Montana : La reconquête de l'Ouest: L'Âme des Peuples
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À propos de ce livre électronique
Cet État américain, plus que tout autre, rime avec aventure. Entre Rocheuses et Canada, terre de grands espaces et de pionniers, le Montana incarne le rêve de la frontière, toujours repoussée, jamais vaincue, toujours recherchée. Sept réserves indiennes, deux parcs nationaux, et l’impression de vivre dans l’un des ultimes sanctuaires sauvages de l’Amérique, aujourd’hui menacé par l’exploitation du gaz de schiste.
Le Montana est un rêve. Il fut celui des immigrants à la recherche d’un destin pour eux et pour les États-Unis naissants. Il demeure celui des écrivains et des cinéastes qui en ont fait l’ultime destination créative, loin de New York ou d’Hollywood. Et il y a le passé, fait de grandeur et de douleurs. Le Montana, ou la solitude absolue que l’Amérique a érigée en culte.
Ce petit livre n’est pas un guide. Il dit la part d’ombre et d’héroïsme des États-Unis. Parce qu’au Montana, une Amérique unique vous attend sous le Big Sky, ce grand ciel auquel personne n’échappe.
Un grand récit suivi d’entretiens avec Zoe Ann Stoltz (Une grande partie du passé du Montana a été romantisé à outrance), Ian Frazier (Nous avons besoin de croire que ces immenses espaces appartiennent à tous les Américains) et Nancy S. Cook (Pour beaucoup d'écrivains, les paysages du Montana sont des outils de travail).
Un voyage au gré de personnages forts et de lieux marquants, pour mieux connaître les passions américaines. Et donc mieux les comprendre.
EXTRAIT
Longtemps la région du Montana a été au-delà de la « frontière », ligne fluctuante, mobile, incertaine, marquant la zone limite de l’implantation des populations d’origine européenne sur le continent américain sur le point d’être conquis, du sud au nord et de l’est à l’ouest. Cette région a été la dernière à se trouver aux confins d’un territoire dit civilisé, avant la « sauvagerie » et la « barbarie », jusqu’à ce qu’en 1890, l’existence officielle de la frontière prît fin lorsque le Bureau de recensement des États-Unis déclara que l’ensemble du territoire était désormais maîtrisé.
Mais lorsque meurt la frontière, naît l’esprit de la frontière. Soit, selon l’historien Frederick Jackson Turner en 1893 déjà, un esprit d’entreprise, d’innovation, de résurrection perpétuelle et d’expansion qui a entièrement modelé la société américaine.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- "(...) Belle et utile collection petit format chez Nevicata, dont chaque opuscule est dédié à un pays en particulier. Non pas un guide de voyage classique, mais, comme le dit le père de la collection, un «décodeur» des mentalités profondes et de la culture. Des journalistes, excellents connaisseurs des lieux, ont été sollicités (...). A chaque fois, un récit personnel et cultivé du pays suivi de trois entretiens avec des experts locaux. - Le Temps
- "Comment se familiariser avec "l'âme" d'un pays pour dépasser les clichés et déceler ce qu'il y a de juste dans les images, l'héritage historique, les traditions ? Une démarche d'enquête journalistique au service d'un authentique récit de voyage : le livre-compagnon idéal des guides factuels, le roman-vrai des pays et des villes que l'on s'apprête à découvrir." - Librairie Sciences Po
À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Falconnier est journaliste. Critique littéraire et chroniqueuse (L’Hebdo, Le Matin Dimanche), elle a présidé le Salon du Livre de Genève et programme les festivals du Livre Suisse de Sion et Lausan’noir à Lausanne.
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Aperçu du livre
Montana - Isabelle Falconnier
AVANT-PROPOS
Pourquoi le Montana ?
Le Montana est beaucoup plus qu’un État de l’Union. Peu de lieux ont été à ce point imaginés, fantasmés avant que d’être parcourus, foulés aux pieds, vécus réellement. Peu de lieux ont eu une existence aussi intense avant même que d’exister officiellement. Peu de lieux hantent l’imaginaire collectif autant que ces 381 000 km² de montagnes, de plaines, de vallées, de forêts et de rivières. Si la Terre promise était davantage qu’une belle idée, si l’Eldorado plus qu’un mirage, ils s’incarneraient là, précisément, au cœur du Nouveau Monde, à l’ouest de l’Ouest.
Longtemps la région du Montana a été au-delà de la « frontière », ligne fluctuante, mobile, incertaine, marquant la zone limite de l’implantation des populations d’origine européenne sur le continent américain sur le point d’être conquis, du sud au nord et de l’est à l’ouest. Cette région a été la dernière à se trouver aux confins d’un territoire dit civilisé, avant la « sauvagerie » et la « barbarie », jusqu’à ce qu’en 1890, l’existence officielle de la frontière prît fin lorsque le Bureau de recensement des États-Unis déclara que l’ensemble du territoire était désormais maîtrisé.
Mais lorsque meurt la frontière, naît l’esprit de la frontière. Soit, selon l’historien Frederick Jackson Turner en 1893 déjà, un esprit d’entreprise, d’innovation, de résurrection perpétuelle et d’expansion qui a entièrement modelé la société américaine. La frontière, mythe historique central de l’histoire des États-Unis, a joué un rôle très fort dans l’imaginaire et dans la construction même de la société et de l’identité américaines. C’est une notion capitale pour comprendre l’histoire réelle et l’histoire légendaire des États-Unis (cette dernière transmise essentiellement par les westerns). Du coup, comprendre le Montana, c’est comprendre les États-Unis d’hier, d’aujourd’hui et sans doute de demain.
Peu de lieux sur Terre ont suscité une telle fièvre, une telle succession de ruées d’hommes et de femmes à la recherche d’or, d’argent, de terres, de champs, un tel enchaînement d’élans, de convoitises. Le Montana n’est pas le fruit du hasard. C’est ce qui le rend si fascinant. C’est un endroit qui a été cherché, désiré, voulu comme peu de lieux dans l’histoire. Lewis et Clark, les premiers à le parcourir et le décrire méthodiquement, sont envoyés par le président des États-Unis en quête de nouvelles ressources naturelles, de nouveaux espaces pour ses concitoyens. Les milliers de pionniers arrivés dans les plaines ou les vallées du Montana suivent les explorateurs. Plus qu’un voyage, un mythe prend corps au fil de longues semaines, voire de longs mois d’un voyage difficile, dangereux, tenus au corps par leur seule volonté.
Peu de lieux sur Terre ont connu une histoire aussi accélérée. En 1805, la première exploration officielle, celle de Lewis et Clark, découvre les merveilles de Yellowstone et les hardes de bisons, jusqu’ici seulement connues des trappeurs et des tribus indiennes. En 1850, les plaines situées entre le Missouri et les Rocheuses constituent encore les mystérieux « territoires » des Indiens. Mais en quelques petites décennies, les jeux sont faits et, avant le tournant du siècle, les tribus indiennes sont refoulées définitivement dans les réserves, les bisons exterminés, l’Ouest cultivé, accessible par chemin de fer et bientôt routes. Du coup, le Montana est un pays qui se lit à livre ouvert. Vous pouvez toucher du doigt ses ghost towns (villes fantômes) orphelines de la ruée vers l’or, ses ranchs centenaires, ses mines-musées et ses milliers de kilomètres de voies ferrées désaffectées.
Le Montana a été, et est toujours, un idéal, voire un concept marketing. L’exemple fut donné dès la fin du dix-neuvième siècle par les compagnies de chemin de fer, impatientes de rentabiliser les investissements énormes consentis pour relier l’Atlantique au Pacifique. Les autorités actuelles manient aussi le concept en parlant du Big Sky, inventé par l’écrivain Alfred Bertram Guthrie, en 1947.
Toujours le même refrain : l’endroit parfait sur Terre. Celui où vivre et revivre. Celui où l’on peut devenir enfin riche pour être libre.
L’envers du décor est connu : la violence s’y est enracinée dans les paysages. Guerres successives entre trappeurs, chasseurs de bisons et Indiens, pionniers, éleveurs de vaches contre éleveurs de moutons, écologistes contre exploitants agricoles ou mineurs. Personne ne s’est fait de cadeaux. Il a fallu prendre ce qu’on voulait, toujours. Et on a pris. On ne s’est pas gêné.
Au Montana, c’est un raccourci de notre histoire que l’on parcourt. À l’arpenter, c’est notre rêve et son ombre que nous traversons. Même si la frontière a disparu, si le Far West n’a plus rien de lointain, le Montana, qui doit son nom à un dérivé du mot latin montaanus, « montagneux », choisi par le député de l’Ohio James Ashley, lorsqu’en 1864 il s’est agi de choisir un nom pour le nouveau territoire, incarne l’Ouest à lui tout seul, et à jamais.
On y respire toujours mieux qu’ailleurs, le ciel y est toujours aussi vaste. Peu de lieux sur Terre offrent une nature aussi grandiose, somptueuse, terrifiante ou apaisante, inspirante et hostile. Plus que partout ailleurs, on est au Montana confronté à ses limites, à sa volonté, à ses états d’âme, ses forces et faiblesses. Parce que beaucoup de choses, si ce n’est pas tout, dépendent de vous au Montana. Parce que le rêve du Montana est en chacun de nous.
La reconquête de l’Ouest
On dirait un buisson-ardent. Des bribes de tissu rouge, blanc ou violet sont attachées aux branches, des colliers de perles se débattent dans le vent sec et violent qui fige les collines de l’ex-champ de bataille.
L’arbuste défie discrètement, depuis le côté de la route, les pierres blanches en forme de pierres tombales, disséminées sur des centaines de mètres carrés. Là tombèrent les 263 soldats du général George Amstrong Custer, et Custer lui-même, tués lors de la bataille de Little Bighorn le 25 juin 1876.
Aucun autre lieu n’incarne de manière aussi poignante le destin paradoxal du Montana, théâtre de l’affrontement violent
