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Au nom de Sarah: Un roman surprenant
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Au nom de Sarah: Un roman surprenant
Livre électronique184 pages2 heures

Au nom de Sarah: Un roman surprenant

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À propos de ce livre électronique

La tragique destinée de Sarah, qui rêvait secrètement d'un destin français.

Enfant de l'Algérie coloniale du siècle dernier, fille d'un petit cordonnier mort dans les tranchées de Verdun, Sarah rêvait secrètement d'un destin français. Devenue jeune fille à la beauté convoitée, elle se laissera séduire par un officier héros de la guerre de 14-18 avec qui elle décide de partir s'installer à Paris. Bien des années plus tard, en 2002, Vincent, éditeur parisien, se rend en Bretagne, chez Maryvonne, vieille écrivaine célèbre qui vient de lui confier son dernier roman. En retard, Vincent lira le manuscrit dans la nuit avant de retrouver Maryvonne au petit déjeuner. Comme à leur habitude, l’auteur et l’éditeur parleront du livre en cours d’écriture. Un roman pas comme les autres pour Vincent qui se découvre partie prenante avec les personnages de la fiction. Peut-être une dernière fable pour Maryvonne qui dévoile peu à peu à son ami et éditeur le destin tragique de Sarah, la grand-mère de Vincent.

Découvrez un roman mettant en scène, Vincent, qui se découvre partie prenante avec les personnages de la fiction en cours d'écriture qu'il s'apprête à publier...

EXTRAIT

Une nuit, elle se dresse, dévale l’escalier au bas duquel elle enfile le grand burnous de son oncle avant de s’engouffrer dans la ruelle. Un rat trotte le long d’un caniveau, Sarah crispe ses doigts sur l’étoffe en pressant l’allure. Sous le ciel bourré d’étoiles, une furieuse exaltation ordonne à ses membres, et bientôt, elle se faufile dans le cimetière où au loin, entre les cyprès, elle devine déjà la tombe de son père. Puis, elle s’agenouille sur la pierre, elle l’enjoint de pardonner sa folie, lui dit tout son amour, toute sa reconnaissance, jurant de lui être fidèle. Elle lui énumère, sans en oublier aucune, toutes les plus belles notes de ses frères. Elle lui promet de veiller à leurs études, puis, d’une voix plus basse encore, presque inaudible, elle lui avoue enfin sa rencontre avec l’étranger, son espoir fou qu’il revienne, qu’il l’emporte et l’enlève à jamais au ghetto de son enfance.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Armel Veilhan est né en 1964 à Strasbourg et vit aujourd'hui dans le Morbihan (Bretagne) depuis plus de dix ans. Il est metteur en scène et dramaturge associé de la Cie Théâtre A. Il a réalisé notamment plusieurs adaptations pour le théâtre et a publié en 2006 Un enfant dans l'hiver (roman) aux éditions Albin Michel. Puis en 2008, il a mis en scène sa première pièce Brouillages (aux éditions pour la jeunesse Les Mandarines). Depuis, il a continué d'écrire pour le théâtre Blanches (inédit- 2011), Les herbes hautes (inédit – 2016), ainsi qu'une forme journal : Journal d'une saison au Triton, à paraître prochainement dans le cadre de sa résidence d'écrivain en Île-de-France 2016. En janvier 2017, au théâtre, sa dernière mise en scène Si bleue si bleue la mer de l'auteur allemand Nis-Momme Stockmann sera jouée au Centre Dramatique Nationale de Besançon et de Franche-Conté, ainsi qu'au Théâtre de l’Échangeur de Bagnolet en mai 2017.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie30 janv. 2017
ISBN9782359628661
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    Aperçu du livre

    Au nom de Sarah - Armel Veilhan

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    Table des matières

    Résumé

    Au nom de Sarah

    Dans la même collection

    Résumé

    Enfant de l'Algérie coloniale du siècle dernier, fille d'un petit cordonnier mort dans les tranchées de Verdun, Sarah rêvait secrètement d'un destin français. Devenue jeune fille à la beauté convoitée, elle se laissera séduire par un officier héros de la guerre de 14-18 avec qui elle décide de partir s'installer à Paris. Bien des années plus tard, en 2002, Vincent, éditeur parisien, se rend en Bretagne, chez Maryvonne, vieille écrivaine célèbre qui vient de lui confier son dernier roman. En retard, Vincent lira le manuscrit dans la nuit avant de retrouver Maryvonne au petit déjeuner. Comme à leur habitude, l’auteur et l’éditeur parleront du livre en cours d’écriture. Un roman pas comme les autres pour Vincent qui se découvre partie prenante avec les personnages de la fiction. Peut-être une dernière fable pour Maryvonne qui dévoile peu à peu à son ami et éditeur le destin tragique de Sarah, la grand-mère de Vincent.

    Armel Veilhan est né en 1964 à Strasbourg et vit aujourd'hui dans le Morbihan (Bretagne) depuis plus de dix ans. Il est metteur en scène et dramaturge associé de la Cie Théâtre A. Il a réalisé notamment plusieurs adaptations pour le théâtre et a publié en 2006 Un enfant dans l'hiver (roman) aux éditions Albin Michel. Puis en 2008, il a mis en scène sa première pièce Brouillages (aux éditions pour la jeunesse Les Mandarines). Depuis, il a continué d'écrire pour le théâtre Blanches (inédit- 2011), Les herbes hautes (inédit – 2016), ainsi qu'une forme journal : Journal d'une saison au Triton, à  paraître prochainement dans le cadre de sa résidence d'écrivain en Île-de-France 2016. En janvier 2017, au théâtre, sa dernière mise en scène Si bleue si bleue la mer de l'auteur allemand Nis-Momme Stockmann sera jouée au Centre Dramatique Nationale de Besançon et de Franche-Conté, ainsi qu'au Théâtre de l’Échangeur de Bagnolet en mai 2017.

    Armel Veilhan

    Au nom de Sarah

    Roman

    ISBN : 978-2-35962-866-1

    Collection Blanche

    Dépôt légal septembre 2016

    © 2016Couverture Ex Aequo

    © 2016 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6, rue des Sybilles

    88370 Plombières-les-Bains

    www.editions-exaequo.fr

    À mes amis Marie-Hélène et Jean Rio

    Cette histoire est une pure fiction sortie de mon imagination. Toute ressemblance des personnages de ce roman avec des personnes existantes ou ayant existé dans la réalité ne pourrait être qu’une simple coïncidence.

    Bretagne, Riantec, août 2003

    Lorsque Vincent entra dans la chambre, une chambre qui lui était familière dans les moindres recoins, minuit était passé. Il posa le manuscrit sur le lit, pressa les ailes de son nez et ferma les yeux. Demain, se dit-il, j’irai voir l’océan, et il craignit déjà cet instant tout en le désirant. Le vent sifflait au-dehors. Ses doigts caressaient la couverture du roman à venir qu’il tenait dans sa main, et machinalement il se mit à compter les livres de Maryvonne. Son métier d’éditeur l’avait habitué à cette arithmétique du temps que ses lectures comptabilisaient plus sûrement que le calendrier des années. Pourtant, il le devinait déjà, et Maryvonne avait pris le soin de l’en prévenir, les personnages de cette histoire ne lui seraient pas inconnus.

    Absorbé dans ses pensées, il remarqua néanmoins, près de la fenêtre qui lui faisait face, une photo qu’il ne connaissait pas. Maryvonne l’a-t-elle mise en évidence à mon intention ? se dit-il intrigué en s’approchant du cliché. Quatre enfants jouent dans un jardin. Le noir et blanc laisse deviner l’été, pensa-t-il sans parvenir à distinguer les visages. Il décrocha le cadre d’où s’échappa une carte qui virevolta dans l’air avant d’atterrir sur le carrelage. Il la ramassa et reconnut aussitôt le petit mot envoyé à son amie il y a quelques mois « ...Chère Maryvonne, je n’ai jamais vu le visage de ma grand-mère. Je ne pourrais donc rien t’apprendre sur Sarah. Pour avoir connu ma grand-mère bien avant ma naissance, tu en sais certainement beaucoup plus que moi. C’est cruel, mais il y a pire dans une vie, n’est-ce pas ? Pas une photo, pas une lettre, pas un baiser, rien. Les yeux de ma mère ont emporté Sarah dans la tombe, et avec elle son existence et son secret. La première fois que j’ai entendu parler de ma grand-mère, ce fut pour apprendre sa mort. Je l’appris quelques minutes après que ma mère ait lu le télégramme qui le lui annonçait. J’avais quatre ans. Avec mes frères et Dora, nous passions des vacances dans le Lubéron, près de Gordes où nous étions descendus pour le tournage d’un film où je devais jouer le rôle d’un enfant. Dans la chaleur écrasante du mois d’août, je revois encore le facteur enfourcher son vélo tandis que les doigts de ma mère déchiraient l’enveloppe bleue rectangulaire... »

    J’aurais dû lire le manuscrit avant de quitter Paris, se reprocha-t-il en replaçant la carte et le cadre sur le mur. Il savait que lire était le minimum qu’un auteur était en droit d’attendre de son éditeur, mais quelque chose l’avait pourtant retenu, quelque chose qui lui avait ordonné d’être chez Maryvonne pour entamer son travail, même si, maintenant qu’il était arrivé, il savait qu’il ne disposait plus que de ces quelques heures qui séparent la nuit du matin.

    Vincent retira rapidement ses vêtements et s’enfonça nu sous l’édredon frais. Elle a dû veiller au réglage du chauffage, constata-t-il, touché par l’attention de son amie qui connaissait sa frilosité maladive. Il cala les deux oreillers contre le traversin avant de s’adosser contre la tête de lit, puis il inspira profondément l’odeur marine qui imprégnait les murs de la pièce blanchis de chaux. Il tendit la main pour saisir ses lunettes. Ses yeux se posèrent sur le titre écrit au feutre noir sur la première page.

    1

    Algérie, Constantine, 1914

    Avec les autres gosses, au milieu des odeurs d’épices et de sueur, Sarah court dans les venelles. La chaleur s’est abattue sur la ville. Les femmes aspergent d’eau savonneuse le carrelage des maisons d’où s’échappent des nuages de vapeur. Ici, quand les filles ne sont pas consignées à la maison à broder ou à laver le linge, on les envoie à la manufacture de tapis, l’une des entreprises les plus florissantes de la région. Cet été-là, Sarah y travaille déjà tous les après-midi. Elle compte parmi les meilleures tisseuses, et chaque vendredi, à la sortie de l’atelier, sa mère l’emmène avec elle au Hammam. Plus que tout, Sarah attend cet instant où son corps se délivre de ses vêtements, se délasse dans la chaleur humide. Près d’elle, ses petits frères batifolent, lui jettent des baquets d’eau avant de se réfugier dans les seins de leur mère. Sortie de l’étuve, la toilette et les soins du corps accomplis, elle s’allonge sur une natte auprès des autres femmes. Depuis ses premiers pas, son père lui a toujours dit qu’elle était la plus belle petite fille de Constantine. Une perfection qui attire déjà les garçons du Charah{1} qui ne manquent jamais une occasion de la voir ou de se rapprocher d’elle. Mais déjà Sarah regarde ailleurs, s’évade dans ses pensées secrètes « …partir, partir loin de cette ville construite sur un piton rocheux, entourée de gouffres… », se dit-elle dans un demi-sommeil. À neuf ans, elle n’a encore jamais franchi les gorges du Rhumel, ni vu la mer, ou Alger la blanche, mais elle s’est jurée un destin extraordinaire, et comme le temps qui s’écoule, dans la répétition inlassable de ses gestes, de ses rites quotidiens, lui paraît interminable. Si elle se plie aux prières de la synagogue, aux rites du Shabbat, elle ne fait que simuler. Tout au plus, tout au moins, craint-elle ce dieu tout puissant. Mais comment s’abandonner à Lui ? Comment trouver la paix merveilleuse qui se lit sur le doux regard de son père ? Alors, tandis que les vapeurs de jasmin pénètrent lentement sa peau, elle préfère imaginer son Dieu à elle. Grand, majestueux, tout habillé de blanc, coiffé d’un Panama, riche et généreux. Fort surtout, elle le voit la soulever dans ses bras puissants, l’emmener loin, très loin de sa ville natale. Cet homme, elle ne le place pas dans des cieux inaccessibles, dans d’improbables légendes, non, elle veut croire qu’il existe ici-bas, avec un cœur bien humain, des lèvres de miel et des pieds de pèlerin.

    Il est midi. Les persiennes sont closes. La chaleur écrasante. Dans la main du père, une lettre, mais c’est par les lèvres de David, l’aîné, qu’elle arrive jusqu’aux oreilles de la fratrie : …Ichouïa Ayoun est affecté au 3e régiment des Zouaves de l’Armée d’Afrique.

    — C’est la mobilisation générale ! ajoute David en levant ses grands yeux noirs sur la mère qui court aussitôt se réfugier dans la maison.

    — Quand il faut, il faut. Moi aussi, à Constantine, mais vainqueur, je reviendrai… jure le père à Sarah, David et Moïse qui le regardent, hébétés.

    Plus tard, sur l’une des seules cartes postales qu’il aura pu poster aux siens, l’on voit l’Armée d’Afrique défiler sur l’avenue des Champs-Élysées. Les Champs-Élysées, comme ce nom enchante Sarah. Sur la photo du troisième bataillon des Zouaves, elle examine, sur l’insigne, le chiffre trois qui repose sur un fin croissant de lune. Un léopard se tient à l’une et l’autre extrémité supérieure du symbole islamique.

    Sur le cliché, son père porte le sarouel jaune, large et bouffant, une veste marine et rouge, un cheich bleu sur la tête. Le sabre arabe sur le flanc gauche, la baïonnette à droite. L’uniforme dans ses couleurs et ses formes ne manque pas d’allure, mais ce qu’ignore Sarah c’est qu’avec des milliers de tirailleurs de l’Armée d’Afrique, il mourra en 1917 avec la devise du 3e bataillon des Zouaves de Constantine, j’y suis, j’y reste épinglé à sa gabardine. Non, elle ne le sait pas encore, comme elle ne peut non plus savoir que parmi les poux et les rats, déjà seul et abandonné, il prononcera les prénoms de Karmia et de Sarah tandis qu’un flot de sang noir s’écoulera de sa bouche.

    ***

    1.1

    La lumière grandissante se noie dans le ciel d’Afrique et sur le pont de l’Amiral Lyautey, un jeune officier plisse les yeux pour découvrir la ville qui s’élève jusqu’au plateau où elle s’étend, lascive, se dérobant au regard indiscret de l’étranger. À vingt-six ans, le Capitaine Firmin Antonio Savetti a embarqué à Marseille pour rejoindre le 4e régiment de tirailleurs d’Oran où il a été affecté. Grand, des épaules de rugbyman, les années de combat, l’entraînement sportif de la haute école militaire de Saint-Cyr ont sculpté chacun de ses muscles. Un haut front, un nez puissant dominé de deux yeux sombres et félins. Il passe sa main sur son cou mouillé de sueur, cherchant un peu de fraîcheur entre les passagers qui se pressent avec lui vers la passerelle de débarquement. Sur le quai, la foule s’agite comme à un jour de parade et à la sortie du port, les jeunes s’accrochent déjà par grappe au Tramway qui remonte jusqu’à la ville.

    Place d’Armes, à peine est-il descendu du Traminot que des gosses aux mains crasseuses se disputent ses bagages, et sans même qu’il puisse réagir, l’entraînent jusqu’à son hôtel où un vieil employé arabe le salue avec le respect que l’on a coutume d’accorder à un militaire de sa classe. Sous le haut plafond rococo, les palmes dorées du ventilateur lui procurent une illusoire sensation de fraîcheur, mais parvenu à l’étage, il s’assure d’un rapide coup d’œil à la chambre qu’il y trouvera le repos espéré.

    Sous le soleil infaillible, la régularité des jours, la monotonie de la vie de la caserne, le cercle des officiers où ils disputent chaque soir une partie de bridge ou d’échecs bercent le Capitaine. Le soir, il flâne dans la rue d’Arzeu où la jeunesse se toise d’un bord à l’autre des arcades. Les filles chaloupent main dans la main sous les regards avides des petits mâles qui, les cheveux gominés, la Bastos aux lèvres, singent la démarche de Rudolph Valentino. Des soirées entières, dans la lumière fluorescente du crépuscule oranais, la jeunesse de la ville déambule d’un bout à l’autre de la rue dans un concert de messes basses. Un manège des corps et des regards qui hypnotise le Capitaine…

    Dans la marge, Vincent déchiffra l’écriture de Maryvonne qui avait écrit au crayon de papier : « Bien des années plus tard, lorsque j’entendis Firmin (pour la seule fois d’ailleurs) évoquer ses souvenirs d’Oran, je sentis ce souffle du désir parvenir jusqu’à moi. » Pour connaître l’austérité de Maryvonne, Vincent sourit de ce commentaire en recalant son oreiller derrière son cou et poursuivit sa lecture.

    …Jour après jour, Oran plonge le Capitaine dans une vie faite de plaisirs offerts, de la joie d’un peuple qui court vers sa mort comme on se rend à une fête, et avec cette foi idolâtre qui, chaque année, l’entraîne à gravir la colline qui monte jusqu’à Santa Cruz, les bras chargés d’ex-voto qu’il dépose dans la grotte avec l’espoir de se faire pardonner ses trop nombreux péchés, d’expier son inextinguible amour de jouir. Ici, les hommes marchent pareils à de jeunes barbares tout entiers voués au culte de leur puissance. Leurs corps durs dansent sous leurs chemises d’été qui collent à leur peau, s’avançant vers l’autre sexe avec l’arrogance de demi-dieux. Les filles accueillent ces créatures descendues de l’Olympe avec la grâce de jeunes déesses. Offertes aux yeux et aux paroles, dans une esquive de torero, avec l’art de

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