À Jérusalem, nous avons passé la semaine sainte avec ceux qui veillent sur le tombeau du Christ
Tentures de soie, tabernacle en argent massif, autel monumental, rien n’est trop beau pour célébrer le Messie
« La basilique est un lieu où des gens, séparés ailleurs, vivent ensemble. Ça fonctionne et on s’aime ! » assure le recteur
De notre envoyé spécial à Jérusalem Arthur Herlin
Des coups secs retentissent dans les allées sombres et tortueuses du Saint-Sépulcre. Le bruit provient de la porte monumentale, devant laquelle se tiennent quelques-uns des résidents chrétiens prêts à recevoir des hôtes. L’un d’eux, un franciscain chargé de l’intendance, ouvre une trappe conçue pour y passer une vieille échelle, selon un rituel quotidien et séculaire précis. Comme chaque jour, un musulman, Omar, la réceptionne à l’extérieur : elle lui permettra d’atteindre le loquet pour le déverrouiller. Depuis huit cents ans, sa famille détient la clef du lieu le plus sacré de la chrétienté. Elle leur a été confiée siècle, et accueillent depuis toujours des étudiants de toute confession. Très tôt une apothicairerie, l’une des plus anciennes du monde, est mise à disposition de la population, sans distinction de religion.