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Pour l'amour du petit reste francais
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Livre électronique420 pages6 heures

Pour l'amour du petit reste francais

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À propos de ce livre électronique

Commencement. Bible. Politique. Israël. Yeshou’a. Foi. Histoire. Jean-Marie Le Pen. Louange. Tzipi Hotovely. France. Devoirs de l’homme. Islam. Homophobie. Shoah. Transmission. David. Terrorisme. États-Unis. Victimisation. Clergé. Musique. Évolution. Voile. Poésie. Exil. La Marseillaise. Éric Zemmour. Héritage. Démons. Clivage. Jérusalem. Violence. Palestinisme. Intégration. Esclavage. Donald Trump. Médias. Guerres. Islamo-gauchiste. Abraham. Mariage. Inégalité. Charles Maurras. Démocratie. Vérité. Gaza. Temps. Torah. Mahomet. Liberté. Citoyens. Philosophie. Antéchrist. Union européenne. Révolution française. Nation. Elohim. Accords. Jean Sévillia. République. Pacifisme. Jeûne. Jugement. Élisée. Responsabilité. Miracles. Amour. Antisémitisme. Judée-Samarie. De Gaulle. Sionisme. Ruth. Littérature. Justice. Taubira. Paix. Xénophobie. Coran. Nouvelle alliance. Babel. Théocratie. Langue hébraïque. Famille. Disciples. Femmes. Force. Confusion. Identité. Attentats. Communisme. Nationalisme. Sexualité. Montagnes. Salut. Apocalypse. Pureté. Ésaü. Peuple juif. Homosexualité. Unité. Satan. Mondialisation. ONU. Culture. Civilisations. Marion Maréchal. Football. Abominations. Paul. Vichy. Multiculturalisme. Raison. Nicolas Dupont-Aignan. Désert. Révélations. Emmanuel Macron. Remplacement. Ordre. Compromis. Patrimoine. Oméga.
LangueFrançais
Date de sortie4 oct. 2018
ISBN9782312062006
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    Aperçu du livre

    Pour l'amour du petit reste francais - Sylvain Studer

    cover.jpg

    Pour l’amour du petit reste français

    Sylvain Studer

    Pour l’amour du petit reste français

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    À Luigi

    À ma fiancée

    Ne déplace la borne ancienne que tes pères ont posée.

    Proverbes 22 : 28

    Plan

    1. Et j’ai trouvé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants

    2. Chacun en particulier

    3. Œuvre d’amour des filles de Jérusalem

    4. De race royale ou de famille noble

    5. Débora

    6. Cyrus

    7. Tout Israël sera sauvé

    8. Que toute la terre fasse silence devant l’Eternel

    9. Ma plainte est une révolte

    10. Le coq chanta

    11. Vous êtes une race élue

    12. Les deux pays seront à moi

    13. Samarie

    14. Tu n’assassineras point

    15. J’enverrai le feu dans les murs de Gaza

    16. Il te sera fait comme tu as fait

    17. Montez sur la montagne

    18. Ton peuple sera mon peuple

    19. Il y a ici Élisée, fils de Shaphath, qui versait de l’eau sur les mains d’Elie

    20. Publiez un jeûne

    21. Un scribe versé dans la Torah de Moïse

    22. Peine de mort

    23. De la foi comme un grain de moutarde

    24. Le bonheur

    25. Les infâmes

    26. Un cheval d’une couleur verte

    27. Notre Dieu est aussi un feu dévorant

    28. Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité

    29. Leur langue n’est que tromperie

    30. Josué laissa la vie à Rahab

    31. J’ai écouté votre voix

    32. Car elle n’est point ma femme, et je ne suis point son mari

    33. L’effort du combat

    34. Élie

    35. Toute dîme de la terre

    36. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction

    37. Ésaü s’en alla vers Ismaël

    38. Nous avons péché

    39. Est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée

    40. Des langues de feu

    41. Des hymnes

    42. Le médecin bien-aimé

    43. Prépare-moi un logement

    44. Le fils de la perdition

    45. Lève-toi, va à Sarepta et demeure-là. Voici, j’y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir

    46. Il est ta gloire

    47. Nation sans pudeur

    48. Tout Juda a été exilé

    49. Les jeunes hommes ont cessé leurs chants

    50. Arrière de moi Satan

    51. Que la Shoah les atteigne à l’improviste

    52. Abstenez-vous

    53. Le commencement de la création

    54. Prostitutions de la prostituée

    55. Et la femme

    56. Ceux qui s’attachent à de vaines idoles éloignent d’eux la miséricorde

    57. Une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser

    58. Des nuées sans eau

    59. Soumises à leurs maris

    60. Le jour des faibles commencements

    61. Dans le désert

    62. Le prix

    63. Ne lui dites pas shalom

    64. Mon Évangile

    65. Dieu est amour

    66. Par Silvain

    Livre 33

    Ecclésiaste 4:2 : Et j’ai trouvé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants

    Il fallait commencer ce livre par un verset mélancolique. Assis à la table où je mange chaque jour depuis deux mois et des poussières, je regarde l’histoire que j’ai écrite et celle qui m’attend. De tout ce qui m’est arrivé je n’avais rien prévu mais j’essaie toujours d’anticiper demain. Je regarde également l’histoire des autres, tente d’examiner le parcours de ces hommes pas banals du tout qu’on a propulsés sur la scène médiatique après avoir connu des temps longs de vaches maigres. Des gens à qui l’on donne une tribune et une voix parce qu’ils ont quelque chose à la fois de singulier et de fédérateur. Parce qu’ils ont été appelés, préparés, formés pour devenir grands. Parce que Dieu leur en a donné le génie.

    J’ai 31 ans. J’ai déjà beaucoup marché avec le projet que je porte depuis des temps lointains. J’ai beaucoup marché mais je n’entrevois toujours pas la ligne d’arrivée. Alors je continue, au grand désespoir des miens, d’apprendre. D’attendre. De persévérer. Je m’arme spirituellement. Je lis des livres de plus en plus ciblés pour comprendre le monde dans lequel on m’a introduit. Plus je lis, plus je me sens petit face au savoir et face aux puissants. Je saisis l’audace d’écrire un livre et de raconter quelque chose au monde. Depuis mon arrivée en Suisse en septembre 2017, je crois comprendre que Dieu veut que je fasse une année sabbatique. Scandale pour beaucoup de gens pour qui le travail est une absolue nécessitée et le révélateur de l’identité des hommes. Puisque je ne fais rien, je ne suis rien. Puisque je ne gagne pas d’argent, je ne pèse pas bien lourd dans la balance. Pourtant, le mérite de ceux qui se reposent de leurs œuvres pendant une année est bien grand. Ils doivent croire que l’Eternel pourvoira à leurs besoins quand bien même ils n’ont rien et ainsi vivre l’Évangile littéral : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? J’ai commandé Le génocide voilé de Tidiane N’Diaye, une enquête sur la traite négrière perpétrée par les arabo-musulmans durant de nombreux siècles. Génocide qu’on cherche à dissimuler pour des raisons politico-religieuses. J’ai entamé aujourd’hui la lecture des Mémoires de Jean-Marie Le Pen. Je crois qu’il est l’un des derniers grands amoureux de la France, lui l’homme dont les accusations dont il fait l’objet sont souvent des billevesées propagées par une meute de loups, qui comme au temps de l’Inquisition espagnole, accuse de sorcelleries et de diabolisme intellectuel tous ceux qui osent proposer une autre politique que la leur. Nous y reviendrons.

    Je cherche un héros à donner à la France. Un sauveur. Mais combien sont-ils encore les Français à vouloir d’un bon berger, d’un chef national défendant leurs intérêts ? Un jour, dans une ville de Samarie, en Israël, un juif orthodoxe me dit : Chaque civilisation qui s’est vautrée dans le stupre a disparu. J’ignore comment vérifier cette information mais un modeste regard sur l’Occident déchristianisé actuel nous montre combien la dislocation de la famille, institution biblique donnant à chaque individu un cadre dans lequel il pourra évoluer sainement, met à mal l’ensemble de la société et déjà nous sommes menacés par d’autres populations dont les cultures sont opposées à celle qui fut la nôtre. J’insiste sur l’emploi du passé : la perte de poids des valeurs occidentales en Europe procède avant tout d’une rupture intérieure et donc intentionnelle d’avec notre propre héritage, notre spiritualité, notre Histoire. La faute de l’autre, dans la Bible, n’est jamais aussi grande que celle sur laquelle nous devons gémir. On doit pouvoir, savoir battre notre coulpe avant de flageller les autres. La paille dans l’œil du prochain n’est jamais aussi épaisse que la poutre qui est dans le nôtre. On sait que la France peut encore se repentir et elle supplie qu’on lui torde le cou pour ses exactions commises sur le sol algérien, mais elle plaide coupable devant cette nouvelle génération d’anticolonialistes sans rien connaître véritablement de son histoire et refuse de voir les péchés capitaux pour lesquels elle devrait adopter une attitude plus honteuse.

    J’écoute Châtillon-sur-Seine de Damien Saëz, chanson poétique joliment écrite. Elle évoque nostalgiquement la France des campagnes, la France qui, incarnée dans un couple mort, est l’enfer dans lequel l’argent gagne, la France du socialisme, la France matérielle. Charles Aznavour pleurait déjà Montmartre en 1965, triste dans son nouveau décor, dans ses murs où il n’y a plus d’âmes. Tout est désormais profit, tout est rentabilité, au revoir les bohémiens ! Le livre de l’Apocalypse met en exergue ce groupe de gens, représenté par le cheval noir, pour qui le salut n’appartient qu’aux lois du marché : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin. (Apocalypse 6 : 6) En Europe en effet, rien ne saurait être plus important que l’économie et on élit nos chefs gouvernementaux en fonction de leur stratégie budgétaire pour enrayer la crise et relancer la croissance. D’ailleurs, l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française et la défaite de Marine Le Pen relèvent surtout du rapport des Français à l’argent, non de la débâcle de la présidente du FN lors du débat de l’entre-deux tours. Il était le parfait inconnu de naguère qui fut associé-gérant de la banque d’affaires Rothschild & Cie et ministre de l’Economie dans le gouvernement de François Hollande, elle était l’eurosceptique dont la volonté de sortir de l’euro effraie. Aucune défaillance morale n’est de trop tant qu’elle sert les intérêts financiers de la nation. C’est ce que le général de Gaulle disait déjà en son temps : Les États n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts. À ce titre, notons que la doctrine méditerranéenne naquit de l’embargo sur le pétrole décrété par la Ligue arabe afin que les puissances occidentales se rallient à la cause palestinienne et fassent d’Israël la nation de tous les racismes et de tous les colonialismes, l’objet de toutes les attentions de l’ONU. Le terrorisme mahométan frappe partout mais on nous explique que l’état hébreu est responsable de tous les troubles au Moyen-Orient. Nos gouvernements sont conscients des inepties qu’ils déblatèrent mais ils se corrompent au nom de l’or noir sans lequel ils ne sont rien.

    Que les Français cessent de croire que cette façon de gouverner va leur porter chance. En maudissant Israël, ils provoquent le courroux divin, s’attirent de grandes malédictions. La France a soutenu populairement et médiatiquement le Hamas lors de l’opération Bordure protectrice de 2014, et dans la foulée, les pro-palestiniens descendaient dans la rue en brandissant des drapeaux islamiques et mettaient Paris à feu et à sang. La France a voté la reconnaissance symbolique de l’état palestinien au Parlement et au Sénat et quelques jours plus tard, Allah plongeait le pays dans le chaos en abattant les journalistes de Charlie Hebdo, des policiers, des Juifs à l’Hyper Casher. La France a accepté d’étiqueter les produits en provenance de Judée-Samarie et un mois après, elle tremblait devant l’horreur, devant l’État islamique revendiquant les attentats du Bataclan. Dieu parle tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, mais on se garde de l’écouter. En riposte, on n’a rien trouvé de mieux que de s’engager corps et âmes auprès des musulmans et se lever farouchement contre tous ceux qui seraient tentés de faire l’amalgame abominable entre l’islam et l’islamisme. Ont-ils lu le Coran ? La biographie du prophète ? Les hadiths ? Non, mais leurs amis musulmans sont incapables de faire du mal à une mouche. Les musulmans font l’islam et ses écrits fondateurs sont désormais à lire à l’aune des comportements des individus. Pire encore, on ne lit plus, on ne vérifie plus mais on écoute et on croit. C’est là une maladie bien française. Et déjà les caramels mous de la République avaient trouvé en la personne d’Éric Zemmour le plus grand des réfractaires, l’ennemi public numéro un de la diversité et du multiculturalisme. Il devenait plus dangereux que n’importe quel terroriste parce qu’il soufflait sur les braises et divisait les Français. Et dans le même temps, les réseaux sociaux affichaient des slogans hippies, des photos de policiers en larmes en train de se faire des câlins. Autant d’éléments qui, aux yeux de nos bourreaux, nous rendront encore plus méprisables que les ilotes.

    Le pays est à terre mais croit être debout. Le pays a, croit-il, vaincu parce que ses ennemis n’ont pas réussi à se faire haïr. Le syndrome de Stockholm a capturé l’âme française. On se prend d’affection pour ceux pour qui nous ne sommes que des poules mouillées, des descendants de croisés aux mœurs dépravées, des infidèles et des mécréants qui doivent mourir pour ne pas avoir fait allégeance au dieu lune. Tous les musulmans ne sont pas des terroristes nous dit-on, pour tenter de relativiser le problème. Mais à ce que je sache, tous les nazis n’ont pas été aussi monstrueux qu’Adolf. Et tous les communistes n’ont pas de sang sur les mains. Quid des crimes perpétrés au nom du Christ ? À cette question, répondons qu’il ne s’est point trouvé en lui de fraude et les Évangiles nous invitent à suivre son exemple. Un chrétien véritable est un artisan de paix et quelqu’un qui vit en conformité avec les Écritures. Tout péché commis au nom du Christ devient un affront fait à Dieu et un contre-témoignage qui sera sévèrement puni.

    J’écris ce livre à la France qui, comme André Gide, croit à la vertu du petit nombre, aux quelques-uns qui sauveront le monde. J’écris ce livre à la France qui, comme Charles Maurras, voit dans la liberté issue de la Révolution française servitude et désordre. J’écris à la forêt de gens qui pousse silencieusement au milieu de ces arbres qui tombent bruyamment. J’écris ce livre à la France qui regarde le ciel en pensant à Dieu. J’écris aux Français voulant triompher par la foi, pour qui la démocratie est d’abord le reniement du Père. J’écris aux Français aspirant à retirer au peuple son pouvoir pour le restituer au Créateur. J’écris aux Français souhaitant être gouvernés par le roi David. J’écris à la France votant à droite, parce que la Bible est un livre de droite. J’écris pour le salut de la France. Le salut de la France passe inexorablement par le retour de Dieu au gouvernement des citoyens français. Le retour du Dieu de la Bible, pas un autre. J’écris ce livre aux Français qui croient encore, ou qui veulent croire. Ensemble, nous allons traverser les Écritures et leur redonner leurs allants, leurs charmes, leur force. Verset après verset, extraits de chaque livre de la Bible, nous allons reconstruire le modèle édifié par notre maître à penser, celui que vingt siècles de christianisme et deux siècles de déchristianisation ont sérieusement endommagé. Nous allons rappeler quelles étaient les valeurs de la France judéo-chrétienne en contraste avec celles qu’elle véhicule aujourd’hui. Nous allons parler de la France de moins en moins française, celle que je pleure pour ne l’avoir pas connue, celle que je cherche dans les livres. Enfin, je partagerai quelques expériences que j’ai pu vivre avec Dieu dans les buts d’encourager l’humanité à investir en lui et de faire connaître, un petit peu, l’auteur inconnu de ces pages. C’est par là que je commencerai. Les deux prochains textes seront consacrés à des récits de vie puisque les rencontres commencent souvent par des présentations. J’écris aux Français qui se sentent étrangers dans leur propre patrie. J’écris à tous ceux qui pensent que le salut du petit reste français réside en Dieu, le grand architecte de la si belle culture qui fut la nôtre, et dans l’obéissance à ses commandements éternels.

    Livre 64

    3 Jean 1 : 14 : Chacun en particulier

    J’eus le privilège d’entendre la voix de Dieu comme on entend celle d’un homme. C’était en août 2012. J’étais malade d’une maladie pour laquelle la médecine ne peut rien. Par pudeur je n’indiquerai pas son nom mais mes souffrances étaient arrivées à leur comble. Mes prières semblaient n’avoir pour réponse qu’un ciel impassible mais je me gardais de lui faire affront. Cela n’aurait fait qu’envenimer les choses. Je m’accrochais aux promesses que le Seigneur m’avait faites et qui étaient inhérentes à ma vie, qui traçaient ma destinée et qui constituaient ma seule espérance, mon unique repère. Je ne pouvais pas mourir sans n’avoir vécu la totalité des paroles qui résonnaient en moi depuis plusieurs années. Par elles, j’avais renoncé pour toujours à tout ce que les autres font : des études universitaires, des formations professionnelles, des stages en entreprise, des apprentissages, des périodes d’essai… Ma seule vocation consistait à suivre Dieu coûte que coûte en dépit des contempteurs, des pressions familiales, des ragots et de la vive incompréhension des proches. Il m’était impossible de faire marche arrière, d’aspirer au carriérisme. J’écoutais cette voix sourde comme on écoute battre son cœur. Le surnaturel avait pénétré ma vie naturelle et je n’avais aucun moyen de lui résister. Je m’étais bien inscrit à l’université de Bordeaux III en 2009 mais après un mois de cours, je retrouvai mon chemin invisible. Je me figurai sur les pas d’Abraham qui au son divin avait tout quitter et partit sans savoir où il allait. C’était ça la Bible, pas autre chose. Partir, ne jamais revenir, conquérir, changer, voir la face et la main de Dieu, même quand tout semble perdu. Surtout quand tout semble perdu.

    Donc la vie allait continuer de souffler dans mes poumons. C’était sûr. Mais en cet été je devais rassembler les quelques forces qui me restaient pour que Dieu me rétablisse. Je compris dans cette période combien le Seigneur prenait plaisir à nous placer dans des conditions extrêmes afin de pouvoir nous affermir dans la foi en lui, afin de briser la foi que nous avons en nous-mêmes. Il ne s’agit pas d’un enseignement théologique mais de réalités vécues en conformité avec la Parole. Des membres parmi les plus influents de l’église que je fréquentais n’éprouvaient la moindre considération à mon endroit, d’ailleurs l’un d’eux avait vu en moi « le fils de Satan » après qu’il ait lu un extrait du premier livre de ma jeune carrière littéraire. Il n’avait pas su en saisir la véritable portée. Je n’y faisais pas l’unanimité parce que j’avais des idées à moi et celles-ci n’avaient pas reçu un accueil triomphant. Je dérangeais. On me refusa le poste de moniteur à l’école du dimanche et je souffrais le martyr. Tout semblait indiquer que je faisais fausse route et que j’étais en aversion aux yeux de Dieu mais je n’abdiquais pas. À situation désespérée, mesure désespérée, je m’engageai dans un jeûne partiel de quarante jours. Mes forces déclinaient mais je n’avais guère d’autres choix. Je décidai de m’abstenir de nourriture chaque jour pendant douze heures. Je mangerai le matin avant de partir à La Poste où j’effectuais un remplacement en tant que facteur et je ne ferai rien entrer dans mon estomac jusqu’au soir. Mais je pourrai boire. J’avais lu quelques années plus tôt un livre de Mahesh Chavda, un évangéliste américain qui avait sillonné la terre entière pour être l’auteur de plusieurs centaines de milliers de miracles, toujours après avoir accompli des temps de jeûne et de prière prolongés. Même les morts avaient parfois dû revenir à la vie après qu’il ait prié pour eux. Si les morts avaient recouvert le souffle, moi qui étais vivant, je devais recevoir la vie en abondance. Il fallait simplement que je reproduise le modèle qu’il enseignait, lui-même trouvant sa raison d’être dans les Écritures. Dans la Bible, il y a trois récits d’hommes ayant jeûné quarante jours : Moïse, Élie et Yeshou’a. Le premier reçut la Torah, le second eut une nouvelle révélation de l’Eternel, le dernier fut revêtu de la puissance de l’Esprit et entama son ministère. Cela valait donc la peine de renoncer à la faim et c’est ainsi que débuta mon temps de jeûne et de prière.

    Les Écritures n’ont de cesse de répéter que le Seigneur est bon. Cette vérité doit être capturée par la foi car il est parfois tentant de croire le contraire. Beaucoup abandonnent le Seigneur car ils n’ont pas trouvé qu’il était bon. Les épreuves, les incompréhensions, les déceptions, les temps de sécheresse spirituelle et les souffrances ont eu raison des espoirs qu’ils avaient placés en lui. Un amour sincère ne triomphe-t-il pas de tout ? Observons-le au milieu de la fournaise et nous en connaîtrons la nature. S’il est intéressé, il ne survivra pas mais s’il n’élève pas de plaintes, il sera déclaré pur. En ce qui me concerne, j’ai résisté à la tentation de croire qu’il n’était pas bon avec tous. Il est bon et il est parfait, sans contestation possible. Il n’était pas responsable de ma situation. Ma vie était entre ses mains et s’il pouvait me guérir sur le champ, il avait certainement d’excellentes raisons pour ne pas agir dans le sens que j’espérais. Je devais chercher la clé, fort de cette parole christique véritable : celui qui cherche trouve. Le succès ne pouvait que m’appartenir. Si je cherchais tout en étant honnête avec moi-même, j’étais condamné à trouver. Le temps, c’est de l’amour chantait Pascal Obispo dans Lucie. J’acquiesçai, de sorte que mes investigations n’allaient pas se heurter à la lassitude. J’allais chercher Dieu des années s’il le fallait parce que j’étais à bout de ressources mais plus encore parce que je l’aimais. Je me lançais corps et âme dans une quête infinie mais elle demeurait la plus grande des aventures humaines. Des témoins m’avaient précédé dans les âges et me garantissaient la venue de lendemains prospères. J’ai tout quitté pour Dieu afin de vivre ce que les gens sans foi ne peuvent sonder. J’ai investi ma vie en Dieu afin de manifester sa gloire parmi mes semblables et partant, les sauver. Et pour ne jamais désespérer sur la route, je m’imprégnais de ces paroles comme des vers de poésie que l’on apprend en cours de français : C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur (Hébreux 11 : 8-10).

    Un matin, après vingt jours de jeûne environ, je me rendis au travail dans le harassement. Chaque coup de pédale sur le vélo jaune chargé de lettres et de mauvaises nouvelles s’apparentait à un défi. Nul ne savait ce que j’étais en train de subir, d’aucuns je ne me fiais. Seule ma petite amie de l’époque, Béthel, avait le droit de savoir mais ma bouche lui fit silence jusqu’à ce que le Seigneur m’indique le temps où tout pourrait lui être révélé. Cette révélation avait un coût élevé mais quelques semaines plus tôt, il me fut impossible de regimber contre les aiguillons de Dieu et je dus tout lui dire. Elle m’en voulut de ne pas lui en avoir parlé avant même que notre relation ne commence mais j’en avais été incapable. Notre rencontre avait été programmé par le ciel et je savais que j’allais guérir. Il n’y avait alors dans mon désastreux état de santé aucune raison de s’alarmer. Si elle était convaincue que notre rapprochement avait été le fruit de quelques agissements célestes, le reste n’était que de seconde importance. La charité accepte tout par la foi : elle accepta. Cette journée chaude de mois d’août était suffocante, tant l’atmosphère était chaude et mon corps indigent, mais Dieu allait me propulser vers les sommets allègres, m’éclabousser littéralement de son Esprit saint. Alors que mon ventre s’était habitué à l’abstinence de nourriture à la façon des anachorètes, j’éprouvai une soif spirituelle d’une grande intensité qui allait me poursuivre jusqu’à ce que survint l’un des évènements qui rentrèrent au panthéon de ma vie. Sous l’impulsion divine, je commençai à parler en langues et je n’avais plus aucun contrôle sur ma bouche. J’ai parlé ainsi sans discontinuer des heures entières, sans n’avoir le moyen de m’arrêter si je l’avais désiré, mais je ne désirais rien d’autre que la visitation de Dieu. Mes pieds étaient dans les verts pâturages, ma tête dans les profondeurs célestes. La fatigue n’avait soudainement plus d’effets sur moi, j’étais transporté dans un autre monde, j’avais la sensation d’avoir quitté la Terre. Les fleuves d’eaux vives dont parle l’Ecriture coulaient en moi. Plus je parlais en langues, plus sa présence était manifeste. Je rentrai chez moi qu’aucun signe de changement n’était à signaler et je passai tout l’après-midi à prier assis par terre dans ma chambre. L’Esprit ruisselait, mon âme prenait la forme d’une coupelle voulant retenir tout ce que je recevais en grâce. Le soir vint et je me restaurai par quelques mets, une recette proche du bœuf bourguignon que ma mère avait concoctée. Si ses talents culinaires triomphèrent de ma faim, ils n’eurent raison de ma soif et je regagnai ma chambre. J’avais maigri ces trois dernières semaines et je me levais aux aurores six jours sur sept comme l’exige le métier de facteur, mais j’étais incapable de dormir. L’Esprit me tenait en haleine. Durant les heures de la nuit j’étais en ligne avec Béthel qui se trouvait aux États-Unis et parfois, je devais raccrocher pour prier en langues, infatigablement.

    Il était environ deux heures, j’étais de nouveau assis par terre à prier, mais cette fois-ci dans l’obscurité totale. Depuis le matin que je prononçais des sons inintelligibles sous la direction du Saint-Esprit, j’avais passé entre dix et douze heures devant Dieu. Un record en ce qui me concerne. Jamais je n’ai pu reproduire une telle expérience jusqu’à ce jour et jamais je n’ai revécu les minutes qui étaient devant moi. De manière aussi inattendue que soudaine, le Saint-Esprit souffla dans ma direction, me happa et j’entendis un murmure doux et léger : tes péchés sont blancs comme neige.

    Ces mots font écho au premier chapitre du livre d’Esaïe : Venez et plaidons ! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige. S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine (verset 18). J’étais un pécheur notoire mais aucune condamnation n’était retenue contre moi. Au contraire, Dieu voyait en moi un juste de façon que je pus vivre un moment rarissime dans la vie d’un homme en entendant sa voix. Comment a-t-il pu m’imputer de bonnes actions lorsque j’en commettais des mauvaises ? Comment mes faits et gestes n’étaient plus sans conséquence sur la manière dont Dieu allait me traiter ? Comme le président de la République, je bénéficiais de l’immunité, à la différence près que celle-ci était d’essence divine. Comment le péché avait-il perdu son pouvoir sur moi ? Je n’ignorais pas que nos confessions devant le Fils absout toutes nos fautes à la condition qu’on les délaisse, mais voilà qu’elles n’étaient pas encore confessées qu’elles étaient déjà pardonnées et mieux encore, purifiées. J’ai longuement remué ses paroles surprenantes pour essayer de les saisir jusqu’au jour où je les ai assimilées au roi David. Il avait été également un pécheur de premier ordre mais son cœur était tout entier tourné vers l’Eternel. Il péchait parce qu’il n’avait aucun moyen de faire autrement mais il souffrait de ses propres fautes parce qu’il avait investi toute son énergie afin de devenir saint. Afin de ressembler à Dieu. Le Seigneur était sa louange et il avait souffert tout ce que Dieu voulait qu’il souffre. Ainsi Dieu et David étaient en communion, non en vertu de la justice de David mais de la grâce de Dieu et du cœur dévoué du plus emblématique des rois d’Israël. C’est que l’amour couvre beaucoup de fautes (Proverbes 10 : 12) et l’amour réciproque en efface bien davantage. C’est ce qui s’est passé entre Dieu et David, entre Dieu et moi, entre lui et d’autres hommes mais pas avec tous. Chacun en particulier entretient une relation avec le Seigneur et il appartient à tous de la rendre la plus étroite que possible en portant du beau fruit au quotidien, celui qui émane de l’amour.

    Devons-nous nous étonner de lire que j’ai entendu la voix de Dieu distinctement ? Il ne faut pas. Paul l’a entendu sur le chemin de Damas, Moïse parlait avec Elohim en tête-à-tête, Yeshou’a l’entendit après qu’il ait été baptisé. Nous sommes les héritiers de ces héros, ils sont nos modèles et nous avons à les imiter d’abord, faire mieux qu’eux ensuite. Leur héritage nous est acquis et il est de notre devoir de le faire fructifier non seulement dans l’unité mais aussi de façon plus individuelle. Dieu veut que nous formions un corps mais le salut reste une affaire personnelle.

    Livre 30

    Cantique des cantiques 3 : 10 : Œuvre d’amour des filles de Jérusalem

    Alors la sainteté procède avant tout de notre identification en Yeshou’a et de la valeur de nos intentions, jamais de l’observance de règles négatives et contraignantes auxquelles il faudrait religieusement souscrire. Si les commandements prennent le pas sur les bonnes intentions, nous mangerons à la même table que les légalistes et de la meute des pharisiens dédaignant Christ. Dans l’excellent film Robin des bois, Prince des voleurs, Morgan Freeman, dans la peau d’un musulman gagné à la cause des hères anglais dit ceci : La perfection n’est jamais dans les hommes mais parfois dans leurs intentions. C’est vrai ! Il n’y a personne qui puisse compter sur lui-même sans tomber tôt ou tard, et le plus souvent de manière misérable. Mais si par malheur il venait à rester debout, il ne pourrait expérimenter le divin dans sa plénitude. On peut suivre des voies droites sans être agréable au Seigneur comme on peut pécher de manière récurrente et faire la joie du Père. Pour s’en convaincre, il suffit de faire le parallèle entre les nombreux péchés du roi David et le verset suivant : Car David avait fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et il ne s’était détourné d’aucun de ses commandements pendant toute sa vie, excepté dans l’affaire d’Urie, le Héthien (1 Rois 15 : 5). Je suis convaincu que David se serait fait des ennemis dans l’Eglise s’il avait été l’un de nos contemporains en ce que ses actes ne correspondaient pas à la manière dont beaucoup de chrétiens appréhendent la sainteté. Quel est le chrétien qui se serait attaché les services d’un homme ayant flirté avec les Philistins (ancêtres spirituels des Palestiniens) durant seize mois et tué des peuples entiers sans ne faire de distinctions entre hommes et femmes, le tout sans l’aval de l’Eternel (1 Samuel 27) ? C’est certainement à cause de ces campagnes militaires que Dieu ne lui permit point de construire le temple et qu’il lui rappela tout le sang qu’il avait versé devant lui (1 Chroniques 22 : 8). Plus tard, il ordonna le dénombrement d’Israël et s’attira les foudres de l’Eternel : ce péché coûta la vie à 70 000 âmes parmi les gens du peuple (1 Chroniques 21). Il est de notoriété publique que David n’a jamais convolé à la monogamie, préférant de loin les harems aux foyers traditionnels. C’est dans cette perspective qu’il ne sut contenir ses instincts de mâle dominant au moment où le corps de Bat-Shéva se dévoila à son regard. Il coucha avec elle avant de retrancher son mari de la terre des vivants. La Bible ne nous cache rien de ces choses comme elle explicite le fait que David était l’homme selon le cœur de Dieu (1 Samuel 13 : 14). Je n’aurai cesse de répéter ce point capital qui est au centre des Écritures : en triomphant du désert, le second roi d’Israël a prouvé à l’Eternel que son amour pour lui était véritable et que rien ne pouvait l’en éloigner. Par conséquent et par l’effet des bontés de l’au-delà, toutes ses imperfections étaient devenues parfaites en grâce. Lorsque des chrétiens pratiquent le bien sans n’avoir mis un seul pied dans le désert, ils ne pourront pas s’attendre à voir le Seigneur leur dispenser ses grâces les plus larges. Il y a sans conteste parmi les fils de Dieu quelques-uns qui sont illégitimes en ce qu’ils ne participent guère au châtiment du Seigneur (Hébreux 12 : 8) mais aux œuvres mortes. Ces gens-là sont le portrait craché des quelques pharisiens ayant porté Yeshou’a à la croix. Généralement, ce sont eux qui portent aux fils légitimes des regards de mépris, ces derniers marchant de manière non conventionnelle : et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant (Galates 4 : 29). Or, il est impossible de suivre le Seigneur partout où il va et d’être rangé dans une catégorie étriquée de gens sans nom, c’est-à-dire semblables les uns aux autres parce que soumis au même système.

    Pour illustrer convenablement mon propos, je voudrais raconter l’œuvre de deux filles de Jérusalem dans ma vie, grâce auxquelles j’ai rencontré la femme que Dieu voulait que j’épouse. À travers elles, il m’a donné l’éducation sentimentale dont j’avais besoin avant de croiser la route de la bonne personne. Si les dirigeants ecclésiastiques enseignent dans leur écrasante majorité le fait que nous devons nous garder des romances passagères, je suis d’avis pour dire que le maître du monde peut dans sa volonté nous conduire à en vivre. Je sais, une telle thèse n’est pas la bienvenue dans les milieux chrétiens mais mes expériences dans le Seigneur auront toujours raison des préceptes aux nobles apparences : Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes : Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas ! Préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ? Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair (Colossiens 2 : 20-23).

    Un samedi de 1999 ou 2000, j’étais en voiture en famille pour aller là où je ne sais plus. Mes parents firent jouer une cassette

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