Jeux de construction 3: Du Covivre au Covid
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À propos de ce livre électronique
C'est à vous, lecteur, qu'appartient la réponse à cette dernière question."
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Avis sur Jeux de construction 3
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Aperçu du livre
Jeux de construction 3 - Pascal Bacqué
Table des matières
Une révolution mondiale ?
I. CO C’EST COOL OU CO C’EST CON ?
1. Petite histoire de l’étroitesse
2. Welcome to the coworking California
3. Le Co en France
4. Avant le déluge, les projets : Co-loscopie !
II. SERONS-NOUS COVIDÉS ?
Avertissement
1. La nouvelle crise du logement
2. Distanciés, ou distancés ?
3. Durable ou éphémère ?
4. L’intouchable humanisme
APPENDICES
Le questionnaire d’Yves Crochet
Le questionnaire de Laurent Strichard
Votre questionnaire
Les enquêtes du Lab
UNE RÉVOLUTION MONDIALE ?
Les mois que nous venons de traverser se sont révélés, pour le monde, comme un véritable coup de tonnerre. Notre Lab, chez Open Partners, a pour tâche de mesurer les changements, les enjeux tactiques et stratégiques pour orienter notre action, dans le monde du bâtir, et dans notre combat pour une meilleure façon d’habiter, et donc de vivre.
Nous avons été gâtés.
Il y eut d’abord, pour commencer, les mois stratégiques d’une révolution annoncée dans l’habitat, en particulier pour certaines populations qui nous occupent tout particulièrement, à savoir les jeunes, étudiants et actifs. Les enjeux de cette révolution (déclinée dans plusieurs noms dont la consonance anglo-saxonne ne doit pas nous cacher trop longtemps les enjeux hexagonaux : co-working, co-living…) sont immenses, et nous sommes non seulement très loin de savoir en quoi elle va vraiment consister, mais aussi de mesurer ses conséquences.
Révolution dans la façon de travailler, révolution dans la façon de vivre, révolution, qui sait, dans la société ou même dans la civilisation ? Civilisation qui, depuis le XIXe siècle, a mis en avant les grandes divisions du monde entre l’économie agricole et l’économie industrielle, organisant les villes en conséquence (car il y a belle lurette que les paysans pratiquent le co-working et le co-living), sur le modèle d’une séparation de la sphère de l’existence privée et de celle de l’existence professionnelle. C’est la bourgeoisie dominante qui a su formuler, avec beaucoup de puissance alors, cette organisation et même cet idéal d’un travail sérieux, productif et épanouissant dans des entreprises qui se localisaient dans des sièges et des bureaux, contrepartie de la demeure privée, grande pour le patron, petite pour l’ouvrier, mais chacun « roi dans son royaume ». Qui n’a pas en tête les chansons de M. Banks dans Mary Poppins, qui « mène une vie aisée » et s’en enchante, peu conscient des tempêtes qui l’attendent, et vont durablement changer son home sweet home ? Car ce sage et modeste employé d’une grande banque de la City est véritablement « le roi », chez lui, appuyé sur les traditions domestiques anglaises comme Victoria (ou Elisabeth) sur les traditions de la couronne ; au monde du travail, un énorme et arrogant bâtiment est dévolu, celui de sa banque, et chez lui, une petite maison aux proportions extérieures modestes, mais qui révèle des espaces spacieux, où chacun est à l’aise avec « dignité » et « civilisation ».
La dimension profondément dichotomique des deux mondes est accentuée par la différence d’attitude de Banks dans un lieu et l’autre ; au siège de la banque, il baisse la tête ; chez lui, il énonce bruyamment ses principes et ses lois domestiques. Par ailleurs, il ne sera jamais question de parler de son travail « avec Mme Banks ». Une fois encore, la frontière entre les deux sphères est bien infranchissable, précisément parce que ce sont plus des sphères que des territoires différents sur une même carte.
Avec la révolution du digital, tout change, parce que les repères se dématérialisent.
D’une part, la doctrine selon laquelle un pôle d’activité économique devait non seulement s’organiser mais aussi se signaler par un lieu propre est mise à mal, pour une raison essentielle : le travail est désormais médié par un instrument universel, qui fut d’abord l’ordinateur, dernier objet avant la dématérialisation ultime, puis enfin un réseau (lequel devient principal, tandis que l’ordinateur y devient auxiliaire ; bien entendu, d’autres perspectives se profilent, avec l’I.A., le cerveau connecté, et la possibilité d’un nouveau totalitarisme, avec la fin de l’existence personnelle. Tout le fantasme de la vieille S.F. semble prendre corps. Mais c’est une autre histoire… pour le moment !)
En attendant, le travail n’est plus vissé à un lieu, quand bien même le distanciel induit aussi le besoin de se réunir plus souvent, ce qui n’est pas le dernier des paradoxes ; il n’est plus question, dans ce qu’on appelait jadis le travail des « cadres de l’entreprise », de noircir le papier des comptes, des plans stratégiques, des contrats au bureau, mais sur son ordi. Ce qui veut dire que, possiblement, il n’est plus nécessaire de les ranger, tous, dans une armoire, et toutes les armoires dans des salles d’archive – pas plus, d’ailleurs, qu’il serait nécessaire que les rédacteurs soient chacun dans leur bureau. L’open space, le vaste « plateau » hérité des salles de rédaction journalistiques, ou encore, si l’on veut être plus corrosif, du tailorisme, mais étendu à toute l’économie, fut un signe fort de cette évolution, mais encore inachevée.
Car on pourrait imaginer que la fin de l’évolution, ce serait tout simplement la disparition du bureau tel qu’on l’avait connu, depuis la révolution industrielle.
C’est dans ce cadre que le co-working et le co-living ont contribué à accélérer ces mutations, non sans brouiller d’ailleurs quelques repères ancestraux.
Car si l’on travaille dans la même pièce sans appartenir
