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Le mystère des grottes, au Clair de Lune: Un roman de science-fiction
Le mystère des grottes, au Clair de Lune: Un roman de science-fiction
Le mystère des grottes, au Clair de Lune: Un roman de science-fiction
Livre électronique354 pages5 heures

Le mystère des grottes, au Clair de Lune: Un roman de science-fiction

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À propos de ce livre électronique

Et si ce n’était pas la première fois que les grottes volaient leurs visiteurs ?

La petite ville de Pomerol, au cœur des Appalaches, a toujours mené une existence paisible, rythmée par les touristes venus admirer les fameuses grottes Au Clair de Lune. Une quiétude qu’avait adoptée John Sanders avec son épouse, Ketty, jusqu’au jour où cette dernière disparaît mystérieusement lors d’une randonnée. Pas de traces, pas d’explications, et si ce n’était pas la première fois que les grottes volaient leurs visiteurs ? Aidé d’Enna, une jeune scientifique, John va chercher à lever le voile sur ces disparitions suspectes, quitte à s’aventurer trop loin, et à se perdre dans un autre monde aux sombres projets. La vérité sera alors bien plus terrible qu’il ne l’imaginait.

Un roman de science-fiction plein de suspense à découvrir !

EXTRAIT

John était trop absorbé par sa curiosité par rapport à cet endroit, sa prudence avait été occultée. Mais trop tard, le mal était fait, maintenant, sans s’attarder, une autre sortie devenait urgente, marchant droit devant lui avec tout autour de lui, ces gens pétrifiés pour l’éternité, il vit au fond près d’une baie vitrée, un petit temple sculpté dans de la pierre bleue, avec deux portes vertes de la couleur d’une émeraude, qui n’attendaient qu’une chose, qu’on les pousse pour vous inviter à découvrir la pièce maîtresse du musée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Issu du milieu de la restauration en tant que chef de cuisine, Jean-Claude Miriski reste fidèle à ses fourneaux pendant plus de vingt-cinq ans avant de se consacrer à sa passion dévorante qu'est l'écriture. Aujourd'hui, son grand désir est de faire partager ses récits restés trop longtemps dans un tiroir. Pleines de mystère, parsemées de fantastique, ses histoires vont jusqu'à la science-fiction, qui a bercé toute son adolescence.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie29 mars 2018
ISBN9791023608021
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    Aperçu du livre

    Le mystère des grottes, au Clair de Lune - Jean-Claude Miriski

    Préambule

    Depuis la nuit des temps, les hommes ont toujours été fascinés et attirés par les grottes.

    D’abord ce fut par commodité, s’en servant d’habitation et de protection, ensuite beaucoup plus tard par curiosité, par loisir, ou pour effectuer des recherches. À un tel point qu’à travers les âges sont nées des légendes dont certaines mystérieuses, cela dans de nombreux pays, à travers les cinq continents.

    Notre histoire nous amène en Amérique du Nord, plus précisément dans le Tennessee, où une chaîne de montagnes, appelée les Appalaches, s’étendait de Terre-Neuve au nord du Canada, jusqu’au centre de l’Alabama au sud des États-Unis. Situées sur le plus haut de ses sommets, se trouvaient cinq grottes, dont la roche était pourvue d’une couleur argentée, elles eurent le nom surprenant, d’Éclat au clair de Lune.

    Celles-ci cachaient l’un des plus grands mystères jamais résolus à ce jour. Les autochtones, eux, vivaient au pied de la vallée, dans un petit village fondé au xviie siècle, et qui portait le nom de Pomerol, et avec le temps, ils les appelèrent, les grottes, au clair de Lune.

    Les gens venaient de tous les horizons pour les visiter, au grand bonheur des villageois qui en firent rapidement commerce. Mais très vite survinrent des disparitions mystérieuses de personnes, ne laissant aucune trace derrière elles. Les habitants gardèrent pendant longtemps ce lourd secret, pour garder la manne providentielle des touristes.

    C’est là que notre histoire commence, à l’aube du xxe siècle.

    Chapitre 1 : Le bon air de la montagne

    Dimanche 14 avril 1907, il était sept heures, le jour venait de faire son apparition.

    Sur une route mouillée par la fonte des neiges, une diligence partie de Sodfil, tirée par quatre chevaux, se rendait à Pomerol, petit village pittoresque à 1400 mètres d’altitude, situé dans les montagnes Appalaches, connues pour sa villégiature, et ses fantastiques grottes.

    Face au village se dressait le mont Météore, dont le sommet culminait à 3 000 mètres d’altitude. On venait l’admirer de toutes parts, pour sa roche, unique en son genre, qui avait cette particularité dominante de couleur argentée sur son sommet, réfléchissant les rayons du soleil le jour, puis l’éclat de la lune la nuit, tel un phare dirigeant les bateaux sur l’océan.

    Mais la plus grande curiosité était ses grottes, cinq au total, alignées sur la même paroi et étalées sur 800 mètres de long. Toutes étaient de tailles différentes. L’endroit était nommé ainsi à cause du reflet, les nuits de clair de lune.

    Après quatre heures de route la diligence arrivait enfin au village, les chevaux étaient couverts de transpiration écumeuse, signe d’une fatigue extrême.

    À son bord six passagers, deux couples qui venaient passer quelques jours de vacances pour visiter les grottes, un villageois de retour de la ville et un bûcheron en quête de travail.

    Le conducteur arrêta les chevaux devant l’hôtel Le Belvédère, le cocher du haut de son poste de conduite descendit les six marches pour rejoindre le trottoir.

    Dépliant le marchepied des voyageurs, il ouvrit la porte de la cabine, afin que les personnes puissent descendre sur le trottoir encore couvert de neige. Le Belvédère avait été construit en 1834, entièrement fait de bois avec du sapin de la forêt du Greenoud, un bois très réputé dans la région pour ses essences, sa qualité et sa robustesse. Des troncs d’arbres entiers polis et vernis avaient été posés debout, garnissant la façade de l’hôtel, le rendant majestueux et luxueux. De jolis balcons privés destinés aux chambres donnant sur le mont Météore étaient très prisés par les touristes. Bagages en main, les deux couples entrèrent dans l’hôtel, qui avait un long tapis rouge couvrant la majorité de la surface du sol. Un signe de bienvenue.

    Le hall du bâtiment donnait sur une somptueuse salle à manger, avec des tables rondes toutes en bois de chêne, décorées de nappes en coton de Madras. Ses motifs rouges ponctués de carreaux blancs se mettaient parfaitement en valeur avec les lampes à huile disposées sur chacune d’elles. Le centre de la salle à manger se distinguait du reste par sa monumentale cheminée. Cette prestance était appuyée par le fait que l’on pouvait en faire un tour complet, diffusant ainsi sa chaleur sous le crépitement du bois pour tout l’hôtel.

    –Entrez ! Je vous en prie, entrez, tintait une voix très agréable. Nous sommes ravis de vous recevoir !

    L’un des clients se retourna apercevant un homme avec une longue barbe, derrière sa loge de conciergerie. Il était habillé dans un costume typique du village, une chemise de coton de chambray blanche, surmontée de grosses bretelles finement décorées, attachées à un pantalon en coton de chenille de couleur marron.

    Un foulard rouge en soie servant de cravate, et pour finir un chapeau en feutrine de forme pointue.

    –Oui, bonjour, nous voudrions une chambre avec vue si possible sur le mont Météore, pour cinq nuitées.

    –Très bien, vous désirez dîner ici également ?

    –Bien sûr et les petits déjeuners aussi.

    –Cela va de soi monsieur, parfait je vais vous donner le registre, afin que vous inscriviez vos noms et adresses, s’il vous plaît.

    L’homme prit la plume et l’encrier et gribouilla sur le registre le nom de George Chenay. Il laissa ensuite la plume au second couple qui réserva également une chambre. George put furtivement le voir écrire Yvan Kastropof.

    –Merci beaucoup mesdames, messieurs, je vais vous conduire à vos chambres.

    Suivant le concierge qui portait les valises de ces dames, ils montèrent un escalier en colimaçon qui craquait à chaque marche, pour accéder au deuxième étage.

    –Voilà, je vous ai mis au deuxième, car la vue de vos chambres est imprenable.

    –Vous allez voir le mont est juste en face et par beau temps, on aperçoit le plateau où se trouvent les grottes que l’on surnomme les grottes, au clair de Lune.

    –Nous avons effectivement entendu parler de ces grottes, c’est le but de notre voyage d’ailleurs, nous aimerions les visiter.

    Le concierge resta silencieux à l’annonce faite par son client ! Dans le village tout le monde savait qu’elles étaient maudites.

    –Pourquoi pas plutôt, de bonnes randonnées ! Nos forêts sont remarquables en cette saison, vous pourriez y voir des cerfs, des biches, ainsi que de nombreuses cascades !

    –Nous vous remercions de votre sollicitude, mais ce sont les grottes qui nous intéressent pas autre chose.

    Se disant que cela de toute façon ne le concernait pas, il passa à la suite des explications.

    –Je vous donne vos clés, la 25 pour vous et la 27 pour vous. Je vous laisse vous installer, ah ! Les toilettes sont au fond du couloir sur votre gauche. Dans les chambres par contre se trouvent des cabines pour la toilette que nous avons aménagée cette année, vous allez être les premiers à vous en servir. Si vous avez besoin de quelque chose, je suis à votre service, je me prénomme Albert.

    –Tenez Albert pour vous, l’un des deux hommes, George, lui avait glissé un billet dans sa main, qu’Albert mit très vite dans sa poche, l’air gêné, mais content.

    –Oh ! merci monsieur, dit Albert en le saluant chapeau en main.

    Les deux couples s’installèrent chacun dans leur chambre respective qui était spacieuse, avec de grandes armoires et surtout une cabine de toilette qui était un luxe pour un hôtel de village. Les affaires rangées, ils prirent la décision de visiter ensemble les alentours, afin d’acheter du matériel adéquat à leur expédition devenue désormais commune.

    Avant de sortir, Yvan demanda au concierge :

    –Pardon Albert !

    –Oui monsieur !

    –Avez-vous une adresse d’un magasin qui vend du matériel pour affronter les rigueurs du froid des montagnes, surtout pour des vêtements chauds !

    –Mais bien sûr monsieur, il y a le magasin de Joe le trappeur, il est très approvisionné en vêtements, il se trouve à deux rues d’ici sur votre droite, une petite ruelle en descente, son magasin y est juste au bout.

    –Merci Albert, puis Yvan lui donna à son tour un billet dans le creux de la main.

    –Ho ! Merci monsieur, répondit-il, toujours chapeau en main.

    Dans les rues les gens qu’ils croisaient se retournaient sur leur passage, n’ayant jamais vu de femmes habillées dans de grandes robes de ville dans une neige lourde et fondante !

    –Regardez, dit George, le magasin ! On le distingue bien en bas de la ruelle.

    Nos citadins furent ravis de voir un tel établissement dans un aussi petit village.

    Ils poussèrent la porte d’entrée sur un tintement de clochettes accrochées au-dessus de la porte annonçant des clients.

    À l’intérieur il régnait une odeur de graisse animale mélangée à la chaleur que dégageait une cheminée située dans un angle de la pièce, qui mettait mal à l’aise ces dames.

    Il y avait des étalages remplis de vestes et pantalons en fourrures avec une pancarte où il était inscrit « cousu en lacets de peau de castor ». Sur un autre, des rangées entières de chaussures fourrées avec quatre épaisseurs de semelles de peau de rennes, et puis également des bonnets avec des caches-oreilles terminés par deux cordons pour les attacher.

    Une dernière partie était réservée au matériel, des raquettes pour marcher dans la neige évitant de s’enfoncer dedans, des lampes tempêtes, des bâtons de marche, des luges etc.

    –Bonjour, je suis Joe, que puis-je pour vous ?

    –Nous voudrions des tenues chaudes, ainsi que des raquettes, des chaussures, bonnets et de bons bâtons de marche pour aller jusqu’aux grottes.

    –Aux grottes !

    –Oui pourquoi ? il y a un problème ? demanda George.

    –Euh ! Non, mais vous voulez pas plutôt visiter la forêt ! De très jolies balades vous seront proposées par des guides chevronnés.

    –Ah ! Non, nous sommes venus spécialement pour les grottes. Vous avez tous l’air surpris qu’on veuille les visiter !

    L’homme voyait qu’il avait gaffé, il essaya de se rattraper !

    –C’est-à-dire que c’est dangereux là-bas en cette saison, il y a beaucoup de neige cette année et la distance pour les atteindre est longue.

    –Ha ! Ce n’est que cela ! Il ne faut pas vous en faire mon ami, l’année dernière, nous avons traversé un désert en Mongolie, alors vous voyez ce ne sont pas des grottes qui vont nous faire peur.

    –Très bien, je ne voulais pas vous importuner avec ça, c’est juste que vous me paraissiez un peu novices pour ce genre d’excursion ! dit-il ravalant sa salive. Eh bien ! Faites votre choix, j’ai d’excellents modèles uniques, que l’on ne trouve qu’ici, ainsi que toutes les tailles.

    Il leur vendit plus que nécessaire, à tant faire autant profiter de gens fortunés.

    Une fois le matériel et les vêtements achetés, ils demandèrent de livrer le tout, directement à l’hôtel Belvédère.

    Après avoir fait le tour du village, ils rentrèrent pour se restaurer, l’air s’était rafraîchi rapidement et la nuit commençait à tomber.

    Les deux couples se mirent à la même table, ayant bien sympathisé au cours de la journée, le menu était unique, composé de produits locaux, soupe montagnarde au lard, découpé de bœuf sauce au vin rouge, avec son gratin de pommes de terre, fromage, et pour le dessert une succulente tarte aux pommes chaude, servie avec un vin un peu âpre qui était très apprécié dans le village le Valrôme.

    Le lendemain matin, ouvrant les volets, une bonne surprise les attendait, un soleil doux et radieux était au rendez-vous, avec un ciel dégagé.

    Le petit déjeuner fut très copieux du pain, des œufs, du café bien chaud, du lait et même de la charcuterie faite par le vieux charcutier William Manse, qui était âgé de 75 ans tenant encore sa boutique, ensuite, ils allèrent chacun se changer pour enfiler les vêtements achetés la veille.

    À l’extérieur, ils étaient l’attraction du jour, les locaux se retenaient de rire en les voyant accoutrés de la sorte. Des vêtements tous en fourrure trop large, des bonnets cachant la moitié de leurs visages, munis de bâtons et raquettes aux pieds !

    Ils allèrent voir les mushers de traîneaux, pour les emmener le plus haut et le plus loin possible sur le mont Météore.

    L’un d’eux accepta de les conduire, moyennant d’être payé à l’avance pour l’aller et le retour bien sûr. Ils montèrent sur le traîneau s’asseyant sur des sièges en bois, les jambes allongées en avant, une fois installés, le conducteur leur donna des couvertures pour recouvrir leurs membres inférieurs, car le froid s’intensifiait sur le traîneau une fois en route.

    Le tout était tiré par douze chiens de montagne, robustes et résistants au froid, attelés les uns aux autres, le chef de meute en tête.

    Le musher prit son fouet le faisant claquer en l’air, donnant le signal aux chiens du départ.

    Les gens du village regardaient passer le traîneau, certains pensaient qu’un malheur allait encore arriver là-haut.

    La piste pour accéder au mont était très belle, la neige épaisse faisait plier les sapins sous son poids. Deux biches traversèrent la piste juste devant eux, les femmes s’exclamèrent en les voyant passer en sautant du haut de leurs pattes dans la neige toute fraîche.

    Deux heures plus tard, le conducteur du traîneau stoppa les chiens en annonçant qu’il n’allait pas plus loin. Le paysage avait changé, il était plus austère, avec le vent sifflant entre les sapins donnait la chair de poule.

    –Voilà messieurs dames, vous prenez ce chemin devant vous, vous avez encore deux bonnes heures de marche, faites attention au précipice à certains endroits c’est très étroit.

    –Je reviens vous chercher pour dix-huit heures, dernier délai avant que la nuit soit totale.

    –Très bien, merci à ce soir.

    Ils remercièrent le musher par un signe de la main, puis bâtons en mains ils entamèrent le chemin indiqué, joyeux de la journée qui s’annonçait être agréable.

    Le soir, le musher attendait à l’endroit convenu, il était dix-huit heures dix. À dix-neuf heures personne en vue ! Ne pouvant plus attendre à cause de la nuit, il redescendit à vide pour aller directement au poste de police donner l’alerte. Il frappa à la porte du shérif.

    –Bonsoir shérif, je viens vous voir par ce que j’ai accompagné ce matin quatre personnes, ils voulaient visiter les grottes, mais ce soir personne n’est revenu !

    –Quoi ? Tu as emmené des gens là-haut ! Tu te rends compte de ce que tu as fait j’espère !

    –Ils ont insisté, et bien payé surtout, alors au bout d’un moment j’ai dit oui voilà, il faut bien vivre aussi shérif !

    –Tu as dû avoir aussi un bon pourboire hein ! Ah ! Vous êtes tous pareils, dès que des touristes arrivent, hop, tout le monde saute dessus et en tire profit, se moquant des risques qu’ils encourent. Bon le mal est fait, ce soir c’est trop tard pour aller les chercher, mais demain tu vas rassembler le plus de monde possible de préférence très tôt le matin, on organisera une battue à partir de là où tu les as laissés.

    –Compris shérif pas de problème, vous pouvez compter sur moi.

    Le jour suivant, il était à peine six heures la nuit encore présente, que dix hommes étaient en train d’attendre avec des lanternes, les pieds gelés dans la gadoue devant la porte du shérif.

    –C’est tout ce que tu as trouvé, dis-moi ! s’exclama-t-il en les voyant.

    –Personne d’autre n’a voulu venir shérif, j’ai déjà eu du mal avec ceux-là !

    –Ah ! Voilà c’est bien ce que je disais, on profite du touriste et après plus personne eh bien on fera avec, allez montez tous sur vos traîneaux, on y va ! cria-t-il.

    Trois bonnes heures plus tard, le chemin où il les avait laissés était en vue. Ils continuèrent leur ascension munis de raquettes, tous en file indienne pour finir devant les grottes après plus de trois heures de marche, dues à un vent glacial mais sec, qui pour certains gelait leur moustache ou barbe, notamment celle du vieux Max qui était le recordman de la barbe la plus longue du village.

    Le shérif, monté sur un rocher, les réunit autour de lui pour donner les informations sur la procédure de recherche. Le vent continuant d’être violent, il dut hausser la voix.

    –Vous allez d’abord vous mettre par binôme pour les cinq galeries, chacun à sa torche ! Alors allumez-les, ensuite dans une heure je veux que tout le monde soit de retour ici pour la fouille du plateau, attention au ravin en contrebas d’accord et restez bien ensemble surtout, je ne veux pas que quelqu’un d’autre se perde, vous avez compris !

    Tous répondirent par un oui sans enthousiasme, le sol avait trente centimètres de neige fraîche, et donc pas d’empreinte de pas pour indiquer la direction de leur passage ! Le shérif en tête posta les binômes devant chaque galerie de grottes, puis à son signal tous entrèrent dans les grottes la peur au ventre. Quarante minutes s’étaient écoulées, un des hommes était sorti d’une des grottes pour satisfaire un besoin naturel.

    Urinant le long de la paroi, il fit fondre un peu de neige découvrant un morceau de bois. Amusé, il continua autant qu’il pouvait, soudain il s’aperçut que ce morceau de bois était bien particulier ! Le regardant de plus près il vit que c’était un bâton de randonnée. Se rhabillant expressément, il appela le shérif en criant.

    –Shérif ? Shériiiff… Venez voir ! Venez voir !

    Le chef sortit de la deuxième grotte en sautant dans la neige comme un kangourou pour aller plus vite, vers l’homme qui gesticulait les bras en l’air comme s’il venait de découvrir un trésor.

    –Quoi ! qu’y a-t-il !

    –Regardez ! On dirait un bâton de randonnée de chez Joe ! Il y a sa marque dessus.

    –Ma foi tu as raison ! Ne le touchez pas, je vais le prendre avec mon gant, pour ne pas gâcher les empreintes.

    –Les quoi shérif ?

    –Les empreintes ! Ha ! C’est un nouveau procédé scientifique qui vient d’être découvert, il s’agit d’une poudre et d’un papier, afin de récupérer l’empreinte d’un doigt laissé sur un objet, mais qui est invisible à l’œil nu.

    Les autres se regardaient avec étonnement ! Avec une impression de n’avoir rien compris à son explication.

    Il le glissa délicatement dans un sac à dos sans le frotter contre le tissu. Puis rappela tout le monde vu le temps qui s’était écoulé. Une fois que les hommes étaient bien tous présents, il donna le signal du retour au village, les hommes tous réjouis de redescendre enfin chez eux.

    À dix-huit heures, dès leur arrivée, les habitants, qui épiaient derrière les fenêtres des maisons, sortirent de chez eux pour prendre des nouvelles, dont ce pauvre Albert qui était très inquiet de ne pas revoir ses clients.

    Les villageois parlaient tous entre eux formant un brouhaha incompréhensible, quand le shérif donna un coup de feu en l’air pour avoir un silence complet, ce qui fut efficace.

    –Nous sommes allés là-haut, avons fouillé partout, aucune trace, mis à part un bâton de randonnée qui a été trouvé sur les abords du plateau. Je vais communiquer par télégramme avec les autorités de Sodfil pour leur signaler la disparition des quatre personnes sur le mont Météore. Voilà vous pouvez rentrer chez vous, je n’ai plus rien à dire sur le sujet.

    Sur ces mots, chacun de retour dans son foyer allait dans les discussions plus folles au sujet de la disparition des touristes.

    Albert alla demander au shérif que fallait-il faire des affaires des disparus ! Il lui répondit de ne rien toucher pour l’instant, simplement de les mettre de côté, le temps que la police de la ville arrive.

    Deux jours plus tard une équipe de policiers de Sodfil arriva sur place, pour mener sa propre enquête.

    Au bout de trois jours d’investigation, n’ayant aucune empreinte sur le bâton, ni au sol, et rien dans les grottes, ils classèrent l’affaire en inscrivant dans le dossier numéro 84, que quatre personnes de Sodfil avaient disparu mystérieusement le 15 avril 1907, vers lesdites grottes au clair de Lune. Les familles furent prévenues que les affaires des deux couples étaient à leur disposition à l’hôtel du Belvédère.

    Trente et un ans plus tard, le 15 décembre 1938, deux hommes et trois femmes spéléologues garèrent leur voiture sur le parking de Pomerol. Les diligences commençaient à disparaître avec l’ère nouvelle des automobiles.

    L’une des femmes était la nièce d’un des disparus de 1907, Caroline Chenay, la nièce de George Chenay qui venait avec son groupe étudier les grottes, pour le compte de l’académie des sciences de Knoxville agissant pour le compte du gouverneur du comté.

    L’hôtel avait changé de nom, Albert étant parti vivre ses dernières années tranquillement chez son frère au bord de l’océan sous le soleil.

    Dorénavant, il s’appelait Au beau séjour, la façade était restée la même, mais l’intérieur avait été modernisé, ce qui rompait le charme d’antan. Le soir autour d’une des tables de la salle à manger, ils étudièrent la carte des montagnes Appalaches pour être fin prêts au lever du jour.

    Tout le village avait eu vent de l’arrivée de scientifiques, mais personne n’osa dire quoi que ce soit sur le mystère qui planait autour des grottes, surtout que les temps étaient durs.

    Le lendemain, ils partirent pour un bivouac de sept jours, le temps en ce mois de décembre 1938 était clément pour la saison, peu de neige était tombée, et l’accès était bien dégagé. Le huitième jour, ne les voyant pas de retour, la police dépêcha un groupe de secours. Cette fois-ci, ils récupérèrent un survivant en bas d’un précipice, l’homme avait fait une chute de cinquante mètres, amorti par des branches de sapin. Il était horriblement mutilé et dans un coma profond. Malheureusement, il décéda le jour suivant sans avoir pu révéler quoi que ce soit, sur ce qui s’était passé là-haut. La police ne retrouva jamais les corps des cinq autres spéléologues, ni leurs affaires !

    D’autres cas similaires connus eurent lieu plus tard, le dernier datant de 1984, trois frères accompagnés de leurs femmes, tous chevronnés en alpinisme et en spéléologie disparurent après seulement deux jours passés là-haut. Au cours de l’enquête, la police scientifique avait comme résultat toujours et encore la même chose c’est-à-dire rien, mis à part la voiture garée sur le parking de la passe de Wet, parking qui avait été aménagé pour faciliter l’accès aux touristes.

    Chapitre 2 : Un si bon week-end !

    John n’arrêtait pas de se retourner dans son lit. Cela faisait deux jours que le pays était plongé dans une vague de canicule. Les autorités annonçaient déjà que ce mois de juin 2017 battait le record de celui de 1984. À trois heures du matin la température ambiante affichait un peu plus de 22 degrés.

    Il s’assit sur son lit en sueur, pouvant sentir les gouttes perler le long de son visage et de son corps. Ses cheveux blonds d’ordinaire ébouriffés étaient plaqués du fait de l’humidité.

    Il mesurait un mètre quatre-vingts, les yeux bleu azur, il était doté également d’une bonne musculature. Il avait 37 ans, devenu bûcheron, il n’avait jamais pu supporter la chaleur. Il vivait grâce à un héritage d’un oncle, qui avait fait fortune dans les parcs de loisirs. Il était originaire de Charlotte en Caroline du Nord, enfant de parents instituteurs, il avait quitté très tôt le nid parental, assoiffé d’aventure, il avait bourlingué à droite à gauche, notamment à l’armée où il avait servi pendant cinq années, dans les commandos des forces spéciales. À la mort de ses parents, il s’était établi à Pomerol pour échapper aux bruits des grandes villes pour se permettre de profiter de la tranquillité d’un petit village dans la nature.

    N’arrivant pas à dormir, il décida d’aller se rafraîchir un peu dans la salle de bain. Il ouvrit le robinet et se passa abondamment de l’eau fraîche sur la figure. En se relevant vers le miroir, ses yeux s’arrêtèrent sur son reflet. Ce dernier lui renvoya l’image d’un homme fatigué par les aléas de la vie et aux traits assez durs. Cette apparence était toutefois atténuée par ses grands yeux bleus. Sachant qu’il n’arriverait pas à dormir, il décida de sortir dehors pour essayer d’y trouver un peu plus de fraîcheur. Il se dirigea vers le jardin et se coucha sur l’herbe touffue qui n’avait pas été coupée depuis le printemps.

    Il était seul depuis qu’il avait perdu sa femme Ketty, il y avait tout juste un an, suite à un week-end tragique. Ils étaient mariés depuis huit ans et n’avaient pas encore d’enfants. John habitait dans un petit chalet qu’il avait construit lui-même avec l’aide de sa femme. Ils avaient à l’époque le projet de l’agrandir quand viendrait le moment d’avoir des enfants. Tout cela fut stoppé par la disparition soudaine de sa femme.

    Face au chalet se trouvait le mont Météore, reflétant ses beaux reflets d’argent, grâce au clair de lune, défiant qui veut l’affronter. Étendu, John pensait à ce dernier week-end qu’il avait passé avec Ketty, l’été précédant vers les grottes.

    C’était un samedi, le 12 juillet 2016, la journée s’annonçait exceptionnelle, accompagnée d’un magnifique ciel bleu sans nuages.

    Ketty était une fille du village, qu’elle n’avait jamais quitté, mis à part pour ses études d’infirmière à Dandridge Tennessee. Son père possédait une scierie très réputée dans la région et faisait travailler beaucoup de monde. John avait été embauché comme bûcheron par son père, qui en l’espace de quelques années était devenu son associé. C’est comme cela qu’il avait connu sa future femme.

    Pour leur mariage les parents de Ketty leur avaient offert un terrain comme cadeau où le couple décida d’y construire un chalet. Ketty était blonde avec des nattes que John affectionnait particulièrement. Tout comme John elle était plutôt grande et mince. Elle possédait également quelques taches de rousseur qui lui allaient à ravir. Elle laissa tomber ses études d’infirmière en dernière année de fac, étant follement amoureuse de John, juste après son retour, ils se marièrent. Cinq années plus tard, ses parents périrent dans un tragique accident de voiture, suite à un glissement de terrain, ils finirent dans un précipice cent mètres plus bas. Par la suite John abandonna son métier, afin de rester auprès de sa femme terrassée par le chagrin. La veille du week-end du 12, John lui avait fait une surprise en lui annonçant qu’ils se rendraient aux grottes afin d’y passer deux jours. Elle sauta de joie rien qu’à l’idée de faire du camping. Ce matin-là Ketty s’affairait dans sa cuisine, préparant un excellent petit déjeuner dont elle avait le secret. Celui de la manière de cuire les œufs au plat notamment, que sa mère lui avait appris, comme personne ne savait le faire, ajoutant du bacon, du pain grillé et un bon café bien chaud. John pendant ce temps chargeait le 4x4 dans le garage avec le matériel dont ils allaient avoir besoin, pour un minimum de confort. Il était très ordonné, tout était rangé à sa place sur les rayonnages, facilitant les recherches du matériel.

    L’odeur du petit déjeuner venant titiller son odorat, John arrêta le chargement pour la rejoindre dans la cuisine. Elle était à sa cuisinière, arrivant tout doucement derrière elle, il l’embrassa sur la nuque, puis la retourna pour lui donner un long baiser passionné.

    –Je n’ai pas résisté à la douce odeur de ton petit déjeuner Ketty, je mangerais un bœuf !

    –Eh bien, commence par les œufs, ils sont prêts, le bacon aussi, j’amène le café. Tu as fini de charger le 4x4 chéri ?

    –Juste quelques bricoles, mais oui le plus gros est fait. Miam ! Toujours aussi bon tes œufs, bravo ma chérie, mais tu as oublié le pain grillé !

    –Zut le pain grillé ! Il est dans le four ! J’espère qu’il n’est pas brûlé ! Non ça va heureusement que tu en as parlé !

    –Alors John, tu crois que ce n’est pas dangereux d’aller là-haut après tout ce qu’on a pu entendre depuis des années !

    –Il n’y a plus d’interdiction depuis huit ans ! Et je te le dis, depuis tout petit je rêve de le faire au moins une fois, j’assouvirai enfin ma curiosité !

    –Je t’avoue que moi aussi, en secret j’ai très envie d’y aller également.

    –Très bien finalement sans le savoir, on avait la même chose en commun depuis des années !

    Après le délicieux petit déjeuner, John et Ketty allèrent se préparer pour leur petite aventure en amoureux.

    –Tu es prête ma chérie ?

    –Oui j’arrive John, encore deux minutes !

    « Ha ! Les femmes, pensait-il, toujours des minutes en plus ! » Mais quelques instants plus tard, elle apparut dans une petite robe bleue bordée de blanc, un chapeau de paille avec des petites fleurs piquées sur le dessus, elle était superbe finalement cela valait le coup d’attendre.

    Huit heures ! le départ était donné, direction

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