Entre terre et éther - Tome II: Recueil de poèmes
Par Eudes Bouassa
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marié et père de deux fillettes (des jumelles), Eudes Bouassa, 41 ans, est cadre en charge des problématiques liées aux risques industriels et environnementaux. Il se passionne de plus en plus pour l’écriture et, paradoxalement, lit de moins en moins. Amoureux de la connaissance et de la langue française, il apprécie l’émulation intellectuelle, la découverte des mots, les balades en pleine nature et le calme qui y réside mais aussi les voyages en avion, en bateau qui pour lui symbolisent la force de l’imagination de l’homme.
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Aperçu du livre
Entre terre et éther - Tome II - Eudes Bouassa
Première partie
Dans l’effervescence de l’âme
1
Entre souvenir et émotion, la pensée !
Les cœurs veillent les pensées,
Les pensées nourrissent les desseins,
Les desseins tracent les chemins,
Les chemins ouvrent des destinées.
Verra-t-on naître de l’existence
Quelque chose qui donne envie ?
Verra-t-on dans le don de la vie
Autre chose que l’éternelle pénitence ?
La douleur frappe avec spontanéité,
Elle remonte le cours des nerfs,
Voici l’antagonisme qui a opposé cerfs
Et chevreuils, et exacerbé les velléités.
Émotion, ô émotion, vient tirer
Mon être du sommeil profond
Où il s’est établi, qu’il trouve au fond
De lui-même, l’essentiel qui fait vibrer !
Destinée, ô destinée, où nous conduis-tu ?
Verra-t-on sur le sentier un brin de lumière ?
Mène l’âme troublée vers des eaux claires,
Qu’elle se distingue de l’ensemble obtus.
Sur le chemin du doute ou du souvenir,
Dans la méditation et dans l’exploration,
Par le questionnement et l’admiration,
Que l’âme s’exprime sans se contenir !
2
Chant mélancolique
Les voici qui rigolent
De leurs joies brèves,
Sous le ciel qui se voile,
Et s’amuse de leurs rêves,
Les lointains souvenirs,
Les mémoires endormies,
Plaisirs et amours à venir,
Les bonheurs compromis.
Douceurs des jours sombres,
Douleurs des nuits joyeuses,
Entre lumière et ombre,
Sous les marnes crayeuses,
Ô pousse, ô toi paix des âmes,
Apporte au jour calme et répit,
Repousse les larmes, le drame,
Qui planent au-dessus tel un sursis.
Ô bonheur, tourment des âmes,
Malheur, radieuse espérance,
L’un, l’autre, vaines flammes,
L’un, l’autre, onéreuses créances.
3
Adieu ma grande
Ô toi ma grande répond, ô ma grande
Entends mon appel,
Parle ma grande, quand l’orage gronde,
Ô toi, ma sentinelle.
Ma grande ressent dans le ciel sombre,
Mon cœur qui tremble,
Le soleil morne remue dans la pénombre,
Tapi sous les combles,
Il cache au cœur refroidi, sa précieuse lumière.
Peux-tu ô ma grande,
M’honorer l’oreille même du sourire éclair ?
Au creux du cœur sonde,
L’onde de crainte qui parcourt mon âme,
Là dans la nuit noire,
Où la silhouette émaciée raconte le drame,
De celle, partie un soir.
Réponds ma grande aux cadets en larmes,
Leur prépares-tu
Quelque part entre terre et célestes thermes,
Un petit antre cossu ?
Ô ma grande, toi que la vie a accueillie,
À la lisière des ombres,
Ombres qu’illuminent les sagesses ensevelies,
Au terminal où brûle l’ambre
Éternel ; toi que la terre a englouti sans prévenir,
Sors du lourd silence
Qui t’astreint, fais entendre ton verbe sans te contenir,
Qu’ici, nos sens
Saisissent le mystère de ta soudaine évasion.
Énigme, brûlante flamme,
Où es-tu allée épancher sous l’abîme, ta désolation ?
Ô coulent, larmes de l’âme,
La Roberval a perdu ce qui était son fléau,
Équilibre impossible,
La grande se tient là-haut sur le préau,
Le récit du conte pénible !
Ô grande pour toujours l’illustre pionnière,
Déjà sous l’ardeur du soleil,
Maintenant, loin des fouineuses lumières,
Dans l’infini sommeil.
La chambre désertée de sa précieuse occupante
Veille l’improbable retour,
La maisonnée silencieuse espère dans l’attente,
Que ce ne fut que simple détour.
La fratrie se tient sur le flanc, sous la chaleur,
L’humidité ambiante,
Questions sur les lèvres, peine dans le cœur, douleurs !
Ô sentinelles sur les sentes,
Dites à l’âme sans corps, au corps sans silhouette,
À l’aimable fugueuse,
Que vers elle nous courrons, au chant d’alouettes,
La mémoire vive et joyeuse.
4
Sourires aux larmes
Je pense à toi ma grande,
Ma mémoire est gourde,
Ô ma grande j’appréhende,
Mon émotion est lourde,
Du temps qui se répète,
Jour d’automne, âme lestée,
Le présage dans l’ombre inquiète,
Humeur sombre, cœurs dévastés,
Ô temps de froide chaleur,
Temps à l’aura perdu,
Saison de larmes et des pleurs,
Combien de tristesses vécues ?
Cœurs noyés dans les larmes,
Âme vient et sourit au parloir,
Le souvenir survit loin du drame,
La grande nous veille dans le noir.
5
Le chant de la colombe
Mes souvenirs voleront sur le dos de l’oiseau immaculé,
De sorte que rien n’altère leur authenticité,
Ils viendront à toi apporter un peu de chaleur,
À ton cœur que la nuit d’automne a ravi dans sa pâleur.
Ils assureront à ton chevet, qu’en nous tu demeures,
En lui, je mettrai une mélodie, une fine clameur,
Les voix exaltées de tes enfants et petits-enfants,
Rappelant ta mémoire et ton souvenir triomphant.
Colombe, je dirai, vole, vole, élue de la providence,
Va de tes ailes vierges qui de haut en bas balancent,
Vole oiseau angélique, vers les lieux qui dominent,
Et aux cœurs qui dorment, délivre la céleste vitamine,
Le doux mystère qui prend les âmes au dépourvu,
La sérénité dont chacune de tes plumes est pourvue,
Vole colombe, toi qui portes du Sage, les saines faveurs,
Dispose chez ceux vivent, la paix qui a fui les cœurs,
Repousse le trouble qui dans les esprits, a fait son nid,
Aux oreilles de l’endormie, susurre la mélodie de la nuit.
Vole, vole, ange du souvenir, va de ta noble intention,
Sois mon messager vers les hauts lieux d’attention,
Porte le ravissement qui réjouit le cœur de celui qui vit,
De savoir la dolente des tourments de la vie, assouvie,
Chante colombe, le mythique chant de la quiétude,
Celui dont tu es instruit et qui reste du Salut, le prélude.
6
Dans la vallée des larmes
Voici la vallée où mon âme s’inonde,
La vallée où mes larmes abondent,
Je lèverai les yeux vers les collines
Vers les cimes où le soleil dodeline,
Sur les hauteurs en espoir de voir,
Poindre sur l’horizon, ton sourire d’ivoire,
Qui réjouit mon jour et ton regard,
Qui éloignait l’ombre et le cauchemar.
Au tombeau des souvenirs je creuserai,
À ma mémoire je rappellerai,
La saveur douce de ton lait,
Les vertus nourricières qui perlaient
De ton sein. Je dirai à la caisse odieuse,
Avec les mots du cœur, ô bière hideuse,
L’esprit lié s’est libéré. En moi il vibre,
Il vit, et dans mes veines, circule ardent et libre.
Dans la vallée des larmes où les joies se meurent,
Sur les sentes où la douleur mine l’humeur,
À la mare de l’amertume, je sourirai,
Dans le fleuve de la vie, je m’y mirerai,
Ton souvenir chantant loin des sanglots.
Je ferai mienne, la bravoure du matelot,