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Les aires protégées terrestres de Madagascar: leur histoire, description et biota, tome 2: Le Nord et l'Est de Madagascar
Les aires protégées terrestres de Madagascar: leur histoire, description et biota, tome 2: Le Nord et l'Est de Madagascar
Les aires protégées terrestres de Madagascar: leur histoire, description et biota, tome 2: Le Nord et l'Est de Madagascar
Livre électronique1 624 pages14 heures

Les aires protégées terrestres de Madagascar: leur histoire, description et biota, tome 2: Le Nord et l'Est de Madagascar

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À propos de ce livre électronique

In 1989, a book written by Martin E. Nicoll and Olivier Langrand was published on the protected areas of Madagascar, which heralded in a new era of conservation for this island nation. In the subsequent three decades, there was an important increase in inventories and studies on Madagascar’s terrestrial biota. This work led to significant changes in the systematics of Malagasy plants and animals, a large percentage unique to the island, and a notable augmentation in knowledge on Malagasy biodiversity. In addition, the considerable expansion of the protected area network, reinforcement of legal tools, and the development of new management modes and tools have contributed to a modernization of the protected area network.

The purpose of the French-language Les aires protégées terrestres de Madagascar is to present a large-scale update of information available from 98 terrestrial protected areas, various analyses to understand general trends in the conservation of these sites, and a synthesis to assess the needs for future scientific programs. Beautifully illustrated throughout with color maps, graphs, and photos, these three volumes will be an important reference for students, researchers, protected area managers, conservationists, and visiting ecotourists. Volume two covers northern and eastern Madagascar.
LangueFrançais
Date de sortie15 avr. 2021
ISBN9782957099757
Les aires protégées terrestres de Madagascar: leur histoire, description et biota, tome 2: Le Nord et l'Est de Madagascar

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    Aperçu du livre

    Les aires protégées terrestres de Madagascar - Steven M. Goodman

    1F)

    Deuxieme partie

    Les aires protégées terrestres de Madagascar

    Chapitre 17

    Introduction à la deuxième partie

    Steven M. Goodman & Sébastien Wohlhauser

    Dans la première partie (Tome I) de cet ouvrage, différents chapitres fournissent le contexte nécessaire à cette deuxième partie (Tomes II et III), décrivant en détail les 98 aires protégées terrestres. L’introduction générale (Chapitre 1) dans la première partie est suivie de différents chapitres, incluant une revue de l’histoire des aires protégées de Madagascar (Chapitre 2), un chapitre sur les aspects légaux (Chapitre 3), puis un ensemble de chapitres sur différents aspects techniques. Les cinq premiers chapitres techniques, sur la géologie (Chapitre 4), les sols (Chapitre 5), la météorologie (Chapitre 6), la végétation (Chapitre 7) et la flore (Chapitre 8) présentent des informations permettant au lecteur de mieux cerner l’importance de ces sujets par rapport à l’écologie d’une aire protégée donnée et d’autres aspects liés aux communautés biotiques. Les huit chapitres suivants de la première partie (Chapitres 9 à 16) font le point sur la systématique et la taxonomie des vertébrés terrestres de l’île et constituent l’ossature des informations sur ces groupes dans la deuxième partie, indiquant en particulier les noms scientifiques actualisés des organismes présents dans chaque aire protégée.

    Tous les sites présentés dans la deuxième partie sont inclus dans le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM), un aspect examiné dans les Chapitres 2 & 3. Hormis ce réseau d’aires protégées, d’autres sites de conservation sont sous gestion privée et ne sont pas régis par le Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) (Commission SAPM, 2009). Ces sites ne sont pas traités dans ce livre. Les gestionnaires des sites non-SAPM, qui sont des propriétés privées, peuvent être impliqués dans différents types d’activités de tourisme et de conservation. Parmi les exemples importants, on peut citer Berenty à l’Extrême Sud et Tsarasaotra à la périphérie d’Antananarivo.

    Dans la deuxième partie, les informations sont systématiquement présentées pour chacune des 98 aires protégées traitées ici, avec des sections distinctes. L’ordre de présentation de ces aires protégées suit leur numérotation (Tableau 2, Figure 1), qui est généralement définie par une orientation nord-sud selon les différentes zones écologiques de l’île. Quelques aires protégées sont divisées en parcelles ; le Tableau 34 contient une liste de ces sites et la logique associée à la question de savoir si les parcelles sont traitées séparément ou non dans le texte consacré à l’aire protégée concernée.

    Tableau 34. Aires protégées présentant plusieurs parcelles présentées dans ce livre. Les informations portent sur les similarités ou les différences écologiques entre les parcelles et les raisons pour lesquelles elles sont traitées comme une seule unité ou séparément (nom en gras) dans les 98 descriptions de sites dans la deuxième partie. L’un des principaux constats est que les milieux marins, qui forment des parcelles distinctes de certaine aire protégée, ne sont pas couverts dans cet ouvrage. Le système de cartographie qui définit les numéros de site est présenté en Figure 1 et des détails plus précis sur chacun des 10 blocs distribués dans un ensemble oriental (1A à 1F ; Figures 8 à 13), un ensemble central (2A à 2B ; Figures 14 & 15) et un ensemble occidental (3A à 3B ; Figures 16 & 17).

    Note sur les auteurs des différentes sections

    Le système suivant a été adopté pour mentionner, comme il se doit, les intervenants qui ont participé à la rédaction des différentes sections ou ont fourni des textes sur une aire protégée donnée, tout en économisant l’espace imprimé. L’individu ou les individus qui ont rédigé les sections sur chacun des 98 sites traités ici sont cités dans l’introduction de chacune de ces sections, présentées dans ce chapitre (voir ci-dessous), mais pas dans les textes individuels associés aux 98 sites. Par exemple, Paule M. Razafimahatratra et Julie Ranivo Rakotoson ont rédigé tous les textes de la section « aspects légaux ». Leurs noms sont ainsi cités dans la description de cette section dans l’introduction (voir ci-dessous), mais pas dans les textes individuels consacrés au sujet pour chacun des 98 sites. En revanche, Sébastien Wohlhauser et Steven M. Goodman ont édité les textes de la section « infrastructure », mais différents individus ont fourni certains textes et sont cités comme coauteurs des textes respectifs pour l’aire protégée concernée.

    Description sommaire de chaque section

    Nom officiel et surnom (Paule M. Razafimahatratra, Julie Ranivo Rakotoson & Steven M. Goodman) : Le premier nom fourni pour chaque aire protégée correspond à sa dénomination officielle (voir le Tableau 2) telle que présentée dans le décret gouvernemental en vigueur, par exemple, Parc National d’Ankarafantsika (site 68). Les documents officiels du gouvernement étant rédigés soit en français, soit en malgache, les langues administratives de Madagascar, les statuts des aires protégées font référence au nom en français. La vérification du nom officiel et de toutes les informations sur les aires protégées a été effectuée en collaboration étroite avec la Direction du Système des aires protégées (DSAP). Dans bon nombre de cas, le nom officiel d’une aire protégée n’est pas d’usage général et des synonymes sont présentés sous l’en-tête suivant.

    Le deuxième nom dans cette section est la version courte ou « surnom » (voir le Tableau 2), par exemple, Ankarafantsika (site 68). Pour économiser de l’espace et éliminer les lourdeurs, le surnom de chaque aire protégée est employé dans chacune des sections. Dans la version anglaise du texte, le nom en français du type d’aire protégée, par exemple « parc national » plutôt que « national park », est employé.

    Catégories UICN (Paule M. Razafimahatratra & Julie Ranivo Rakotoson) : Les statuts des aires protégées de Madagascar sont définis par l’Article 10 du Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) (Loi No. 2005-005 du 22 janvier 2015). Six catégories légales différentes sont définies par le code et six catégories correspondantes basées sur l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), selon le Système des Aires Protégées de Madagascar (Commission SAPM, 2009). Ces différentes catégories sont présentées dans le Tableau 35.

    Tableau 35. Correspondances entre le statut juridique des aires protégées et les catégories de l’UICN.

    En plus des catégories de l’UICN, certaines aires protégées peuvent avoir d’autres statuts internationaux : site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, réserve de la biosphère, site Ramsar, Zones Clés de la Biodiversité (ZCB), Alliance pour une Extinction Zéro (AZE), Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) et Zone d’Importance pour la Conservation des Plantes (ZIP) – voir les détails sur ces différents statuts internationaux dans le Chapitre 3.

    Aspects légaux (Paule M. Razafimahatratra & Julie Ranivo Rakotoson) : Cette section indique la date de création, les modifications ultérieures du type ou de la délimitation de l’aire protégée et les références précises des différents documents juridiques du gouvernement. Ces aspects sont traités en détail dans le Chapitre 3. Les indications suivantes sont présentées dans cette section : 1) gestionnaire actuel, l’organisation responsable de la gestion du site, du moins jusqu’à mi-2017 ; 2) gestionnaire précédent, l’organisation antérieurement responsable de la gestion de l’aire protégée – s’il y a eu plusieurs gestionnaires, les organisations sont citées par ordre chronologique ; 3) création, la date de la première action légale d’établissement d’une aire protégée donnée ; ceci inclut le statut temporaire pour celles ayant le statut antérieur de « nouvelle aire protégée » ou NAP ; 4) changement de statut, la modification du type d’aire protégée, par exemple de réserve spéciale à parc national, régie par l’Article 29 du Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) (Loi No. 2005-005 du 22 janvier 2015), qui permet différents types de changement de statut (Articles 30 et 31). Avant d’être inclus dans le système moderne d’aires protégées, certains sites traités dans cet ouvrage ont eu différents statuts de gestion ou de protection, par exemple dans le cadre du Domaine Forestier National (DFN), à savoir forêt classée, réserve forestière, périmètres de reboisement et de restauration, station forestière, station d’essais sylvicoles, etc. (Direction des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols, 1969) ; 5) dernier changement de statut, le statut le plus récent du site et 6) superficie actuelle, la surface du site selon le décret gouvernemental en vigueur.

    Les différents aspects légaux de cette section proviennent de nombreux documents publiés et non publiés. Plusieurs acronymes se trouvent dans les décrets et les articles gouvernementaux officiels, associés aux organisations et aux codes employés dans ces documents. Ces acronymes sont définis dans le Tableau 36 ; leur forme complète ne figure pas dans les textes.

    Tableau 36. Définitions des acronymes utilisés dans les décrets et articles gouvernementaux officiels.

    Superficie totale et zonation altitudinale (Jean Clarck N. Rabenandrasana & Steven M. Goodman) : Dans certains cas, le calcul de la superficie totale d’une aire protégée a donné lieu à des résultats très différents selon les différents shapefiles en circulation ; ce problème est abordé en détail dans le Chapitre 3 (Taille des aires protégées). Dans cette section, la superficie totale est basée sur les shapefiles de 2017 fournis par la Direction du Système des Aires Protégées (DSAP). Dans certains cas, ces valeurs sont différentes de celles présentées dans d’autres parties de cet ouvrage (par exemple, Tableaux 2 & 20 et dans la deuxième partie sur chaque aire protégée sous l’indication « aspects légaux »). Ces différences sont souvent liées à des aspects techniques associées à la topographie ou à des topologies particulières et à la résolution des sources de calcul. Dans la plupart des cas, la variation ne dépasse pas 1 % de la superficie calculée d’un site (Tableau 21).

    Les calculs de la zonation altitudinale d’un site ont été faits sur la base d’images téléchargeables de Shuttle Radar Topography Mission (SRTM, voir https://lta.cr.usgs.gov/srtm/mission_summary) et associées à l’Agence nationale d’imagerie et de cartographie (NIMA) et l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA). L’un des objectifs de ce projet était de produire des données altimétriques pour 80 % de la Terre, à l’aide d’une technique appelée « interférométrie radar ». Dans le cas de SRTM 1 Arc-Second, qui a été utilisé, les données altitudinales offrent une haute résolution d’1 seconde d’arc (30 m). Utilisant des projections WGS 84-UTM 38S, les altitudes ont été classées à l’aide du logiciel ARCGIS à des intervalles de 250 m, démarrant à un minimum de 0 m (niveau de la mer) jusqu’à un maximum de plus de 2000 m. Les classes d’altitude ont été superposées sur le shapefile respectif de l’aire protégée et la superficie a été calculée pour chaque classe d’altitude.

    Cette section ne traite que les classes d’altitude effectivement présentes dans une aire protégée. Par exemple, Ambohitantely (site 71) a une échelle altitudinale de 1001 à 1750 m ; par conséquent aucun chiffre n’est présenté pour les zones de basse altitude ou les zones de haute montagne. Un autre exemple, Tampolo (site 30), se trouve strictement en basse altitude ; aucune valeur ne concerne les classes au-dessus de 250 m. Les zones altitudinales de chaque aire protégée sont aussi représentées sur une carte du relief du site. La représentation globale des différentes bandes d’altitude pour les 98 aires protégées traitées est présentée dans le Tableau 37.

    Tableau 37. Représentation totale dans les 98 aires protégées considérées de neuf bandes altitudinales différentes.

    Synonymes (Steven M. Goodman, Paule M. Razafimahatratra & Jeannie Raharimampionona) : Il s’agit des différents noms utilisés pour les 98 aires protégées dans les publications, les cartes historiques et les documents non publiés. En général, la langue originale du nom est indiquée, sans la traduction dans l’autre langue de ce livre bilingue. Les synonymes se trouvent dans un tableau séparé lorsqu’il y en a plus de quatre pour un site donné.

    Les synonymes ont diverses origines. Parfois, ils découlent de la modification du statut légal, par exemple de réserve naturelle intégrale à parc national. Dans d’autres cas, ils incluent des dénominations antérieures de catégories du site (par exemple, forêt classée, réserve forestière, station forestière, etc.) dans les limites de l’aire protégée reconnue aujourd’hui. Certaines variations sont basées sur les différences de prononciation entre les dialectes malgaches et leur transcription (par exemple, Tsimanampetsotsa et Tsimanampesotse). Différents noms anciens et modernes existent dans les publications pour les blocs forestiers qui font partie d’une aire protégée aujourd’hui délimitée. On a fait en sorte d’inclure ces noms parmi les synonymes (par exemple, Forêt de Périnet ou Forêt d’Andasibe pour le Parc National d’Analamazaotra [site 42] ou Didy ou Forêt de Didy pour la Réserve de Ressources Naturelles du Corridor Ankehiny-Zahamena [site 34]). Des noms sont aussi associés aux différents types de zone de conservation autres que celles désignées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (voir le Chapitre 3, Désignations internationales des sites protégés), mais partiellement présents dans une aire protégée reconnue (par exemple Ramsar, site du Patrimoine mondial, etc.). Un index des noms est fourni à la fin du livre pour aider le lecteur à s’y retrouver.

    Infrastructures (Sébastien Wohlhauser & Steven M. Goodman) : Cette section présente la situation des infrastructures jusqu’à fin novembre 2017, sur la base des informations fournies par les gestionnaires de sites ou obtenues de différents rapports (par exemple, MNP 2005, 2014). Les détails présentés comprennent les infrastructures de gestion (bureau administratif principal et bureaux opérationnels de secteur), les dispositifs de conservation et de restauration (postes de garde, barrières, tours de garde, pare-feu et pépinières), les infrastructures d’accueil touristique (circuits ou sentiers, bureaux et postes d’accueil, centres d’interprétation, bungalows, gîtes, sites de camping, points de vue et belvédères) et les structures de recherche et de suivi (station, structures associées, camps et parcelles ou transects permanents de recherche/suivi). Dans la plupart des cas, cette section a été rédigée ou vérifiée en collaboration avec le gestionnaire du site ou l’organisation partenaire.

    Accès (Steven M. Goodman & Sébastien Wohlhauser) : L’information sur l’accès aux différentes aires protégées ne prétend pas être exhaustive. Nous recommandons aux touristes ou aux chercheurs de consulter les éditions récentes des guides sur Madagascar qui pourraient contenir des indications plus précises ou actualisées. Concernant l’hébergement, l’information se limite à celle basée sur l’expérience des éditeurs ou obtenue de différents ouvrages (Nicoll & Langrand, 1989 ; Bradt, 2011 ; Petit Futé, 2016) et sites Internet (http://www.travelmadagascar.org/ et http://www.parcs-madagascar.com/).

    Au moment de la rédaction de ce texte (fin 2017), le nombre de villes desservies par les vols d’Air Madagascar s’est considérablement réduit, ce qui invalide certaines informations dans les guides sur les liaisons intérieures. Il est recommandé aux touristes de vérifier la disponibilité des vols nationaux auprès des agences de voyage, sur le site d’Air Madagascar ou auprès de leur agence principale à Analakely, Antananarivo (Tananarive).

    Les tickets touristiques d’entrée dans les aires protégées placées sous la direction de Madagascar National Parks peuvent être achetés à Antananarivo auprès de leur bureau principal à Ambatobe (près du Lycée français), au guichet de l’Office régional du tourisme d’Analamanga à Antananarivo (Antaninarenina) ou, dans la plupart des cas, à l’accueil de l’aire protégée, à l’exception des sites hors des sentiers battus et rarement visités par les touristes. Il est important de noter que tous les sites ayant le statut de réserve intégrale naturelle sont fermés aux touristes. Des informations sur les aires protégées d’une région donnée sont disponibles auprès de la plupart des offices régionaux du tourisme dans les centres administratifs régionaux ou anciens chefs-lieux de province.

    Nous recommandons aux voyageurs indépendants de se procurer la carte routière standard FTM (Foibe Tao-Tsaritan’i Madagasikara) auprès du bureau principal à Antananarivo (Ambanidia, Route Circulaire) ou dans les boutiques touristiques. Nous nous sommes en général servis de cette carte pour décrire les réseaux routiers. Le système d’indication des routes nationales principales (RN) est généralement cohérent sur les cartes et dans les guides, mais ce n’est pas le cas pour les routes secondaires ou tertiaires, qui ont différents acronymes (par exemple, RIP = Route d’intérêt provincial, RNS = Route nationale secondaire ou RNT = Route nationale temporaire). Par conséquent, il vaut mieux se renseigner, ou demander son chemin, en-dehors des routes nationales plutôt que de se fier aux numéros de route.

    Les changements météorologiques, surtout la pluie, peuvent modifier rapidement l’état des routes. C’est un point particulièrement important pendant le passage des cyclones ou des dépressions tropicales. En général, la saison des pluies a lieu de décembre à avril dans les parties orientales et centrales de l’île et de janvier à mars à l’Ouest, au Sud-ouest et à l’Extrême Sud. Cependant, des événements tels que des tempêtes tropicales précoces ou tardives peuvent survenir en-dehors de ces périodes.

    Nous avons eu recours à une cartographie systématique pour les 98 aires protégées présentées dans cet ouvrage. A la base de ce système, la carte de toute l’île se trouve en Figure 1 et en deuxième page de couverture, indiquant l’emplacement des aires protégées, chacune associée à son numéro de site (Tableau 2). Madagascar est ainsi divisé en 10 blocs suivant un système nord-sud, représentés sur la Figure 1 ; une série orientale y compris l’Extrême Nord (blocs 1A à 1F ; Figures 8 à 13), une série centrale (2A à 2B ; Figures 14 & 15) et une série occidentale (3A à 3B ; Figures 16 & 17). Dans la deuxième partie du livre, chacune des 98 aires protégées est représentée sur une carte individuelle avec différents détails, y compris les localités, à l’intérieur ou à l’extérieur des sites, mentionnées dans le texte, les principales routes d’accès et la zonation altitudinale. La deuxième partie est divisée en deux livres, le Tome II couvrant les séries orientale et centrale des sites (sites 1 à 62) et le Tome III la série occidentale (sites 63 à 98).

    Madagascar est aujourd’hui divisé en 22 régions officielles, qui représentent, après le gouvernement central, les principales divisions administratives de gouvernance de l’île. L’ancien système de six provinces a été suspendu et remplacé par ce système de régions début octobre 2009. La Figure 18a illustre l’emplacement des 98 aires protégées traitées ici sur la base de l’ancien système de provinces et la Figure 18b se base sur le système actuel de régions administratives.

    Taux de fréquentation (Madagascar National Parks & Steven M. Goodman) : Le nombre de visiteurs achetant des tickets d’entrée dans une aire protégée provient des statistiques fournies par Madagascar National Parks (MNP) pour la plupart des sites sous sa gestion. Une revue de ces données est présentée dans le Chapitre 1 (Fréquentation des aires protégées). Cette information fournit des indications sur l’écotourisme. Les données de fréquentation sont présentées sur trois périodes distinctes (1992-2001, 2002-2011 et 2012-2016) et avec trois statistiques descriptives différentes : nombre total pour la période, nombre moyen pour la période et extrêmes (échelle) par période (valeurs minimale et maximale). Lorsque les valeurs sont particulièrement faibles ou marginales, l’année a été rajoutée pour indiquer une relation probable avec des problèmes politiques dans le pays, par exemple fin 2001-2002 et 2009. Les données de certaines années ne sont pas disponibles pour tous les sites. Les taux de fréquentation ne sont pas toujours disponibles pour les aires protégées en-dehors du réseau de Madagascar National Parks et aucune information sur ces sites n’est fournie ici.

    Géologie (Brooke Crowley & Janine Sparks) : Cette section inclut la description détaillée de la géologie de chaque site, sur la base des aspects et des termes techniques présentés dans le Chapitre 4. La classification géologique employée se base sur la carte récente de Madagascar d’U.S. Geological Survey et publiée par Roig et al. (2012). En Figure 105, les 98 sites sont présentés sur une carte géologique de base simplifiée. Dans certains cas, lorsqu’une aire protégée a une géologie complexe, une carte individuelle se trouve dans le texte consacré au site. Enfin, dans les textes sur la géologie, les noms géographiques utilisés dans Roig et al. (2012) ont été employés, plutôt que l’orthographe standard employée ailleurs dans cet ouvrage (par exemple, « Tolanaro » au lieu de « Tolagnaro »).

    Figure 105. Carte des 98 aires protégées traitées dans la Partie II, superposées sur la carte simplifiée d’U.S. Geological Survey (Roig et al., 2012).

    Sols (Amanda H. Armstrong & Megan E. McGroddy) : Cette section inclut les descriptions des sols de chaque site selon la classification et les termes techniques présentés dans le Chapitre 5, en particulier dans le Tableau 22. La classification des sols employée se base sur la classification de la Base de référence mondiale (IUSS Working Group WRB, 2015).

    Climat (Marie Louise Rakotondrafara, Luc Y. A. Randriamarolaza, Herilalaina Rasolonjatovo, Christian L. Rakotoarimalala & Fidison S. Razanakiniana) : Les tendances météorologiques sont présentées pour chaque site suivant les paramètres définis dans le Chapitre 6. Il s’agit plus spécifiquement des descriptions de tendances météorologiques entre 1985 et 2014 : périodicité des pluies, variations sur le temps du régime des précipitations et différentes données sur les températures moyennes annuelles, maximales et minimales. Des indications sur les événements ou tendances climatiques récents sont aussi fournies.

    Le seul aspect qui ne suit pas les paramètres indiqués dans le Chapitre 6 concerne les précipitations annuelles pour chaque site. Ces valeurs proviennent de Climate Engine (https://clim-engine-development.appspot.com/), qui calcule les précipitations moyennes à une résolution de pixel de 4800 m x 4800 m. Les analyses sont restreintes à la période 1981-2017. Les valeurs indiquées de précipitations moyennes utilisent des données satellitaires, combinées à des données provenant de stations au sol, avec une moyenne établie sur la base du shapefile de chaque aire protégée. Les descriptions des régimes climatiques locaux de chaque aire protégée suivent le schéma bioclimatique de Cornet (1974), basé sur les calculs du déficit hydrique (précipitations moins l’évapotranspiration potentielle), la température minimale moyenne durant le mois le plus froid et la durée de la saison sèche.

    Végétation (Laurent Gautier, Sebastien Wohlhauser, Jacquis Tahinarivony & Patrick Ranirison, avec l’assistance de Yannie Andriamiarantsoa pour la collecte et l’organisation des informations) : cette section décrit les principaux types de végétation de chaque site, la couverture forestière et les habitats particuliers. Des détails sont fournis sur les aspects de variation altitudinale lorsqu’ils ont un rapport avec la variation de la végétation. Compte tenu de l’hétérogénéité des informations d’une aire protégée à l’autre, ces textes se basent (par ordre de priorité) sur les articles et les monographies scientifiques publiés et spécifiques à la zone, s’ils sont disponibles, les rapports non publiés, les mémoires et les thèses universitaires et l’expérience personnelle des auteurs.

    Lorsque peu ou pas d’informations n’existe sur un site, nous avons eu recours à l’imagerie satellite accessible à travers Google Earth, rajoutant ainsi des informations de haute résolution à ce qui pouvait être déduit des cartes de végétation de l’île (Humbert & Cours Darne, 1965 ; Faramalala et al., 1995 ; Moat & Smith, 2007). La saisonnalité de la végétation est basée sur la carte de la couverture terrestre de l’Initiative pour le changement climatique de l’Agence spatiale européenne (http://maps.elie.ucl.ac.be/CCI/viewer/index.php). Dans certains cas, la fréquence et la dynamique des feux étaient très utiles pour interpréter l’imagerie satellite. La provenance des données sont expliquée dans une autre section (voir Feux, ci-dessous).

    Pour chaque aire protégée, le texte sur la végétation comprend généralement trois articles, selon les informations disponibles. La section présentation contient des informations générales sur le niveau de connaissances (études descriptives, études quantitatives et cartes de la végétation) ainsi que des informations sur le climat, les sols et les aspects physiographiques qui influencent la végétation primaire. La section végétation naturelle décrit les types de végétation naturelle et primaire selon la classification indiquée dans le Chapitre 7, résumée dans le Tableau 23, ainsi que les habitats spécifiques, la distribution, la saisonnalité, la structure, les principales espèces, les types biologiques et une brève description éco-géographique des types de végétation. La section végétation modifiée est liée à la transformation humaine de la végétation et en décrit les différents processus. Dans plusieurs cas, une conclusion souligne les principales tendances de la dynamique de la végétation, les types de végétation ou d’habitats particulièrement menacés, ainsi que des orientations pour la recherche. Pour certains sites, les textes sur la végétation naturelle et transformée sont combinés, pour diverses raisons.

    La composition ou la richesse spécifique ne sont pas présentées ici mais dans la section « Flore » (voir ci-dessous). Les taxons mentionnés dans la section sur la végétation sont ceux importants pour la structure ainsi que ceux qui sont déterminants ou discriminants sur le plan écologique. Compte tenu des problèmes d’identification des plantes dans les publications, notamment la description récente de plusieurs nouvelles espèces, les taxons cités ne sont souvent présentés qu’au niveau du genre ou de la famille. L’expression « famille » n’est pas incluse dans le texte, une procédure qui n’est pas conforme aux autres parties du livre, mais qui permet de réduire la longueur du texte sur la végétation.

    Flore (Peter B. Phillipson, Porter P. Lowry II, Lalao Andriamahefarivo, Marina Rabarimanarivo & Fano Rajaonary)

    Méthodologie et synthèse

    L’endémisme de la flore de Madagascar est parmi les plus élevés du monde (voir le Chapitre 8 pour plus de détails) aux niveaux de l’espèce, du genre et de la famille. Cependant, à quelques exceptions près, on dispose de peu ou pas d’informations sur les niveaux relatifs d’endémisme des plantes dans les différentes aires protégées, ainsi que sur les espèces rares ou à distribution restreinte. Cette section présente le profil de chaque site avec les détails de l’historique des récoltes botaniques, un « instantané » de l’état des connaissances actuelles et des notes sur la flore et ses affinités, ainsi que des listes d’espèces remarquables, dont les endémiques au site, les espèces à distribution restreinte, les espèces menacées et les représentants des familles endémiques. La principale source de compilation de ces informations est une analyse SIG des données disponibles sur les collections de Madagascar et des données de présence provenant de Madagascar Catalogue (2018), complétée par les rapports et les publications scientifiques ainsi que les connaissances des auteurs et d’autres botanistes pour certains sites et groupes de plantes. L’expression « famille » n’est pas incluse dans le texte, une procédure qui n’est pas conforme aux autres parties du livre, mais qui permet de réduire la longueur du texte sur la flore.

    Données sur les collections pour chaque site

    Les résumés sur la flore présentés sous forme de tableau pour la plupart des 98 sites reposent sur les données extraites de Madagascar Catalogue (2018). Cette série de données contient des informations sur environ 60 % de toutes les collections de plantes vasculaires à Madagascar et représente la source la plus complète disponible.

    Les spécimens sont généralement présentés avec des informations sur leur origine géographique, bien que lors des premières décennies de l’exploration botanique, ces informations se limitent parfois à une mention du type « Madagascar » ou « Centre de Madagascar ». Au 20ème siècle, les botanistes ont progressivement fourni plus d’informations, souvent des noms de lieux pouvant être associés à des localités précises, et parfois des coordonnées géographiques obtenues de cartes. Cependant, les coordonnées géographiques n’ont été notées systématiquement que depuis l’introduction des appareils GPS portatifs au milieu des années 1990. Dans la mesure du possible, les coordonnées de récoltes plus anciennes ont été estimées post-facto à l’aide des informations géographiques notées sur les étiquettes de spécimens, en conjonction avec les itinéraires des expéditions de récoltes, les cartes, les nomenclatures et des ressources en ligne comme Google Earth.

    Pour cette étude, la série de données comprend 220 073 relevés de récoltes de plantes vasculaires, extraits en mars 2018 de Madagascar Catalogue (2018), dont 211 260 ont été analysées à l’aide de la technologie SIG (Système d’information géographique) pour déterminer leur présence dans les 98 aires protégées (8813 relevés ne présentaient pas de coordonnées). Au total, 91 170 spécimens (environ 40 %) ont été placés sur les shapefiles officiels de la Direction du Système des Aires Protégées (DSAP). Trois aires protégées ne disposent d’aucun enregistrement de récolte : Sahamalaza-Iles Radama (site 15), Ampanangandehibe-Behasina (site 37) et Ambondrobe (site 84), tandis que d’autres ont des milliers de relevés, dont Loky Manambato (site 6), qui détient le record de 6200 enregistrements. Le nombre de récoltes documentées par km² pour chaque site a été calculé pour représenter l’intensité de récolte, en ne prenant en compte que la partie terrestre des sites qui comprennent aussi des zones marines, comme Nosy Hara (site 1) et Nosy Mangabe (site 25), dont la partie terrestre représente moins de 50 % de la superficie totale. Quatre sites sur les 98 détiennent plus de 300 récoltes par km², dont Nosy Mangabe, Analalava (site 33), Analamazaotra (site 42) et Mandena (site 59), tandis que 39 sites ont une récolte documentée par km² au plus.

    Plusieurs récoltes sur un site ont été identifiées au niveau de l’espèce (ou taxon infraspécifique, le cas échéant), tandis que d’autres ne l’ont été qu’au niveau du genre ou de la famille, et une infime partie n’a pas été identifiée. Ces informations ont servi à évaluer le niveau de l’effort d’identification pour chaque site, sur le terrain et dans l’herbarium ensuite. Certains sites avec un nombre de récoltes relativement élevé ont plus de 80 % de leurs récoltes identifiées, notamment Zahamena (site 32), Torotorofotsy (site 41), Manjakatompo Ankaratra (site 74), Itremo (site 78), Beanka (site 81) et Bezà-Mahafaly (site 96). En revanche, les sites suivants où l’effort de récolte a été important n’ont qu’environ 50 % de leurs spécimens identifiés au niveau de l’espèce : Makira (site 23), Agnakatrika (site 54), Tsitongambarika (site 56) et Alandraza Analavelo (site 92). Si ces valeurs relativement faibles traduisent un moindre effort d’identification, elles reflètent aussi sans doute le nombre important d’espèces non décrites (et donc non identifiables).

    Compilation et analyse des listes d’espèces pour chaque site

    Sur la base de la série de données compilées, une liste initiale d’espèces a été établie pour chaque site, complétée ensuite par des informations provenant des sources suivantes :

    1) Présence enregistrée dans les aires protégées selon Madagascar Catalogue (2018). Depuis le lancement de Madagascar Catalogue en 2005 (Phillipson et al., 2006), les données de présence dans les aires protégées ont été enregistrées pour chaque espèce. Ces données ont été obtenues à partir de spécimens dans les herbaria et d’informations citées dans les révisions taxonomiques récentes. Initialement limitée aux sites inclus dans le réseau des aires protégées de Madagascar avant 2015, cette approche a été étendue pour inclure les aires protégées nouvellement désignées, ainsi que les extensions désignées d’anciennes aires protégées. Ces informations changent inévitablement au fur et à mesure de l’intégration de nouvelles récoltes et de nouveaux travaux de taxonomie. La date butoir de la série de données utilisée ici est mars 2018.

    2) Données supplémentaires sur la présence des espèces dans les aires protégées obtenues de publications sur des sites spécifiques, ainsi que de rapports non publiés et de mémoires et de thèses universitaires.

    3) Connaissances des botanistes experts de la flore de certains sites et régions.

    4) Données détaillées sur les cinq familles endémiques de plantes de Madagascar reconnues aujourd’hui, obtenues de Ramananjanahary et al. (2010).

    Madagascar Catalogue (2018) indique systématiquement la distribution globale et la rareté de toutes les espèces de plantes documentées dans l’île. A l’aide de la liste d’espèces compilée pour chaque site, les données ont été extraites pour chaque espèce notée selon ces critères et analysées de façon à produire le nombre total d’espèces documentées ainsi que le total des espèces 1) natives de Madagascar, 2) endémiques à Madagascar, 3) introduites et naturalisées à Madagascar, 4) connues uniquement du site (soit de récoltes multiples, soit de la récolte-type) ou 5) connues de deux à cinq autres sites. Le cas échéant, le pourcentage de flore native pour chacune de ces catégories a été calculé pour chaque aire protégée et présenté sous forme de tableau.

    Compilation d’informations notables sur la flore de chaque aire protégée

    En plus des données quantitatives pour chaque aire protégée, qui indiquent les niveaux d’endémisme et de singularité de sa flore, sont notées aussi les caractéristiques générales et des particularités floristiques intéressantes ou remarquables. Plutôt que d’établir la liste d’espèces d’un site, qui serait longue dans la plupart des cas, un lien renvoie à cette information dans Madagascar Catalogue (2018). Des détails sur des familles ou des genres particuliers ont été choisis pour illustrer l’intérêt floristique exceptionnel d’un site.

    Trois aires protégées abritent plus de 100 espèces considérées aujourd’hui comme endémiques aux sites : Tsaratanàna (site 13), Marojejy (site 19) et Masoala (site 24). Par ailleurs, sur les 98 sites, 66 sont connus aujourd’hui pour avoir au moins une espèce localement endémique. Huit sites ont plus de 100 espèces à distribution restreinte présentes dans quatre autres aires protégées au plus : Loky Manambato, COMATSA Nord (site 11), Tsaratanàna, Manongarivo (site 14), Marojejy, Masoala, Analamazaotra et Andohahela (site 57). Les évaluations du risque d’extinction selon les catégories et les critères de l’UICN (IUCN, 2012) et publiées sur la Liste rouge de l’UICN (2018) sont présentées pour certaines espèces.

    Concernant les cinq familles endémiques de plantes de Madagascar, 71 des 98 aires protégées traitées dans cet ouvrage abritent au moins une de ces familles et sept sites ont au moins un membre des cinq familles. Quatre aires protégées abritent au moins 19 des 97 espèces appartenant aux familles endémiques : Makira, Masoala, Zahamena et Betampona (site 35).

    Faune (Steven M. Goodman, Sébastien Wohlhauser & Achille P. Raselimanana) : Les aspects sur la faune des vertébrés terrestres (à l’exception des poissons) dans chaque aire protégée sont résumés dans cette section, informations tirées principalement du tableau associé à chaque site. La richesse spécifique et les niveaux locaux d’endémicité sont soulignés. Le terme endémique peut prêter à confusion. Un pourcentage important de la faune des vertébrés terrestres malgaches est unique à l’île et donc endémique. De façon plus spécifique, les espèces « localement endémiques » font l’objet de ces textes, c’est-à-dire celles qui, selon les informations actuelles, ne sont présentes que dans un site donné (micro-endémiques) ou « endémiques locales régionales », ou en d’autres termes, celles ayant une distribution géographique limitée et unique à une zone relativement restreinte (micro-endémiques régionales). Lorsque les espèces localement endémiques sont mentionnées dans le texte, seules celles qui ont un nom officiel sont citées. Les espèces candidates sont ainsi exclues (voir dans le Chapitre 1 le concept « d’espèces candidates » pour plus de détails). Dans le texte sur certains sites, des commentaires portent aussi sur les communautés locales de carnivores natifs (famille des Eupleridae), sur la base de l’hypothèse que la présence dans une aire protégée de l’ensemble complet d’espèces connues dans une région donnée est une indication du caractère relativement intact des écosystèmes forestiers. Ces cas sont quasiment tous associés aux aires protégées les plus vastes.

    La conclusion du texte sur un site contient parfois des suggestions pour les travaux futurs. Ces recommandations sont exprimées sous différents angles : compléter les informations pour un site donné ; utiliser la recherche sur la faune à long terme pour progresser sur différentes questions ; pour les sites considérablement menacés par les pressions humaines, sur la base de perte de forêt (plus de 20 % de perte depuis 1996), pour obtenir ce qui s’avérera certainement être des archives avant la perte d’un bloc forestier. Pour certains sites, des commentaires portent sur des aspects de biogéographie ou plus spécifiquement de zoogéographie, sur la recherche à long terme et sur les différentes actions proposées pour la gestion et les progrès scientifiques. La synthèse des informations par agrégation des tableaux des vertébrés connus sur un site peut être compliquée et différente d’un groupe à l’autre. La section suivante présente ces détails.

    Listes des vertébrés

    Pour chaque aire protégée, des tableaux présentent la liste des différents groupes de vertébrés terrestres, suivant la taxonomie présentée dans la première partie, notamment les amphibiens (Chapitre 9), les reptiles (Chapitre 10), les oiseaux (Chapitre 11), les tenrecs (Chapitre 12), les rongeurs natifs (Chapitre 13), les chauves-souris (Chapitres 14), les carnivores natifs (Chapitre 15) et les lémuriens (Chapitre 16). Ces listes contiennent les espèces documentées dans un site donné, et non celles que l’on suppose être présentes sur la base de leur distribution connue. Dans la plupart des cas, ces listes ont été complétées ou vérifiées avec la collaboration du gestionnaire du site ou des organisations partenaires. Afin d’aider le lecteur à se retrouver dans les noms scientifiques utilisés auparavant dans les publications mais qui ne le sont plus, un tableau de synonymes se trouve dans la première partie, dans le chapitre respectif sur chaque groupe de vertébrés.

    Comme le montrent plusieurs tableaux sur les vertébrés terrestres des 98 sites, il reste beaucoup à faire pour résoudre les questions taxonomiques. Cette situation est particulièrement évidente pour des groupes tels que les amphibiens, les reptiles et les lémuriens. La reconnaissance des différentes espèces dans les listes, basée sur des documents publiés et non publiés, en particulier pour les trois groupes mentionnés ci-dessus, était souvent difficile sans spécimen-type ou photographie. En cas d’incertitude, la prudence s’imposait ; ces listes doivent être considérées comme un point de départ pour préciser les taxons présents dans un site donné.

    Dans plusieurs aires protégées, la recherche et la récolte de spécimens ont démarré il y a plus de 100 ans. Au cours des années, la couverture forestière s’est fortement réduite dans certains sites, avec des changements biotiques conséquents, notamment des disparitions locales d’espèces. Compte tenu de la difficulté de faire une distinction artificielle entre ces différentes périodes et sources de données, l’établissement des listes s’est basé sur les informations anciennes comme modernes. Ce système pose des problèmes évidents : une espèce qui a été enregistrée dans le passé dans une aire protégée, mais pour laquelle il n’y a aucune trace à l’ère moderne (par exemple, Eutriorchis astur à Analamazaotra [site 18]) ; un taxon qui est éteint par la suite (par exemple, Tachybaptus rufolavatus au Lac Alaotra [site 31]) ; une espèce qui a disparu localement (par exemple, Aythya innotata au Lac Alaotra [site 31]) ou un taxon qui a disparu localement puis a été réintroduite (par exemple Propithecus diadema à Analamazaotra [site 18]).

    Codes Pour chaque saisie d’espèce dans un liste tabulaire, le système de codification suivant a été adopté : un astérisque (*) avant le nom de l’espèce désigne un endémique malgache ; les noms scientifiques en gras désignent les espèces strictement endémiques à l’aire protégée ; les noms scientifiques soulignés désignent des espèces uniques ou relativement uniques au site et un + avant un nom d’espèce indique les taxons rentrant dans la catégorie Vulnérable ou plus de l’UICN (voir le Chapitre 1, Statut de conservation). Il faut garder en tête que le statut UICN de plusieurs espèces récemment décrites n’a pas encore été évalué. Dans les cas des lémuriens, un astérisque (*) après un nom d’espèce désigne un taxon provisoirement accepté dans cet ouvrage et pour lequel des données supplémentaires sont nécessaires pour en vérifier la validité (voir le Chapitre 16, Espèces de lémuriens et leur reconnaissance).

    Compilateurs et sources de données Pour chaque liste, les compilateurs des informations sont mentionnés, incluant des individus et des organisations, ainsi que les contributeurs ayant fourni des données, parfois non publiées. L’ordre de mention des compilateurs reflète leur apport. En revanche, les contributeurs sont classés par ordre alphabétique. Pour la plupart des espèces d’amphibiens, de reptiles, de tenrecs non-épineux, de rongeurs natifs et de chauves-souris, les listes proviennent des données sur les spécimens ou du moins d’animaux capturés et identifiés en main. En revanche, la plupart des relevés d’oiseaux et de lémuriens diurnes se base sur l’observation directe dans la nature.

    Amphibiens et reptiles Compte tenu des nombreuses incertitudes taxonomiques sur les amphibiens de Madagascar, en particulier au niveau de l’espèce, l’élaboration des listes pour chaque aire protégée est une tâche complexe. A ce stade, plusieurs tableaux peuvent contenir des erreurs. Les informations se sont basées sur les inventaires herpétologiques, disponibles pour la majorité des aires protégées de Madagascar grâce au travail remarquable et intensif de plusieurs chercheurs et étudiants au cours des 25 dernières années, complétés par les relevés historiques résumés dans Glaw & Vences (2007), ainsi que les observations non publiées de Frank Glaw, d’Achille Raselimanana et de Miguel Vences. Ces listes sont donc basées sur des relevés vérifiés et non sur les présences probables extrapolées de modèles ou de cartes de distribution. Cependant, un certain degré de subjectivité existe, comme expliqué ci-dessous.

    Le travail d’inventaire, publié et non publié, cité comme source originale de l’établissement de la liste des amphibiens et des reptiles, se base généralement sur la taxonomie acceptée au moment de l’inventaire. En raison de la modification de la taxonomie et de la présence d’un grand nombre d’espèces similaires sur le plan morphologique, en particulier parmi les amphibiens dans les sites de forêt dense humide sempervirente, une évaluation critique s’avérait nécessaire. Par conséquent, les listes ont été ajustées selon les critères suivants :

    1) Si un relevé est contestable et ne peut être attribué avec une certaine marge de confiance à une autre espèce morphologiquement similaire connue pour être présente dans la région géographique concernée, le relevé n’est pas inclus dans la liste de l’aire protégée.

    2) Si un relevé est contestable mais la présence de l’espèce dans la région n’est pas improbable, le nom scientifique est mis entre parenthèses, indiquant la nécessité d’une confirmation.

    3) Si la présence d’une espèce relevée n’est pas connue dans la région géographique concernée et que cette présence est peu probable, mais que la présence d’une autre espèce morphologiquement similaire est avérée, le nom d’espèce est modifié en conséquence. Dans ces cas, le nom est placé entre parenthèses, indiquant la nécessité d’une confirmation.

    4) Si l’identification au niveau de l’espèce d’un relevé semble inacceptable mais que l’identification au niveau du genre est jugée fiable, et si c’est le seul relevé d’un genre dans ce site, l’espèce est rajoutée à la liste en tant que « sp. » (une espèce enregistrée) ou « spp. » (plusieurs espèces enregistrées de ce genre). Le genre d’amphibiens Stumpffia (famille des Microhylidae) constitue un bon exemple avec une identification au niveau de l’espèce quasiment impossible dans le passé, mais généralement reconnaissable au niveau du genre. Dans cet exemple, les informations sont incluses pour une aire protégée où une ou plusieurs espèces de Stumpffia ont été enregistrées, même si l’identification au niveau de l’espèce requiert des études supplémentaires.

    En résumé, si les listes d’amphibiens et de reptiles présentées ici constituent une importante avancée pour comprendre la biodiversité dans les aires protégées de Madagascar, les utilisateurs de ces listes doivent garder à l’esprit qu’elles contiennent plusieurs questions taxonomiques non résolues. Dans le cas des amphibiens, les listes, souvent courtes, d’espèces dans les aires protégées de l’Ouest ayant des formations de forêt sèche sont probablement assez complètes et moins discutable sur le plan taxonomique. La compilation des données présentée ici souligne les nombreuses lacunes de notre connaissance sur la faune riche en espèces d’amphibiens dans l’Est, appelant à plus de travail de taxonomie et sur le terrain.

    Oiseaux Certains relevés pour les listes d’espèces d’oiseaux sont extraits du site « e-bird » (http://ebird.org/content/ebird/) organisé par The Cornell Lab of Ornithology et National Audubon Society. Les individus ayant soumis ces informations sont cités. Les relevés et les localités discutables n’ont pas été inclus. Cependant, la vaste majorité des données utilisées pour l’élaboration des listes provient de nombreux inventaires publiés ou non publiés, réalisés par des chercheurs, des étudiants et des écotouristes. Les espèces synanthropiques, notamment la volaille et les pigeons (Columba livia, famille des Columbidae) vivant à l’état sauvage, n’ont pas été inclus.

    Animaux domestiques Les listes ne contiennent pas d’animaux domestiques, spécifiquement les ongulés (bovins, chèvres et moutons). Dans certains cas, ces animaux pâturent dans les aires protégées ou vivent à l’état sauvage. Par ailleurs, le potamochère (Potamochoerus larvatus, famille des Suidae) n’est pas inclus.

    Lémuriens La taxonomie des genres de primates nocturnes est largement basée sur la génétique moléculaire (voir le Chapitre 16 pour plus de détails). Pour les populations non encore génotypées de ces animaux, nous avons préféré ne pas déduire l’espèce locale et avons employé des dénominations comme « Microcebus sp. »

    Références Plusieurs références sur différents groupes de vertébrés ont servi à formuler les listes pour les aires protégées et elles ne sont pas citées à la fin de chaque texte consacré à un site : amphibiens (Glaw & Vences, 2007), reptiles (Glaw & Vences, 2007), oiseaux (Raherilalao & Goodman, 2011 ; Goodman & Raherilalao, 2013 ; Safford & Hawkins, 2013), tenrecs (Soarimalala & Goodman, 2011 ; Goodman et al., 2013), rongeurs endémiques (Soarimalala & Goodman, 2011 ; Goodman et al., 2013), chauves-souris (Goodman, 2011 ; Goodman & Ramasindrazana, 2013) ; carnivores (Goodman 2012, 2013) et lémuriens (Ganzhorn et al., 1996/1997 ; Mittermeier et al., 2010, 2013 ; Schwitzer et al., 2013). Pour plusieurs sites inclus dans Nicoll & Langrand (1989), les listes qu’ils ont fournies forment la base de ce qui est présenté ici. Dans la plupart des cas, les références taxonomiques des différentes publications scientifiques qui ont servi à l’élaboration des listes d’espèces ne sont pas citées dans la bibliographie à la fin du texte sur le site, mais dans celles des inventaires de faune.

    Aspects culturels (Steven M. Goodman & Sébastien Wohlhauser) : Les différents aspects dans cette section se basent largement sur les réponses des gestionnaires des sites à un questionnaire qui leur a été envoyé sur l’importance de l’aire protégée et de ses environs immédiats pour les populations locales. Ces réponses ont été condensées et éditées. Les réponses présentaient de différences considérables en matière de détail et de sujet. Dans plusieurs cas, les informations sont liées aux aspects historiques, à des éléments de la vie quotidienne des groupes ethniques locaux et plus largement, aux croyances, aux coutumes et aux narrations malgaches. Certains sites n’ont fait l’objet d’aucune réponse de la part de leurs gestionnaires et cet aspect est mentionné lorsque c’est le cas. S’il y a lieu, les mots ou expressions en malgache ont été inclus. Dans certains cas, des informations ont été rajoutées, surtout si elles apportent des détails non mentionnés par les gestionnaires du site.

    Pressions anthropiques (Steven M. Goodman & Sébastien Wohlhauser) : Cette section, qui se concentre sur les habitats terrestres, se base principalement sur des informations fournies par les responsables des aires protégées suite à un questionnaire. Ces textes ont été pour la plupart condensés et édités, évaluant partiellement différents niveaux de causalité (Salafsky et al., 2008). Certains sites n’ont fait l’objet d’aucune réponse de la part de leurs gestionnaires et cet aspect est mentionné lorsque c’est le cas. Pour d’autres sites, des détails supplémentaires ont été rajoutés à l’aide des publications ou des rapports non publiés, particulièrement lorsque ces détails éclairent des aspects mentionnés par les gestionnaires. Des références portent sur les zones côtières et les éléments marins, à l’exception de l’exploitation des mangroves. Les noms des différents types de végétations sont basés sur la classification indiquée dans le Chapitre 7.

    Les tabous traditionnels (fady en malgache) s’estompent rapidement dans certaines parties de Madagascar. Des pans de la société locale, en particulier la génération plus jeune appauvrie par le manque d’accès aux terres et l’absence d’éducation, renoncent parfois à suivre les préceptes culturels classiques du bien et du mal, et, élément le plus important ici, les aspects concernant l’exploitation des ressources naturelles. Cette mutation des préceptes culturels a différentes ramifications pour les menaces sur les écosystèmes locaux et les orientations anticipées des programmes de conservation. Dans certaines régions ou au sein de certains groupes ethniques, cette mutation est telle que certaines pressions anthropiques mineures il y a 10 à 20 ans constituent aujourd’hui des défis majeurs pour la gestion des ressources naturelles. Ces vicissitudes sont liées aux schémas de changement de la société malgache et de la structure économique, y compris la démographie et le manque d’accès à l’éducation à cause du déclin des actions et des institutions étatiques. Parfois, la non-reconnaissance des tabous locaux est aussi liée à l’immigration de populations aux normes culturelles différentes dans les régions où vivent d’autres groupes ethniques. On peut citer comme exemple le déplacement de nombreux Antandroy de l’Extrême Sud vers la région des Sakalava Menabe dans le Centre-ouest, spécifiquement à l’intérieur et autour de l’aire protégée de Menabe Antimena (site 85).

    Perte de forêt (Jean Clarck N. Rabenandrasana, Sébastien Wohlhauser & Steven M. Goodman)

    Présentation

    Cette section apporte des informations sur la perte de forêt dans les aires protégées, sur deux périodes : 1996 à 2006 et 2006 à 2016. Ces périodes sont sciemment différentes de celles de publications antérieures sur la perte forestière, qui reposaient souvent sur d’autres techniques d’analyse que celles appliquées dans cet ouvrage (par exemple, Green & Sussman, 1990 ; Nelson & Horning, 1993 ; Horning, 2000 ; Dufils, 2003 ; Harper et al., 2007 ; Allnutt et al., 2008 ; Grinand et al., 2013 ; Zinner et al., 2014). Par ailleurs, la plupart de ces études antérieures avaient une échelle régionale ou couvraient toute l’île et non des aires protégées particulières. Après ces publications, le réseau d’aires protégées s’est considérablement agrandi et les pressions anthropiques dans certains sites ont changé. Il s’agit d’un processus dynamique. Cette section présente les aspects de perte de forêt dans les 98 aires protégées traitées ici.

    La terminologie doit être clarifiée pour éviter toute confusion dans cette section ; certains termes suivent les définitions de Salafsky et al. (2008). La perte de forêt (appelée aussi conversion de l’écosystème) fait référence au processus de conversion complète de l’écosystème à cause d’activités relativement de grande envergure, telle que la coupe à blanc, l’exploitation minière ou l’expansion agricole. En revanche, la dégradation forestière (appelée aussi dégradation de l’écosystème) signifie la conversion partielle de l’écosystème en lien avec des activités à petite échelle, telles que l’exploitation forestière sélective, l’extraction minière localisée, etc. Ces termes sont liés à l’échelle des différentes mesures du changement de la couverture terrestre. Dans le contexte de l’étude présentée en détail ci-dessous, l’analyse à grande échelle a servi à identifier le changement de couverture terrestre et se concentre sur la perte de forêt, tandis que l’échelle de dégradation forestière est souvent trop réduite pour que cette dégradation puisse être mesurée par les techniques appliquées. Par exemple, pour pouvoir être décelé, un changement du statut forestier doit dépasser largement un pixel, soit 30 x 30 m. Ainsi, une petite extraction minière sous couvert forestier pourrait ne pas être décelée, en comparaison à une zone de la taille d’un terrain de football et en grande partie dépourvue de canopée.

    Plusieurs points importants sont liés aux aspects techniques de cette section. Tout d’abord, l’analyse a été réalisée à l’échelle de Madagascar, fournissant des informations sur les tendances à grande échelle, mais est moins précise dans les détails et peut produire des classifications de couverture terrestre floues et parfois fausses. C’est le cas surtout lorsque les images satellitaires sans nuage ont été prises à différents stades de foliation et peuvent être sujettes à une mauvaise interprétation dans le cadre d’un système de classification automatisée : forêt sèche ou sempervirente, forêt secondaire ou primaire, forêt naturelle ou plantation forestière (Pinus à Manjakatompo Ankaratra, site 78), forêt secondaire ou milieu non forestier et même parfois forêt ou milieu non forestier. C’est aussi le cas dans les zones de végétation mixtes ouvertes et fermées (forêt claire sclérophylle ou végétation semi-ligneuse, sites 77 et 78) et dans les zones de transition où les forêts sempervirentes et sèches sont imbriquées et la végétation présente une tendance sensiblement saisonnière (Nord : sites 1 à 8, 10, 12, 14, 15, 17, 18, et 21 ; Sud : sites 57 et 62 ; Centre-Ouest : site 72). Pour certaines aires protégées, il n’y a aucun élément de vérification au sol qui aurait permis de corriger la classification. Il est particulièrement difficile d’identifier les forêts sempervirentes semi-décidues, parfois classées comme forêts sèches ou forêts denses humides sempervirentes.

    Aspects techniques

    La description des aspects techniques présentés ci-dessous est simplifiée ; pour plus d’information sur l’approche adoptée, se référer à l’analyse de la déforestation historique menée par le consortium et qui a fait l’objet d’ateliers de validation pour les années de référence 2005-2010-2013 (Grinand et al., 2013). Les images LANDSAT 5, 7 et 8 ont été utilisées en raison de leur résolution et de la disponibilité des scènes à différentes périodes. Elles sont téléchargeables gratuitement sur le site https://earthexplorer.usgs.gov/. La sélection des images correspondant aux fenêtres (1996, 2006 et 2016) et aux critères choisis (maximum 10 % de couverture nuageuse, images sans stripping) a conduit au téléchargement de 105 images (35 images par année). La phase de prétraitement a permis de valider les images selon leur qualité géométrique et spectrale, de les rectifier géométriquement et de procéder à des corrections atmosphériques. Dans certains cas, en l’absence d’images de qualité aux périodes souhaitées, des mosaïques d’images antérieures ou postérieures ont été effectuées pour compléter la couverture. Afin d’améliorer la classification des images, le Modèle Numérique de Terrain (MNT) SRTM (https://lta.cr.usgs.gov/srtm/mission_summary) a été exploité pour en extraire trois couches (altitude, pente et rugosité) afin d’améliorer les indices créés à partir des canaux primaires de LANDSAT.

    L’approche utilisée pour la classification des images est basée sur l’utilisation de l’algorithme RandomForest, codé par Brieman & Cukter (2005) scripté dans le logiciel libre R développé par Liaw & Wiener (2002). La classification des images a été supervisée par la carte de végétation du Royal Botanic Gardens (Moat & Smith, 2007) de laquelle 11 classes ont été retenues, dont cinq classes de forêts (forêt humide, forêt sèche, forêt épineuse, forêt littorale et mangrove) et six classes non-forestières (jachères, savanes boisées et cultures ; prairies et savanes ; nuages ; eaux ; ombres ; et rocher, sable et roche nue). Sur les cartes finales, les classes ont été simplifiées afin de mettre en évidence la perte de forêts plutôt que les autres changements d’occupation du sol. Seuls les changements liés à la couverture forestière ont été considérés avec les classes forêt (F) et non-forêt (N), qui sur les trois scènes temporelles donnent : FFF = forêt en 1996, 2006 et 2016 ; FFN = forêt en 1996 et 2006, non-forêt en 2016 ; et FNN = forêt en 1996, non-forêt en 2006 et 2016.

    Le post-traitement a consisté au lissage des images et à l’élimination des pixels isolés par un filtre majoritaire de 3 x 3 pixels et la suppression des unités forestières dont la surface est inférieure à 1 ha. Le contrôle et la validation des résultats a été opéré par une évaluation de la précision basée sur 1/3 des parcelles d’entraînement, visant une précision globale (« overall accuracy ») de minimum 75 %. Une phase finale d’amélioration a été basée sur la vérification sur Google Earth et le recueil des appréciations de connaisseurs du terrain et de l’approche d’analyse,

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