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Anna, la voix des Madeleines: La suite de Anna, grand-mère de Jésus
Anna, la voix des Madeleines: La suite de Anna, grand-mère de Jésus
Anna, la voix des Madeleines: La suite de Anna, grand-mère de Jésus
Livre électronique631 pages15 heures

Anna, la voix des Madeleines: La suite de Anna, grand-mère de Jésus

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À propos de ce livre électronique

Anna…
… la femme extraordinaire qui a changé le monde en donnant naissance à une lignée spirituelle qui continue aujourd’hui de profiter à l’humanité. Dans ce deuxième tome, Anna, la mère de Marie et la grand-mère de Jésus, raconte la suite de son histoire remarquable vécue dans le sud de la France et de l’Angleterre. Joignez-vous à elle, à la Sainte Famille ainsi qu’à dix-huit autres personnages importants à mesure qu’ils évoluent sur ces territoires. Durant une séquence de plusieurs années, tous racontent les multiples expériences profon­dément spirituelles et transformatrices qu’ils ont vécues à côtoyer Jésus après sa résurrection.

Prenez plaisir à lire les exploits racontés directement par les Madeleines à mesure qu’elles lèvent le voile du silence sur leur vie empreinte de compassion et de maîtrise spirituelle.

Anna, la voix des Madeleines révèle :
•les années perdues après la crucifixion et la résurrection de Yeshua ;
•le témoignage des Madeleines qui, après la résurrection de Jésus, ont marché avec lui en France, en Angleterre et en Inde ;
•les secrets finalement dévoilés de la vie intime de Jésus, de ses rela­tions et de sa lignée ;
•l’importance capitale d’élever la voix du Divin féminin pour que tous les êtres puissent connaître l’harmonie et l’équilibre ;
•la dispersion de la lignée d’Anna, de mère Marie et de Jésus – leurs descendants agissent comme catalyseurs afin d’éveiller non seulement la conscience de l’unité, mais aussi le potentiel christique / Madeleine en chacun de nous ;
•les dernières paroles d’Anna.
LangueFrançais
Date de sortie23 avr. 2015
ISBN9782896262397
Anna, la voix des Madeleines: La suite de Anna, grand-mère de Jésus
Auteur

Claire Heartsong

Laura Anne Duffy-Gipson a reçu le nom de Claire Fontaine Heartsong en 1990, lors d’une initiation importante avec Jésus et Maître Saint-Germain. Depuis 1986, elle poursuit ses initiations. Aujourd’hui, sa vie est consacrée au divin féminin, à l’harmonie, à la liberté et à l’unité avec toute vie. Pour elle, une des façons de réaliser cette harmonie est par l’entremise du cœur du divin féminin et de la relation consciente.

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    Aperçu du livre

    Anna, la voix des Madeleines - Claire Heartsong

    Carte du monde de la Madeleine

    Monde de la Madeleine

    Carte de la Grande Mer

    Grande Mer

    Carte de la Gaule romaine

    Gaule romaine

    Carte de la Grande-Bretagne

    Grande-Bretagne

    Introduction des Madeleines

    Vous allez rencontrer dix-neuf « Madeleines » qui portent la voix du Christ-Madeleine, y compris Anna. Plusieurs sont des membres de la famille et des amis liés au drame du Christ qui fut présenté dans le premier livre intitulé Anna, grand-mère de Jésus. D’autres sont des personnes entièrement nouvelles. Elles partagent de brefs moments de leur vie personnelle qui sont reliés à des expériences, des périodes et des lieux précis. Plusieurs offrent aussi des enseignements spirituels qui transcendent le temps et le lieu.

    Lorsque vous ferez connaissance avec ces individus, vous noterez que ce sont des personnalités uniques qui partagent à partir de leurs diverses perspectives et leurs différents niveaux de conscience. Certains vous montreront davantage la dimension humaine que ce qui vous fut offert précédemment dans le matériel d’Anna. Dans le même ordre d’idées, la fréquence d’énergie pourra vous sembler plus lourde et plus ordinaire, et les fréquences supérieures, qui sont aussi présentes, plus subtilement rejointes. Nous vous encourageons à examiner ce phénomène en profondeur, si vous devez en faire l’expérience, et à vous questionner sur sa raison d’être.

    Après les deux premiers chapitres d’introduction par Anna, le format changera. Il passera d’une narration singulière à un dialogue en mode questions/réponses. Les chapitres sont titrés d’après la Madeleine (l’un ou l’autre genre) qui s’exprime. Le contenu est regroupé en quatre parties qui correspondent vaguement au temps chronologique et à trois emplacements géographiques distincts : le sud de la France, la Grande-Bretagne (avant et après la dispersion de la famille) et le Moyen-Orient. Nous introduirons des anecdotes personnelles à certains points cruciaux. Nous espérons que cela vous aidera à comprendre ce que Catherine Ann et moi-même éprouvions au moment où les Madeleines présentaient leurs messages. Et si c’est là votre choix, vous pouvez utiliser ces notes de manière à mieux pénétrer les énergies et les messages. Les brefs récits historiques sont aussi agrémentés de notes en bas de page afin de fournir de l’information contextuelle.

    Vous remarquerez peut-être aussi que nombre de récits sont incomplets. Nous espérons que vous utiliserez ce qui est fourni comme tremplin pour procéder à une exploration supplémentaire, si vous vous sentez appelé à le faire. Notre intention la plus profonde est que cette matière illumine votre sentier afin que vous puissiez réaliser votre propre voix Christ-Madeleine et votre nature lumineuse intrinsèque.

    Bugarach

    Mont Bugarach, France

    Photo par Catherine Ann Clemett

    PREMIÈRE PARTIE

    LES MADELEINES PARLENT

    Briser le vœu de silence : les secrets révélés

    FRANCE, SAMARIE, INDE, ÉGYPTE

    (14 à 38 apr. J.-C.)

    Anna, la voix des Madeleines

    Aperçu historique et géographique

    Je vais vous donner ici un bref aperçu historique et géographique afin que vous puissiez vous orienter et vous détendre pendant que je vous raconte mon histoire. Les belles terres de la France et de la Grande-Bretagne nous ont accueillis, moi, mon petit-fils Yeshua, sa mère Marie Anna, sa bien-aimée Madeleine et d’autres membres de la famille. Ces âmes précieuses parleront de choses retenues au cours des temps. Ceux d’entre vous qui sont préparés à s’éveiller et à démontrer le pouvoir du Graal ensemencé profondément en eux peuvent maintenant entendre nos voix, car nous avons pris part aux mystères initiatiques dans lesquels un ordre supérieur d’ascension fut réalisé et enregistré dans les pierres de ces terres sacrées et dans la génétique des générations qui ont suivi. Ainsi, mes paroles représentent beaucoup plus que le simple récit de mes dernières années sur la Terre.

    Je reprendrai le fil de mon récit en vous racontant mon bref séjour en France (appelée alors la Gaule romaine), mon voyage aux quatre coins de ce pays jusqu’à un village portuaire du nord, et ma traversée à la voile jusqu’en Grande-Bretagne, où j’espérais trouver refuge. Les années subséquentes passèrent, offrant de courts répits de repos indolent ponctués de moments de drame humain difficile. En compagnie de la famille et des amis, je réchauffais mes os glacés auprès d’un feu de foyer tout en écoutant des histoires remplies de sagesse. Partout en Gaule et en Grande-Bretagne, nous avons consacré notre force de vie dans des bosquets sacrés, des cavernes et des cercles de pierres debout qui portent témoignage à la divinité dans toutes ses formes de vie depuis le temps des temps. C’est triste à dire, mais la paix tranquille de nos petites maisons, de nos vergers et de notre vie essénienne était constamment ombragée par la présence obsédante de Rome qui, des années auparavant, avait fait de la Gaule son État colonial. Et en 55 et 54 av. J.-C., le pieu territorial de Jules César avait aussi été planté dans les terres tribales situées au sud-est de la Grande-Bretagne.

    Heureusement, les armées de César se retirèrent sur le continent peu après leur arrivée et les belles terres de Grande-Bretagne demeurèrent intouchées par les légions romaines pendant des années. J’arrivai à Avalon tard, en l’an 38 apr. J.-C. À ce moment-là, nous étions libres de leur influence et allions le rester pour près de cinq ans. Pourtant, durant cette période, je vivais avec le pressentiment que je ne jouirais pas à jamais de mon refuge virginal parmi les Celtes britanniques. Mon havre paisible cessa de l’être quand, en 43 apr. J.-C., l’empereur Claudius s’empara de la Grande-Bretagne comme prix provincial. Bientôt, on vit s’entrecroiser sur les basses et les hautes terres de l’île des routes bien construites et des ponts ; les forts celtiques bâtis en bois rustique furent remplacés par des forteresses ; les bastions de clayonnage enduits de torchis des rois tribaux cédèrent la place à des villas de pierre et les sources sacrées vinrent alimenter les bains luxueux des clients urbains sophistiqués. J’ai été témoin des premières quarante années d’une occupation romaine qui allait s’étaler sur plus de trois cents ans. En dedans d’une décennie depuis l’arrivée de Claudius, le fil de mon histoire continua à se dérouler, mais de manière tordue, en traversant un terrain cauchemardesque.

    Maintenant, commençons cette longue histoire par le début en retournant à l’estuaire du Rhône, où notre bateau sans voiles ni avirons quitta la Grande Mer pour s’y réfugier. S’il vous arrivait de visiter aujourd’hui le village appelé les Saintes-Maries-de-la-Mer, vous assisteriez au rassemblement annuel des Bohémiens qui se souviennent et honorent depuis ce temps la venue des deux Maries (davantage à dire vrai) et une enfant voilée qu’ils nomment Sar’h.

    Chapitre 1

    Anna : une nouvelle vie commence

    La famille arrive au sud de la Gaule

    Je suis heureuse que vous soyez là, cher ami lecteur. La chape qui dissimulait ma vie s’est alourdie avec le temps. Le moment est venu de partager et d’alléger la charge que ma famille et moi-même avons portée. Vous êtes prêt à entendre ce qui fut longtemps gardé caché. En effet, une profonde douleur est gravée dans nos os en raison des serments de non-divulgation que nous avons prêtés pour protéger ce que nous savons de ceux que cela blesserait ou de ceux qui en blesseraient d’autres.

    La religion qu’on en est venu à appeler le christianisme a obscurci nos pas et notre voie toute simple, et nous-mêmes l’avons fait aussi, à dessein. À mon époque, ceux qui détenaient le pouvoir à Rome considéraient comme suspectes nos façons de vivre esséniennes et gnostiques. Au sein des factions fragmentées qui s’intéressèrent à Yeshua sans jamais le connaître personnellement, un puissant mythe et une doctrine religieuse se créèrent, qui reposaient sur sa vie très peu comprise et sur la base réelle de ses enseignements. Certaines vérités qui auraient dû rester cachées, mais qui ne pouvaient l’être tout à fait, devinrent de plus en plus menaçantes pour l’Église de Rome en croissance. Sa hiérarchie patriarcale fusionna l’Église et l’État dans le but de forger un empire de grande richesse et d’influence. Au fil des années, nous qui sauvegardions ces secrets fûmes déclarés hérétiques, et au nom de Dieu, le fruit de notre arbre généalogique fut brûlé au pieu.

    C’est triste à dire, mais comme pour toutes les lignées spirituelles qui viennent apporter la lumière unificatrice dans la danse de la dualité, la nôtre est une lignée de porteurs de lumière habitués aux menaces de torture et aux pertes de vie. Pourtant, ce qui assombrissait nos jours n’était pas tant le chagrin associé à la perte de vies personnelles que le fait que ces façons de vivre que nous partagions librement et qui permettaient à tout cœur sincère de connaître une plus grande libération étaient raillées et foulées du pied. C’était la distorsion du message du pouvoir de l’amour qui nous causait de la détresse. Mais, paradoxalement, notre souffrance nous poussait à ouvrir encore plus grand nos cœurs de compassion, car nous savions qu’un temps viendrait où ceux qui nous oppressaient connaîtraient une souffrance bien plus grande que la nôtre puisqu’on récolte ce que l’on sème.

    C’est pour toutes ces raisons que je suis contente que vous et moi puissions nous rencontrer grâce à ce livre. Marchons ensemble, bras dessus, bras dessous, et traversons le terrain ombragé des années qui me restent. Tout au long du chemin, je vous révélerai des secrets que j’ai tenus près de mon cœur pour protéger la vérité concernant l’héritage de ma famille. Mais d’abord, je dois m’arrêter et vous demander de vous poser ces questions : Une fois que vous aurez entendu ce que je m’apprête à vous dire, que ferez-vous de toute cette compréhension supplémentaire ? Que ferez-vous avec ce qui peut être considéré comme de l’hérésie ? Le fait d’être exposé à une autre vérité possible rendra-t-il votre cœur plus léger et plus aimant ? Vivrez-vous votre existence de manière qu’elle profite davantage aux autres ? S’il vous plaît, accordez-vous une pause et contemplez en profondeur ce qui habite votre esprit et votre cœur. Ensuite, nous poursuivrons.

    Saintes-Maries-de-la-Mer, en l’an 32 apr. J.-C.

    Nous touchons terre là où le puissant Rhône s’élargit en delta et se jette dans la Grande Mer. Cette terre est appelée la Gaule par les empereurs de Rome qui l’ont réclamée par la force, l’arrachant aux anciennes tribus celtiques qui paient maintenant un lourd tribut à ceux qui s’accordent le titre de dieux. Comme en Galilée et en Judée, le joug de l’oppression se fait sentir ici aussi. Nous restons une famille en exil.

    Le souvenir de notre arrivée et du commencement d’une nouvelle vie remonte en moi comme le font les brouillards de l’aube qui planent doucement au-dessus de notre nouvelle patrie. À partir de ces fils éthérés se tisse dans mon esprit et dans mon cœur une tapisserie d’impressions innombrables.

    Une brume embaumée flotte sur le rivage où nous marchons. Des eaux chaudes et languides lèchent nos pieds nus tandis que nous flânons entre des dunes herbeuses et des plages balayées par la mer et chargées du limon sombre que la rivière a traîné depuis les hautes terres. Un peu plus loin au nord, il semble y avoir un petit village de pêcheurs avec ses esquifs amarrés et des enfants qui jouent. Les pêcheurs lancent leurs filets pour la prise du jour et les regardent danser sur les petites vagues. Nous grimpons une petite colline couverte d’herbes de dunes et de buissons denses, et nos regards se portent vers le large, où nous pouvons voir de grands bateaux de fret aux voiles colorées. Ils me sont familiers, car mon fils, Joseph d’Arimathie, a bâti son affaire commerciale sur les mers. Quelques semaines plus tôt, à Alexandrie, c’est justement sur un des bateaux de Joseph qu’on nous avait fait monter toute la famille après en avoir déchiré les voiles et brisé les avirons sur l’ordre d’un centurion romain offensé. Ce même bateau nous a miraculeusement transportés ici, jusqu’à ce doux refuge, sans que nous soyons dépistés, et contre toute attente. Ravivant notre traumatisme récent, un grand navire de guerre romain avec ses rameurs esclaves passe maintenant dans notre champ de vision. Puis, il disparaît dans l’horizon brumeux aussi rapidement qu’il était apparu, fendant l’eau avec une habile précision.

    Non loin de nous, là où le Rhône s’ouvre en delta, il y a une forteresse romaine que vous appelez Marseille. Son histoire comme citadelle de commerce et de guerre remonte jusque dans les temps reculés. Sa situation stratégique servit les anciens Phéniciens et les Grecs, grands navigateurs des mers, avant que Rome ne prenne le pouvoir. Je savais aussi que non loin de nous, en amont, se trouvait Arles, une ville bourgeonnante et plus récente qui satisfaisait les goûts de l’aristocratie. On disait qu’elle avait été construite sur le modèle de la ville impériale.

    J’en appris beaucoup sur la question lors des vifs échanges que nous partageâmes avec nos généreux hôtes au cours de nos soirées, après avoir rompu le pain. Ils nous racontèrent bien des choses sur la souffrance des populations locales et nous dirent combien leur vie avait été semblable à la nôtre pendant ces dernières années où Yeshua marchait avec nous à Mont-Carmel et à Jérusalem. Mon corps se contracte involontairement au souvenir du stress et de la tension accumulés que nous devions tous apprendre à maîtriser en ces jours-là. Comme une mer labourée par un navire de guerre disparaissant dans un brouillard qui s’épaissit, des pensées perturbantes montent et viennent déranger les eaux de mon esprit qui, autrement, serait tranquille. Je respire. Et mon corps se relaxe facilement dans les cadeaux du présent.

    Bien qu’il y ait des moments d’inquiétude, ils font bientôt place à d’abondants sentiments de gratitude du fait que tant de membres de ma famille soient ici avec moi. Au cours d’un autre récit, lorsque les détails nécessaires seront en place, je vous parlerai aussi ouvertement que possible de ces membres de la famille. Pour le moment, préparons patiemment la scène.

    C’est une terre riche et fertile. On nous donne suffisamment de vivres pour combler nos besoins au jour le jour. L’initiation de foi que nous avons tous vécue sur le bateau a renforcé les enfants qui nous accompagnaient lors de ce dangereux voyage qui nous amena d’Alexandrie à cet endroit-ci. Cela les préparera aux défis qui les attendent sûrement. En ces jours de repos très nécessaires, nous nous invitons mutuellement au calme et à la vigilance. Nous devons être sans cesse aux aguets, prêts à nous mettre en route en un rien de temps. Nous sommes détendus, mais tout de même nous avons hâte d’entamer notre nouvelle vie.

    Bien que nous soyons entrés dans l’estuaire du Rhône en boitant pour ainsi dire, nous avons rapidement retrouvé notre force avec l’aide des villageois qui nous ont ouvert leurs humbles demeures et nous ont traités comme des invités d’honneur. Nous nous sommes abstenus de dire tout ce qui aurait pu nous identifier à des fugitifs. Cependant, nous avons parlé des miracles qui s’étaient produits en mer quand le Créateur entendit nos prières unifiées et orienta notre bateau qui donnait de la bande en direction nord-ouest, dans un courant qui nous porta finalement jusqu’à ce rivage béni. Ils prirent plaisir à entendre comment nos ventres furent remplis par une abondance de poissons et nos gorges desséchées, satisfaites par une douce pluie. Ils s’émerveillèrent de notre foi, de notre santé vibrante et de nos joyeuses dispositions.

    Mon fils aîné Joseph (d’Arimathie) connaît très bien le littoral méditerranéen. Par conséquent, il savait où nous avions touché terre. Peu après notre arrivée, il envoya immédiatement un mot par messager à un ami d’affaires qui habitait tout près à Marseille. C’était un négociant en qui Joseph avait grande confiance. Durant des années, il avait servi de liaison secrète à Joseph quand ce dernier amenait des initiés, des manuscrits et des provisions à diverses communautés esséniennes dispersées au sud de la Gaule. Puis un autre message parvint par étapes – bateaux et coursiers – au sanctuaire essénien situé au pied des Pyrénées, où mes fils Isaac et Jacob vivaient dans la solitude. Ce poste, établi d’après le modèle de Mont-Carmel, était l’un de ses plus importants avant-postes. C’est là que j’étais venue peu après avoir conçu Marie Anna (Mère Marie) en Grande-Bretagne. C’est là qu’elle et moi étions destinées à revenir.

    En l’an 18 av. J.-C., mes fils Isaac et Jacob s’étaient établis en permanence dans cette région du Languedoc où le mystique mont Bugarach dominait le paysage. Leur travail acharné et leur dévotion contribuèrent grandement à faire croître cet avant-poste monastique essénien. Ils donnèrent aussi librement de leur temps et de leur énergie pour assurer le bien-être physique et spirituel des familles qui vivaient dans les petits villages ruraux des alentours. À ceux qui arrivaient de l’étranger ou qui vivaient tout près, mais qui souhaitaient approfondir leur capacité de vivre une existence simple et heureuse, on enseignait à l’école établie par mes fils comment maintenir un bien-être physique et émotif, comment instaurer des pratiques de bonne agriculture et de bonne gestion, et comment vivre en meilleure harmonie les uns avec les autres et avec la nature.

    Ceux qui manifestaient un intérêt suffisant et de la discipline apprenaient aussi à mémoriser et réciter des enseignements oraux réservés aux initiés, ainsi qu’à lire et à écrire. Ils pouvaient alors faire bon usage de la bibliothèque que j’avais commencé à aménager plusieurs années auparavant. Parmi ces gens, il y avait aussi des hommes et des femmes qui recherchaient une vie contemplative plus profonde et retirée des distractions du monde. Comme à Mont-Carmel, il était possible de soutenir une solide pratique des méthodes anciennes pour atteindre divers niveaux d’illumination.

    Cela fait plus de trente ans que je n’ai pas vu Isaac, maintenant âgé de 79 ans. J’ai hâte de l’embrasser et j’espère que ses pratiques esséniennes de méditation et d’alimentation ont bien servi son corps. Je n’ai pas vu non plus sa belle épouse égyptienne, Tabitha, depuis des années et j’espère qu’elle aussi a tiré profit de nos enseignements de sagesse et de notre manière de vivre. Jacob, qui ne s’est jamais marié, est maintenant âgé de 77 ans. Heureusement, j’ai eu l’occasion de l’avoir auprès de moi durant un an à Mont-Carmel dès son retour de l’Inde, où il avait accompli ses devoirs de chaperon auprès de Yeshua, de Jacques et de Joseph fils. (Mon petit-fils, Joseph fils, demeura en Inde.) Néanmoins, cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas eu près de moi ce fils qui me rappelle tellement mon cher Joachim, son père. M’accordant à Jacob, je sens son énergie robuste. Je sais qu’une fois qu’il aura reçu le message lui indiquant le lieu de notre arrivée, il se hâtera de venir et de nous escorter à sa maison du Languedoc, notre nouveau Mont-Carmel.

    Un mois après notre arrivée en Gaule et deux semaines avant notre départ pour le mont Bugarach

    C’est en effet mon énergique Jacob qui arriva le premier à la demeure où Marie Anna (Mère Marie), ses plus jeunes enfants et moi-même avions trouvé refuge. Le plus jeune fils de Marie Anna, Mathias, qui venait juste d’avoir huit ans, avait vu son oncle en rêve la nuit précédente ; il savait donc qu’il allait bientôt être là. Cet enfant précoce avait saisi quelque chose de cet homme appelé Jacob, car le petit était toujours de ceux qui se collaient à mes genoux quand je leur racontais les histoires des aventures en Inde de ses demi-frères Yeshua, Jacques et Joseph fils. Il s’était souvenu que c’était son oncle Jacob qui avait emmené ses frères aînés en Orient, où nombre de grands maîtres leur avaient appris beaucoup de grandes choses. Mathias savait que cet oncle mystérieux vivait dans les montagnes, à l’ouest, là où nous allions bientôt nous rendre, et que cet oncle allait nous aider à trouver un refuge sûr.

    Mathias ne nous parla pas de son rêve, mais, au matin, il se rendit à son poste de guet favori et il fut le premier à voir arriver Jacob. Haut perché dans les branches d’un grand sycomore, il vit venir au trot un cavalier solitaire monté sur un grand cheval de trait noir commun en Gaule. Son oncle était facile à reconnaître, même à distance. Répondant à Mathias qui agitait un bout de tissu blanc, Jacob poussa son cheval au galop, s’arrêtant juste à temps pour attraper dans ses bras l’enfant qui riait et le mettre à califourchon devant lui. Entendant le bruit des sabots et leurs joyeuses voix, le reste des enfants de la maison laissèrent là leurs tâches pour courir au dehors. Dieu merci, cet oncle dont ils avaient tant entendu parler arriva sain et sauf. Même si, pour quelques instants, il fit figure d’étranger dans le village, il fut bientôt embrassé et bombardé d’une centaine de questions avant même de pouvoir penser à entrer à l’intérieur. Inutile de dire que sa sœur Marie Anna et moi-même étions parmi la cohue venue l’accueillir.

    Quelle joie que d’apercevoir mon fils, qui semblait plus jeune que son âge. Il ressemblait tellement à son père que j’ai dû réprimer un mouvement d’étonnement. Jacob expliqua qu’il était parti avec plusieurs heures d’avance sur Isaac et Tabitha. Ces derniers allaient bientôt arriver avec une petite caravane de chariots pour nous ramener confortablement à notre nouvelle demeure. Jacob demanda qu’on lui accorde un moment pour se laver, comme c’était la coutume, et les enfants en profitèrent pour courir annoncer la bonne nouvelle dans les autres maisons. En un rien de temps, nous étions tous regroupés autour d’une grande table taillée à la main dans la grande pièce de notre hôte. On offrit à Jacob du lait de chèvre et du vin nouveau, des pains et des fromages, des figues séchées et des noix, ainsi que les premières pommes et poires de la saison. Il nous était difficile de garder le silence coutumier pendant que Jacob dégustait chaque bouchée. Dès que mon fils eut terminé son repas, et avant qu’il puisse se rincer les mains, nous avons commencé à le cribler d’une série interminable de questions. Il en savoura chaque moment !

    Jacob, comme plusieurs de ses frères et sœurs, avait un talent de conteur. Il répondit avec enthousiasme à nos demandes de nouvelles portant sur la famille éparpillée ici et là et sur les membres de sa communauté.

    Pendant que Jacob discourait encore sur divers sujets d’intérêt, les enfants du village couraient à la rencontre de la caravane d’Isaac et Tabitha. Lorsqu’ils les eurent repérés, les enfants et leurs parents les escortèrent tous jusqu’à notre porte. Malgré la clameur et le mouvement, je me frayai un chemin à travers la foule jusqu’au chariot de mon fils et de ma belle-fille. Une Tabitha aux yeux pleins d’eau sauta immédiatement par terre et sa fille Sara fut bientôt à ses côtés, l’enveloppant de ses bras avec exubérance. Isaac, souriant d’une oreille à l’autre, fut plus lent à descendre et marcha vers moi en boitant et en s’aidant d’une canne. Mais dès qu’il retrouva ses jambes de marcheur, il me prit dans ses bras d’ours comme si j’étais une enfant. Je ne pus retenir mes larmes de joie, plongée dans mes souvenirs de ces jours où, comme maintenant, des membres de ma famille revenaient après une longue absence.

    On fit toutes les présentations et, bientôt, la grande pièce et le porche extérieur furent remplis à craquer. Sachant qu’il y aurait bien des bouches chéries à nourrir, nous, les femmes, avions mis des jours à préparer un festin. Quand tous les convives furent prêts à manger et que les bougies rituelles furent allumées, des mets savoureux de toutes sortes s’empilèrent dans de grands plats et dans des bols. Le festin fut placé sur la table, puis sur les genoux, et tous se régalèrent. Les festivités se poursuivirent jusqu’aux petites heures. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas célébré avec tant de bonne nourriture, de chants et de danses. Ceux qui étaient venus pour nous ramener à notre nouveau Mont-Carmel restèrent plusieurs jours au village afin de laisser les animaux se reposer et de rassembler les provisions nécessaires à notre voyage vers les montagnes. Je chérirai longtemps le souvenir de ces moments de gaieté sans retenue qui nous étaient offerts après tant d’années d’épreuves.

    Lors de notre prochaine rencontre, cher ami lecteur, nous quitterons Saintes-Maries-de-la-Mer. Je décrirai comment nous sommes finalement arrivés dans la petite vallée nichée près de la mystérieuse montagne du nom de Bugarach. Puis nous écouterons ces membres de la famille et leurs amis qui veulent eux aussi s’exprimer.

    Chapitre 2

    Anna : en route vers le nouveau Mont-Carmel

    Mont Bugarach, dans le Languedoc

    Début de l’automne, en l’an 32 apr. J.-C.

    Au cours des semaines qui précédèrent l’arrivée d’Isaac et de Jacob, Joseph d’Arimathie entra en contact, en personne et par messager, avec son réseau de gens fiables qui vivaient en Provence, une région du sud de la Gaule. C’était des négociants de confiance qui avaient veillé sur son commerce et sa richesse durant des années. Grâce à ses grandes ressources et à son ingéniosité, nous avons pu nous procurer des fonds et des provisions pour notre voyage. Dès que tout fut en ordre, notre caravane de chariots se mit en branle pour sa longue randonnée. Il était agréable de se mettre en marche tous ensemble vers notre destination au pied des Pyrénées.

    Une fois les terrains marécageux de l’estuaire de la Camargue avec ses pistes très primitives finalement traversés, nous étions heureux d’utiliser les routes extraordinaires construites grâce aux compétences des Romains, car elles rendaient notre voyage beaucoup plus facile. La Via Domitia en est une illustration brillante. Cette route principale faite de pavés ronds et qui s’étire d’ouest en est rend le voyage entre Rome et la péninsule ibérique tellement plus rapide qu’il ne l’était pour les Celtes et autres envahisseurs qu’on retrace jusqu’à la

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