L'ivre mort: Un roman psychologique
Par Alain Bourmaud
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À propos de ce livre électronique
Jean-Baptiste Bardouin, professionnel de la presse écrite à la dérive et auteur en panne d’inspiration, ne supporte plus rien ni personne. Spectateur de sa propre déchéance intellectuelle, morale et sociale – il ne travaille plus ou presque depuis sa dépression, depuis qu'il a cessé de boire deux ans auparavant -, Bardouin a décidé de tout quitter : femme, enfants, Paris, et ce qui le constituait : son métier. Mais faut-il (se) renier pour renaître ? Et peut-on se sauver par la fuite ? Car Bardouin a planifié sa disparition, prévue pour ce samedi, premier jour des vacances pascales. Profitant du départ dans le Médoc de son épouse qui conduit les enfants chez leurs grands-parents maternels, Bardouin prépare son sac mais tous ses actes et ses gestes sont l’occasion de raviver les souvenirs et d’un appel au bilan d’une existence en up & down. Un passé surgissant comme un boomerang ; le jour de son départ, Bardouin se remet à boire…
Accompagnez Bardouin dans une réflexion difficile, ponctuée de souvenirs, bons et mauvais, qui le fera retomber dans ses vieux démons.
EXTRAIT
Ça faisait vingt-quatre mois, cent quatre-vingt-sept jours, cinq heures et maintenant cinquante-neuf minutes que JiBé luttait, même en rêve, non plus contre l’envie d’alcool, mais contre le seul souvenir de l’ivresse.
Clairement : Bardouin n’avait pas su transformer cette sobriété en une ébriété nouvelle.
L’abstinence, cette béquille pour marcher droit, qui l’empêchait de faire le premier pas.
L’abstinence, ce Subutex de l’alcoolique.
L’abstinence, ce mot que Bardouin se refusait à dire quand il parvenait à parler.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né en Vendée, voici un demi-siècle, Alain Bourmaud a d’abord embrassé le métier de journaliste. Une aventure entamée au sein du quotidien nantais Presse-Océan, puis poursuivie à Paris, où il rencontre, au début des années 90, Thierry Ardisson, qui l’engage alors aux poses de chef d’édition d’Entrevue. Depuis lors, Alain Bourmaud a poursuivi sa carrière d’auteur pour animateurs auprès de Stéphane Bern, Yann Artus-Bertrand, Éric Naulleau… Il travaille aujourd’hui avec François Busnel, présentateur de La Grande Librairie sur France 5. Il est aussi l’auteur de la première biographie de Valérie Trierweiler, La Dame de pique, parue aux éditions First.
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L'ivre mort - Alain Bourmaud
Table des matières
Résumé
L’ivre mort
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Résumé
Jean-Baptiste Bardouin, professionnel de la presse écrite à la dérive et auteur en panne d’inspiration, ne supporte plus rien ni personne. Spectateur de sa propre déchéance intellectuelle, morale et sociale – il ne travaille plus ou presque depuis sa dépression, depuis qu'il a cessé de boire deux ans auparavant -, Bardouin a décidé de tout quitter : femme, enfants, Paris, et ce qui le constituait : son métier. Mais faut-il (se) renier pour renaître ? Et peut-on se sauver par la fuite ?
Car Bardouin a planifié sa disparition, prévue pour ce samedi, premier jour des vacances pascales. Profitant du départ dans le Médoc de son épouse qui conduit les enfants chez leurs grands-parents maternels, Bardouin prépare son sac mais tous ses actes et ses gestes sont l’occasion de raviver les souvenirs et d’un appel au bilan d’une existence en up & down. Un passé surgissant comme un boomerang ; le jour de son départ, Bardouin se remet à boire…
Né en Vendée, voici un demi-siècle, Alain Bourmaud a d’abord embrassé le métier de journaliste. Une aventure entamée au sein du quotidien nantais Presse-Océan, puis poursuivie à Paris, pù il rencontre, au début des années 90, Thierry Ardisson, qui l’engage alors aux poses de chef d’édition d’Entrevue. Depuis lors, Alain Bourmaud a poursuivi sa carrière d’auteur pour animateurs auprès de Stéphane Bern, Yann Artus-Bertrand, Éric Naulleau… Il travaille aujourd’hui avec François Busnel, présentateur de La Grande Librairie sur France 5. Il est aussi l’auteur de la première biographie de Valérie Trierweiler, La Dame de pique, parue aux éditions First.
Alain Bourmaud
L’ivre mort
Roman
ISBN : 978-2-35962-850-0
Collection Blanche
Dépôt légal septembre 2016
© 2016Couverture Ex Aequo
© 2016 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.
Éditions Ex Aequo
6, rue des Sybilles
88370 Plombières-les-Bains
www.editions-exaequo.fr
À la bouteille à mer
Il faudrait que je fusse fou pour être gai
Alexandre Dumas, Le Sphinx rouge
Ça faisait exactement vingt-quatre mois, cent quatre-vingt-sept jours, cinq heures et cinquante-huit minutes que Jean-Baptiste Bardouin, communément appelé JiBé, quarante-neuf ans, marié, deux enfants — une fille, un gars —, titulaire de la carte de presse n° 69***, vivait en voyant le monde à jeun. Le monde à jeun.
Avec une précision de Summicron.
C’est à ça qu’on reconnaît le vrai alcoolique : il boit jamais.
Jamais plus.
Car jamais deux sans trois. La gorge ouverte comme une porte sur un palais de courants d’air liquide.
Car évidemment, toujours, le verre est dans le fruit.
Ça faisait vingt-quatre mois, cent quatre-vingt-sept jours, cinq heures et maintenant cinquante-neuf minutes que JiBé luttait, même en rêve, non plus contre l’envie d’alcool, mais contre le seul souvenir de l’ivresse.
Clairement : Bardouin n’avait pas su transformer cette sobriété en une ébriété nouvelle.
L’abstinence, cette béquille pour marcher droit, qui l’empêchait de faire le premier pas.
L’abstinence, ce Subutex de l’alcoolique.
L’abstinence, ce mot que Bardouin se refusait à dire quand il parvenait à parler.
De peur que sa langue ne fourchât et prononçât le terme incongru d’absinthe : ça commençait pareil.
Cette abstinence nécessaire, essentielle, fondamentale, mais, selon les addictologues, jamais acquise et, le concernant, douloureusement prolongée.
Cette abstinence qui l’avait guéri de la gaieté.
Après avoir vu puis vaincu les apparitions velues, les arachnides traumatiques et les rats ogres qui suçaient son cortex et rongeaient en relief ses yeux horrifiés dans ses visions de delirium, JiBé avait muté : il était devenu le Cafard personnifié. Un Kafkafard haut d’un mètre soixante-treize et lourd d’une soixantaine de kilos que Pénélope, son épouse, paraissait regretter de ne pouvoir rageusement écraser comme une blatte de compète sprintant sur l’inox brillant d’un évier qui rutile : elle voyait, effrayée, son fantôme le suivre comme son ombre. L’ombre de lui-même.
À peine un homme, en somme.
Plus le sien, ça, c’était sûr.
Vingt-quatre mois, cent quatre-vingt-sept jours et désormais six heures que JiBé n’était plus digne de son éducation : Bardouin était un enfant du zinc. Il avait grandi dans les bars et, surtout, derrière le bar, ce qui apprend à boire. Or, parvenu à cet âge adolescent où l’on tente toutes sortes d’expériences, le jeune JiBé ne souhaitait qu’étancher sa soif d’apprendre. Doué de cet esprit collégien, il s’était montré excellent élève à l’école de la picole buissonnière.
Le p’tit JiBé qu’allait solitairement sur ses treize torturés boutonneux printemps quand ses géniteurs, jusque-là simples vendeurs, s’étaient résolus à devenir leurs propres patrons à la faveur d’une reconversion forcée.
Alors, pourquoi pas dans la limonade ?
C’était compter sans les réticences réitérées à sa façon suraiguë même quand elle s’essayait au chuchotis de Miss Maman mijaurée, pas emballée mais pas du tout à l’idée de servir des poivrots toute la sainte journée ; esquiver avec un rire de gorge déployée et la haine dans la pupille noire leurs mains de maquignons ; entendre leurs blagues à deux balles dégueulasses entre deux rots de bière comme des pets de bouche ou hoquets de Ricard cul sec ; serpiller leurs gerbantes et breneuses éclaboussures de viandes soûles dégueulasses les vendredis et samedis soirs, temps imparti et obligatoire de la fiesta hebdo immuable et de la cuite rituelle… Miss Maman savait qu’elle aimantait les hommes, qu’elle était même fatale avec ses yeux d’Orient, ses lèvres d’Afrique et son sang pur sang d’Anjou.
Sauf que « la limonade », c’était somme toute ce qui rapportait le plus quand on était petit commerçant… Il fallait en tenir compte, d’autant que, par définition, les clients raquaient leur conso en liquide : l’opportunité d’en « mettre à gauche », malgré la pression du fisc léonin dans la France de Giscard. Il fallait bien penser à plus tard. Se prémunir en vue d’affronter les vieux jours.
Quant aux poivrots, ça dépendait bien des bistrots, de l’emplacement, de la capacité du tenancier à sélectionner sa clientèle. On ne disait pas « tenir un bar » par hasard ; cela nécessitait de la
