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Afrique - Méditerranée - Europe : La verticale de l'avenir: L'Âme des Peuples
Afrique - Méditerranée - Europe : La verticale de l'avenir: L'Âme des Peuples
Afrique - Méditerranée - Europe : La verticale de l'avenir: L'Âme des Peuples
Livre électronique96 pages1 heure

Afrique - Méditerranée - Europe : La verticale de l'avenir: L'Âme des Peuples

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À propos de ce livre électronique

Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre

L’avenir de l’Europe se jouera au sud. Tous les jours, la tragédie des migrants venus d’Afrique ou du Moyen-Orient le prouve. Le destin du continent européen et celui du continent africain sont liés, et la Méditerranée est l’espace naturel de cette Verticale.

Ce petit livre dit les volontés mutuelles, les intérêts convergents, les possibilités qu’une meilleure coopération entre l’Europe et son flanc sud peuvent ouvrir dans les prochaines décennies. Parce que pour nous comprendre et dessiner le futur des prochaines générations, il faut avoir le courage de se regarder dans ce formidable miroir qu’a toujours été, pour l’humanité, notre mer Méditerranée.

Un grand récit suivi d’entretiens avec Jean Kacou Diagou (L’intégration régionale est une nécessité pour l’Afrique), Radhi Meddeb (Que veut dire « voisinage » pour le Tunisien que je suis) et Miguel Ángel Moratinos (L’Espagne est formée de cultures et de civilisations entremêlées, qui ont vécu ensemble).

Ce livre est un hors-série de la collection L’âme des peuples, réalisé en collaboration avec l’IPEMED, l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen.

EXTRAIT

Nous sommes tous nerveux. Même dans les grands pays émergents, la flambée des inégalités est explosive. Dire que cette complexité qui s’accélère nous échappe, ne sert à rien. « Il faut agir » mais dans quel sens ? Or les peuples n’avancent pas s’ils ne savent pas où ils vont.

Comment bâtir une prospective pour identifier une vision, pour en déduire des stratégies et développer des projets ? Plusieurs réponses sont à l’œuvre. Nous voudrions montrer qu’une d’entre elles, puissante et mobilisatrice, est l’intégration régionale entre l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe. Il ne s’agit pas d’une sorte de dilatation de l’Union européenne vers son Sud, mais d’une association paritaire de ces trois grands espaces géographiques.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- […] Belle et utile collection petit format chez Nevicata, dont chaque opuscule est dédié à un pays en particulier. Non pas un guide de voyage classique, mais, comme le dit le père de la collection, un « décodeur » des mentalités profondes et de la culture. Des journalistes, excellents connaisseurs des lieux, ont été sollicités […]. À chaque fois, un récit personnel et cultivé du pays suivi de trois entretiens avec des experts locaux. - Le Temps

- Comment se familiariser avec « historique, les traditions ? » Une démarche d'enquête journalistique au service d'un authentique récit de voyage : le livre-compagnon idéal des guides factuels, le roman-vrai des pays et des villes que l'on s'apprête à découvrir. - Librairie Sciences Po

À PROPOS DES AUTEURS

Jean-Louis Guigou est le président-fondateur de l’IPEMED, think tank euro-méditerranéen basé à Paris. Économiste. Ancien professeur d’université, ancien haut fonctionnaire, il est spécialiste de l’aménagement du territoire.

Pierre Beckouche est professeur des universités, spécialiste de géographie économique, consultant auprès de l’OCDE et expert associé de l’IPEMED.
LangueFrançais
ÉditeurNevicata
Date de sortie12 oct. 2017
ISBN9782512007593
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    Aperçu du livre

    Afrique - Méditerranée - Europe - Jean-Louis Guigou

    Tallandier

    AVANT-PROPOS

    Afrique–Méditerranée–Europe, une évidence

    Ma passion pour la Méditerranée est ancienne. Je l’ai découverte en fréquentant le Maroc où notre nom est celui d’un oued (l’Oued Guigou), d’une tribu (les Aït Guigou) et d’un village (Almis du Guigou). Ces dénominations sont très antérieures à la colonisation française puisque des cartes du dix-neuvième siècle en portent la trace.

    En réalité ce ne sont pas les Français qui sont allés donner ce nom au Sud de la Méditerranée, mais l’inverse. Les historiens disent qu’au huitième siècle l’invasion des Arabes – qui a d’ailleurs plutôt été faite par des troupes berbères commandées par des Arabes – les a menés pendant 70 ans entre Durance et Méditerranée. L’Abbaye de Bonpas porte témoignage de la fierté des chrétiens d’avoir repoussé les Sarrasins de l’autre côté de la Durance. Sans doute suis-je un lointain descendant de cette histoire.

    Pendant ma scolarité j’ai été amené à fréquenter, dans les années 1950–1960, le lycée de Digne, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il avait la particularité d’être réservé aux enfants issus des colonies françaises, auxquels l’altitude apportait un remède au paludisme et autres maladies tropicales. Il était donc peuplé de Malgaches, de Vietnamiens, Cambodgiens, etc. Tout l’Outre-Mer était là, Maghrébins, Juifs, Africains. J’ai passé cette enfance à leur contact merveilleux. J’y ai appris la différence des cultures, la complémentarité. Dans notre classe de latin-grec, le premier était obstinément un Algérien, qui s’appelait Kara Mourad Mohamed. Il était d’El Milia, près de Constantine. J’ai invité un soir celui qui était devenu mon meilleur ami à venir à une « boum » organisée dans une famille bourgeoise d’Apt ; mais notre hôte refusa l’entrée aux cheveux crépus de Kara Mourad. J’en ai gardé le vif souvenir de l’incompréhension de certains Français à l’égard des gens du Sud y compris lorsqu’il s’agit de personnes exceptionnelles.

    Lorsque je fus nommé Délégué à l’aménagement du territoire (Datar), j’appris l’exigence du temps long et de l’espace, l’importance des politiques publiques, à une époque où l’État stratège était encore capable d’une vision prospective et d’une action concertée. Lorsque, il y a une dizaine d’années, nous avons, avec des amis du Sud de la Méditerranée, créé l’Institut de prospective du monde méditerranéen (Ipemed), nous avons appliqué cet enseignement du temps long et des territoires à la Méditerranée. Ce que ces amis m’ont appris, c’est que les conditions de la vie quotidienne au Sud exigeaient de commencer par l’économie. Voilà pourquoi l’Ipemed a pour objectif de rapprocher les deux rives de la Méditerranée par l’économie. Les chefs d’entreprise, grandes et petites, ont adhéré à une idée qu’ils commençaient eux-mêmes à mettre en œuvre en ayant un pied au Nord et un pied au Sud. Nous avons peu à peu, ensemble, façonné un outil intellectuel et pratique pour avancer : intégration régionale Nord-Sud, parité, coproduction, valorisation de la proximité et de la complémentarité entre les deux rives, biens communs transnationaux, régulations régionales. Tout cela nous l’avons testé, vérifié, précisé. Nos partenaires du Sud l’ont validé. Ce qu’on appelle trop souvent le « chaos » du Printemps arabe n’est pas la démonstration que cette région euroméditerranéenne serait vouée à l’échec mais, au contraire, que la transition est à l’œuvre. Nos amis du monde arabe nous disent qu’ils sont comme ces adolescents boutonneux, maladroits et arrogants, dont l’identité est devenue floue, mais qu’ils seront demain ces beaux gars et ces belles filles qui ajouteront leur valeur à notre région. Ils nous disent aussi que leur avenir est lié à celui de l’Afrique. À leurs yeux, Euromed ne doit pas être un cul-de-sac, mais doit s’ouvrir à la profondeur de l’Afrique avec laquelle ils ont de plus en plus de relations. Ils nous ont appris à voir grand et à voir loin.

    Or lorsque j’en parle à nos compatriotes du Nord, notamment dans les ministères, je suis surpris que l’on retombe dans un court-termisme anachronique, démobilisateur. Pas de vision, pas d’ambition, pas d’anticipation, pas de passion, pas de raison. Je trouve bien plus d’échos et de dynamisme chez les jeunes, chez les acteurs de la société civile, dans ces ONG magnifiques d’engagement et d’intelligence, dans les entreprises. Ce sont eux, j’en suis persuadé, qui feront la région Afrique-Méditerranée-Europe de demain.

    Jean-Louis Guigou

    Lorsqu’il y a une douzaine d’années Jean-Louis Guigou m’a demandé de le rejoindre sur les questions méditerranéennes, j’ai accepté pour deux raisons. Une raison personnelle, puisque je suis moi-même euroméditerranéen par mes parents. Une raison professionnelle, parce que je travaillais alors sur les frontières de l’Europe : selon qu’elles fonctionneront comme des charnières ou comme des barrières, le projet européen sera très différent. Dans le premier cas, l’Europe deviendrait vraiment ce territoire d’un type nouveau : une région post-nationale, sachant interagir avec ses voisinages. Dans le second cas, nous nous dirigerions vers un territoire qui se définirait, finalement, comme les nations c’est-à-dire par une différenciation dure vis-à-vis de l’extérieur – quelque chose à quoi l’Europe commence à ressembler, lorsqu’on considère l’échec de son partenariat avec les pays africains et arabes, à commencer par la Syrie. J’ai donc jugé que je pouvais prendre le risque de m’éloigner un peu du confort des débats épistémologiques pour participer à cette aventure.

    Bien entendu, je conservai suffisamment de lucidité académique pour considérer avec recul les idées folles que Jean-Louis apportait à Ipemed, pratiquement chaque mois. Mais je dois à la vérité de dire que le temps et les faits les auront presque toutes validées, en tout cas les plus importantes d’entre elles : Union méditerranéenne (nous étions en 2006), Agence méditerranéenne de l’eau,

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