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Prendre la Parole
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Livre électronique322 pages2 heures

Prendre la Parole

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À propos de ce livre électronique

Ce recueil s’intitule « Prendre la Parole… ». Il ne saurait rendre l’expérience même de l’homélie, lorsqu’elle est donnée, avec le souffle du prédicateur, sa présence à l’assemblée, son sourire, ses gestes, ses improvisations. D’autant que les textes présentés dans ce recueil ne sont pas le script exact de ce qu’a dit le Père Jean Rouet. Lui-même, depuis des années, a refusé de lire ses homélies. Pourtant le texte qu’il en communique, qui est beaucoup plus ample qu’un résumé, en redonne la richesse spirituelle et l’interpellation cordiale. Tout au long de l’année liturgique, nous avons là un guide spirituel sûr que l’on a beaucoup de joie à entendre et à suivre.
LangueFrançais
Date de sortie4 oct. 2013
ISBN9782312013879
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    Aperçu du livre

    Prendre la Parole - Jean Rouet

    cover.jpg

    Prendre la Parole…

    Jean Rouet

    Prendre la Parole

    Commentaires des textes bibliques

    des dimanches de l’année A

    Préface

    du Cardinal Jean-Pierre RICARD

     « Prenant la parole, il leur dit… »

    Matthieu 17, 4 - etc.…

    Merci à tous mes correcteurs !

    Préface

    LA PRÉDICATION EST TOUT UN ART

    Nous sommes loin aujourd’hui du « sermon » d’autrefois, où le prédicateur annonçait le thème qu’il allait traiter. Il choisissait un point de la théologie dogmatique ou de la théologie morale et le développait avec plus ou moins de talent, de chaleur ou de persuasion. Le Concile Vatican II, dans son souci de retour aux sources, a voulu remettre à l’honneur l’homélie. Celle-ci doit permettre de faire le lien entre les textes de l’Ecriture qui viennent d’être proclamés et la vie concrète de tous ceux qui sont réunis dans une même écoute de la Parole de Dieu. Le prédicateur est au service du Seigneur qui veut, aujourd’hui, s’adresser à son peuple, l’éclairer, toucher son cœur et susciter sa réponse.

    Ici, deux écueils sont à éviter. Tout d’abord, transformer l’homélie en commentaire savant de l’Ecriture. Certes, le prédicateur doit avoir lu de près les textes, être lui-même un lecteur assidu de l’Ecriture. Parfois, il peut donner telle ou telle information ou indication de lecture. Mais l’homélie n’est pas le lieu où développer une étude savante et didactique. Elle n’est pas un cours d’exégèse. Elle doit faire réfléchir et toucher les cœurs en vue d’une conversion personnelle. Le deuxième écueil est le moralisme. Le prédicateur se sert de l’Ecriture pour exprimer devant un auditoire, qui ne peut intervenir, ses propres conceptions sur la vie, sur la situation de l’Eglise, sur la politique. L’homélie n’est pas le lieu de l’épanchement émotionnel. Elle est au service de la parole d’un Autre. Elle demande finalement un grand respect du Seigneur que l’on sert et du peuple auquel on s’adresse.

    Le Père Jean Rouet évite avec beaucoup de talent ces deux écueils.

    Il a une bonne connaissance du texte biblique. On sent qu’il le lit et le travaille. Pourtant, il évite d’en faire une présentation érudite. Il choisit une approche poétique et symbolique. Il fait appel à des images évocatrices qui s’adressent à l’esprit, à la sensibilité et au cœur. Ces images nous parlent et permettent à la Parole de pénétrer en nous. Il invite ses auditeurs à entrer en eux-mêmes, à accueillir Dieu, à se laisser éclairer et libérer par lui. On sent dans la prédication du Père Jean Rouet un désir de donner le goût de Dieu, la volonté d’inviter à aller plus avant dans l’expérience spirituelle, en accueillant le Seigneur qui veut demeurer chez nous : « Voici que je suis à la porte et je frappe, dit le Christ dans l’Apocalypse de Jean. Chez celui qui m’ouvrira j’entrerai et nous mangerons en tête à tête, lui avec moi et moi avec lui » (Ap. 3, 20). Le prédicateur est au service de ce Seigneur qui frappe à la porte de nos cœurs. C’est d’ailleurs un repas qu’Il apporte et qu’Il offre. Toute homélie s’inscrit dans une dynamique eucharistique.

    Ce recueil s’intitule « Prendre la Parole… ». Il ne saurait rendre l’expérience même de l’homélie, lorsqu’elle est donnée, avec le souffle du prédicateur, sa présence à l’assemblée, son sourire, ses gestes, ses improvisations. D’autant que les textes présentés dans ce recueil ne sont pas le script exact de ce qu’a dit le Père Jean Rouet. Lui-même, depuis des années, a refusé de lire ses homélies. Pourtant le texte qu’il en communique, qui est beaucoup plus ample qu’un résumé, en redonne la richesse spirituelle et l’interpellation cordiale. Tout au long de l’année liturgique, nous avons là un guide spirituel sûr que l’on a beaucoup de joie à entendre et à suivre.

    Ce recueil n’est pas fait pour être lu rapidement. Il est bref mais il est dense. Prenez le temps de savourer chacune des homélies. Arrêtez-vous pour en goûter les harmoniques et les parfums. Mais, surtout, mettez-vous à l’écoute de ce que le Seigneur vient vous dire à travers cette parole qui vous rejoint. Ces homélies ont du souffle. A leur contact, vous-mêmes vous reprendrez souffle !

    † Jean-Pierre cardinal RICARD

     Archevêque de Bordeaux

    Avant-propos

    Depuis plus de quarante ans, de dimanche en dimanche, la Parole m’est remise pour être proclamée et commentée au peuple de Dieu. Tous les trois ans le cycle recommence et la même Parole revient nous visiter.

    Pendant de nombreuses années j’ai tout écrit. C’est un exercice salutaire pour le prédicateur car il peut se rendre compte de ses répétitions, de ses contre-sens, de ses superficialités. L’écriture oblige à mettre sa propre parole par écrit. Il y a quelque chose de biblique dans cette ascèse.

    Le travail rigoureux sur le texte biblique, la connaissance directe des gens à qui l’on parle donne une parole directe qui vise essentiellement la conversion des cœurs.

    Je l’avoue : j’aime prêcher ! Heureusement car certains week-end ça peut être six ou sept fois. J’aime parler aux gens d’eux-mêmes et de la manière dont Dieu les considère, les appelle, leur donne envie de vivre et d’aimer. En exhortant les autres on se vise toujours un peu. L’essentiel est de ne pas se raconter.

    Régulièrement les gens me demandent le texte des prédications. Je me suis laissé convaincre d’en faire ce recueil qui reprend le travail d’écriture que les ordinateurs permettent de conserver. Ce livre ne se lit pas en suivant, il est fait pour préparer ou faire suite aux célébrations dominicales

    Cet ouvrage est donc né de ce long compagnonnage avec les gens et avec la Parole de mon Sauveur. Rien d’extraordinaire, tous les prêtres en font autant. Donner à lire ces prises de paroles c’est inviter à la partager ensemble.

    En la fête de Saint Benoît

    11 juillet 2013

    1° dimanche de l’Avent

    (Is 2, 1-5), (Rm 13, 11-14), (Mt 24, 37-44)

    NOUS NE NOUS DOUTONS DE RIEN !

    NOUS NE DOUTONS DE RIEN !

     Les gens au temps de Noé ne se doutaient de rien !  dit l’Evangile. Et nous, nous doutons-nous de quelque chose ? Est-ce que nos vies sont en éveil, en attente de l’irruption de Dieu ? Nous risquons d’en rester au temps de Noé : on mange, on boit, on se marie. Notre vie est réduite à ses besoins primordiaux : le manger, le boire, l’affectif. Nous pouvons être tellement absorbés par tout cela que nous ne nous doutons de rien. Nous sommes si occupés par la satisfaction de nos besoins que nous sommes noyés par tant et tant de soucis comme au temps du déluge. Oui c’est un vrai déluge ! Nous ne parlons haut et fort que de prix et de rendement, de croissance et de productivité, de sécurité et d’assurances tous risques. Nous ne parlons haut et fort que des objets et de leur juste ou injuste valeur et répartition. Nous faisons même des autres des objets de laboratoire, des marchandises. Nous vivons comme si c’était les choses qui nous faisaient vivre. Nous ne nous doutons pas du sort misérable du trois quart des habitants de notre planète. Nous sommes totalement englués dans ce type-là de soucis que nous ne nous doutons pas qu’il puisse y avoir quelqu’un d’autre. Il est là le matérialisme tranquille de nos sociétés, un matérialisme pratique qui nous enferme dans des problèmes de croissance économique sans fin, comme une fuite en avant mortifère.

    Nous ne nous doutons de rien ! Nous ne doutons de rien ! Nous ne voyons pas cette lame de fond qui recouvre les cœurs comme une chape de plomb et nous sommes surpris lorsque les tours s’effondrent, lorsque la guerre vient nous toucher jusque dans des sanctuaires réputés les plus inviolables. Il n’y a que Noé qui s’est embarqué, qui a vu venir la mort, qui s’est douté de quelque chose. Il y aussi notre rapport à nous même qui est concerné. Il y a nous-mêmes face à nous-mêmes qui nous noyons dans nos problèmes, nos questions, nos affections. Nous sommes tellement préoccupés de nous, de ce que les autres pensent de nous ! Observons le nombre de fois où nous nous surprenons à dire ou à penser : Moi je… A certains moments nous sommes si absorbés par nos impasses personnelles que nous ne nous doutons pas qu’il y a au fond de nous quelqu’un qui vient. Nous doutons de nous-mêmes, de nos capacités, des autres mais nous ne nous doutons pas qu’un autre vient à notre rencontre et nous comblons notre peur du vide par l’accumulation des choses et des occupations.

    Nous commençons le temps de l’Avent, c’est à dire le temps de l’éveil à la venue de Dieu : un mois pour se douter qu’il y a quelque chose qui doit se passer dans nos vies, un mois pour se douter de la venue de Dieu dans nos existences, dans notre temps : Il est venu et Il reviendra. Et l’annonce de cette bonne nouvelle est appel, invitation à chercher et à se tenir en éveil : Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver !

    Le problème c’est que nous avons organisé nos vies. Nous avons déjà tout prévu, même la liste des cadeaux et les menus de nos fêtes sont peut-être déjà en place… Mais dans le planning de ce mois qui vient, avons-nous prévu de nous tenir éveillés à la venue de Dieu. Il vient à l’improviste, comme un voleur pour éveiller nos vies. Il se présente à nous comme un « merveilleux conseiller », un conseil en vraie vie, un vrai conseil sans honoraires. Il est un merveilleux conseiller  parce qu’il invite à une vie simple, il invite même à nous simplifier la vie, à désencombrer nos vies. L’Evangile dénonce toutes nos évidences, il nous pousse à ne pas nous installer dans des certitudes acquises. Rien ni personne ne peut s’approprier Dieu : On vous dira le voici, le voilà ; n’y allez pas, n’y courez pas. Il s’agit au contraire de se laisser désinstaller pour chercher avec vigilance, pour continuer sans cesse à revêtir le Seigneur Jésus-Christ, rejeter les activités des ténèbres, à entrer dans le combat de la lumière, ainsi que le dit St Paul dans la deuxième lecture. Alors la paix viendra en notre cœur agité et nous pourrons devenir des artisans de paix.

    Comment faire, que dire pour opérer des changements dans l’organisation de notre vie afin de nous mettre en attente active, en éveil de la venue de Dieu ? Je voudrais vous inviter à une double fidélité, proposer deux conseils simples et gratuits ! D’abord fidélité à essayer chaque soir, pendant cinq minutes, à rendre grâce pour tout ce qui s’est passé dans notre journée, tous ces humbles signes de bonté qui sont autant de signatures dans nos vies de la bonté de Dieu. Ensuite je voudrais inviter à repérer ce que nous avons comme habitudes superflues dans l’ordre de la nourriture, des loisirs, de l’emploi du temps, etc. N’en choisissons qu’une et essayons de nous en passer ! Nous verrons alors tout ce que cela peut libérer comme disponibilité intérieure pour rencontrer davantage les autres. Et faisons tout par amour du Christ qui vient. C’est le moment l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Notre Avent sera ainsi un temps d’attente de Dieu pour se douter de quelque chose !

    2° dimanche de l’Avent

    (Is 11, 1-10), (Rm 15, 4-9), (Mt 3, 1-12)

    UNE HISTOIRE À NE PAS EN CROIRE SES OREILLES !

    L’univers que nous décrit le prophète Isaïe est un univers de concorde totale, d’harmonie en toutes choses. Le loup mange avec l’agneau, sur le trou du cobra l’enfant étendra la main. Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu. Cet univers vient de Dieu. Il pousse comme un rameau sur l’arbre de Jessé le père de David ! Un tel univers est en total décalage avec celui que nous expérimentons. C’est bien pourtant un de nos rêves : que tout se passe bien entre les hommes, qu’il n’y ait plus rien d’ambigu, que tout se vive dans la clarté. Nous n’avons pas l’expérience d’un tel univers, nous en avons la nostalgie, comme d’un paradis perdu. L’annonce de la venue du Christ est pourtant liée à la réalisation d’un tel état de fait. C’est ainsi que St Paul nous décrit la première communauté chrétienne : Etre d’accord entre nous selon l’Esprit de Jésus Christ. Ce que nous avons à vivre entre nous à cause du Christ Jésus doit donner à l’humanité toute entière d’espérer un tel avenir ! C’est une histoire à ne pas en croire ses oreilles.

    Comment cela est-il possible ? Comment réaliser ce rêve de concorde ? Jean Baptiste dit : Changez de manière de vivre. Nous sommes vigoureusement invités à retrousser les manches et à nous y mettre ! Et il baptise dans l’eau. Mais il ne suffit pas de décider de changer. C’est la condition nécessaire même si trop d’échecs dans nos tentatives de changement sont là pour nous convaincre qu’il y a besoin d’autre chose. Alors vient le Christ. Et son action est comparée à celle de celui qui vanne le blé. Il fait tomber la balle inconsistante, légère, qui s’envole et qui peut être brûlée ; il recueille le grain qui est lourd,

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