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Que Votre volonté soit faite: La plus grande prière, la mission du chrétien et la destinée pré-ultime du monde
Que Votre volonté soit faite: La plus grande prière, la mission du chrétien et la destinée pré-ultime du monde
Que Votre volonté soit faite: La plus grande prière, la mission du chrétien et la destinée pré-ultime du monde
Livre électronique963 pages9 heures

Que Votre volonté soit faite: La plus grande prière, la mission du chrétien et la destinée pré-ultime du monde

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À propos de ce livre électronique

La plus grande requête de la plus grande prière, soit le Notre Père, ne sera pas laissée sans réponse. Ces mots du Christ, ''Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux,'' sont les plus exaltés jamais prononcés ; ils indiquent le parcours de l'histoire et définissent la mission de chaque chrétien. À travers les enseignements des Éc

LangueFrançais
Date de sortie1 janv. 2023
ISBN9781957168036
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    Aperçu du livre

    Que Votre volonté soit faite - Daniel O'Connor

    Dédicace

    En l’honneur de la passion du Christ, l’ultime manifestation d’amour,

    que Notre Seigneur a souffert librement et volontairement

    pour chacun de nous.

    Que Son amour ainsi révélé soit toujours devant nos yeux, et puissions-nous assouvir Sa soif sur la croix en confiant toutes les âmes à Sa miséricorde divine, en demeurant toujours auprès de Sa sainte mère, qu’Il nous a donnée de la croix comme étant notre propre mère et en consolant

    Son Sacré-Cœur transpercé dans la sainte eucharistie.

    Introduction

    C

    e livre parle de la plus grande prière, soit le Notre Père. La seule prière que le Fils de Dieu Lui-même nous a enseignée et commandée de prier. Plus précisément, ce livre traite de la plus grande pétition de cette prière extraordinaire :

    Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux.

    (Matthieu 6:10)

    Comme le Notre Père est la prière suprême du christianisme, nos efforts à contempler son point culminant nous conduiront certainement à mieux comprendre la véritable profondeur et l’ampleur de la mission chrétienne et de la « destinée pré-ultime » de ce monde.

    L’audace de cette simple affirmation peut en déconcerter plusieurs, mais quiconque est surpris devrait se demander en quoi pourrait-il en être autrement ? La Deuxième Personne omnisciente de la Sainte Trinité n’aurait-elle pas réussi à doter ces paroles superlativement importantes d’un degré de signification proportionnel à l’exaltation qu’Il a daigné leur accorder de toute éternité ?

    Des mots qui, depuis deux mille ans, ont brillé comme le soleil parmi toutes les prières de l’Église ? Des paroles de prière que, plus que tous les autres mots, les chrétiens du monde entier à travers l’histoire ont toujours élevé vers les cieux du plus profond de leur cœur ? Des mots priés pendant les moments les plus solennels de chaque Saint Sacrifice de la messe depuis l’époque des apôtres jusqu’à aujourd’hui ? Des mots que même la personne mondaine jusque-là apathique et l’athée déclaré ne peuvent s’empêcher de crier alors que l’avion s’écrase au sol, et que même le plus saint des saints appose comme étant le summum de la prière? Des mots qu’aucun enfant chrétien ne néglige dès ses années les plus tendres et qu’aucune âme sur son lit de mort n’oublie pas même en proie à l’agonie ?

    Certainement pas.

    Confiant donc que notre Seigneur béni n’aurait pas offert cette prière sacrée à l’Église comme son plaidoyer le plus substantiel sans s’assurer que dans son propre cœur se trouve la clé de la mission d’un chrétien, tant en ce qui concerne son propre salut et sa sanctification que dans son rôle à jouer dans l’aboutissement de l’histoire en soi, nous allons maintenant nous demander ce que signifie cette prière tant pour nous-mêmes que le monde entier.

    Permettez-moi de vous gâcher l’intrigue dès le début. Il s’agit d’une transformation radicale de tous, de la manière la plus glorieuse et la plus imaginative. La réalisation de cette transformation, cependant, exige que nous sachions d’abord ce que Dieu veut faire, que nous désirions et demandions l’accomplissement total de Sa volonté dans nos vies et dans le monde entier, et que nous coopérions avec Son plan pour aller de l’avant. J’ai écrit ce livre afin de faciliter une telle réalisation (bien que je me reposerais si, après l’avoir lu, vous vous retrouvez simplement avec un désir ardent de prier le Notre Père plus fréquemment, plus ardemment et plus fidèlement que jamais auparavant, croyant en sa puissance et sa promesse de tout votre cœur, de tout votre esprit et de toute votre force, et en vous efforçant de vivre le reste de votre vie conformément à ses diktats).

    Alors que la troisième décennie du troisième millénaire est maintenant arrivée et que nous sommes au deux-millième anniversaire de notre Seigneur, révélant cette prière et scellant la certitude de la promesse de sa troisième et suprême pétition, soit la promesse de l’imminent « troisième fiat », avec l’assurance absolue fournie par Sa résurrection, l’urgence de la tâche qui nous attend est sans précédent ni parallèle.

    « Lève-toi, soyons sur notre chemin. » (Jean 14:31)

    Quelques notes avant de poursuivre: 1) Si vous avez déjà entendu parler de Luisa Piccarreta, alors vous voudriez peut-être d’abord consulter la brève section « Notes sur les révélations de Luisa » au chapitre douze (quatrième partie). Les trois premières parties, cependant, ne traitent pas du tout de cette mystique. De plus, comme il n’y a aucune citation directe de ses révélations privées dans ce livre, tout ce qui suit pourrait être confortablement approché par quiconque, même si l’on interprète strictement les implications de certaines notifications ecclésiales existantes. 2) Le cas échéant, certaines sections de mes livres précédents, The Crown of History et The Crown of Sanctity (disponibles sur DSDOConnor.com), sont utilisées ici, bien que la majorité du contenu de ce livre soit original. Inutile de dire que tout matériel de tout autre auteur sera clairement affiché sous forme de citation. 3) Lorsque des citations sont présentées dans ce livre, certaines lignes ou phrases peuvent être mises en caractère gras. Cet accent a été ajouté par moi, sauf indication contraire. 4) Les citations bibliques en anglais ont été généralement tirées des traductions RSVCE et Douay–Rheims.

    Table des matières

    Dédicace

    Introduction

    Préface : Mon parcours

    Prologue : Mon exhortation

    Première partie - Le Notre Père en soi :  La promesse et l’appel de la plus grande prière

    1. À propos du Notre Père dans son ensemble

    Le catéchisme à propos du Notre Père

    2. La suprémacie de la troisème pétition

    Le crescendo du Notre Père

    La pétition comprenant toutes les autres

    L'opposé du bavardage païen

    À la fois la meilleure et la « moins utile »

    L'assurance de son accomplissement

    L’importance de la hiérarchie

    3. Fiat : Le plus grand thème de la Révélation publique

    Fiat créateur et fiat annonçant la rédemption

    Le fiat de l’homme-Dieu

    Les trente-trois années de passion de Jésus

    Deuxième Partie - Sa volonté divine et la tradition sacrée : Le paradigme de l’effusion de l’Esprit-Saint dans l’histoire de l’Église

    4. L’œuvre de l’Esprit-Saint après la Révélation publique

    Contre le primitivisme

    Les pères de l’Église : Divinisation, la graine arrosée

    Les intermédiaires : Maxime et Bernard

    Un autre piège primitiviste encore plus subtile

    5. Les docteurs : Le principe suprême du christianisme

    Saint Alphonse Liguori

    Saint François de Sales

    La catalyse : La consécration mariale

    La préparation finale : Sainte Thérèse de Lisieux

    6. Un résumé de deux millénaires de préparation

    Pourquoi tant de préparations ?

    Troisième Partie - La Couronne de Sainteté : la « nouvelle & divine sainteté » du mysticisme au 20ième siècle

    7. L’étape suivante : L’effort final de Dieu

    La nouvelle stratégie

    Les révélations privées en général

    Les révélations privées « non approuvées » peuvent être importantes

    Une révélation privée peut comporter de grandes affirmations

    L’opinion des grands saints et des grands esprits sur la révélation privée

    Un mot de réconfort et d’avertissement

    8. Faustine et Conchita : Une nouvelle ère de spiritualité

    La « transconsécration » de la volonté humaine

    Au-delà du mariage mystique

    La Bienheureuse Conchita : L’ultime sainteté atteignable par tous

    L’incarnation mystique : La grâce des grâces

    Prendre part aux grâces propres de Marie

    9. La théologie de la « nouvelle et divine sainteté »

    Les « hôtes vivants » versus le Saint-Sacrement

    La « sainteté nouvelle et divine » versus les cieux

    10. Autres mystiques du 20ième siècle

    Sainte Élisabeth de la Trinité : La possession personnelle de la Trinité

    La Bienheureuse Dina Bélanger : La sainteté des cieux sur terre

    Saint Maximilien Kolbe : La fusion des volontés avec l’Immaculée

    Le Serviteur de Dieu Luis Martinez : La transformation en le Christ

    Sainte Thérèse de Lisieux : La « révolution spirituelle »

    Encore plus de mystiques

    Les prophètes du règne de Sa volonté divine

    Le Serviteur de Dieu le Père Walter Ciszek

    Les dommages collatéraux du Don au royaume du diable

    11. L’effort final de Dieu : Miséricorde et volonté divines

    Le salut et la sanctification : Les tâches des deux témoins

    Quatrième partie - La Servante de Dieu Luisa Piccarreta : Le Don de vivre en Sa volonté divine

    12. La mission divine de Saint Hannibal di Francia

    L'homme, le mystique et la mission

    Notes sur les révélations de Luisa

    13. Luisa elle-même

    Les révélations de Luisa au cours de sa vie

    L’Index des livres interdits

    La mort de Luisa

    L’authenticité de Luisa

    Les prophéties accomplies de Luisa

    Une théologie trop profonde pour être d’origine humaine

    La sagesse dans les lettres de Luisa

    14. Le message de Jésus à Luisa

    Le message en résumé

    Recevoir le Don : La couronne de sainteté

    L'aisance de vivre en Sa volonté divine

    La signification de la vie

    La plénitude de chaque bénédiction

    15. Renoncer à son libre-arbitre

    Trois prérequis nécessaires

    Aimer la sainteté au-delà de toute autre chose

    Renoncer grâce aux croix

    Examiner notre renoncement

    16. Recevoir le Don : Demander et grandir

    Grandir en vertus

    Croître en connaissances

    Se livrer aux heures de Sa passion

    Écoutez votre mère céleste

    Effectuer toute action en Sa volonté divine

    Faire les rondes

    17. Proclamer Son royaume

    Laisser son cri être continu

    Labourer le sol

    Cinquième partie - La couronne de l’histoire : L’ère de la paix et le règne de Sa volonté divine

    18. Pourquoi l’ère de la paix ?

    19. Le dénouement

    Ne pas se scandaliser

    20. L’ère dans les Écritures

    À l’encontre de Marcion : L’unité des prophéties de l’Ancient et du Nouveau Testaments

    Les prophéties de l’Ancient Testament : La restauration universelle

    Les prophéties du Nouveau Testament : La venue du Christ en grâce

    L’accomplissement versus l’achèvement

    Le Livre de la révélation et le règne des saints

    21. Les pères et les papes de la paix

    Saint Irenée et le consensus des pères

    Le magistère papal

    22. L’ère de la paix dans les révélations privées au 20

    ième

    siècle

    Notre-Dame de Fatima

    La Bienheureuse Conchita

    Encore d’autres prophéties

    23. La gloire originelle et le plan pré-ultime

    Le début, la chute et la rédemption

    Le troisième fiat : Le triomphe de l’Église

    Les châtiments

    À propos de l’ère de la paix

    L'ère de la paix : Tour pour les cieux

    24. La certitude

    25. Aux prêtres à proclamer Sa volonté divine

    Former un cénacle sur Sa volonté divine

    Quelques notes pratiques concernant les volumes

    26. Questions répondues et préoccupations abordées

    Ces révélations, ne sont-elles pas tout simplement trop audacieuses pour une révélation privée ?

    N’est-ce pas trop audacieux ? Qu’en est-il des erreurs de Meister Eckhart ?

    Notre-Dame, n’est-elle pas trop exaltée dans ces révélations ?

    Luisa, n’est-elle pas trop exaltée par ces révélations ?

    Et Saint Joseph ? Pourquoi pas plus tôt ?

    Et les voies purgatives, illuminatives et unitives ?

    Du millénarisme ou du millénarisme modifié ?

    L’amillénarisme de Saint Augustin et l’antéchrist ?

    N’est-ce pas là l’hérésie du monothélisme ou du quiétisme ?

    Et les mauvais disciples de Sa volonté divine ?

    Six-mille ans depuis Adam ? Et alors, l’évolution ?

    Et si je n’ai pas le temps pour une autre révélation privée ?

    Notes de conclusion sur les préoccupations des catholiques

    27. Épilogue : Le pari de Pascal

    28. Voici une liste aidant à vivre en Sa volonté divine

    Préface : Mon parcours

    A

    lors que mon indignité évidente d’avoir écrit ces pages publiques est incontestable, je vais vous partager un peu de ma propre histoire afin de faciliter la compréhension des raisons pour lesquelles je me suis néanmoins senti obligé d’écrire ce livre et de mettre à nu mes motivations.

    En tant que catholique depuis ma naissance, j’ai grandi avec la foi. Millénium typique, je ne l’ai pratiqué que tièdement. J’assistais à la messe la plupart des dimanches et priais le Notre Père à chaque jour, mais la chrétienté existait peu dans ma vie au-delà de cela, et mon comportement au cours de ma jeunesse était souvent indiscernable de celui de l’adolescent moyen, soit libertin, intempéré, fêtard et sauvage de cette époque-là. Tout en vivant ce mode de vie rempli de péchés, j’ai commencé à étudier le génie mécanique au Rensselaer (RPI ou Institut polytechnique Rensselaer). Malgré mes péchés, j’étais déterminé à sauver le monde grâce à mes idées menant à des inventions que j’avais commencé à concevoir et à prototyper.

    En entamant ma première année, cependant, je ne savais pas ironiquement que ce serait au sein de cette institution, dont la devise est que ses étudiants « changent le monde », que je découvrirais que le changement requis par ce monde n’a rien à voir avec les technologies qu’il a produites. Car c’est là, au RPI, que j’ai réalisé qu’aucune invention ne sauverait le monde, mais seulement quelque chose de beaucoup plus simple, bien qu’infiniment plus élevé. Mon chemin vers cette reconnaissance a commencé quand, peu de temps après mon inscription, j’ai finalement reconnu que mes péchés déchiraient mon âme en lambeaux, et j’ai immédiatement juré de changer radicalement ma vie pour toujours. Je me souviens encore d’avoir fait l’expérience de cette révélation de Sa volonté divine ; je me souviens encore de ce moment précis d’avoir soudainement une immense clarté envoyée par les cieux, émergeant en mon esprit comme le soleil levant. Cette clarté s’est présentée sans aucune invitation, alors que j’étais au milieu de mes efforts quotidiens usuels, et a marqué à jamais en mon âme la reconnaissance d’un simple fait, ne tenant aucunement compte de mes rationalisations concoctées jusqu’à ce moment-là. Je connaissais la volonté de Dieu, mais je ne la faisais pas. Il n’y avait plus rien à attendre. C’était moi qui devais changer, pas Dieu, et aucun retard ne pouvait être justifié. J’ai donc porté serment immédiatement là-même où je me tenais.

    Ce fondement de mon éveil à une vie authentique de foi maintenant mis en place, j’avais néanmoins, et j’ai encore, beaucoup de place pour grandir. Providentiellement, dans ma première année, je me suis retrouvé à vivre dans un appartement situé à seulement un pâté de maisons d’une église offrant quotidiennement la messe et l’adoration perpétuelle. J’ai commencé à fréquenter les deux et j’ai rapidement participé de manière assidue à aux nombreuses heures d’adoration nocturne. Ce précieux temps à minuit avec Jésus dans le Saint Sacrement m’a fait réaliser que, finalement, tout ce qui compte est de devenir un saint. J’ai aussi commencé à dévorer les connaissances de la foi catholique. Je peux maintenant comprendre les nombreuses histoires de conversion de protestants qui se sont convertis à l’Église catholique, complètement époustouflés par sa tradition sacrée dont nous sommes bénis, puis ont procédé à en dévorer les livres. De cette époque de ma vie, je me souviens très affectueusement de mon temps à lire L’imitation du Christ et les œuvres de Saint Louis de Montfort, de Saint François de Sales et de Saint Alphonse Liguori.

    À cette époque, je n’avais jamais entendu parler de la Servante de Dieu nommée Luisa Piccarreta (et, si vous ne l’avez pas non plus, ne vous inquiétez pas, car vous ne l’oublierez jamais après avoir terminé ce livre), mais l’Esprit-Saint a inspiré en moi une conviction inébranlable que l’œuvre de Saint Alphonse, intitulée La volonté de Dieu, contient la clé ultime pour devenir un saint, soit une clé parfaitement résumée par les mots suivants : uniformité avec la volonté de Dieu. Par conséquent, à partir du jour où j’ai lu ce traité de ce grand docteur de l’Église, mes yeux sont restés toujours fixés sur la volonté de Dieu comme principe suprême de toutes choses. J’étais alors loin de me douter que ce livre de Saint Alphonse était l’introduction et le fondement du thème même qui allait devenir plus tard la mission primordiale de ma vie.

    De nombreuses aventures vécues selon la volonté de Dieu ont suivi, dont certaines peuvent être lues dans la préface de mon livre de 2019 intitulé The Crown of Sanctity.¹ Sa Volonté m’a finalement conduit hors de l’industrie de l’ingénierie où ma carrière professionnelle a commencé au siège de General Electric Global Research ainsi que dans l’ancien presbytère de l’Église Saint-Georges qui était délabré et abandonné, à Utica, dans l’état de New York. Je devais commencer un nouvel apostolat et un nouvel emploi, en y vivant tout en travaillant avec plusieurs autres pour convertir le presbytère en un foyer de transition pour de jeunes hommes sans abri. Ce foyer s’est appelé la Maison Jean Bosco et, après que nous l’ayons restauré, j’y ai servi en tant que « père de la maison » ou « grand frère » pour les résidents que nous y accueillions.

    Le vendredi de ma première semaine de travail là-bas a consisté en une journée particulièrement épuisante, remplie de travail manuel consacré à la préparation des planchers de la maison. J’étais impatient de faire une pause du travail et de me rendre à la messe du soir à la paroisse voisine. Je suis donc allé assister à la messe quotidienne comme je le faisais à chaque jour ordinaire et sans incident, mais, en entrant dans l’église, au lieu de voir le célébrant habituel, j’ai remarqué dans le sanctuaire un prêtre que je ne connaissais pas. Après une annonce, je me suis rendu compte que je n’étais pas venu à la messe ordinaire du vendredi soir, mais que j’étais plutôt tombé sur le début d’une retraite d’un week-end donnée par un prêtre, portant sur un sujet que je ne connaissais pas, soit le « don de vivre en Sa volonté divine » selon les écrits de la Servante de Dieu nommée Luisa Piccarreta. Les deux jours suivants furent d’émerveillement total que je n’oublierai jamais.

    Mon aventure en la volonté de Dieu a continué, et j’ai perduré à étudier le « don de vivre dans Sa volonté divine » et à m’efforcer de recevoir ce Don. Après plusieurs mois, Sa volonté m’a conduit, grâce à une autre intervention d’une immense clarté, à commencer à étudier en tant que séminariste au Collège des saints apôtres et séminaire (Holy Apostles College & Seminary) à Cromwell, au Connecticut, et ce même si Dieu avait dit tout aussi clairement qu’Il ne me révélait pas encore mon ultime vocation.

    À chaque mois au Collège des saints apôtres, une journée était consacrée comme « jour du recueillement » au cours duquel les séminaristes gardaient un silence total pendant qu’ils priaient et assistaient à une retraite donnée par un prêtre. C’était mon premier jour de recueillement en tant que séminariste, et je suis entré dans la chapelle impatient de recevoir toute instruction édificatrice que la volonté de Dieu permettrait par les lèvres du prêtre, bien que je ne fusse absolument pas informé tant du sujet que du prêtre instructeur. Quand j’ai regardé vers le sanctuaire, j’ai vu à ma grande surprise un visage familier. J’ai immédiatement su que je ne serais pas déçu, car le saint étonnement face à Sa volonté divine que j’avais reçu de ce même prêtre dix mois plus tôt et à des centaines de kilomètres de là était toujours vivant et intense en moi. J’ai quitté la chapelle en sachant que Dieu m’avait appelé à continuer à étudier ces révélations privées des plus sublimes portant sur Sa sainte volonté, données à la Servante de Dieu Luisa Piccarreta, et à faire de mon humble possible pour initier les autres à cette même chose. Depuis lors, il s’agit de la passion primordiale de ma vie.

    La direction claire donnée par Dieu à mon égard ne s’est pas terminée ce jour-là. Il a répété que, bien que mon semestre unique en tant que séminariste ait été béni et rempli de grâce, Sa Volonté à mon égard n’était pas la prêtrise, mais le mariage. Une femme incroyable (Regina, à qui l’existence de ce livre doit une immense dette de gratitude !) et cinq beaux enfants (Joseph, David, Mary, Luisa et John Paul) plus tard, en sus d’une maîtrise en théologie (six ans jusqu’à présent passés à enseigner la philosophie et la religion au collège, quatre ans à travailler sur mon doctorat en philosophie et de nombreux autres apostolats), la volonté de Dieu demeure le principe suprême de ma vie. En dépit de mes propres péchés et de mon indignité, j’ai toujours fait et ferai toujours tout ce que je peux pour inviter autrui à un dévouement et un amour toujours plus profond face à Sa volonté divine de Jésus. Joignez-vous à moi dans cette mission.

    Prologue : Mon exhortation

    Parmi les « nombreuses aventures » mentionnées ci-dessus, certaines comprenaient des pèlerinages à travers le pays. Au cours d’innombrables heures passées à parcourir des kilomètres interminables d’autoroute, j’ai souvent aimé écouter Radio Catholique (Catholic Radio) et entendre différentes histoires de conversion. L’une parmi la myriade, cependant, se démarquera toujours en ma mémoire. L’orateur, un ex-protestant, a raconté ce qui a précédé sa conversion et il a raconté le moment charnière de la clarté envoyée par les cieux qui a éclairé sa conscience. Lors de cette épiphanie, il a reconnu que le nœud de son antagonisme au catholicisme se trouvait simplement dans le fait que les catholiques comprenaient littéralement les paroles les plus importantes de notre Seigneur dans l’évangile, alors qu’il avait trop peur et était trop timide pour faire de même. « Prenez, mangez ; c’est mon corps. » (Matthieu 26:26) " Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leurs seront pardonnés. » (Jean 20:23) « Tu es Pierre et, sur cette pierre, je bâtirai Mon église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. » (Matthieu 16:18) « Voici ta mère. » (Jean 19:27)

    Cet homme s’est alors rendu compte qu’il n’avait plus besoin de passer du temps à se débattre avec lui-même ou avec les autres ; il avait seulement besoin d’une foi suffisamment grande pour croire que Jésus voulait dire ce qu’Il disait et suffisamment de courage pour aller jusqu’au bout des implications de cette foi.

    Maintenant, si notre Seigneur béni voulait que Ses paroles soient prises absolument au sérieux, soit à leur sens premier et sans le moindre doute sur leurs implications, ces paroles ne seraient certainement rien d’autre que la plus grande requête de la plus grande prière : « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux. » (Matthieu 6:10) De notre côté, par conséquent, apposer notre attention à ces paroles et intensifier notre zèle pour vivre toute la gloire qu’elles contiennent ne restera pas sans récompense. Cependant, si vous vous trouvez aux prises avec cette notion, je vous demande de ne considérer qu’une seule question avant de déposer ce livre. Pourquoi pas?

    Pourquoi ne pas croire que la plus grande pétition de la plus grande prière ne restera pas sans réponse ? Pourquoi ne pas croire que le Notre Père ne contient pas des demandes malavisées, mais résume plutôt le plan et le but même de la foi et de l’histoire ? Pourquoi ne pas croire que Jésus désire que ce dont Ses propres lèvres divines ont prononcé à l’apogée des Évangiles soit pris littéralement ?

    Si vous ne pouvez pas encore vous résoudre à y croire pleinement, considérez-le au moins alors que ce livre est entre vos mains. Au jour du jugement, vous vous retrouverez sans doute à regretter beaucoup de choses que vous aurez choisi de faire avec votre temps passé sur cette terre. La lecture de ce livre, jusqu’à la toute dernière page, n’en fera pas partie. Avant d’arriver à une telle page, cependant, je m’attends à une tentation qui surgira en votre esprit ; soit, la tentation de considérer les promesses de Dieu comme étant trop belles pour être vraies. Nous éviterons d’aborder cette tentation jusqu’à l’épilogue de ce livre, où nous compléterons la pensée même que nous avons commencée ici.

    Première partie -

    Le Notre Père en soi :

    La promesse et l’appel de la plus grande prière

    « Car Il n’a pas du tout dit ‘‘Que Votre volonté soit faite’’ en moi ou en nous, mais partout sur la terre, afin que l’erreur soit détruite et la vérité soit implantée, que toute méchanceté soit chassée et que la vertu revienne, et qu’aucune différence à cet égard n’existe désormais entre les cieux et la terre. »

    – Saint Jean Chrysostome, père de l’Église

    †‡†

    À propos du Notre Père dans son ensemble

    « Jésus a mis à nu le désir fondamental de Son âme quand Il nous a enseigné à dire : ‘‘Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux.’’ »

    – Serviteur de Dieu, Archevêque Luis Martinez

    A

    u sixième chapitre de l’ Évangile de Matthieu, notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne la plus grande prière, soit le Notre Père. La prière que tous dans le monde entier connaît par son autre titre simple, soit la prière du Seigneur. La prière dont les paroles sublimes sont inscrites en plus de mémoires que tout autre mot jamais écrit ou prononcé. La prière que « sur l’ordre du Sauveur et formée par les enseignements divins, nous osons dire » au sommet de chaque messe, alors que nous nous tenons devant Dieu tout-puissant dont la « présence réelle » est descendue sur l’autel quelques instants plus tôt.²

    La révélation de cette prière est en elle-même le point central et culminant de l’homélie la plus célèbre de l’histoire, soit le « Sermon sur la montagne », après quoi les foules « aient été étonnées de son enseignement, car Il leur a enseigné comme quelqu’un ayant de l’autorité et non comme leurs scribes » (Matthieu 7:28). Sans doute, cet étonnement a été provoqué par ce qui a dû être gravé dans leurs esprits, comme un éclair, alors qu’ils étaient assis sous le soleil du midi, par l’eau chaude de la mer de Galilée et sur l’herbe douce du Mont des Béatitudes, alors qu’ils regardaient le créateur même de tout cela. C’est là que les foules entendirent le Fils de Dieu Lui-même prier, et ainsi garantir la venue de Son royaume au sein duquel Sa volonté divine s’accomplira sur la terre comme aux cieux.

    De toutes les choses que les chrétiens du monde entier aient faites depuis 2 000 ans, prier le Notre Père est la chose la plus reconnaissable et la plus facile à retracer dès le début de la foi. Écrite au premier siècle, la Didachè, soit ‘‘l’enseignement des douze apôtres,’’ bien que brève, ne manque pas de commander de prier le Notre Père trois fois par jour. Les pères de l’Église, vrais patriarches de l’histoire de l’Église primitive qui ont établi les fondements permanents de la foi, fournissent d’innombrables commentaires sur la prière du Seigneur, et tous sont en accord quant à sa centralité et sa suprématie.

    Nous savons que tout consensus unanime des pères de l’Église est, par ce simple fait, rendu une vérité dogmatique,³ de sorte qu’il n’y a aucun danger que nous nous écartions des fondements de l’Église en louangeant trop la prière du Seigneur ou en nous concentrant trop passionnément sur son essence. Bien au contraire, approfondir notre compréhension du Notre Père correspond à approfondir notre compréhension du christianisme en soi. Approfondir notre compréhension jusqu’au cœur du Notre Père, c’est coopérer avec le tout-puissant Esprit-Saint pour « renouveler la face de la terre ».

    Sanctifiez l’Église tout entière en chaque peuple et en chaque nation ; déversez, nous prions, les dons de l’Esprit-Saint sur toute la terre ; et, avec la grâce divine à l’œuvre lorsque les Évangiles ont a été proclamés pour la première fois, remplissez aujourd’hui une fois de plus le cœur des croyants (La Collecte pour la fête de la Pentecôte, Missel romain).

    Il est toujours sage, cependant, pour un catholique cherchant une plus grande compréhension de la foi de se retourner d’abord vers le catéchisme, et c’est ce que nous faisons ici.

    Le catéchisme à propos du Notre Père

    La Prière du Seigneur est la plus parfaite des prières.

    – Saint Thomas d’Aquin

    Tout en relayant l’essence de cette prière, l’actuel catéchisme de l’Église catholique exalte le Notre Père comme « la prière chrétienne fondamentale » (§2773) et « la prière par excellence de l’Église » (§2776). Sa présentation commence en citant les enseignements de Tertullien, père de l’Église : « La prière du Seigneur est vraiment le résumé de tous les Évangiles' » (§2761) et poursuit en citant Saint Thomas d’Aquin qui, dans la Summa Theologica, a affirmé avec franchise : « La prière du Seigneur est la prière la plus parfaite » (II-II, Q83, A9).

    Ayant établi le statut suprême de la prière du Seigneur au sein de la foi chrétienne, le catéchisme insiste ensuite sur le fait que nous la considérions sur le plan mystique, de peur que cette prière ne soit considérée à tort que comme les autres requêtes que nous présentons au Seigneur et oublions rapidement :

    Puisque notre prière expose nos désirs devant Dieu, c’est encore le Père, « celui qui sonde le cœur des hommes », qui « sait ce qu’est en la pensée de l’Esprit parce que l’Esprit intercède pour les saints selon la volonté de Dieu ». La prière du Notre Père s’insère dans la mission mystérieuse du Fils et de l’Esprit... Dans la liturgie eucharistique, la Prière du Seigneur apparaît comme la prière de toute l’Église et y révèle tout son sens et son efficacité. Placée entre la prière eucharistique et ... la communion, la prière du Seigneur résume, d’une part, toutes les requêtes et les intercessions exprimées dans le mouvement de l’épiclèse et, d’autre part, frappe à la porte du banquet du royaume que la communion sacramentelle anticipe (§2766, 2770).

    Ici, l’Église enseigne que le Notre Père est plus qu’une simple demande. Cette prière est aussi ce qui :

    En considérant le premier enseignement, nous pouvons voir que former nos propres désirs, et plus encore les enflammer, selon le modèle du Notre Père,⁴ est synonyme de la christianité en soi. Comme l’a dit Saint Augustin : « Parcourez toutes les paroles des saintes prières (dans les Écritures), et je ne pense pas que vous y trouverez quoi que ce soit qui ne soit pas contenu et inclus dans la prière du Seigneur » (Épître 130).

    Nos considérations portant sur le deuxième enseignement constitueront une grande partie du reste de ce livre, de par lesquelles nous verrons que Dieu a maintenant donné plus de clarté concernant la « mission mystérieuse » de la Sainte Trinité qui imprègne la requête suprême de la prière du Notre Père, qui elle-même pénètre au cœur de Dieu et se dresse comme le principe directeur de 2 000 ans de tradition sacrée (millénaires qui approchent maintenant de leur point culminant dans l’accomplissement de ce principe même ; comme l’enseignait Saint Thomas d’Aquin, toutes choses trouvent leur perfection dans le retour à leur origine).

    Sur ce point, nous devons noter tangentiellement que l’Église ne propose ni de régler ni de décrire de manière exhaustive, par son magistère, ce qui est exactement contenu dans tous les détails de cette « mission mystérieuse ». Par conséquent, nous devons ignorer les arguments de ceux qui prétendent que la dimension eschatologique de la réalisation de cette mission ne consiste en rien d’autre qu’à attendre la fin des temps. Aucune opinion ne pourrait être plus erronée que celle qui soutient que tout ce que nous faisons, lorsque nous prions Notre Père, pour que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme aux cieux, consiste à prier pour la fin du monde.⁶ Comme l’écrivait le Professeur Jacques Cabaud, historien de l’Église : « Y a-t-il quelqu’un qui, avec un esprit sain, dirait : « S’il te plaît, Seigneur, nous te supplions, détruit ce monde qui est indigne de ta préoccupation divine » ? Personne ne serait pris à s’exprimer de cette manière-là. (Le royaume) viendra au bon moment. Vous devriez demander Sa venue avec foi, persévérance et un cœur joyeux. ⁷

    Le troisième enseignement du catéchisme, qui présente le Notre Père comme étant le lien entre les cieux et la terre, nous conduit à notre prochain chapitre, car c’est précisément dans cette pétition suprême de la prière suprême que nous y voyons ce « lien ».

    La suprémacie de la troisème pétition

    « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux. Fiat Voluntas Tua sicut in Caelo et in terra. »

    – Matthieu 6:10

    A

    vant d’approfondir davantage la requête suprême du Notre Père, nous devrions nous demander pourquoi, même parmi d’autres pétitions qui sont elles-mêmes si grandement exaltées, nous savons que le Notre Père jouit d’un rang si élevé.

    « Quand les disciples lui ont demandé de leur apprendre à prier, Il leur a donné le Notre Père, dont le cœur est sans aucun doute 'que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux.' » – Père Romano Guardini

    Le crescendo du Notre Père

    « "La conformité à la sainte volonté de Dieu (est) et devrait être la règle d’une vie chrétienne. C’est ce que nous implorons quand nous adressons ces paroles à Dieu : « Que Votre volonté soit faite. » ... Dieu se porte garant de nous proposer, comme seul correctif de tous nos maux, une conformité à Sa sainte volonté... Il nous commande de réguler toutes nos pensées et nos actions selon cette norme. » – Catéchisme du concile de Trente

    La première raison de la prééminence de la troisième pétition se retrouve dans le dessein, impeccablement structuré, dont Jésus a imprégné le Notre Père. Le Dr Scott Hahn explique :

    La prière du Seigneur est une prière unifiée, compacte et modèle composée de sept pétitions, divisibles en deux parties : la première « vers Dieu » et la seconde « vers nous ». Aucune œuvre poétique ne fut aussi parfaitement conçue.

    En effet, la poésie affichée est parfaite, d’où nous voyons révélée la hiérarchie du contenu de cette prière. La prière commence précisément là où nous sommes déjà : « Notre Père... » La proximité de Dieu avec nous est déjouée de la manière la plus intime, soit à travers la véritable « paternité. » Ici, le ton est donné pour le reste de la prière, l’imprégnant de la confiance et de la certitude qui proviennent du fait de savoir que Dieu n’est pas seulement tout-puissant mais aussi débordant d’amour envers nous. Puisque nous sommes Ses enfants, Il ne peut nier ce que nous Lui demandons, dans la foi, par l’intermédiaire de Son Fils unique. La prière s’élève alors de plus en plus haut, reconnaissant, malgré l’immanence de Dieu, qu’Il est aussi transcendant et que Sa demeure est aux cieux, sanctifiant Son nom et implorant la venue de Son royaume. Puis, enfin, la prière atteint son apogée ; la pétition, qui contient exactement ce en quoi le plus grand établissement temporel de Son royaume consiste, contient en elle-même toutes les pétitions qui suivent par la suite, Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux ! Le théologien Père John McMahon décrit cette structure comme ressemblant à un arc-en-ciel :

    Le Notre Père, la prière familiale de l’Église, a un arc comme l’arc-en-ciel, qui jaillit de la terre, touche les nuages, puis redescend sur terre. Nous élevons nos cœurs vers Dieu dans ses pétitions croissantes, de « Que Votre nom soit sanctifié, que Votre règne vienne », jusqu’à ce que nous atteignions le sommet avec « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux ». ¹⁰

    Selon un autre érudit biblique, la prière du Notre Père s’apparente à un « poème hymnique en prose », une prière qui a :

    ... synonyme de parallélisme poétique entre la première moitié sur le nom, le royaume, la volonté de Dieu, et la seconde moitié sur notre pain, notre dette et notre tentation... De plus, chaque moitié est elle-même en crescendo ou en parallélisme climatique, se construisant à travers les défis à trois composantes ... « nom » et « royaume » atteignent leur point culminant dans « volonté ». ¹¹

    L’analyse est simple quoique subtile (ce qui est d’abord en intention se révèle en dernier lieu dans l’exécution¹², soit un thème philosophique que nous appliquerons à l’histoire elle-même dans un autre chapitre) ; ce qui est le plus grand dans une présentation donnée ne vient pas en premier, mais en dernier. Pourquoi, alors, la septième pétition n’est-elle pas la plus grande du Notre Père ? Parce que, comme le souligne le Dr Hahn, la prière comporte deux parties ; soit, des moitiés qui, bien que parallèles et interdépendantes, ont leur propre structure et leur propre point culminant distinct. Par conséquent, la plus grande requête de la deuxième partie du Notre Père est que nous soyons « délivrés du mal ». Cette supplication elle-même, cependant, n’est clairement pas aussi grande que de prier pour l’accomplissement de la volonté de Dieu, puisque Sa volonté n’est pas épuisée par la simple délivrance du diable.¹³ Il veut aussi, par exemple, que nous devenions comme Lui-même autant que possible pour une créature, soit un destin dépassant de loin la simple absence d’esclavage envers le diable. Par conséquent, il nous reste à reconnaître la troisième requête de Notre Père comme étant la plus grande.

    Certes, cette structure ne s’applique pas dans tous les cas. Par exemple, un ensemble d’instructions ou une liste d’objectifs cède généralement sa primauté au premier élément présenté (ainsi, le premier des dix commandements est le plus grand, le premier des sept dons et des douze fruits de l’Esprit-Saint dont la sagesse et la charité sont les plus grands, etc.) Cependant, le « meilleur vin est gardé pour la fin » (cf. Jn 2, 10) tient dans les cas où la structure est un tout chorégraphié ; quand c’est quelque chose qui, en lui-même, porte une structure dramatique tel qu’un roman, une chanson, un film, un poème (et, oui, une prière bien composée).¹⁴

    La pétition comprenant toutes les autres

    « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux ; il n’y a pas de plus grande prière que désirer que les choses terrestres méritent d’égaler les choses célestes. »

    – Saint Jean Cassien (père de l’Église)

    La deuxième raison pour laquelle nous savons que la troisième requête du Notre Père est suprême, est d’ordre philosophique ; le tout est plus grand que la partie. En d’autres termes, ce qui est contenu dans une chose ne peut pas en soi dépasser cette chose, car le conteneur est toujours supérieur au contenu. Sur les sept requêtes du Notre Père, six d’entre elles sont contenues dans le plaidoyer reposant sur « Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux ». Dieu veut notre protection et notre nourriture, notre pardon et notre délivrance à la fois de la tentation et du mal. Par conséquent, l’imploration d’une telle supplication vers Lui ne pourra jamais être plus grande que de simplement implorer que Sa volonté divine soit faite. De même, l’accomplissement du royaume de Dieu se retrouve en Sa volonté divine faite sur la terre comme aux cieux, après quoi Son nom est également pleinement sanctifié et sanctifié parmi Sa création. L’ensemble du Notre Père, et de la chrétienté, s’inscrit su sein de la volonté de Dieu faite sur la terre comme aux cieux. Aucune partie de cet ensemble, conséquemment, ne peut dépasser la totalité à laquelle il appartient.

    L'opposé du bavardage païen

    « [Jésus] ne nous a pas demandé de composer une prière de dix mille phrases pour venir à Lui et de simplement la répéter... Si Jésus sait déjà ce dont nous avons besoin, pourquoi prions-nous ? Non pas pour informer Dieu ou l’instruire, mais pour le supplier de devenir intime avec Lui, par la continuation de la supplication. »

    – Saint Jean Chrysostome

    La raison suivante de la prééminence de la troisième pétition découle du contexte du Notre Père au sein des Évangiles. C’est précisément cette phrase, « Que Votre volonté soit faite », qui est la plus en accord avec l’admonition que Jésus nous a donné immédiatement avant d’enseigner le Notre Père. Son avertissement, comme Il nous le dit, contient la clé pour bien comprendre et approcher cette prière :

    ... en priant, n’accumulez pas des phrases creuses comme le font les gentils, car ils pensent qu’ils seront entendus pour leurs nombreuses paroles. Ne soyez pas comme eux, car votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne Lui demandiez. Priez alors comme ceci : ‘’ Notre Père...’’ (Matthieu 6:7-9)

    En effet, si notre Père céleste sait ce dont nous avons besoin avant de Lui demander, alors la plus grande chose que nous puissions implorer de Lui est simplement que Sa volonté, non la nôtre, soit faite. Il sait ce qui est meilleur pour nous et pour le monde entier, et Il n’a pas besoin de nos conseils. Le plus grand acte de foi et de confiance est donc de se soumettre entièrement à Sa volonté et d’implorer son accomplissement, sans même avoir besoin d’en connaître les détails.

    Cette posture d’abandon total à Sa volonté divine, invoquée par Jésus comme condition préalable à la prière du Notre Père et également contenue dans la troisième requête de la même prière, est tout le contraire « d’une accumulation de phrases vides » comme les gentils (comme d’autres traductions le disent, « bavarder comme les païens ») qui « pensent qu’ils seront entendus pour leurs nombreuses paroles ».¹⁵ « Que Votre volonté soit faite » n’est pas seulement la prière la plus puissante et le plus exaltée, c’est aussi la prière qui est la plus simple, la plus courte et la plus imprégnée d’une foi, d’une espérance, d’un amour et d’une confiance enfantines en Celui à qui elle est adressée.

    Une bonne illustration de ce contraste est le triomphe du prophète Élie sur les prêtres de Baal (cf. 1 Rois 18). Les prêtres du faux dieu, cherchant à faire dévorer leur propre offrande par le feu, ont passé toute la journée à crier à leur idole avec une tonne de supplications, implorant son intercession et complétant leur accumulation de phrases vides en se coupant avec des épées jusqu’à ce que leur sang coule librement. Ainsi, ils « s’extasièrent jusqu’au moment de l’offrande de l’oblation, mais il n’y avait pas de voix ; personne n’a répondu, personne n’a écouté (1 Rois 18:29). Par la suite, Élie a offert quelques mots simples de prière sincère consistant en trois requêtes qui ne sont pas différentes de la première moitié du Notre Père. Tout d’abord, il a glorifié le nom de Dieu (v.36), puis il a affirmé sa propre obéissance à Dieu et, enfin, il a demandé à Dieu d’intervenir afin que « les gens sachent que Vous, Seigneur, êtes Dieu ». (v.37) Immédiatement, le feu est descendu des cieux et a consumé sa propre offrande, justifiant le seul vrai dieu contre Baal et ses prêtres. Par cela, non seulement le Dieu d’Israël était ainsi justifié, mais il en était de même pour l’approche humble, simple, enfantine et confiante de la prière, soit l’approche que Jésus nous exhorte à adopter dans le Notre Père et qui est illustrée avant tout par sa troisième requête.

    « ‘‘Que Votre volonté soit faite’’ est la formule essentielle, tant pour l’obéissance que la charité, car ‘‘Dieu est charité.’’ C’est aussi tout le sens de la vie en une phrase. Le sens de la vie = Sainteté = ‘‘Que Votre volonté soit faite’’ = charité. C’est aussi simple que c’est difficile. » – Dr Peter Kreeft ¹⁶

    À la fois la meilleure et la « moins utile »

    « Les œuvres qui s’abattent sur vous, recevez-les en tant que bonnes, sachant qu’en dehors de Dieu, rien ne se passe. »

    – La Didachè

    Ironiquement, implorer l’accomplissement de la volonté de Dieu, ce qui est sans aucun doute la plus grande prière, est en quelque sorte la prière la plus « inutile », puisque rien ni personne ne peut contrecarrer Sa volonté divine, et cela se fera que nous supplions ou non pour son accomplissement. Par ailleurs, demander pardon, son pain quotidien, sa délivrance du mal, etc., peut sembler beaucoup plus « utile ». Cependant, les plus grandes choses apparaissent toujours d’une certaine façon comme étant les plus « inutiles ».

    Tout ce qui se distingue par son « utilité » n’existe que pour le bien d’une autre réalité supérieure. Nous appelons la médecine utile parce qu’elle peut contribuer à la réalité supérieure de la santé, mais, si nous sommes déjà en bonne santé, alors nous ne nous en soucions pas. En revanche, les choses qui sont si exaltées que nous les désirons pour elles-mêmes ne sont pas jugées comme étant utiles, car les considérer ainsi serait indigne de leur dignité. Nous reprocherions à un autre de justifier de profiter d’un repas en famille, d’apprécier un beau paysage ou de créer une œuvre d’art époustouflante en raison de « l’utilité » d’une telle chose.

    Si ce modèle vaut pour les choses de la vie naturelle, alors il est encore plus vrai pour la vie spirituelle. Là, nous devons y faire beaucoup de choses, mais tout ce que nous faisons dans ce royaume n’est pas fait entièrement en soi ; par exemple, aller à la confession pour être absolu, mortifier sa chair pour grandir dans la discipline, etc. L’appel suprême et le plus intime de l’homme est à la fois plus simple et plus profond, soit de participer à la vie du Créateur. De plus, puisque l’homme a un libre-arbitre, il est capable de participer à la vie divine d’une manière des plus glorieuses. Alors que les roches, les arbres et les animaux participent à la vie divine en témoignant, sans le savoir, de la beauté de Celui qui les a créés, l’homme peut faire infiniment plus. L’homme peut librement choisir de désirer, de demander et de coopérer avec l’accomplissement total de Sa volonté divine plutôt que de sa propre volonté.

    Par conséquent, puisque Sa volonté est suprême tant en Dieu qu’en l’homme, ¹⁷ il est insensé que l’essence même de l’appel ultime de l’homme (en ressemblance avec son Créateur) soit avant tout découverte dans le simple plaidoyer, Que Votre volonté soit faite sur la terre comme aux cieux! Prononcer constamment ces paroles de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force est la plus grande chose que l’homme puisse faire, au point même de le rendre invincible, comme l’a enseigné le Pape Saint Léon le Grand lorsqu’il a dit :

    Ceux qui sont en paix avec Dieu et qui disent constamment au Père, de tout leur cœur, « que Votre volonté soit faite », ne peuvent être vaincus en aucune bataille et ne peuvent être blessés par aucun assaut (Sermon XXVI lors de fête de la Nativité).

    De plus, bien que d’implorer l’accomplissement de la volonté de Dieu puisse sembler être « inutile » d’un point de vue mondain, c’est la chose la plus utile d’un point de vue Divin, tant en ce qui concerne la gloire de Dieu que le bonheur de l’homme. Comme le Serviteur de Dieu l’Archevêque Luis Martinez, le directeur spirituel de la Bienheureuse Conchita, a enseigné :

    Nous ne pouvons certainement pas ajouter un iota à la bonté et à la félicité [de Dieu] ... Cependant, il y a une bonne chose que nous pouvons faire pour Dieu, accidentel et extrinsèque à Sa plénitude, soit accomplir avec amour Sa volonté. La volonté de Dieu est de Se refléter dans Ses créatures... L’accomplissement de cette volonté est Sa gloire, soit la finalité de toutes Ses œuvres et la finalité de toutes Ses créatures. Leur bonheur consiste à coopérer à son accomplissement (The Sanctifier. Chapter XVI).

    L'assurance de son accomplissement

    « Prier ‘‘Que Votre volonté soit faite sur la terre, comme elle est aux cieux’’, consiste à prier pour que les hommes soient comme des anges, vu que les anges accomplissent la volonté de Dieu aux cieux, et que les hommes puissent donc accomplir Sa volonté, au lieu de la leur, sur terre. Personne ne peut dire ceci sincèrement, sauf celui qui croit que toute circonstance, favorable ou défavorable, soit conçue pour son bien par la providence de Dieu... »

    – Saint Jean Cassien

    Nous devons en effet considérer l’accomplissement de la troisième requête du Notre Père comme étant assuré. Par ailleurs, alors que nous comparons ici la troisième pétition aux six autres contenues dans la même prière, une énigme pourrait apparaître. « Si l’accomplissement des requêtes du Notre Père est garanti, alors qu’en est-il de ceux qui ne sont pas pardonnés, soit les âmes en enfer, même si la prière du Seigneur implique que nous avons supplié pour être pardonnés ? Cela ne montre-t-il pas que les requêtes du Notre Père ne sont peut-être pas si certaines ? »

    La réponse est simple. Toutes les requêtes du Notre Père seront certainement satisfaites. Par ailleurs, elles seront accomplies comme Jésus les a dites.

    Ainsi, les quatre pétitions de la seconde moitié du Notre Père sont offertes pour « nous » (« donnez-nous... pardonnez-nous... conduisez-nous... délivrez-nous... »), et aucune promesse n’indique exactement qui sont les êtres humains comptés parmi « nous ». Appréciant la miséricorde infinie de Dieu, nous pouvons être assurés que ce « nous » incorporera tous ceux qui désirent sincèrement être comptés parmi les fidèles du Christ et qui se laisseront être sauvés. Cependant, aucune promesse n’y est faite, ni sous-entendue, que ce « nous » se réfère à tous.

    D’un autre côté, les trois premières pétitions du Notre Père ne sont pas également circonscrites. Le nom de Dieu sera sanctifié car, « au nom de Jésus, chaque genou s’inclinera » (Philippiens 2:10). Le royaume de Dieu viendra car « le royaume de ce monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ » (Révélation 11:15) et « c’est le bon plaisir de votre Père de vous donner Son royaume » (Luc 12:32). La complétude temporelle de ce royaume se trouve précisément en Sa volonté faite sur la terre comme aux cieux, ce qui arrivera vu que les saints « régneront sur la terre » (Apocalypse 5:10) et que le Christ a en effet été élevé même après avoir promis : « Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai toutes choses à moi » (Jean 12:32). Assurément, chacune de ces choses se produira exactement comme le Notre Père le promet, et rien de la prière n’indique que ses trois premières pétitions puissent contenir un défaut caché.

    Si quelqu’un offrait une qualification atténuant la certitude inscrite au sein de cette prière, il serait

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