Nice: Déclaration d'amour à la capitale azuréenne
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À propos de ce livre électronique
Une ode à la ville de Nice par l'un de ses enfants adoptifs.
William Navarrete, écrivain cubain exilé en France, auteur de deux romans remarqués publiés chez Stock, exprime sa gratitude à Nice qui l’a « recueilli » au soir de l’exil, quand la douleur était forte. Au point de faire sienne la devise de Romain Gary : « Ma chère ville de Nice, presque natale. » Il en décrit avec sensibilité les qualités, les beautés, les humeurs, et quelques travers !
Laissez l'auteur vous guider par-delà les charmes de la baie des Anges pour en découvrir tous les secrets.
EXTRAIT
J’ai toujours voulu rendre à Nice ce que Nice m’avait donné : la sensation de me sentir un peu comme chez-moi. Conscient de mon départ sans retour, j’avais quitté Cuba pour Paris peu de temps auparavant. Décidé à ne pas faire marche arrière, j’avais pris pour tout bagage ma jeunesse et la ferme intention de reprendre ma vie, coûte que coûte, ailleurs. Là où personne n’essaierait de m’empêcher d’être libre…
À PROPOS DE L'AUTEUR
William Navarrete est un écrivain, traducteur et critique d'art né à Cuba en 1968 et naturalisé français. Il est établi en France depuis 1991 et diplômé en histoire de l'art, littérature et civilisation hispano-américaine.
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Aperçu du livre
Nice - William Navarrete
AVANT-PROPOS
J’ai toujours voulu rendre à Nice ce que Nice m’avait donné : la sensation de me sentir un peu comme chez moi.
Je garde encore le souvenir de mon premier séjour au début de l’hiver 1992. Au départ d’Orly, l’avion d’Air Inter avait survolé les Alpes couronnées de neige avant de se poser en frôlant avec ses grosses roues les crêtes des vagues. La vue, avec d’un côté la mer et de l’autre les sommets recouverts d’un manteau blanc, était époustouflante.
Conscient de mon départ sans retour, j’avais quitté Cuba pour Paris peu de temps auparavant. Décidé à ne pas faire marche arrière, j’avais pris pour tout bagage ma jeunesse et la ferme intention de reprendre ma vie, coûte que coûte, ailleurs. Là où personne n’essaierait de m’empêcher d’être libre. La nostalgie n’était donc pour moi que l’affaire de quelques bons moments du passé, peut‐être l’odeur d’un fruit introuvable en Europe ou la voix envoûtante d’une chanteuse à la mode me parvenant, que je le veuille ou non, depuis un poste de radio quand je marchais dans les rues de La Havane. La nostalgie ne peut se nourrir que de bonnes choses. Mais ces « choses » s’éclipsaient tout de suite dans la mesure où ma seule envie était de quitter le prétendu paradis qu’on voulait me léguer dans l’île.
En peu de temps, j’avais déjà oublié la mer. Elle m’avait encerclé, coupé les ailes depuis ma naissance. Ses eaux bleues avaient été notre meilleur gardien, celui qui, spontanément, sans que personne ne le lui demandât, se prêtait à nous surveiller, à nous enfermer, à nous contrôler avec le zèle d’un chien de garde. La mer était un tyran qui nous caressait parfois la peau, comblait nos pores de sel, peut‐être dans le but de se faire pardonner. Je l’aimais tout en la dédaignant. Je la craignais surtout et, en bon insulaire, la respectais. Scruter l’horizon. Imaginer qu’au‐delà de cette ligne parfaite existait un monde interdit, le seul et unique paradis vrai car défendu. Cracher sur ce mur d’eau infranchissable me libérait de mon dégoût, de ma claustration, de mon impuissance. La mer avait réglé ma vie. Elle m’étouffait. Et j’ignorais que je l’aimais.
Soudain elle apparut devant mes yeux. La voiture m’emmenant au centre de Nice entama, depuis le petit port de Carras, cette Promenade mythique que je n’appelais pas encore « la Prom’ », comme les Niçois. Devant mes yeux, étalé sur mon passage, les mille et un éclats argentés des flots, le contour sensuellement délicat du rivage, en communion parfaite avec l’azur de la baie.
Au cas où le doute persisterait, je cherche mes premières impressions de Nice dans mon journal de cette époque. Les mots s’empilent, deviennent recurrents. Mon langage est admiratif. Je ne parvenais pas à exprimer tout mon bonheur : apabullante (impressionnant), regio (royal), mortal (top), sublime (id.)… Que de mots en castillan et en argot cubain, une litanie pour essayer d’apprivoiser la beauté que m’offrait mon premier séjour sur la Côte !
J’ai souvent entendu dans mon entourage parisien cette phrase : « Nice, j’aime pas. C’est une ville de vieux. »
Claquemurés dans des idées préfabriquées, les détracteurs de la ville répètent quelque chose qu’ils ont probablement entendu sans y avoir jamais mis les pieds. Nice suscite autant d’admiration que de clichés. Comme toutes les villes touristiques, elle s’invente des masques pour se vendre. Mais, quand on s’y promène pour la première fois, elle se dérobe aussitôt aux a priori. La ville apparaît lumineuse, colorée, joyeuse dans la splendeur de ses vieux murs aux tons chauds et clairs. Les bleus ravissants, les rouges vifs, les jaunes éclatants sont liés au sentiment d’épanouissement. Les rayons de soleil font luire les dorures et l’or des ornementations. Le climat semble épicer le bonheur de ses habitants.
« Je m’en tiendrai à Nice comme à un fragment de fatalité », écrivait Nietzsche à son ami Peter Gast.
Moi aussi !
TOUCA PAS LOU CASTEU
C’est le meilleur belvédère de Nice. Par beau temps, le panorama s’étend du massif du Mercantour à l’Estérel. C’est aussi l’endroit qui porte un nom plus trompeur : « Château. » Les visiteurs le cherchent en vain. Certains s’en vont même déçus de ne l’avoir jamais vu. D’autres, au bout de quelque temps de recherche infructueuse, finissent par comprendre. Pourtant – on les entend se plaindre –, il est bel et bien indiqué un peu partout ! Les signalétiques sont sans équivoque : « Colline du Château », « Parc du Château », « Montée du Château ». On soupçonne les Niçois de croire qu’il continue à être le gardien de la ville, qu’il joue encore à la protéger des intrus et des envahisseurs. Certains affirment même que sa masse, autrefois imposante, empêcherait le soleil de taper trop fort sur les étalages des marchands du cours Saleya. Moi aussi, je le crois.
On dit qu’au‐delà de la mort l’âme abandonne la matière à laquelle elle a été liée pour traîner, virevolter, survoler les lieux que, de leur vivant, les corps habitaient. Ce château était bien le corps d’un géant. Démesuré, il fut la sentinelle qui veillait sur la ville, celui qui ne somnolait jamais. Du haut des quatre‐vingt‐trois mètres d’un promontoire en roche calcaire, il surplombait la baie des Anges et fut assiégé à plusieurs reprises. Sa mission était de sauvegarder, d’abord le castrum confiné à la superficie de la plate‐forme, plus tard la ville basse à ses pieds, sur la rive est du Paillon. Une fois, il y a bien longtemps, on a voulu le raser. Les hommes se sont acharnés en le démantelant pierre par pierre, mais il n’a jamais laissé son âme s’éloigner.
Né sous les Ligures au XIe siècle, avant de devenir une possession du comté de Provence, puis une forteresse aux confins de l’État savoyard en 1388, le château eut une histoire mouvementée. Après quelques va‐et‐vient entre les mains des Grimaldi et des Capètes d’Anjou‐Sicile, l’aigle rouge symbolisant l’emprise d’Amédée II, dit « le Rouge », sur Niçe, flotta pendant plus de trois siècles sur ses bastions et ses tours crénelées. François 1er et son allié turc Soliman le Magnifique l’assiégèrent en 1543. Louis XIV l’occupa en 1691, puis, craignant son rôle de position stratégique sur le seul débouché méditerranéen de la Savoie, ordonna de le détruire à l’explosif. Murs et tenailles, bastions et cornes ont sauté peu
