Envoyée spéciale Israël et Cisjordanie
« Al majd lil’lah… » Les mots sont calligraphiés en arabe sous la coupole de l’église : « Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » Dans ce verset, un chœur d’anges accompagne les bergers en quête de l’Enfant Jésus. Mais c’est la Crucifixion qui vient à l’esprit face à Nisreen Nassar, le 8 décembre. Visage de madone et regard affligé, elle a la voix serrée : « Les nouvelles de Gaza nous brisent le cœur un peu plus chaque jour. Nous ne cessons de prier pour que Dieu arrête ce massacre. Je l’espère, Inch’ Allah… » Si Dieu veut : en Terre sainte, cette expression fuse aussi parmi les chrétiens. Mère de cinq enfants, Nisreen est l’assistante du pasteur de l’église luthérienne de Noël, à Bethléem (Cisjordanie). Pendant que nous échangeons surgit un grondement. Notre interlocutrice se fige, glacée. Puis : « Ce sont des avions qui repartent chargés de bombes vers Gaza. » Durant ce séjour, nous les entendrons quotidiennement. « Mon peuple se meurt, poursuit Nisreen. Nous, les Palestiniens, chrétiens et musulmans, ne faisons qu’un. »
Palestiniens chrétiens :