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Faux Fiancé Royal: Bad Boy Royal, #2
Faux Fiancé Royal: Bad Boy Royal, #2
Faux Fiancé Royal: Bad Boy Royal, #2
Livre électronique271 pages3 heuresBad Boy Royal

Faux Fiancé Royal: Bad Boy Royal, #2

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À propos de ce livre électronique

C'est cette vieille histoire d'amour : la fille rencontre le Duc. La fille déteste le Duc. Le Duc la demande en mariage.

La seule chose que je déteste plus que les riches coincés, ce sont ceux qui ont un titre royal. Mais le Duc de la Nouvelle Arcadie a un problème d'image que seule une fiancée peut régler, et je suis la seule femme apte à jouer ce rôle.

En échange du paiement de mes frais de scolarité à l'université, et de la citoyenneté permanente, je ferai semblant d'être sa Cendrillon. Je peux m'occuper de la transformation royale, des bals chics, des paparazzi trop curieux, et des membres de la famille soupçonneux.

Mais c'est là que notre fausse attirance devient réalité. Oubliez les pantoufles de vair, c'est son cœur que risque de perdre cette Cendrillon !

Faux fiancé royal est une romance royale indépendante mettant en scène un duc arrogant et la roturière empotée qui lui ravit son cœur. Des plaisanteries pleines d'esprit, des manigances à combustion lente, des moments privés explosifs… (au sens propre, oui, des trucs explosent !), la maison royale de la Nouvelle Arcadie ne sera plus jamais la même !

LangueFrançais
ÉditeurSilverwood Press
Date de sortie7 sept. 2021
ISBN9798201437336
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    Aperçu du livre

    Faux Fiancé Royal - Lee Savino

    Chapitre 1

    Frankie


    — Oh oui, bébé. C’est là. C’est juste là.

    Pas encore. Je pivote sur ma chaise et jette un œil noir au mur de la cuisine.

    — Donne-la-moi, grand garçon. Oh oui. Oh ouais.

    La machine à expresso glougloute et envoie un jet de lait mousseux dans ma tasse. Je glisse de la chaise et fais le tour du bar pour la récupérer.

    On entend encore le hurlement à quelques pièces de là, faible, mais inratable.

    — Oh oui. Oh oui. Oh oui.

    Je fais un détour, et frappe du plat de la main un morceau de mur nu entre deux peintures à l’huile représentant des citrons.

    — Tu vas arrêter ?

    Le silence. Je vérifie les tableaux pour m’assurer que mes coups sur le mur ne les ont pas fait bouger et je retourne vers le nouvel amour de ma vie, l’objet de mon désir, le liquide fumant tombé du ciel : mon café au lait du matin.

    Je suis sur le point de boire une gorgée quand la voix résonne à nouveau :

    — Donne-la-moi, grand garçon !

    — Assez ! Je pose ma tasse avec la révérence de l’archevêque de Canterbury abaissant une couronne. (Je sors à grands pas de la cuisine du palais, mon peignoir en soie au rabais flottant autour de moi comme une cape.) Je ne crois pas, non. Pas encore.

    Je passe le coin du couloir et manque de renverser un vase géant. Avec un grognement, je serre mon peignoir contre moi et me glisse de biais entre deux fauteuils Louis XVI. J’oublie toujours que cet endroit est un musée. C’est un véritable miracle que je n’aie pas encore renversé de vase Ming.

    — Donne-la-moi ! Donne-la-moi. Oh oui ! Oh oui !

    Nouveau virage, et je manque de me faire empaler par une lance. Je m’arrête le temps de replier soigneusement le gantelet et son arme antique, et je jette un coup d’œil à l’armure tout en replaçant son bras dans sa position initiale.

    — On a le bras engourdi, Sir Fred ? Canal carpien ?

    L’armure ne répond pas.

    Je passe avec précaution devant Sir Fred et fonce à travers le couloir, dépasse d’autres peintures à l’huile représentant des gens nus en train de gambader dans des paysages épiques. Ces ébats nus sont d’autant plus flippants à l’écoute des commentaires pornos.

    — Oh oui ! C’est là !

    Plus je me rapproche de la voix, et plus elle me paraît petite et grésillante, comme si elle sortait d’une radio cachée. J’ouvre une porte, et la moiteur me frappe en plein visage. Le soleil brille de mille feux par une lucarne et se pose sur une épaisse canopée de feuillages. La pièce qui s’étend sous mes yeux est une jungle. Au sens propre. Du moins, aussi proche qu’une véranda emplie de plantes de la jungle peut l’être.

    La voix faiblit un instant, avant de reprendre de plus belle :

    — C’est là ! Oh oui !

    — Oh, que non ! crié-je. J’ai attendu. J’ai fait preuve de patience. Tu as fait ça… Toute. La. Nuit !

    Je franchis le seuil de la grande véranda en écartant des feuilles de bananier géantes au passage. Des fougères abondantes qui poussent depuis l’ère jurassique effleurent ma robe. Je me rapproche des commentaires graveleux et lourds, en regrettant de ne pas avoir apporté de machette.

    Pas pour les plantes. Pour « l’amoureux » à la grande bouche qui a chanté pour la dernière fois.

    — Bon garçon ! Bon garçon !

    Je change de cap en entendant le bruissement des ailes. Je me réfugie sous une branche fleurie et rejoins l’avant de la pièce où des fenêtres géantes donnent sur un jardin parfaitement entretenu.

    Un perroquet, tout gris à l’exception de taches blanches autour de ses yeux et d’une touche de rouge sur sa queue, est installé sur son perchoir dans une zone lumineuse, hochant la tête au rythme de ses cris.

    — Oui ! Oui ! Oui !

    Je m’éclaircis la gorge.

    Brusquement, le bruit s’arrête. L’oiseau s’agite et tourne la tête vers moi.

    Je croise les bras sur ma poitrine.

    — Tu as fini ?

    — Bon garçon ? glougloute l’oiseau.

    — Non. (Je lève un doigt.) J’en ai assez. J’étais d’accord avec ça… la première fois. Même la deuxième et la troisième fois. J’ai trouvé ça drôle. Maintenant, tu sais ce que je pense ? Non ? Je vais te le dire. (Je pointe l’oiseau du doigt.) Perroquet à la royale !

    Je m’avance, mon doigt toujours levé. L’oiseau se dandine quand je m’approche, en gonflant ses plumes d’un mouvement nerveux.

    — Perroquet grillé, articulé-je clairement. Perroquet kung pao. Perroquet cacciatore.

    Le perroquet baisse la tête comme s’il faisait acte de contrition. Je ne suis pas dupe. Ses petits yeux perçants ne reflètent que de la malice.

    Il semble faire la grimace avec son bec courbé, quand il redemande :

    — Grand garçon ?

    — Perroquet tikka masala !

    J’atteins le perchoir. Ignorant mes menaces, le perroquet s’approche et cale sa tête sous mon doigt tendu, me suppliant de lui gratter le cou. Je m’exécute en soupirant.

    Au bout de quelques secondes, le perroquet lâche un « Oh oui ! »

    — Tu ne peux pas t’en empêcher, marmonné-je en massant le cou plumé du perroquet gris, jusqu’à ce que de petits morceaux d’un léger duvet blanc flottent autour de nous.

    Au lieu de répondre, le perroquet tourne la tête dans la direction opposée, et pousse sur ma main quand il sent que j’hésite à continuer mes gratouilles.

    — Arrête de faire des commentaires pendant que je bois mon café. Je ne sais pas qui est l’imbécile qui t’a laissé regarder du porno.

    Bon, en fait, si, je le sais. C’est sûrement la maîtresse du perroquet, dont je devine qu’il s’agit d’une petite vieille dame. Jamais mariée, pas d’enfants, et un compte bancaire plein à ras bord, avec une passion pour les meubles néo-français et les topiaires dans le jardin. Oh, et pour Elvis. Le chanteur aux cheveux style Madame de Pompadour, et le perroquet qu’elle a baptisé comme lui.

    — Tu vas être sage ? lui demandé-je pendant qu’il ronronne presque de plaisir sous les gratouilles que je prodigue à son cou maigre.

    — Oh oui !

    Elvis fait bouffer ses plumes, envoyant une nouvelle volée de squames flotter au soleil. Je m’éloigne, m’empare d’un aspirateur manuel, et nettoie un peu. Au moins, cet oiseau ne fait ses besoins qu’à un seul endroit. Soit ça, soit l’armée de nettoyeurs professionnels qui débarque une fois par semaine passe la plus grande partie de son temps ici, à nettoyer et lustrer les feuilles brillantes des bananiers.

    — Très bien. Je vais te faire écouter de la musique.

    À quelques mètres du perchoir se trouve une console élégante avec un tourne-disque vintage et des disques dans des pochettes. La pièce est équipée de haut-parleurs dernier cri. Aucune dépense n’a été épargnée pour Elvis l’oiseau.

    — All shook up, all shook up, siffle le perroquet quand je mets le disque en place. Donne-la-moi, grand garçon.

    Je le laisse remuer la tête au rythme de Blue Suede Shoes, en espérant que les voisins ont insonorisé leur propre coin repas. Elvis est parti pour chanter toute la journée, et il s’interrompra pour des interludes pornos énervés à chaque changement de disque.

    Le temps que je parcoure le kilomètre qui me ramène à la cuisine, mon café au lait est froid. Malgré tout, je le bois.

    Je savais que ce travail de garde d’animaux ne ressemblerait pas à ce que j’ai l’habitude de faire, mais là, on est dans une autre dimension. Ces derniers temps, j’ai eu de la clientèle aisée, des gens assez riches pour engager quelqu’un pour s’occuper de leur animal pendant leurs absences de plusieurs mois.

    Mais il y a la richesse… et la richesse. Je m’en suis rendu compte alors que j’allais frapper à la porte de la maison d’Elvis, quand elle s’est ouverte avant même que je puisse la toucher. Je me suis retrouvée déséquilibrée, et je suis tombée aux pieds du majordome. Un majordome. À notre époque ! Depuis le sol ciré, je l’ai regardé, bouche bée. Lui m’a dévisagée comme si j’étais de la boue collée à sa chaussure brillante.

    C’est à ce moment que j’ai compris que je n’étais pas simplement payée pour surveiller un perroquet pendant un an. On me payait pour choyer un oiseau que sa propriétaire aimait plus qu’un enfant. Un enfant laissé à la maison avec une nounou pendant que vous voyagiez dans le monde pendant un an. Apparemment, c’est une pratique courante chez les riches.

    Elvis était fourni avec un manuel, écrit à la main, de quatre-vingt-quinze pages (une de moins que la machine à expresso de l’ère spatiale intégrée au mur de la cuisine). Plus de huit cents mètres carrés d’habitat. On ne me demande ni de jardiner ni de nettoyer la maison : la propriétaire a différents employés qui viennent spécialement pour ça.

    Et elle est partie faire un « grand tour », ce qui signifie plusieurs continents, et des déplacements en avion, train, et voiture. Et en bateau. On ne peut pas oublier les bateaux. Ou plutôt les yachts, comme disent les gens riches.

    Heureusement, le majordome n’est pas là pour me toiser. Une fois qu’il m’a fait entrer et visiter les lieux, il est parti rejoindre son employeur. Lady Drey le paie lui, ainsi qu’une domestique, pour voyager avec elle.

    Nous laissant, moi et sa machine à expresso, vivre heureux pour toujours. Ou, du moins, pour les dix prochains mois.

    Je finis un deuxième latte bien mérité, et m’étire. Au programme de la journée : boire un café, aller voir Elvis, prendre un long bain, retourner voir Elvis, regarder un vieux film dans la salle de cinéma. Je vais peut-être laisser Elvis le regarder avec moi. Il adore Cary Grant.

    Ma chambre se situe dans l’aile est, près de la chambre-jungle d’Elvis. Ce n’est pas le quartier des domestiques. J’ai une salle de bains privée, et un dressing plus vaste que la chambre de mon ancien appartement. J’ai une baignoire dans un coin, avec des fenêtres surplombant le jardin, et le manoir voisin de style Tudor. Beaucoup de fenêtres. Beaucoup plus qu’il n’en faut pour être à l’aise dans une salle de bains, mais bon… Je retire mon peignoir, et remplis la baignoire, en ajoutant une généreuse quantité de bain moussant. Je ne m’embarrasse pas de pudeur : même si quelqu’un avait envie de m’espionner à la fenêtre du premier étage, jamais je n’ai vu qui que ce soit. De temps en temps, il y a une voiture dans l’allée, mais ils évitent probablement le côté de leur maison le plus proche d’Elvis. D’ici, j’entends encore faiblement les accents de Blue Suede Shoes, ainsi que les cris occasionnels du perroquet.

    Je m’enfonce dans l’eau chaude et les bulles mousseuses, et lève mes pieds.

    — Un bain à dix heures du matin. Si paisiblement.

    Je fais ma meilleure imitation de Katharine Hepburn. On doit toujours parler comme elle quand on séjourne dans un manoir.

    Jamais je n’aurais pensé un jour vivre comme une personne riche. Mes parents en étaient à peine à la classe ouvrière. J’aurais pensé être plus mal à l’aise avec le fait de vivre dans un manoir, mais je m’y suis vite habituée.

    Je peux peut-être ajouter le gardiennage de maison à mon CV. Me trouver une autre dame en grand périple, avec une maison pleine d’antiquités et un jardin rempli de topiaires ; et un perroquet perché dans… un arbre ?

    — Elvis ! me récrié-je, et je me redresse rapidement dans le bain.

    Ce qui me fait perdre l’équilibre, et tomber en arrière : un tsunami d’eau savonneuse s’abat sur mon visage.

    Merde ! Je crache et me hisse hors de la baignoire, mes pieds menaçant de glisser sur le sol en marbre détrempé. J’attrape mon peignoir et dévale les escaliers, mes cheveux trempés volant derrière moi. Je m’arrête devant la porte qui donne sur le jardin, mon peignoir enroulé autour de mon corps trempé, et repère Elvis perché sur un érable japonais.

    — Comment es-tu sorti ? crié-je en ouvrant la porte.

    Ma sortie fait tressaillir l’oiseau, qui s’envole par-dessus le muret de pierres qui sépare la propriété de Lady Drey de celle de son voisin. Je baisse la tête et enjambe le mur, avant de me faufiler entre les buis et les rhododendrons. Je serre mon peignoir contre moi pour empêcher la soie de s’accrocher aux branches bien taillées.

    Le perroquet gris se pose au-dessus de moi, sur la balustrade de la terrasse tentaculaire du voisin.

    — Elvis ! sifflé-je.

    Le perroquet tourne la tête vers moi, pas impressionné. Il faudrait que je le piège, mais tout ce que j’ai, c’est mon peignoir. Je le retire et me faufile par les escaliers de la terrasse, où je marque un temps d’arrêt pour faire une prière à Saint-François, saint patron des animaux. Il doit sûrement être aussi le saint patron des gardiens d’animaux.

    Elvis glisse jusqu’à la terrasse, à un mètre devant moi.

    Merci, murmuré-je, et je m’avance, les fesses nues, le peignoir entre les mains. Je suis sur le point d’attraper l’oiseau en fuite quand la porte de la terrasse coulisse. Un grand homme aux cheveux sombres sort, tasse à la main, sans aucun doute pour savourer son café tout en contemplant son jardin par cette douce et calme matinée.

    Calme matinée gâchée par Elvis, le perroquet africain gris, qui passe à toute vitesse devant sa tête, et moi, les yeux écarquillés et totalement nue, en train de lui courir après en criant :

    — Ne le laissez pas partir !

    Deux heures plus tôt…


    Benedict


    La femme en face de moi ne semble pas heureuse.

    — Benedict, je suis enceinte.

    — Félicitations, dis-je solennellement, m’accordant à son ton sérieux.

    — En effet.

    La bouche de la reine est pincée. Elle ne fronce pas les sourcils.

    Elle n’aurait pas pu choisir meilleur endroit pour annoncer la nouvelle. Les palais sont des endroits si lugubres. Leurs extérieurs sont grandioses à la télévision, beaux et lumineux, avec des gardes et des grilles qui les entourent pour empêcher les roturiers d’entrer. Cependant, l’intérieur est palatial et sombre, avec cette odeur particulière qui me rappelle les meubles anciens. Peu importe la fréquence du ménage, les parquets et tapis épais impeccables, il y a toujours une atmosphère lourde, un air vicié, imprégnés du poids des siècles et des innombrables décisions prises par mes ancêtres. La moindre conversation prend un ton grave. Le destin des nations repose dans chaque mot.

    Si un jour je deviens roi, ça ne me plaira pas d’emménager au palais. Mais je le ferai. Par devoir.

    — Comment vous sentez-vous ? demandé-je à la reine. (Elle me paraît plus pâle qu’à l’ordinaire.) Nausées matinales ?

    — Bien, elle soupire et fait un geste de la main. À la grande surprise de mes médecins.

    — Oui, eh bien…

    Je remue sur ma chaise, cherchant une manière délicate d’aborder le sujet.

    — Dis-le, tout simplement.

    La reine relève le menton. Bien sûr, ça ne lui a pas échappé que je l’observais attentivement.

    — Je suis trop vieille. Tout le monde le sait.

    — Quarante-cinq ans, ce n’est pas vieux, protesté-je, ce qui déclenche un ricanement de sa part.

    — C’est tout comme. Enceinte. Après toutes ces années ?

    Elle secoue la tête d’un air légèrement désapprobateur, comme si sa grossesse était un diplomate indiscipliné arrivé dix minutes en retard à une audience, retard impardonnable.

    Elle se penche en avant et pousse vers moi un dossier rouge sur la table basse.

    — C’est une grossesse à haut risque, bien sûr. Le simple paramètre de mon âge suffirait. Mais également…

    Elle fait un signe de tête en direction du dossier que j’ouvre.

    J’y trouve un grand tirage d’une échographie en noir et blanc. Je feuillette le dossier, et trouve une page avec d’autres clichés d’échographie plus petits, étiquetés « Bébé 1 », « 2 », et « 3 ».

    — Des triplés, soufflé-je.

    — En effet.

    La reine se lève et elle me fait signe de me rasseoir quand je l’imite.

    Elle se dirige vers les immenses fenêtres qui courent du sol au plafond, encadrées de rideaux bleu roi.

    — J’aurai de la chance si je ne suis pas alitée avant la fin du mois. Le communiqué de presse est prévu pour le Ball du Solstice d’été.

    Je fais un rapide calcul dans ma tête.

    — C’est dans une semaine.

    — Oui. Et d’ici une semaine, je nommerai officiellement mon héritier.

    Je gigote sur la chaise qui grince. J’abandonne l’idée de m’asseoir confortablement.

    — Pourquoi maintenant ?

    — Tu le sais bien, répond-elle d’un ton impatient.

    L’espace d’un instant, elle n’est plus la reine. C’est seulement ma tante, qui me pose des questions après mes devoirs.

    Bien sûr que je sais pourquoi. Elle a quarante-cinq ans, elle est enceinte pour la première fois, et ce sont des triplés. Aussi en forme soit-elle, même avec les meilleurs soins médicaux du

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