Théologie publique africaine

Par LivresHippo

L’Afrique a besoin que dirigeants et chrétiens de tous horizons redécouvrent leur identité et leur raison d’être dans toutes les sphères de la société. Cet ouvrage lance un appel pour accomplir cette tâche vitale. Dieu a créé tous les humains égaux, afin qu’ils vivent en communauté et assument la responsabilité du monde qui les entoure, un mandat dont nous devons tous nous acquitter.

Par l’ application fidèle des Écritures aux contextes actuels sur le continent aujourd’ hui, des contributeurs de toute l’ Afrique s’ unissent pour présenter une vision de l’ Afrique telle que Dieu l’a voulue. Ils ne proposent aucune solution simpliste. Au contraire, la Théologie publique africaine invite chaque lecteur à réfléchir à l’application des principes bibliques dans sa propre communauté, son lieu de travail et sa sphère d’influence. En tenant compte des principes et des leçons que la Parole de Dieu énonce pour la société, la culture et la vie publique, les pays d’Afrique peuvent espérer un avenir exempt de corruption et de despotisme, mais caractérisé par une gestion collective et un leadership au service des autres.

• Langue: Français
• Éditeur: LivresHippo
• Date de sortie: 31 oct. 2022
• ISBN: 9781839737213

Aperçu du livre

Book cover image

Le présent ouvrage Théologie publique africaine enrichira le discours international sur la théologie publique. Des Africains de différents pays et de différentes disciplines théologiques ont entrepris de réfléchir à la triple tâche de la théologie publique. Ils expliquent tout d’abord le contenu public inhérent à la tradition de la foi chrétienne ; ils démontrent ensuite la rationalité, la raison et la logique publiques de la foi chrétienne ; ils explorent et révèlent enfin la signification, l’importance et l’impact publics de la foi chrétienne.

Vivant sur un continent où les préoccupations mondiales sont si nombreuses, les auteurs accomplissent leur travail avec pathos, ethos et logos. Animés par la compassion et le souci d’autrui, par des valeurs éthiques solides et la logique émancipatrice de Dieu, ils portent un regard neuf sur diverses préoccupations publiques mondiales. Ils nous exhortent à nous préoccuper des choses dont Dieu se préoccupe dans tous les domaines de la vie.

Ce livre nous aidera à être, dans des contextes locaux, mondiaux, continentaux et cosmiques, à la fois des disciples fidèles et des citoyens responsables, une Église publique fidèle et une institution de la société civile engagée.

Nico Koopman, docteur en théologie pratique

Recteur pour l’impact social, la transformation et le personnel,

Professeur de théologie publique et d’éthique,

Université de Stellenbosch, Afrique du Sud

Tout chrétien engagé en Afrique aujourd’hui conviendra que ce continent est confronté à d’énormes problèmes de corruption, de mensonges, de tromperie, de cupidité, de meurtre et de maux en tout genre. Tel est le scénario que ce groupe de théologiens soigneusement sélectionnés cherche à aborder en insistant sur un fait : l’ Afrique voulue par Dieu est possible. Il faut considérer la théologie publique non seulement comme l’étude de Dieu, mais aussi comme l’étude de la manière dont Dieu interagit avec sa création. La théologie publique examine ce que signifie la foi vécue dans la « vie séculière » (l’arène publique). Les auteurs explorent un large éventail de domaines cruciaux de la vie actuelle et apportent un encouragement et une vision renouvelée en se fondant sur l’enseignement biblique et les principes chrétiens pertinents, cherchant ainsi à découvrir comment l’Église peut véritablement être lumière et sel, et annoncer la transformation et le changement. C’est une lecture essentielle pour tous les établissements supérieurs de théologie et les chrétiens concernés.

Mgr Benjamin A. Kwashi, docteur en ministère

Évêque de Jos, Nigeria

Secrétaire général de la Global Anglican Future Conference (GAFCON)

Les chapitres de ce livre, écrits par d’éminents érudits africains, résultent de recherches crédibles qui ont trait à la plupart des questions théologiques sur le sol africain. Les différents sujets abordés dans ce livre représentent les défis auxquels sont confrontés les Africains et soulignent un fait : la théologie doit continuer d’approfondir ces sujets afin d’apporter des changements positifs aux communautés africaines. Je tiens à féliciter tous les contributeurs à ce projet pour leur profond souci de l’ Afrique. Les lecteurs n’obtiendront pas seulement des informations, mais pourront également comprendre les problèmes qui se posent aux communautés africaines. Ce livre dépassera le stade de la simple lecture pour devenir une ressource pour des études approfondies.

Gertrude Aopesyaga Kapuma, PhD

Maître de conférences, Théologie pratique (relation d’aide et conseil),

Zomba Theological College, Malawi

De manière succincte et avec intégrité théologique, ainsi que par une recherche fouillée, les auteurs de cette œuvre fondamentale ont démontré la place de la théologie publique en Afrique.

Thabo Makgoba, PhD

Archevêque de l’Église anglicane,

Le Cap, Afrique du Sud

Ce livre est un cadeau opportun venant du cœur de l’ Afrique. Il s’agit d’une collection d’articles tout en nuances et faciles à lire, qui tissent ensemble une variété de questions qui vont de pair, mais qui sont souvent disjointes. Sa principale préoccupation est la relation entre la vie quotidienne des gens et leurs convictions religieuses. Cet ouvrage interpelle profondément les assemblées chrétiennes et les centres d’apprentissage en Afrique et dans le reste du monde. La perspective de chaque chapitre aborde les questions théologiques et sociales d’une manière critique et transformatrice. Un fil conducteur est le réexamen de la vie publique africaine à partir de différentes perspectives bibliques. Les recherches effectuées pour ce livre l’ont été sans détails inutiles. Je le recommande vivement à tous ceux qui souhaitent porter un regard neuf sur les réalités riches et complexes des sociétés africaines dans leurs contextes religieux.

Elna Mouton

Professeure émérite, Nouveau Testament,

Ancienne doyenne de la faculté de théologie,

Université de Stellenbosch, Afrique du Sud

Nous sommes reconnaissants à Dieu pour le travail fait avec amour offert par les auteurs de Théologie publique africaine aux peuples d’ Afrique. Cet ouvrage important ouvre une voie féconde vers la pertinence évangélique sur le continent africain. En effet, pendant des générations, les évangéliques ont fui la place publique pour se réfugier dans la sphère privée de la moralité personnelle, du salut personnel, de l’étude personnelle de la Bible et de l’évangélisation personnelle, considérant ces éléments comme la somme totale de ce que les chrétiens sont appelés à être et à faire dans le monde. L’éminent universitaire et essayiste kenyan, le professeur Ali Mazrui (1933-2014), a décrit ainsi la situation difficile de l’ Afrique : « Les Africains ne sont peut-être pas les personnes les plus brutalisées au monde, mais ils sont certainement les plus déshumanisées. » Il avait raison, et c’est cette condition qui met les théologiens africains au défi d’exprimer différemment la théologie de leur foi, et d’explorer sa pertinence publique. Leur « paroisse » l’exige. Dans leur compilation du contenu de Théologie publique africaine, Agang, Hendriks et Forster ont apporté une contribution précieuse à la formation des pasteurs et des théologiens appelés à servir le peuple africain, qui, à bien des égards, erre comme des brebis sans berger.

Rev Moss Ntlha, MTh

Secrétaire général,

Alliance évangélique d’ Afrique du Sud

Ce livre appuie là où ça fait mal. Une fois de plus, les théologiens africains ont démontré leur volonté et leur capacité de s’attaquer aux questions importantes pour l’Église en Afrique. C’est une initiative louable que je salue. Théologie publique africaine est une invitation à sortir des sentiers battus de la théologie. L’ouvrage développe l’idée suivante : pour que l’ Afrique devienne l’ Afrique que nous voulons, nous devons nous efforcer d’obtenir l’ Afrique que Dieu veut. Il n’est donc pas surprenant que la Bible soit considérée comme la pierre angulaire de ce projet qui vise le renouveau et la restauration de l’ Afrique. Le temps où l’Église se contentait de prier et de proclamer le changement est révolu. Ce livre appelle les chrétiens africains à « se salir les mains » et à devenir des agents de la transformation de l’ Afrique. Il se concentre honnêtement sur les questions clés qui requièrent notre attention, suggère de nouvelles attitudes et propose des orientations pour une pratique appropriée. Ce livre est remarquablement bien écrit et bien organisé, intellectuellement gratifiant, bibliquement et théologiquement solide.

Yacouba Sanon, PhD

Professeur d’ Ancien Testament,

Université de l’ Alliance Chrétienne d’ Abidjan, Côte d’Ivoire

Président du conseil d’administration et éditeur,

Africa Bible Commentary/Commentaire biblique contemporain

Ce livre est une importante introduction à la théologie publique en Afrique. Expliquant la nature et le fondement théologique trinitaire de la théologie publique, et abordant une foule de sujets qui sont autant de défis concrets à relever, le livre se termine en interpellant l’Église sur sa tâche dans cette perspective et ce contexte. Les auteurs africains réfléchissent aux défis africains à partir du contexte africain et pour le contexte africain. Cependant, ce livre n’est en aucun cas uniquement destiné aux Africains ; les chrétiens d’autres contextes peuvent également tirer profit des idées proposées ici. Il est aussi question de l’honnêteté et de l’autocritique, ainsi que d’une voix prophétique. Les chrétiens sont appelés à agir avec des compétences à la fois théologiques et autres selon les besoins, à agir dans la sphère publique, en contribuant énergiquement en tant qu’Église dans la société, sans s’imposer. La théologie publique proposée ici est fondée sur des bases bibliques et contextuelles et fait l’objet d’une réflexion théologique, dans un langage très accessible, avec des questions pertinentes pour une discussion et une réflexion plus approfondies. Une contribution des plus pertinentes et encourageantes pour interpeller la sphère publique en Afrique.

Rudolf von Sinner, habilité en théologie,

Professeur associé de théologie systématique,

Pontifícia Universidade Católica do Paraná, Campus Curitiba, Brésil

Président du Global Network for Public Theology

Dans notre monde complexe, postcolonial, postmoderne, pluraliste et global, penser bibliquement et théologiquement au témoignage public de la foi chrétienne est devenu d’une importance fondamentale. Il est urgent d’explorer et de mettre en avant la contribution de notre foi au bien commun et à l’épanouissement humain. Et c’est exactement ce qui est fait dans Théologie publique africaine ! Il s’agit d’un livre original et novateur qui aborde les questions cruciales de la foi et de la vie publique pour les gens ordinaires en Afrique et qui plaide pour une présence chrétienne rédemptrice dans le monde. Les universitaires africains qui écrivent dans ce livre soutiennent avec audace et conviction que les chrétiens ont une contribution à apporter à l’horizon plus large et à la vision AFRIQUE 2063, et montrent spécifiquement quel rôle unique la théologie publique africaine peut jouer dans la concrétisation de cette vision. Je suis sûr que cette remarquable collection d’études influencera l’opinion publique, inspirera l’action publique et aura un impact sur les politiques publiques. Je le recommande sans réserve.

Corneliu Constantineanu, habilité en théologie,

Professeur de théologie publique,

Directeur du centre de recherche interculturel et interconfessionnel,

Université Aurel Vlaicu d’ Arad, Roumanie

Théologie publique africaine

Sous la direction de

Sunday B. Agang

Directeurs d’ouvrage associés

H. Jurgens Hendriks

Dion A. Forster

Traduit de l’anglais par Antoine Doriath

© Sunday B. Agang, H. Jurgens Hendriks et Dion A. Forster, 2022

Publié en 2022 par LivresHippo.

• Centre de Publications Évangéliques, 08 B.P. 900 Abidjan 08, Côte d’Ivoire

• Presses Bibliques Africaines, 03 B.P. 345 Cotonou, Bénin

• Éditions CLÉ, B.P. 1501 Yaoundé, Cameroun

• Excelsis Diffusions, 385 chemin du Clos 26450 Charols, France

• Langham Partnership PO Box 296, Carlisle, Cumbria, CA3 9WZ, Royaume-Uni, www.langhampublishing.org

• Conseil des institutions théologiques d’ Afrique francophone (CITAF), B.P. : 684 Abidjan, Côte d’Ivoire, www.citaf.org

ISBNs:

978-1-83973-710-7 Format papier

978-1-83973-722-0 Format Mobi

978-1-83973-721-3 Format ePub

978-1-83973-723-7 Format PDF

Sunday B. Agang, H. Jurgens Hendriks et Dion A. Forster déclarent à l’éditeur et aux cessionnaires, aux preneurs de licences et aux successeurs nommés de l’éditeur, leur droit moral d’être reconnus comme les auteurs des parties écrites par les directeurs de l’ouvrage dans la présente œuvre, conformément aux sections 77 et 78 du « Copyright, Designs and Patents Act, 1988 ».

Tous droits réservés. La reproduction, la transmission ou la saisie informatique du présent ouvrage, en totalité ou en partie, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique, photographique, est interdite sans l’autorisation préalable de l’Éditeur ou de la Copyright Licensing Agency. Pour toute demande d’autorisation de réutilisation du contenu publié par LivresHippo, veuillez écrire à [e-mail].

Sauf indication contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21 Copyright ©2007 Société Biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Traduit de l’anglais par Antoine Doriath.

Titre d’origine : African Public Theology, publié par HippoBooks en avril 2020.

Les citations qui figurent dans ce livre et sont tirées d’ouvrages en anglais ont toutes été traduites par le traducteur.

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ISBN : 978-1-83973-710-7

Mise en page et couverture : projectluz.com

Les éditeurs de cet ouvrage soutiennent activement le dialogue théologique et le droit pour un auteur de publier. Toutefois, ils ne partagent pas nécessairement les opinions et avis avancés ni les travaux référencés dans cette publication et ne garantissent pas son exactitude grammaticale et technique. Les éditeurs se dégagent de toute responsabilité envers les personnes ou biens en ce qui concerne la lecture, l’utilisation ou l’interprétation du contenu publié.

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Nous dédions le présent ouvrage à Ronald Hartgerink (1942-2019) qui a écouté, partagé et généreusement soutenu NetACT jusqu’à ce que nous soyons debout et capables de marcher.

« Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et à de belles œuvres. »

(Hébreux 10.24)

Contents

Cover

Préface

Avant-propos

Remerciements

Contributeurs

Partie 1

Introduction à la théologie publique

1 La nécessité d’une théologie publique en Afrique

Les chrétiens d’ Afrique

L’héritage de l’ Afrique

Les gémissements de l’ Afrique

La théologie de l’ Afrique

La peur de l’ Afrique

La gouvernance de l’ Afrique

L’éducation en Afrique

Les espoirs de l’ Afrique

Questions

Lectures conseillées

2 La nature de la théologie publique

Toute théologie n’est-elle pas publique ?

Pourquoi la théologie publique existe-t-elle ?

Que signifie avoir une théologie publique africaine ?

À quels défis sommes-nous confrontés en tant que théologiens publics africains ?

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

3 La Bible et la théologie publique

La Bible et l’origine, l’identité et l’éthique

La Bible et le salut

La Bible et le culte

La Bible et la responsabilité sociale

La Bible et la théologie publique de l’avenir

Questions

Lectures conseillées

4 La Trinité et la théologie publique

L’image de Dieu

L’unité de la Trinité

La diversité de la Trinité

Les conséquences du refus de reconnaître la Trinité

La Trinité et l’Église

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

5 Théologie publique et identité

Le Dieu qui appelle et un peuple appelé…

Une question d’identité

Créé à l’image et à la ressemblance de Dieu

La théologie publique

« Les temps, ils changent »

Leçons tirées de l’histoire et indications concernant l’ Afrique voulue par Dieu

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

Partie 2

Théologie publique et vie publique

6 Démocratie, citoyenneté et société civile

La démocratie

Citoyenneté

La société civile et le bien commun

Fondements théologiques de l’implication dans la société civile

Vivre comme des citoyens démocratiques

L’Église et la démocratie

Promouvoir une compréhension de la démocratie

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

7 Le travail

La Bible et le travail

Attitudes traditionnelles à l’égard du travail

Le travail dans l’ Afrique contemporaine

Redéfinir le travail

Travail et corruption

Le travail et les relations professionnelles

Travail et syndicats

Le travail et le rôle prophétique de l’Église

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

8 L’économie

Pourquoi la théologie devrait interagir avec l’économie

Défis et opportunités économiques de l’ Afrique

Les confessions chrétiennes et l’économie

Critères chrétiens pour la vie économique

L’Église et les questions économiques

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

9 La pauvreté

Définir la pauvreté

Pauvreté et théologie

Les causes de la pauvreté en Afrique

Des dirigeants incompétents et corrompus

Éradiquer la pauvreté en Afrique

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

10 Développement de la communauté rurale

Enseigner la théologie publique dans un contexte de pauvreté

Plaidoyer

Conscientisation

Un processus de confession et d’appel à l’action

Développement communautaire

Faire de la théologie publique dans un contexte rural

Faire du plaidoyer

Faire de la conscientisation

S’engager dans un processus de confession et d’appel à l’action

Faire du développement communautaire

Mobilisation de l’Église et de la communauté

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

11 L’ éducation

L’état de l’éducation en Afrique

Un avertissement

Perspective biblique sur l’éducation

Méthodes d’enseignement

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

12 L’environnement

Environnement

Public

« Et » ?

La théologie : cinq approches inadéquates

La théologie : cinq meilleures approches

Fermentation actuelle

Questions

Lectures conseillées

13 La science

Gémir pour l’ Afrique – la nécessité d’agir maintenant

Gémir avec l’ Afrique – le besoin de discernement

Gémir ensemble – agir pour l’ Afrique

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

14 La santé

Les soins de santé en Afrique

Définir la santé

Les conceptions traditionnelles africaines de la santé et des soins médicaux

Compréhension biblique générale de la santé

Catégories théologiques de la santé et de la guérison

Santé et communauté ecclésiale

Santé et communauté locale

Stratégies d’amélioration des soins de santé communautaires

Ressources humaines et soins médicaux

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

15 Les droits de l’homme

Théologie et droits de l’homme

Les droits de l’homme en Afrique

Les droits de l’homme dans l’histoire

Les droits de l’homme comme outil de transformation

Droits de l’homme et identité

Droits de l’homme, sexualité et théologie publique

Droits de l’homme et justice cognitive

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

16 Le genre

L’importance des questions de genre

La Bible et le genre

La théologie publique et les questions spécifiques de genre

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

17 Migration et trafic d’êtres humains

Les forces d’attraction et de répulsion dans la migration africaine

Avantages et inconvénients de la migration

Traite des êtres humains

Décourager la migration

Prendre soin des migrants

Questions

Lectures conseillées

18 Réfugiés et apatrides

Conflits ethniques au Burundi

Réfugiés et demandeurs d’asile

Les défis auxquels sont confrontés les réfugiés

Les réfugiés dans la Bible

Servir les réfugiés et les apatrides

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

19 Relations interconfessionnelles

Les Églises et les relations interconfessionnelles en Afrique

L’essence de la collaboration et de la coopération interconfessionnelles

Les questions épineuses dans les relations interconfessionnelles : que faire ?

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

20 L’État

Qu’est-ce que l’État et que doit-il faire ?

L’État et ses défis en Afrique

La triple tâche de la théologie publique

Qui fait de la théologie publique en lien avec l’État ?

Questions

Lectures conseillées

21 Police et forces armées

La réalité du pouvoir abusif de l’État

Théologie et pouvoir de l’État

Le rôle de l’Église par rapport au pouvoir de l’État

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

22 Questions foncières

Exemples à méditer

Réflexions bibliques

La pensée traditionnelle africaine

L’utilisation coloniale des terres

Implications mondiales

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

23 Les médias

Les médias, l’Église et la théologie publique

Théologie publique et diverses formes de médias

Influence des médias sociaux

Influence des « fake news »

Théologie publique et journalisme

Les médias sociaux et l’activisme social

La théologie publique, les médias et le divertissement

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

24 Les arts

La créativité et l’image de Dieu

Créativité et communication

Les chrétiens africains et les arts créatifs

Les artistes africains et la théologie publique africaine

Financement des arts

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

25 Leadership

Le leadership que l’ Afrique a connu

Modèles bibliques de leadership

Dirigeants chrétiens

Modèles contemporains de leadership efficace

Préparer la prochaine génération de dirigeants

Le défi

Questions

Lectures conseillées

26 Questions intergénérationnelles

Relations intergénérationnelles traditionnelles

Relations intergénérationnelles contemporaines

Fondement biblique et théologique des relations intergénérationnelles

Vers des relations intergénérationnelles dans l’ Afrique d’aujourd’hui

Obstacles aux relations intergénérationnelles

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

Partie 3

La théologie publique et l’Église

27 Le christianisme et l’Église en Afrique

Quelques définitions

Les paradoxes du christianisme africain moderne

Tendances, schémas et trajectoires

Conclusion

Questions

Lectures conseillées

28 Mobiliser l’Église en Afrique

Le but de l’Église

Définir l’Église

Mobiliser l’Église

Combler le fossé entre le sacré et le séculier

Agir pour révéler la puissance des valeurs du royaume

Donner l’exemple : une Église sainte

Conclusion : quelle est la place de l’Église ?

Questions

Lectures conseillées

29 Vers l’ Afrique que Dieu souhaite

La sensibilité de la conscience

Initier un mouvement

Trois lignes directrices pour tester un mouvement conduit par l’Esprit

Conclusion

Questions

Appendice Agenda 2063 : L’ Afrique que nous voulons

Bibliographie

Ouvrages et articles francophones

Ouvrages et articles anglophones

Endnotes

Préface

Les théologies chrétiennes traditionnelles de l’Occident se sont souvent intéressées à des questions qui n’ont rien à voir avec les préoccupations africaines. Le trait de génie de l’ouvrage Théologie publique africaine est qu’il adopte une approche novatrice ancrée dans la conviction que la définition de la théologie comme étude de Dieu doit être repensée. La théologie n’est pas seulement l’étude de Dieu ; elle implique également l’étude de la manière dont Dieu interagit avec sa création. Cette définition élargie permet aux trente universitaires africains qui ont contribué à ce livre d’exposer des vérités nouvelles, pertinentes et pratiques. L’ Afrique se voit servir de la « vraie viande » plutôt que les miettes des tables occidentales. Ou, pour utiliser une métaphore encore plus simple, ce livre gratte là où l’ Afrique a mal !

Bien entendu, la théologie traditionnelle a toujours sa place et sous-tend une grande partie du contenu du livre, comme le montrent clairement les chapitres de la première partie qui traitent non seulement de la nature et de la nécessité de la théologie publique, mais aussi du rôle de la Bible et de la doctrine de la Trinité dans la formulation de la théologie publique.

La deuxième partie, « Théologie publique et vie publique », constitue le cœur du livre. Un simple coup d’œil à la table des matières montre que les sujets abordés sont importants et pertinents, et la lecture des chapitres vous convaincra que les auteurs partagent une profonde préoccupation pour l’ Afrique, les problèmes auxquels elle est confrontée et ce que Dieu désire pour les peuples d’ Afrique. C’est une passion qui parcourt l’ensemble du livre.

La troisième partie, intitulée « La théologie publique et l’Église », traite de la responsabilité première de l’Église en Afrique, qui est de témoigner de Dieu en Jésus-Christ par la puissance du Saint-Esprit. Elle nous rappelle que l’ Afrique que Dieu veut et dont nous rêvons ne peut devenir une réalité que par un mouvement de ses nombreux peuples.

Théologie publique africaine ne se contente pas de poser les mêmes questions que les croyants, les théologiens et l’Église, mais traite même des aspirations et des passions du continent africain, telles qu’elles sont reflétées dans l’ Agenda 2063 de l’Union africaine. Cet agenda préconise des politiques publiques de grande envergure pour s’attaquer aux démons les plus sombres du continent – la mauvaise gouvernance, la corruption, l’injustice socio-économique, la rivalité religieuse, les conflits tribaux et ethniques et la tyrannie politique. L’ouvrage offre une interaction et des recommandations intentionnelles et solides pour les problèmes sur place.

De nombreuses théologies posent des questions et y répondent alors que les gens ne se les posent même pas, et utilisent un langage et des concepts qui sont complètement étrangers et techniques. Dans Théologie publique africaine, le contenu est présenté d’une manière compréhensible et captivante. Les lecteurs n’ont pas besoin d’une formation théologique poussée pour comprendre le contenu de l’ouvrage. Les directeurs de l’ouvrage ont la ferme conviction que la théologie publique n’est pas réservée à une élite, mais qu’elle concerne tout le monde, ce que démontre l’orientation pratique de chaque chapitre et de l’ensemble du livre. Les questions posées à la fin de chaque chapitre encouragent les lecteurs à interagir avec le contenu du livre et à appliquer ce qu’ils ont lu dans leur propre contexte.

Théologie publique africaine est une déclaration audacieuse de théologiens africains qui sont prêts à prendre le taureau par les cornes et à montrer ce qu’ils peuvent faire dans un nouveau domaine. Bien qu’il y ait trente auteurs de différents milieux et disciplines, il y a une unité de but, une clarté et une continuité dans ce livre facile à lire. Leur objectif ambitieux a été vigoureusement poursuivi et, à mon avis, atteint. Les auteurs de ce livre ont élaboré une manière nouvelle et originale de faire de la théologie qui s’adressera aux théologiens, aux pasteurs, aux croyants et même aux non-croyants. Tous trouveront ce livre percutant et pratique.

Théologie publique africaine est l’un des livres théologiques les plus importants à paraître en Afrique en 2022 et devrait servir de modèle aux futures théologies africaines. Dans ce contexte, il s’agit d’une ressource nécessaire pour tous les chercheurs et croyants africains et pour tous ceux qui se préoccupent de l’ Afrique que Dieu veut. Je le recommande avec enthousiasme comme lecture obligatoire pour tous nos cours de théologie dans toutes nos institutions théologiques.

Samuel Waje Kunhiyop, PhD

Ancien secrétaire général, Evangelical Church Winning All (ECWA)

Auteur de Éthique chrétienne africaine (LivresHippo, 2017)

Avant-propos

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre n’était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme et l’Esprit de Dieu planait au-dessus de l’eau.

Genèse 1.1-2

L’ Afrique est un continent en transition, qui repose sur des fondations chancelantes. Cependant, la lecture du récit de la création en Genèse 1–2 nous donne un immense espoir. Le Dieu de tous les commencements est encore à l’œuvre ! Il utilise les humains, qu’il a créés comme les porteurs de son image, pour changer la terre. Son énergie créatrice n’est pas épuisée, mais nous conduit toujours à travers un processus de création répété, nous faisant passer de l’absence de forme, du néant et de l’obscurité au stade de la lumière et de l’abondance. En tant qu’écrivains, nous vivons cette expérience lorsqu’un livre passe du stade de l’absence d’idée (ou de la stérilité) à celui de la naissance d’idées susceptibles de changer le monde dans lequel nous vivons. Pour qu’un livre y parvienne, il doit donner naissance à des idées en mesure d’insuffler une nouvelle conscience, un nouvel esprit capable de renouveler, de transformer et de réorienter les sociétés humaines pour la gloire de Dieu et le bonheur des générations présentes et futures. Il doit susciter des idées capables d’apporter à l’humanité et à l’environnement l’espoir de l’amour, de la fidélité, de l’honnêteté, de la justice, de l’intégrité, de la dignité et de la paix, tout en célébrant la différence et la diversité. C’est le but que nous assignons à ce livre, fruit de la collaboration d’hommes et de femmes d’ Afrique. Ce livre a lui aussi commencé dans l’obscurité. J’avais terminé un livre précédent, et je n’avais aucune idée de ce que je devais faire ensuite. Puis Dieu, dans sa sagesse créatrice, a organisé une rencontre qui a fait jaillir une étincelle de lumière. C’est lors de la conférence du Réseau mondial de théologie publique en 2016, organisée par le Centre de théologie publique Beyers Naudé, de l’université de Stellenbosch, que je me suis assis pour discuter avec Isobel Stevenson, l’éditrice principale de Langham Publishing. Nous avions déjà travaillé ensemble et nous étions heureux de nous retrouver en personne. Notre conversation a porté sur la conférence à laquelle nous participions tous les deux, et elle m’a dit : « J’ai besoin de quelqu’un pour écrire un livre sur la théologie publique africaine. » Mon cœur s’est embrasé. Cette nuit-là, Dieu m’a donné une idée approximative de ce à quoi un tel livre pourrait ressembler. Le lendemain, Isobel et moi nous sommes assis et avons martelé ces idées pour leur donner la forme que j’utiliserais, avant de la soumettre comme une proposition officielle de livre à Langham. Le livre commençait à prendre forme, mais j’étais conscient qu’il manquait encore quelque chose. En 2017, j’ai partagé ma vision de ce livre avec le Network for African Congregational Theology (NetACT), qui se réunissait à l’université Scott au Kenya. J’avais compris que je ne devais pas être le seul auteur ; le livre devait être un projet collaboratif d’auteurs de toute l’ Afrique, afin qu’il puisse parler à toute l’ Afrique. NetACT a adhéré à l’idée et a programmé une réunion de planification à Wellington, en Afrique du Sud, en 2018.

Grâce à un parrainage de Langham, et encouragé par Jurgens Hendriks et Dion Forster, j’ai pris un congé sabbatique à l’université de Stellenbosch pour travailler à ce projet de livre. C’est pendant ce séjour que je suis tombé sur le document de l’Union africaine (UA) intitulé Agenda 2063 : L’ Afrique que nous voulons (voir annexe). J’ai été ému en regardant une vidéo sur ce que disent nos jeunes en Afrique et en lisant ce que les dirigeants africains ont fait pour répondre à leurs préoccupations. Il m’est apparu que ce livre ne devrait pas être seulement mon livre, ni seulement un livre de NetACT, mais qu’il devrait résulter d’un effort de collaboration alimentant l’ Agenda 2063 de l’UA, et qu’il devrait être au même niveau que d’autres efforts tels que l’étude sur le leadership en Afrique (ALS) menée et publiée par la Fondation Tyndale House, et le travail de développement de Tearfund.

Lors de l’assemblée générale de NetACT à Wellington en 2018, deux jours ont été consacrés à un brainstorming, au cours duquel nous avons dressé deux listes : « L’ Afrique que nous ne voulons pas » et « L’ Afrique que Dieu veut ». Notre vision était de donner aux leaders chrétiens africains les moyens de faire de la prière « que ton règne vienne » une réalité, en lançant un mouvement conduit par l’Esprit sur notre continent. Ainsi, nous avons écrit un manuel que les écoles de théologie et les chrétiens en général peuvent utiliser pour avoir les moyens théologiques et spirituels d’aborder les problèmes de l’ Afrique.

Ce livre est divisé en trois parties. La partie 1 expose le besoin d’une théologie publique africaine et les principes fondamentaux qui sous-tendent notre approche de la théologie publique. La partie 2 traite de l’application de la théologie pratique dans divers domaines, et la partie 3 aborde le rôle de l’Église dans la théologie pratique. Chaque chapitre est suivi de questions qui peuvent être étudiées seul ou en groupe, pour stimuler la réflexion sur la façon dont les principes du chapitre sont liés au contexte particulier de chaque lecteur. Chaque chapitre est également suivi d’une liste de lectures conseillées pour ceux qui souhaitent approfondir un sujet.

Le dernier chapitre de l’ouvrage évoque la nécessité de créer un réseau de théologiens qui s’appuierait sur les idées présentées dans ces chapitres. Une étape dans la construction de ce réseau consistera à organiser des réunions régionales à travers l’ Afrique pour présenter le livre. Mais les réunions ne peuvent pas accomplir le travail. C’est à vous, lecteurs, qu’il revient de le faire, et notre prière est que vous vous atteliez à la tâche et que vous vous joigniez à vos pairs pour travailler à l’ Afrique que Dieu veut.

Sunday B. Agang

Remerciements

Je suis profondément reconnaissant aux nombreux partenaires et collaborateurs que Dieu m’a permis de croiser sur le chemin qui a abouti à la production de ce livre. Je remercie le conseil d’administration du séminaire théologique de Kagoro, l’Evangelical Church Winnnig All (ECWA), de m’avoir accordé le privilège d’une année sabbatique. Je suis reconnaissant à Langham Partnership de m’avoir accordé une bourse d’écrivain en 2018, me permettant ainsi d’avoir le temps et l’espace dont j’avais besoin pour me documenter, procéder aux recherches et écrire. Langham a également chargé son éditrice Isobel Stevenson de collaborer avec moi. Je lui suis très reconnaissant pour son engagement enthousiaste dans le projet et son expertise aiguisée par de nombreuses années d’édition. Ma gratitude va aussi au Beyers Naudé Centre for Public Theology de la Faculté de théologie de l’université de Stellenbosch en Afrique du Sud où j’ai passé mon année sabbatique. Je souhaite tout particulièrement remercier le professeur Hans Jurgens Hendriks qui m’a encouragé à passer mon année sabbatique en Afrique du Sud et dont les suggestions et le soutien ont grandement contribué à la réalisation de ce livre. Son travail acharné en tant qu’administrateur du projet est très apprécié, tout comme ses compétences en matière de collecte de fonds. Je suis reconnaissant au directeur du Centre Beyers Naudé, le professeur Dion Forster, qui m’a chaleureusement accueilli et a augmenté sa lourde charge en acceptant d’être l’un des directeurs d’ouvrage associés de ce livre. Je tiens également à remercier le professeur Reggie Nel, doyen de la faculté de théologie, pour le soutien moral et l’accueil chaleureux qu’il m’a réservé lors de mon séjour. Ma profonde gratitude va aussi au Network for African Congregational Theology (NetACT) qui a organisé la session de brainstorming en 2018 et s’est occupé de la demande de subvention à la Fondation Tyndale House. Un grand merci également à la Fondation Tyndale House pour la subvention permettant d’organiser les ateliers régionaux en 2019. Et enfin, j’ai une dette de gratitude envers tous les auteurs qui ont investi leur temps et leur énergie dans leurs contributions à ce livre, et au service de l’ Afrique.

Sunday B. Agang

Contributeurs

Tersur Aben (PhD, Calvin Theological Seminary, États-Unis) est professeur de théologie systématique et philosophique au Theological College of Northern Nigeria, dont il a été le doyen. Il est pasteur ordonné dans l’Église chrétienne réformée universelle (NKST) au Nigeria.

Babatunde Adedibu (PhD, North West University, Afrique du Sud) est vice-doyen du Redeemed Christian Bible College au Nigeria (affilié à la Redeemers University, à Ede au Nigeria).

Sunday Bobai Agang (PhD, Fuller Theological Seminary, États-Unis) est vice-doyen de l’institution théologique ECWA Theological Seminary à Jos (JETS) au Nigeria. Il était auparavant professeur d’éthique chrétienne, de théologie chrétienne et de théologie publique de l’institution théologique ECWA Theological Seminary à Kagoro au Nigeria. Il est également chercheur en théologie systématique et en ecclésiologie à l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, et directeur de l’ African Research Consultancy Centre (ARCC) de l’Oversea Council International (OCI), basé à Kagoro. Le Dr Agang est le fondateur et président de la Fondation internationale pour l’éducation entrepreneuriale (IFEE) ainsi que cofondateur et vice-président de Gantys Aid to Widows, Orphans and Needy (GAWON). Il a publié un certain nombre de livres et d’articles tant académiques que populaires.

Samuel Peni Ango (PhD, Nigerian Baptist Theological Seminary, Ogbomoso) est professeur d’éducation chrétienne à l’institution théologique UMCA Theological College, à Ilorin, et actuellement vice-doyen du Theological College of Northern Nigeria (TCNN), à Bukuru.

Kajit J. Bagu (Jean-Paul) (PhD, Université d’Édimbourg, Royaume-Uni) dirige une fondation pour la justice cognitive, tout en combinant la recherche, l’action sociale et l’écriture avec la pratique juridique au Nigeria. Il est l’auteur de Peacebuilding, Constitutionalism and the Global South (Routledge, 2021).

Collium Banda (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est chercheur postdoctorant à la faculté de théologie de la North-West University en Afrique du Sud, et maître de conférences adjoint en théologie systématique et éthique théologique au Theological College of Zimbabwe.

Jane Adhiambo Chiroma (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est maître de conférences adjointe au département de leadership de la Pan Africa Christian University, à Nairobi au Kenya, et dirige un cabinet de conseil en recherche et développement du leadership. Auparavant, elle était responsable de l’éducation à l’institution théologique ECWA Theological Seminary à Jos (JETS) au Nigeria. Le Dr Chiroma mène des recherches interdisciplinaires sur l’éducation environnementale, la politique et la théologie.

Nathan Hussaini Chiroma (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) enseigne la théologie pratique et est le doyen de l’école de théologie de la Pan Africa Christian University, à Nairobi, au Kenya, et chargé de recherche au département de théologie pratique et de missiologie de l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud.

Ernst M. Conradie (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est professeur au département de religion et de théologie de l’université de Western Cape en Afrique du Sud, où il enseigne la théologie systématique et l’éthique.

Bimbo Fafowora (candidate au doctorat, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est titulaire d’une maîtrise en communication et en arts du langage de l’université d’Ibadan, au Nigeria. Ses recherches portent sur les médias, les fake-news, le genre et la politique.

Dion A. Forster (PhD, Radboud University, Pays-Bas ; DTh, Université d’ Afrique du Sud) est professeur de théologie publique et d’éthique, président du département de théologie systématique et d’ecclésiologie, et directeur du Centre Beyers Naudé pour la Théologie publique à l’université de Stellenbosch. Ses recherches portent sur les théologies publiques africaines, la politique du pardon en Afrique du Sud et l’éthique théologique wesleyenne et méthodiste. Le Dr Forster est un ministre ordonné de l’Église méthodiste d’ Afrique du Sud.

H. Jurgens Hendriks (Doctorat ès Lettres, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est professeur émérite de théologie pratique et de missiologie à l’université de Stellenbosch. Il est membre fondateur et coordinateur du programme du Network for African Congregational Theology (NetACT).

Idaresit Inyang (candidate au doctorat, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est affiliée au département des arts du théâtre de l’université d’Uyo, dans l’État d’ Akwa Ibom au Nigeria. Elle développe des programmes d’arts créatifs pour les enfants et les jeunes.

Ofonime Inyang (PhD, Tshwane University of Technology, Afrique du Sud) donne des cours de théâtre médiatique, de mise en scène, de littérature orale, de théâtre contemporain et de recherche avancée dans les industries créatives à l’université d’Uyo, dans l’État d’ Akwa Ibom au Nigeria. Il étudie l’intersection entre la politique culturelle et le développement durable en Afrique subsaharienne, en mettant l’accent sur les contextes nigérian et sud-africain.

Daniel Rikichi Kajang (PhD, Université St Clément, Antilles britanniques) est actuellement spécialiste principal de la gouvernance dans le domaine des achats à la Banque mondiale. Il a précédemment occupé le poste de responsable de la santé publique dans le service public de l’État de Kaduna et celui de chef de la division des achats et de la gestion des actifs à l’ Agence nationale de lutte contre le SIDA (NACA), à Abuja au Nigeria. Le Dr Kajang est un ministre ordonné de l’Église évangélique ECWA.

Maggie Madimbo (PhD, Eastern University, USA) est vice-chancelière de l’ African Bible College, à Lilongwe au Malawi. Elle est spécialisée dans les études sur le leadership et est l’auteure de Transformative and Engaging Leadership: Lessons from Indigenous African Women.

Sipho Mahokoto (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) enseigne l’éthique et la théologie publique à l’université de Stellenbosch. Il est également ministre à temps partiel de l’Uniting Reformed Church d’ Afrique du Sud, à Kayamandi, dans la banlieue de Stellenbosch.

Johnson A. Mbillah (PhD, Université de Birmingham, Royaume-Uni) enseigne les religions mondiales, l’étude comparative des religions, l’islam et les relations entre chrétiens et musulmans au Trinity Theological Seminary à Legon, dans la banlieue d’ Accra, au Ghana. Il était auparavant conseiller général du Programme pour les relations entre chrétiens et musulmans en Afrique (PROCMURA), à Nairobi au Kenya.

Matthew Michael (PhD, ECWA Theological Seminary, Jos [JETS], Nigeria) dirige les programmes de maîtrise et de doctorat du département de philosophie et d’études religieuses de la Nasarawa State University au Nigeria. Il est titulaire d’une bourse de recherche à la faculté de théologie de l’université de Stellenbosch. Il travaille également sous les auspices du Nagel Institute/John Templeton Foundation, aux États-Unis, en tant que chercheur principal sur le projet Triangulated Health & Integrative Wellness.

Esther Mombo (PhD, Université d’Édimbourg, Royaume-Uni) est directrice des partenariats internationaux et des relations avec les anciens étudiants à l’université St Paul de Limuru au Kenya, où elle donne des cours d’histoire, de genre et de théologie, et de relations œcuméniques en Afrique. Elle est membre du Circle of Concerned African Women Theologians et encadre des femmes dans l’éducation théologique et le ministère.

Hassan Musa (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) enseigne au séminaire théologique de l’ECWA à Kagoro, au Nigeria, et est chargé de recherche à l’université de Stellenbosch.

Dwight S. M. Mutonono (DMin, Bakke Graduate University, États-Unis) étudie actuellement au Asbury Theological Seminary, aux États-Unis, en vue d’obtenir un doctorat en études interculturelles. Il a précédemment travaillé à l’ Africa Leadership and Management Academy au Zimbabwe en tant que directeur général. Il est associé au Conseil international des églises des ministères de la foi, qui a vu le jour au Zimbabwe. Il est l’auteur de deux livres et a contribué à d’autres ouvrages.

Piet Naudé (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est professeur d’éthique et directeur de la Business School de l’université de Stellenbosch.

Olo Ndukwe (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est le recteur de Hugh Goldie Lay/Theological Training Institution, à Arochukwu, dans l’État d’ Abia au Nigeria, et chercheur associé à l’université de Stellenbosch. Il enseigne la théologie systématique, la théologie publique et la théologie et le développement et a publié des livres et des articles dans des revues réputées.

Benaya Niyukuri (doctorant, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est chargé de recherche au département de théologie pratique et de missiologie de l’université de Stellenbosch. Il est le directeur fondateur de Paraclete Counselling Mission, une organisation fonctionnant par la foi, située dans le quartier informel de Havana à Windhoek, en Namibie, qui offre des services de conseil et d’éducation chrétienne aux orphelins et aux enfants vulnérables, aux personnes vivant avec le VIH et le SIDA et aux personnes dépendantes de l’alcool et des drogues.

Rahab Njeri Nyaga (PhD, Kenyatta University, Kenya) est maître de conférences en communication au département de communication, langues et linguistique de la Pan Africa Christian University, à Nairobi, au Kenya. Elle est membre de la Public Relations Society of Kenya (PRSK) et a présidé le groupe de travail de 2019 sur la loi sur la gestion des relations publiques et de la communication au Kenya. Elle est l’un des principaux auteurs de l’ouvrage An Introduction to Communication et a également publié plusieurs articles évalués par des pairs sur la communication et les relations publiques. Le Dr Nyaga a dirigé des départements de communication dans deux universités différentes et a été doyenne académique de l’université PAC et doyenne de l’école des sciences humaines et sociales.

Ester Rutoro (PhD, Zimbabwe Open University) coordonne l’unité de développement de programmes d’études basés sur la recherche à la Reformed Church University (RCU) au Zimbabwe, où elle est également chargée de l’assurance de qualité. Elle enseigne les méthodes de recherche et les statistiques. Ester a été profondément impliquée dans la formation des enseignants de 2007 à avril 2019, date à laquelle elle a rejoint la RCU. Elle a été doyenne des étudiants et conseillère en matière de genre au Morgenster Teachers’ College (MTC), à Masvingo, au Zimbabwe.

Alfred uw’Imana Sebahene (PhD, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud) est chanoine de l’Église anglicane de Tanzanie, dans le diocèse de Kagera. Il enseigne la théologie systématique et l’éthique à l’université St Jean de Tanzanie à Dodoma ; il est le fondateur et le chef du département des études sur la corruption. Il aide les gouvernements, les ONG, les Églises et d’autres organisations à comprendre, formuler et répondre à l’éthique et aux politiques publiques. Il est également chroniqueur et écrit sur l’éthique et l’épanouissement humain.

Theodros Assefa Teklu (PhD, Université de Manchester, Royaume-Uni) enseigne la théologie et l’éthique à l’Ethiopian Graduate School of Theology, et est chercheur en théologie systématique et en ecclésiologie à l’université de Stellenbosch.

Danie P. Veldsman (PhD, Université de Pretoria, Afrique du Sud) dirige le département de théologie systématique et historique de la faculté de théologie et de religion de l’université de Pretoria, où il enseigne la théologie systématique.

Partie 1

Introduction à la théologie publique

Les deux premiers chapitres de ce livre expliquent la nécessité d’une théologie publique africaine et sa nature. Comme une telle théologie doit être biblique, nous avons inclus un chapitre qui traite des questions relatives à l’interprétation de l’Écriture dans le contexte de la théologie publique. Ensuite, deux chapitres montrent comment des concepts théologiques clés influencent non seulement notre compréhension de Dieu, mais aussi notre compréhension du monde que Dieu a créé. Ces concepts jettent les bases des chapitres qui suivent. Comme toutes les fondations, celles-ci n’émergent pas toujours de façon visible, mais on les trouvera dès qu’on commencera à creuser dans les idées présentées. La superstructure de la théologie publique doit reposer fermement sur ces fondations, sinon elle s’effondrera.

1

La nécessité d’une théologie publique en Afrique

Sunday Bobai Agang

Presque tout le monde en Afrique reconnaît que nous vivons actuellement dans une Afrique que nous ne voulons pas. Ce n’est pas que nous n’aimons pas l’ Afrique – nous l’aimons, passionnément et profondément. Il y a beaucoup de choses bonnes et belles en Afrique et beaucoup de choses de notre passé dont nous pouvons être fiers. Mais lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons de nombreuses preuves que tout ne va pas bien en Afrique.

L’Union africaine a également reconnu cette réalité et a rédigé un ambitieux Agenda 2063 qui préconise des politiques publiques de grande envergure pour s’attaquer aux démons les plus sombres du continent : la mauvaise gouvernance, la corruption, l’injustice socio-économique, la concurrence religieuse, les conflits tribaux et ethniques et la tyrannie politique. La version populaire de ce document se conclut par les mots retentissants suivants : « Notre marche vers l’ Afrique 2063 est déjà entamée… Participez à la transformation[1] ! »

Comment les chrétiens africains vont-ils répondre à cet appel ?

Les chrétiens d’ Afrique

En tant que chrétiens, le fait que l’ Afrique est tourmentée par tant de maux et qu’elle est si loin d’être ce que Dieu désire devrait nous préoccuper profondément. Après tout, chaque fois que nous disons le Notre Père, nous prions « que ton règne vienne ». Sommes-nous simplement en train de prier que le Christ revienne et établisse son royaume un jour ? Cela se produira, sans tenir compte de nos prières. Lorsque le Christ a parlé du royaume de Dieu, il l’a également envisagé comme une réalité présente – le règne de Dieu rendu réel dans le présent, quand bien même nous attendons sa plénitude.

Nous sommes les représentants de ce royaume ici et maintenant, et c’est pourquoi nous demandons l’aide de Dieu afin que sa volonté soit faite « sur la terre comme au ciel ». En tant que représentants de ce royaume, nous ne devons pas seulement œuvrer pour une société meilleure pour nous-mêmes, mais aussi pour une société qui donne des preuves réelles de l’amour de Dieu. Nous devrions vouloir que toutes les entreprises humaines soient réalisées à la manière de Dieu, pour la gloire de Dieu.

Malheureusement, beaucoup de ceux qui lisent le paragraphe précédent vont simplement acquiescer, ou prononcer un « amen » retentissant. Et ce sera tout. Ils seront tout à fait d’accord pour dire que les chrétiens doivent se préoccuper de ces choses, et ils attendront que leur Église ou leur pasteur s’élève contre l’immoralité et la corruption. Et pour le reste, les affaires continueront comme si de rien n’était.

Voilà en quelques mots le problème que la théologie publique cherche à résoudre. Pour beaucoup de gens, il existe un abîme entre leur vie chrétienne et le reste de leur vie, entre le sacré et le monde séculier. Ils ont tendance à considérer l’Église comme « autonome et institutionnelle. Seul ce qui figure dans les dossiers du bureau central est reconnu comme faisant partie de l’Église ; seules les activités qui sont initiées et soutenues par ce bureau sont considérées comme le travail de l’Église[2] ». On part du principe que seul le clergé accomplit réellement l’œuvre de Dieu, tandis que le travail des laïcs n’a rien à voir avec leur rôle d’intendants de Dieu et de porteurs de son image. Les chrétiens qui occupent des emplois séculiers se considèrent rarement comme des collègues de travail participant à la même œuvre chrétienne. Ils ne se considèrent pas comme constituant l’Église ni comme responsables de l’accomplissement de sa mission. Le royaume de Dieu a une place dans leur cœur, mais pas dans leur esprit et leur vie.

La théologie publique ne s’adresse pas seulement aux pasteurs et aux responsables d’Églises, mais à toute personne qui prétend suivre le Christ. Elle appelle chacun d’entre nous à assumer sa responsabilité de mener à bien les trois tâches auxquelles l’Église, où qu’elle soit, est appelée à se consacrer : 1) proclamer la parole que Dieu a prononcée, 2) montrer le chemin du Christ, et 3) travailler dur pour la guérison de nos nations. Ces tâches exigent toute la sagesse, la compréhension et le discernement que Dieu nous a donnés. Les défis semblent intimidants, mais nous pouvons puiser du courage dans le fait que la puissance incomparablement grande de Dieu est à l’œuvre en nous (Ep 1.19). Son Esprit nous aidera dans notre recherche d’une véritable vision morale, d’une sagesse éthique et d’une vraie connaissance – ou, en d’autres termes, dans notre recherche d’une transformation par le renouvellement de notre intelligence (Rm 12.2). Car ce ne sont pas seulement nos âmes qui ont besoin d’être sauvées, mais aussi nos intelligences.

Mais avant de faire nos premiers pas dans la théologie publique, voyons où en est l’ Afrique aujourd’hui et ce que la théologie publique chrétienne peut apporter à la transformation nécessaire pour nous donner l’ Afrique que nous voulons et, plus important encore, l’ Afrique que Dieu approuve.

L’héritage de l’ Afrique

L’ Afrique est largement reconnue comme le berceau de la race humaine et a joué un grand rôle dans la formation de la pensée chrétienne[3]. La pensée d’ Augustin d’Hippone (354-430), un Africain, a façonné la doctrine et la théologie chrétiennes pendant des siècles et reste influente encore de nos jours. Au cours des siècles qui ont précédé Augustin, des centaines de martyrs africains sont morts pour leur foi et leur sang a servi de semence à la propagation du christianisme en Europe. Ce sont les moines africains du désert qui ont été les premiers à mettre en place le système monastique qui a préservé les Saintes Écritures en des temps troublés et ont jeté les bases de la civilisation occidentale.

L’écrivain indien Vishal Mangalwadi affirme que c’est l’étude minutieuse de la Bible par les moines médiévaux qui les a amenés à reconnaître que tous les êtres humains possèdent une dignité, parce qu’ils sont créés à l’image de Dieu, et parce qu’en devenant humain par son incarnation, le Christ a conféré une immense dignité à la race humaine[4]. Alors que les moines réfléchissaient aux implications de cette idée, ils en sont venus à reconnaître qu’ils étaient appelés à s’opposer à tout ce qui sapait la dignité humaine, et à tout faire pour la protéger. En réfléchissant encore plus aux implications de cette vocation, ils ont pris conscience qu’ils devaient utiliser la raison, la logique, la science et la technologie pour améliorer la vie humaine. C’est leur étude approfondie des implications de la vérité biblique qui a conduit au développement de la civilisation occidentale.

Ce sera l’application tout aussi diligente de notre intelligence aux conséquences de la vérité biblique aujourd’hui qui entraînera une renaissance et une réforme spirituelles, morales et matérielles en Afrique, faisant du continent africain un lieu qui offre de l’espoir à tous. Il est temps de mettre fin aux gémissements du continent !

Les gémissements de l’ Afrique

Trop d’ Africains souffrent. Certains sont des réfugiés, fuyant pour sauver leur vie en échappant à des gouvernements corrompus. D’autres fuient leur propre famille qui les accuse de sorcellerie et d’autres méfaits. D’autres encore sont devenus apatrides et sans abri à cause de la pauvreté et du terrorisme, dont les effets sont aggravés par la corruption qui entraîne un chômage accru. Ceux qui ont un emploi sont souvent privés d’un salaire équitable par leurs frères et sœurs africains ainsi que par des étrangers. Les enfants livrés à l’abandon souffrent. Les orphelins victimes du VIH et du SIDA sont stigmatisés et exposés à la pauvreté. Les croyances et pratiques traditionnelles déshumanisantes doublent la peine des veuves et des veufs. Des éleveurs et des agriculteurs sont pris dans des conflits violents et la dégradation de l’environnement transforme les terres arables en déserts. Pris entre ces forces, de nombreux Africains n’ont nulle part où se réfugier. Il n’y a personne à qui demander de l’aide. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est gémir en luttant pour survivre.

En contemplant ce panorama de souffrance et de déshumanisation, nous nous posons la même question que Paulo Freire : l’humanisation est-elle une possibilité viable[5] ? Peut-on encore résoudre de si grands problèmes ? Il est évident que les politiciens ont montré leur incapacité à le faire. Et les appels aux esprits ancestraux et à la religion traditionnelle africaine n’apportent aucune solution durable. Il est temps pour les chrétiens de s’engager.

Pour cela, les chrétiens doivent avoir une théologie solide qui va au-delà de la promesse d’une délivrance future et du salut des âmes, et qui ne se contente pas de promettre la prospérité à condition de suivre les bons rituels et de faire preuve de suffisamment de foi. Les membres de nos Églises ont besoin d’être nourris par une théologie publique qui proclame que Dieu se soucie des humains et entend leurs gémissements. Il a créé les êtres humains, s’est lui-même fait homme, et il s’oppose à tout ce qui est déshumanisant. Il est un refuge pour les opprimés et appelle les chrétiens à être ses représentants dans notre monde. À ce titre, nous ne sommes pas appelés simplement à faire l’aumône à ceux qui souffrent, mais à gémir à leurs côtés en cherchant à comprendre les causes de leurs souffrances et à y remédier. Lorsque nous gémissons ainsi, le Saint-Esprit entend et interprète nos gémissements, et Dieu répond à nos prières au nom de Jésus.

La théologie de l’ Afrique

La théologie publique doit ramener les Africains vers celui qui est la source du pouvoir. Elle nous rappelle qu’il faut aller vers le Seigneur pour obtenir la délivrance, la force, la puissance et la sagesse, et rechercher les directives du Saint-Esprit dans les moments difficiles.

Mais certains diront que nous crions à Dieu depuis de nombreuses années. Et nous avons orienté les gens vers Dieu. L’Église en Afrique a connu une croissance numérique phénoménale. Pourquoi alors l’ Afrique est-elle toujours dans une situation aussi sinistre ? Dans notre recherche d’une réponse, nous devrions peut-être écouter John Stott, qui, bien qu’il n’ait pas écrit en visant l’ Afrique, a fait une remarque qui s’applique à elle :

Notre habitude chrétienne est de déplorer la dégradation des normes mondiales avec un air de consternation moralisateur. Nous critiquons la violence du monde, sa malhonnêteté, son immoralité, son mépris de la vie humaine et sa cupidité matérialiste. « Le monde va à vau-l’eau », disons-nous en haussant les épaules. Mais à qui la faute ? Qui faut-il blâmer ? Permettez-moi d’exposer la situation comme suit. Si une maison est sombre à la tombée de la nuit, il ne sert à rien de blâmer la maison, car c’est ce qui se passe normalement lorsque le soleil se couche. Voici la question qu’il faut poser : « Où est la lumière ? » Si la viande se gâte et devient immangeable, il ne sert à rien de blâmer la viande, car c’est ce qui arrive de façon naturelle quand on