Éclipse: Nouvelle
Par Lucie Heiligenstein et Céli'arts
()
À propos de ce livre électronique
Si les couleurs habillent le monde, elles ont déserté le corps et le cœur de Térébenthine. Née albinos, fille d’une artiste peintre et d’un architecte, elle ne comprend pas pourquoi les nuances la laissent tant indifférente. Elle qui s’était résignée à la transparence décide subitement d’entreprendre une quête des émotions, pour s’en imprégner et remplir son âme de toutes les teintes possibles. Son ultime but : comprendre et atteindre le bonheur à travers ces couleurs.
Cette nouvelle de Lucie Heiligenstein est empreinte de poésie et d'émerveillement. Une pépite chargée d'émotions colorées que l'on veut lire et relire encore.
EXTRAIT
Assurément. Je suis certaine que, dans le ventre de maman, j’étais un nourrisson rose, en pleine santé ; mon cœur et mon cerveau étaient pleins de graines, prémices de futures idées fécondes. C’est ce monde blafard et creux, où les vestiges du temps avaient été balayés par la neige, qui a tout détruit. Cette force dévastatrice dans l’atmosphère m’a ôté toute couleur des joues, m’a dérobé les pensées fertiles censées devenir des œuvres d’art, a vidé à jamais mon âme des passions que les humains ressentent si intensément.
C’est une petite fille incolore que la sage-femme déposa dans les bras de ma mère. Une peau livide, des yeux bleus beaucoup trop clairs pour supporter le soleil, un duvet blanc lui aussi. Quelle cruelle ironie ! Une femme dont chaque parole, chaque action, ajoutait une couleur éclatante à la grande palette de l’univers, mettait au monde un enfant qui demeurerait blanc pour le restant de ses jours !
L’albinisme qui me touchait n’était pas que physique. Les médecins l’avaient qualifié de « total », et leur diagnostic était on ne peut plus juste.
Les couleurs m’avaient fuie dès le commencement.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Voir le jour en Alsace, le plus beau pays de l’univers comme chacun sait, n’a pas empêché Lucie Heiligenstein de s’intéresser à tout ce qui relevait de l’ailleurs : l’ailleurs physique, qui l’a entraînée vers des études de chinois, et l’autre, celui de la fiction sous toutes ses formes, qui lui colle livres, stylos et papier dans les mains depuis son enfance. Si l’écriture l’amène souvent du côté de l’imaginaire, les frontières avec d’autres genres ne sont jamais bien loin.
En savoir plus sur Lucie Heiligenstein
Éclipse: Nouvelle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOu tu couleras comme une pierre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Éclipse
Livres électroniques liés
Univers Parallèles - Faith Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLipuce, la luciole et le géant d'argile: Roman initiatique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa vie en indigo ou le passage par l’obscurité vers la lumière Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe tsunami Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSens unique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLibère-moi de mes démons - Tome 2: Romance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFolies du coeur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHumour et Sourire: Un chemin de vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn pas vers moi – ma différence Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPot aux roses et noirs secrets: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'enveloppe du Sanglot Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAu-delà de la rivière: Saga fantasy Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa mère et les poisons: résurgences et métamorphoses du lien filial en amour de transfert et de contre-transfert Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa mue Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa RAGE AU COEUR Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa vie commence maintenant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCousu de fil rouge Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCréer ma vie !: 52 invitations créatives pour nourrir mon élan vital au fil des saisons Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationA la branche du coudrier Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTel un lotus Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNos chaînes - Tome 1 - Lune: saga de romance fantastique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon Ombre sur le mur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEver Lightwess: Le jour où tu as peint mon monde de couleurs Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDerrière la porte: L'inceste, survivre et renaître Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJe choisis ma vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJeunesse égarée: Un psycho-drame Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTous nos potes en ciel: Immortelle re-naissance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDans l'ombre de la réalité: Espionnage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'invisible: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne ancre pour mon île Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Fantasy pour vous
En coup de vent: Un récit Krinar Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Contes et légendes suisses Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Folklore Français Illustré - Monstres, Bêtes et Créatures de nos Belles Régions Françaises Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNe meurs pas libellule Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Enfants Verts: Par la lauréate du Prix Nobel de Littérature 2018 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPrécis de Mythologie Scandinave Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Sorcellerie, suivi de Le Diable, sa vie, ses moeurs et son intervention dans les choses humaines. Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5Fantasy Art and Studies 6: Pop Norse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFlammes Jumelles: Le Lien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNouvelles d'Haïti: Récits de voyage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPetits contes diaboliques Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Esprits Dans L'obscurité Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Quand l'Afrique s'éveille entre le marteau et l'enclume: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe code source de la réalité Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTreize nouvelles vaudou Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/513 contes pour penser Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes légendes de la Bretagne et le génie celtique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSkinwalkers Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Dictionnaire de mythologie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Homme-fourmi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Réveil des Dragons (Rois et Sorciers —Livre 1) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Maison Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Nouvelle Atlantide Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAngoisses: Nouvelles d'horreur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFrankenstein ou le Prométhée moderne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Marche Des Rois (Tome 2 De L'anneau Du Sorcier) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Sorcière - Version intégrale (Livre I-livre II) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Poids de l’Honneur (Rois et Sorciers – Livre 3) Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Le Destin Des Dragons (Tome N 3 De L'anneau Du Sorcier) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Procès Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Éclipse
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Éclipse - Lucie Heiligenstein
Lucie Heiligenstein
symbole-infini-pinceauIllustrations de Céli’arts
logo-passage-imaginairelogo-ybyPour ma mère.
Première partie
TÉRÉBENTHINE
2 janvier
Je suis née au moment zéro, un 1er janvier. La neige recouvrait les plus infimes surfaces du monde que ma mère apercevait de sa fenêtre. Le blanc avait anéanti l’univers, étouffé la vie et les couleurs. Plus rien n’existait sur la Terre et, à chaque seconde, des nuages blancs – du blanc, toujours du blanc – rajoutaient des couches de néant sur l’année passée.
C’est dans un monde désert que j’ai vu le jour. Ce néant m’envahit dès ma naissance et ne cessa de me poursuivre, se manifestant à chaque instant de mon existence. L’abîme était en moi et dans mon cœur, plein de vide.
Ma mère, elle, possédait toutes les couleurs du monde, qui éclaboussaient le sol de son atelier, explosaient sur ses toiles, et enflammaient les galeries. Elle y trempait son pinceau et en recouvrait les teintes délavées du cosmos. Tout ce qu’elle touchait était sublimé. Placé dans un cadre, l’objet trivial, qu’il soit taille-crayon, bouton de porte ou bilboquet, était élevé au rang de chef-d’œuvre. Partout, on ne voyait qu’elle. Son aura était aussi éblouissante que ses travaux. Elle virevoltait d’une pièce à l’autre, son corps gracieux enveloppé d’étoffes bariolées chinées au gré de ses voyages. Elle apportait la vie là où elle passait ; elle faisait naître des sourires sur les visages des invités lorsqu’elle les accueillait dans son foyer de lumière.
Elle formait avec mon père un merveilleux couple d’artistes. Elle la peintre, lui l’architecte ; deux vies vouées à la création, celle qui pouvait bouleverser le monde et le peupler de renouveau. Un enfant né de l’union d’êtres aux tels tempéraments ne devait-il pas être exceptionnel lui aussi ?
Assurément. Je suis certaine que, dans le ventre de maman, j’étais un nourrisson rose, en pleine santé ; mon cœur et mon cerveau étaient pleins de graines, prémices de futures idées fécondes. C’est ce monde blafard et creux, où les vestiges du temps avaient été balayés par la neige, qui a tout détruit. Cette force dévastatrice dans l’atmosphère m’a ôté toute couleur des joues, m’a dérobé les pensées fertiles censées devenir des œuvres d’art, a vidé à jamais mon âme des passions que les humains ressentent si intensément.
C’est une petite fille incolore que la sage-femme déposa dans les bras de ma mère. Une peau livide, des yeux bleus beaucoup trop clairs pour supporter le soleil, un duvet blanc lui aussi. Quelle cruelle ironie ! Une femme dont chaque parole, chaque action, ajoutait une couleur éclatante à la grande palette de l’univers, mettait au monde un enfant qui demeurerait blanc pour le restant de ses jours !
L’albinisme qui me touchait n’était pas que physique. Les médecins l’avaient qualifié de « total », et leur diagnostic était on ne peut plus juste.
Les couleurs m’avaient fuie dès le commencement.
21 mars
Je m’appelle Térébenthine. Comment ne pas souffrir avec un tel prénom ?
L’essence de térébenthine est utilisée dans la fabrication des vernis, des peintures, des cirages, des parfums. Dans tout ce qui rehausse le monde en lui insufflant des teintes pleines de vie.
Mes parents ont voulu un enfant qui rendrait leur existence encore plus belle ; qui, à l’instar de ma mère et de ses toiles, serait un tourbillon perpétuel de toutes les nuances imaginables.
Même après la découverte du bébé albinos auquel ils avaient donné naissance, ils ont refusé de changer leur choix de prénom. Il était ridicule de croire que la couleur était uniquement visible par la rétine : celle qu’ils recherchaient chaque jour de leur vie prenait des formes diverses. Ce n’est pas parce que l’on a une peau et des cheveux ivoire