L'espérance en chemin: Apparences et réalité

Par Hervé Ponsot

L'actualité telle qu'elle nous est présentée par les médias a souvent de quoi désespérer ceux qui la suivent : il y est surtout question de guerres, d'exactions, de tromperies. Même si la prudence est aujourd'hui de règle dans l'accueil de ces informations, tant les tromperies sont devenues sophistiquées, il n'est pas question de mettre systématiquement en cause les informations transmises.
Il convient plus justement de reconnaître qu'il peut y avoir, qu'il y a presque toujours une distance entre les apparences et la réalité. Ce n'est pas au-delà des apparences, mais au coeur de celles-ci que l'on peut atteindre la réalité qui s'y cache. L'Esprit-Saint est le révélateur et le moteur de ce dépassement, et il nous ouvre la porte de l'espérance.

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 22 avr. 2022
• ISBN: 9782322427628

Hervé Ponsot

Ancien élève HEC promotion 74, dominicain du couvent de Montpellier, bibliste, docteur en théologie, le frère Hervé Ponsot multiplie les publications en ligne (Facebook, blog proveritate) et sous forme imprimée. Les thèmes en sont diversifiés (gratuité, fragilité, management etc.), mais ils offrent toujours une partie biblique.

Aperçu du livre

Nihil obstat

Jean-Michel Maldamé o.p.

Denys Sibre o.p.

Imprimi potest

Toulouse le 5 avril 2022

Olivier de Saint-Martin o.p.

Prieur provincial

« Moïse quitta l'Egypte, sans redouter la colère du roi ;

car il tint ferme, comme s'il voyait celui qui est

invisible. »

(He 11,27)

« Auprès de toi est la source de vie, par ta lumière,

nous voyons la lumière » (Ps 36,9)

« Ce que l’on voit provient de ce qui n’est pas

apparent » (He 11,3)

« L’art ne reproduit pas ce qui est visible, il rend

visible » (Paul Klee)

Table des matières

L’espérance en question

Un détour par la photographie

De la photo à la Bible…

Le prophète, un voyant

Une lecture photographique des textes bibliques

La lettre et l’esprit d’après saint Paul

Le sens de l’apocalyptique

Le défi du paraître

Les conséquences du premier péché

Un défaut de compréhension

La faiblesse apparente

Deux exemples majeurs

Job ou le juste dévasté

Les chants du Serviteur

Lumière au-delà de toute lumière

La naissance de Jésus dans une crèche

Les noces de Cana

La veuve pauvre et la Samaritaine

L’institution de l’eucharistie

Un cas particulier, Judas

Vie et mort de Jésus

Le mystère du tombeau vide

Le chapitre 11 de la lettre aux Hébreux

Une objection radicale ?

Au-delà des apparences ?

L’espérance au cœur des apparences

Avec quels moyens ?

La mémoire des paroles de Jésus

Le rôle du Saint-Esprit

L’espérance en chemin

L’espérance en question

Un détour par la photographie

La photographie est un sujet dont je ne suis absolument pas spécialiste, mais auquel je suis sensible, depuis des années, en particulier pour celle dite « en noir et blanc ».

Récemment, j’ai été conduit à visiter le site d’une revue en ligne sur la photographie : OpenEye. Très belle mise en page accessible gratuitement. Pourquoi avoir visité ce site ? Par simple curiosité ? Non pas. Certes, je viens d’écrire que je ne connais pas grandchose, en particulier au plan technique, à la photographie, mais je n’en ai pas moins, lors de mes trois ans d’études sur le campus d’HEC, rejoint quelques amis pour mettre en place une exposition photo-cinéma, qui se tenait sur plusieurs jours.

Nous avions pu faire venir plusieurs gloires photographiques du moment : Henri Cartier-Bresson, son épouse Martine Franck, les membres de l’agence Viva et bien d’autres, parmi lesquels Claude-Raymond Dityvon. C’était une commande : il lui avait été demandé de passer quelques jours sur le campus et de livrer ses impressions photographiques en noir et blanc. Ce fut une réussite, et je me souviens en particulier de deux clichés :

Le premier représentait l’un des nombreux longs couloirs de l’espace d’enseignement (je pense qu’ils existent encore) : il était vide, éclairé par une lumière naturelle venue de quelque puits de jour. C’était délicieusement glauque et blafard, et correspondait très exactement à l’impression que pouvait avoir l’étudiant sur le campus à certaines heures.

Le deuxième représentait un étudiant étalé de tout son long sur un terrain de rugby, où il venait de marquer un essai, manifestement en bout de course. Là encore, au risque de déplaire, je dirais que Dityvon avait saisi ce que pouvait représenter l’essence de notre formation à mes yeux, au moins à cette époque.

Ces deux clichés étaient formellement très réussis. Mais leur réussite provenait surtout pour moi du fait qu’ils mettaient au jour une réalité que les apparences couvraient pudiquement. Et le noir et blanc, par les jeux de lumière qu’il permet, favorisait cette mise au jour. Par la