. Tout ce que j’aurais pu lui répondre mourut dans ma gorge. J’étais bien trop occupé à remarquer la façon dont ses cheveux noirs tombaient sur ses yeux bleus et sa posture du style « tu veux y goûter ? » qui attirait l’attention sur son jean taille basse.
Il s’avança un peu plus près.
— Je t’ai posé une question, cowboy.
C’est bien ce qu’il avait fait, non ? Et au diable si j’arrivais à me rappeler quoi que ce soit. Je me raclai la gorge.
— Je vous demande pardon ?
Il avança encore plus près et toutes mes pensées – à savoir à quel point il pouvait être séduisant – disparurent. L’adrénaline déferla dans mon corps. Il me lançait un défi si flagrant, de par son attitude et son expression, qu’il fit remonter à la surface tous mes instincts combatifs.
— Les gens comme vous me rendent malade. Attacher des veaux innocents ? Forcer vos chevaux…
— Forcer mon cheval à quoi ? grognai-je. À supporter des manifestants qui l’effraient ? Et qui le rendent encore plus claustrophobe ?
— Oh, votre cheval est claustrophobe, ricana-t-il. Mais vous l’enfermez quand même dans une boîte, n’est-ce pas ? ajouta-t-il en désignant brusquement le van.
— Vous n’avez aucune idée de ce que…
— Hé ! fit la voix tonitruante de Jackson, le faisant taire ainsi que la moitié des manifestants autour de nous. Laissez-le passer, tafioles de militants.
Génial. Juste au moment où je pensais que les choses ne pouvaient pas être pires. Un peu de soutien aurait pu être agréable, mais pas de Jack. Il avait pris chaque mauvais stéréotype du cowboy et l’avait multiplié par dix. Et l’ironie de l’entendre utiliser le mot « tafiole » ne m’avait pas échappé. Je connaissais une ou deux choses à propos de Jackson Fredericks.
— Je pourrais botter vos culs, cria-t-il, et les donner à manger aux vaches, espèces de petites merdes. Alors qui est tenté ?
Ouais… Jack avait un véritable don pour la diplomatie.
Mais au moins, tous les activistes s’étaient tournés pour le regarder, ce qui me donna une chance de me faufiler à travers la foule. Tous sauf le mec mignon. Il laissa tomber son panneau « Le rodéo est une torture » pour me suivre.
— Attendez.
Dès que nous fûmes sortis de la foule, il me devança pour me bloquer le chemin. Il se tenait debout devant moi et je pouvais sentir la chaleur se dégageant de lui. Il valait mieux ne pas y penser. Il continua :
— Vous ne m’avez pas répondu. Si votre cheval est claustrophobe, pourquoi le mettez-vous dans un endroit si exigu ? Vous ne pensez pas que c’est cruel ?
— C’est une jument. Et être dans un box n’est pas le problème. Elle aime assez ce qu’elle fait, dis-je en désignant l’arène. C’est entrer dans le van qu’elle n’apprécie pas. Et tout ce raffut rend la chose encore plus compliquée.
Il s’arrêta net, clignant les yeux de surprise. Je suppose qu’il ne lui était jamais venu à l’esprit que cela ne dérangeait pas les chevaux d’être enfermés, ou qu’un groupe de manifestants pouvait aggraver la situation plutôt que de l’améliorer.
Un point pour les cowboys.
— Maintenant pouvez-vous me laisser passer pour que je puisse récupérer mon van et la ramener à la maison ? Je suis sûre que ce qu’elle veut vraiment, c’est retrouver son écurie où elle pourra manger et se reposer.
— Oh.
Il recula légèrement, me donnant un peu d’espace. Je fus soulagé de voir que son envie d’en découdre l’avait quitté, tout en étant déçu qu’il s’éloigne. Mais ça me rappela mon but… récupérer mon van.
En espérant qu’il me laisse passer.
J’attendis et nous nous regardâmes avec méfiance. Comme il n’ajoutait rien, je le dépassai en le frôlant. Il me laissa avancer d’un pas vers mon camion avant de parler à nouveau.
— Et pour les veaux ? Vous allez me dire qu’ils aiment être attrapés au lasso puis ligotés ?
Je soupirai de frustration.
— Non, reconnus-je, me tournant pour lui faire face à nouveau. Probablement pas. Mais les vaches ne sont pas exactement les créatures les plus intelligentes sur cette terre…
— Alors comme elles sont stupides ce n’est pas grave ?
— Je voulais seulement dire que nous ne les blessons pas. Pas de la façon dont vous autres, foutus militants, aimez à le penser. Okay ? Parce que si vous voulez vraiment discuter de ce qui est cruel ou pas, je serais heureux de m’asseoir avec vous et discuter entre adultes civilisés. Mais ça ? ajoutai-je en désignant son groupe de protestataires qui avaient recommencé leur raffut après l’intervention de Jackson. Ça n’aide personne.
— Dites ça à votre copain homophobe, gronda-t-il.
L’hostilité dans sa voix et sa posture démontrait quelque chose de résolument plus personnel que ses protestations anti-cruauté.
— Lui dire quoi ? lui rétorquai-je. Que les cris et les injures sont contre-productifs ?
Le jeune plissa les yeux et serra encore plus ses lèvres. Puis, il soupira et secoua la tête.
— Allez vous faire foutre.
Avant que je puisse répondre, il tourna les talons et fut englouti par la foule. Je restai à fixer l’endroit qu’il avait occupé. Merde, que s’était-il passé ? Jackson avait-il touché un nerf sensible ? Dieu seul savait qu’il me tapait sur les nerfs un peu plus souvent que je ne voulais l’admettre ; nous formions un duo spectaculaire dans l’arène, mais nous n’étions définitivement pas d’accord sur certains sujets. J’étais bien placé pour savoir combien ses commentaires pouvaient être blessants, même quand ils étaient lancés à la volée pour obtenir une réaction de la foule. Jackson n’avait aucun moyen de savoir si ce gosse était gay ou non. Il savait simplement que traiter quelqu’un de tapette ou de pédé marchait à coup sûr. Mais il y avait eu une véritable douleur dans les yeux du gamin.
Donc il est mignon et gay ?
Je secouai la tête en me dirigeant vers le 4x4. Ça ne valait pas la peine d’y penser. Mignon ou pas, gay ou pas, le jeune pensait que j’étais un monstre. Et il devait probablement penser que mon manque de réaction face aux commentaires de Jackson signifiait que j’étais d’accord avec lui.
Je sortis les clés de la poche de mon jean et montai dans la cabine avant de faire rugir le moteur. Bon nombre de têtes se tournèrent dans ma direction, quelques personnes se poussant du coude et me montrant du doigt. J’allumai les phares et fis gronder le moteur avec force pour que les gens devant moi comprennent que j’étais sérieux. J’avançai lentement vers la foule qui commença à s’écarter sur le côté pour me laisser de l’espace.
Ils ne s’arrêtèrent pas de crier pour autant. Certains frappèrent même mon camion avec leurs pancartes – une seule rayure sur la peinture de mon bébé, et je jure devant Dieu… –, mais au moins ils me laissaient passer. Je ne cherchai pas le jeune homme de yeux. J’étais trop occupé à avancer en faisant attention à ne pas écraser l’un de ces maudits imbéciles. Ils s’écartèrent.
Alors que je dépassais le dernier d’entre eux, je m’autorisai un regard en arrière. Que je sois damné si je ne croisais pas ses yeux. Il ne criait pas. Il ne faisait pas de gestes non plus. Il sembla soutenir mon regard pendant une seconde, puis il se glissa dans la foule et disparut.
Serrant plus fortement le volant, je me forçai à me retourner et à ne plus le chercher. Je me concentrai à nouveau pour continuer tout droit jusqu’à ce que les manifestants soient loin derrière, grinçant des dents alors qu’ils frappaient encore mon camion avant que je ne sois entièrement hors de leur portée.
Un mouvement dans le rétroviseur attira mon attention et je vis Jackson s’éloigner de la foule. Je ralentis suffisamment pour qu’il puisse sauter sur la plate-forme du camion, avant de faire le tour des écuries où nos chevaux nous attendaient, laissant les manifestants à leurs affaires.
Alors que je sortais de la cabine, Jackson sauta sur le sol poussiéreux.
— Mec, ces connards devraient vraiment se trouver un passe-temps, bougonna-t-il. Ou mieux encore… un job.
— Ouais, dis-je sèchement.
Il me regarda tandis que nous marchions vers l’écurie.
— C’est quoi ton problème ? Ils t’ont contrarié ou quoi ?
— Je…
Je déglutis, puis m’arrêtai. Quand il stoppa à son tour, nous nous fîmes face et j’ajoutai :
— Écoute, je sais que ces gars te font chier, ils font chier tout le monde, mais est-ce que ça te tuerait de garder pour toi tes insultes du genre « tafiole » ?
Il me regarda un instant, se demandant s’il devait me prendre au sérieux ou non, avant de rire et de me frapper l’épaule avec assez de force pour que je manque d’en tomber.
— Arrête un peu, mec. Je jouais juste avec eux.
— Ouais, eh bien, dis-je en me redressant. Peut-être que tu pourrais éviter ce genre de chose à l’avenir ?
Son humour disparut et son regard s’aiguisa.
— Tu as un faible pour ces connards ? demanda-t-il en désignant les manifestants.
Peut-être pour l’un d’entre eux.
— Non, mais tu sais très bien que je n’aime pas les commentaires sur les gays.
Nos regards se croisèrent une nouvelle fois. Il me défiait clairement maintenant, me rappelant la dernière fois que cette conversation avait eu lieu.
« — Tu n’es pas l’un d’entre eux, alors qu’est-ce que ça peut te faire ?
— C’est vrai. Et je suppose que toi non plus ?
— Hé. Hé ! C’est arrivé juste une fois. Une seule putain
