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Jeunesse Ecarlate: Tome I
Jeunesse Ecarlate: Tome I
Jeunesse Ecarlate: Tome I
Livre électronique231 pages3 heures

Jeunesse Ecarlate: Tome I

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À propos de ce livre électronique

En l'an de grâce 2016, le monde a sombré dans un tourbillon de violence depuis qu'un mystérieux virus a le pouvoir de ressusciter les défunts et sceller le sort de l'humanité à une vie de nomade. Nous suivons le quotidien d'une jeune orpheline, Emilia, 11 ans, qui doit apprendre à survivre et à outrepasser les difficultés du quotidien. Oscillant entre innocence et brutalité, celle que tout le monde appelle familièrement " Emi " doit s'endurcir et endosser le rôle d'adulte. La folie s'immisçant dans les interstices du groupe, ce dernier se disloque jusqu'à s'auto-détruire. La survivante, blessée dans une fusillade interne , prend la décision de fuir ce cercle vicieux avec le plus jeune du groupe, RJ, un bébé d'à peine quelques mois, sur son dos. Dès lors, la nature sauvage du comté de Cook et le bruit des mordeurs l'accompagnent dans son long voyage initiatique.
Combien de temps pourra t-elle errer ainsi, dans un monde aussi sombre qu'impitoyable ?
LangueFrançais
Date de sortie16 oct. 2020
ISBN9782322253678
Jeunesse Ecarlate: Tome I
Auteur

Michael Baudry

Jeune auteur de 21 ans, je suis actuellement en master d'Histoire et je suis l'auteur du projet " Jeunesse Ecarlate " depuis 2016. Passionné de post-apocalyptique et de dystopique, j'ai voulu me lancer dans cette aventure un peu folle pour laisser quelque chose derrière moi et surtout, finaliser cet univers que je me contentais de visualiser fantasmagoriquement dans ma tête jusque-là.

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    Aperçu du livre

    Jeunesse Ecarlate - Michael Baudry

    Jeunesse Ecarlate

    I) La survie à l'état pur

    II) Ma vie ou la sienne

    III) Emprisonnement forcé

    IV) Carnage idyllique

    V) Pulsions meurtrières

    VI) Sacrifice

    VII) Evasion sanglante

    VIII) Un nouveau départ

    IX) La Horde

    X) La mort reprend toujours ses droits

    Page de copyright

    DISCLAIMER : Cette histoire est évolutive. Le roman proposera des choix tout au long de l'aventure. Le lecteur est libre de choisir la suite de l'histoire et, par conséquent, de la personnalité d'Emilia.

    Acte 1 :

    I) La survie à l'état pur

    "Seule dans la neige au milieu d'un blizzard que l'espèce humaine ne peut combattre. Le vent souffle violemment tandis que les températures ne cessent de chuter. Emilia ne peut s'empêcher de penser à ce qu'elle vient de vivre : la perte d'un être cher sonnait comme un morceau d'âme qui s'effritait peu à peu jusqu'à se déchirer totalement. Franck était comme un père à ses yeux, un père brisé par ce monde et totalement dépourvu d'espoir. Alors qu'elle affrontait la neige avec HJ dans les bras, elle se souvint de ces derniers instants : une station-service, un cimetière de voiture et un cadavre féminin gisait au sol avec un couteau dans la poitrine. Emi était recroquevillée sur le sol, les larmes aux yeux, le cœur embrumé et le reste du corps frigorifié. Elle se répétait :

    « Il est trop dangereux, je n'peux pas... je n'peux pas continuer avec lui. Si je veux survivre, je dois devenir plus forte ». Elle se leva, et essuyant ses larmes, pointa le pistolet vers Franck qui se retrouva démuni. Dans un élan de courage, elle dit d'une voix sanglotant :

    « Tu vas pouvoir revoir ta femme et ton fils »

    Franck, les larmes aux yeux, murmura tout doucement :

    « Je suis fier de t'avoir connu Emilia. Tu es une fille bien sa voix passa du grave à l'aigu en l'espace d'une seconde. Maintenant, fais-le, je suis prêt à les revoir "

    Le canon du pistolet lui était destiné.

    Lorsque le coup retentit, Emilia sanglota sur la balançoire de la station. Les souvenirs vacillaient et traversaient son esprit tels de douloureux traumatismes. Elle lâcha son pistolet et enfoui sa tête dans le creux de ses mains pour étouffer le bruit lourd de sa complainte. Après un long moment, elle entendit le bruit d'un bébé qui pleurait. Dans un moment de précipitation, elle courra jusqu'à la voiture abandonnée pour pouvoir prendre le nouveau-né dans ses bras. Une larme tomba sur la joue d'HJ. Emilia, se sentant rassurée mais emplit de tristesse, continua sa route après avoir ramassé son arme sur le sol. Elle se répétait sur le chemin : « Tout va très bien se passer, hein HJ ? »

    Le bébé innocent ne faisait qu'agiter les bras. Ses pensées étaient tournées vers Ed et Franck, et tandis qu'elle marchait, elle sortit le dessin de Franck et la photo de Ed. Le dessin prit une tournure sombre et le papier mouillé par les larmes était dans ses mains tremblantes. Elle se répéta inlassablement :

    « Je dois être forte, pour ceux que j'aime, même si je dois perdre mon humanité pour cela. »

    Les heures passèrent, la météo se calma peu à peu et Emilia prit un visage beaucoup plus sévère, blasé et attristé. Elle se contenta de regarder l'horizon pour apercevoir finalement un lieu qui lui permettrait de se reposer et de trouver de la nourriture si la chance était avec elle. Au bout du chemin se trouvait un café-restaurant qui surplombe une colline.

    « La loi de la survie, c'est moi qui les exécute maintenant... »

    Alors qu'elle se déplaçait, poursuivant sa route, sans en avoir conscience, un nouveau danger la guettait...

    La route était longue, parsemée d'embûches et des résidus d'un monde lointain à ses yeux. Un monde où l'humanité était autrefois un peuple fort et plus soudée qu'au sein de celui-ci. Il a fallu d'un cataclysme pour briser ce passé et révéler la véritable nature de l'homme.

    Les voitures calcinées et les panneaux routiers étaient les derniers guides pour les vivants d'un monde disparu. Emilia remit alors en place sa casquette tachée de sang, réajusta ses cheveux gras et rangea les photos de ses défunts parents. Ses yeux se perdaient dans le paysage, comme invisible aux yeux de l'homme.

    Un résidu de haine et de lassitude se tissait au fond de ses iris. L'innocence de la petite fille n'était plus, les événements la transformait pour la modeler à leur image : la survie. Quand elle atteint les limites de cette route désertique, elle se dirigea jusqu'à une station-service qui faisait office de restaurant surplombant une petite colline qu'elle avait repérée quelques minutes avant. Lorsqu'elle arriva aux bâtiments, elle sortit alors son revolver pour fouiller les environs. Rien ? Étrange... Ses mains ensanglantées poussèrent la porte d'entrée et laissèrent une trace de sang sur la vitre.

    Banquette, comptoir, crasse et saleté, les nouveaux résidents de ce monde. Elle inspecta les moindres recoins, les placards et les poubelles et fut ravie lorsqu'elle trouva quelque chose à se mettre sous la dent.

    « Chouette, des pêches et des conserves. » Se dit-elle tout bas pour ne pas faire de bruit.

    Au sol gisait un nounours ensanglanté et une poussette juste à côté. Elle regarda à l'intérieur et détourna les yeux, mais se força à regarder quand même. Son visage se crispa et ses yeux s'humidifiaient.

    « Encore un bébé mort. » Soupira-t-elle comme par habitude.

    L'enfant avait une partie défigurée : sa tête. Le sang coulait sur le joli jouet du petit bébé tandis que les traits de son visage étaient indescriptibles. Ses orbites étaient enfoncées. Emilia eut une pensée pour Carver, se remémorant parfaitement son exécution.

    Ainsi soit-il elle affirma vigoureusement. Je dois continuer maintenant.

    Après avoir donné un dernier coup d'œil au bébé, elle regarda les larmes aux yeux HJ et promis sincèrement :

    « Je jure de te protéger. »

    Alors qu'elle quitta les cuisines du café, des voix provenant de l'extérieur se firent entendre. « Plusieurs hommes, trente à quarante ans environ,

    Ils doivent être cinq ou six » pensa-t-elle.

    Instinctivement, elle prit son pistolet pour pouvoir le mettre en joue. Elle posa HJ sur le sol près d'un petit placard de la cuisine et se dit :

    « Je viendrais te chercher plus tard, je te le promets. »

    Dans un élan d'impatience, elle se déplaça activement, tête baissée, vers le comptoir du restaurant. Les premiers hommes s'avancèrent en ricanant, parlant dans un russe incompréhensible. Les premières pensées de Emilia se tournèrent vers Arvo, et ses dents commencèrent à grincer de colère. Elle tenait avec poigne son arme, ses yeux injectés de sang, bouillonnante de rage. Elle regardait ces pillards tandis qu'ils fouillaient activement les poubelles. L'obscurité de la salle facilitait les faibles déplacements que Emilia faisait afin de trouver un meilleur angle de vue. Les trois hommes s'approchèrent dangereusement de la cuisine. Un grand brun caucasien avec un bonnet noir et un sweat à capuche marron se démarqua des autres et pénétra à l'intérieur du bâtiment. Emilia prit un couteau de cuisine trouvé dans l'un des tiroirs et s'approcha de cet homme. Soudainement, celui-ci se retourna brusquement et vit le visage dur et sévère de Emilia, à moitié caché par sa casquette ensanglantée. Avant même qu'il ait pu dire un mot, un couteau d'une dizaine de centimètres venait se loger au centre de son crâne. Tandis que le corps tomba au sol et produit un bruit sourd, le sang se délogea de son crâne et forma une grande flaque autour de ses cheveux. Une grosse entaille était visible et les yeux de cet homme regardaient avec fermeté Emilia comme par malédiction.

    Peu après, les deux hommes derrières s'agitèrent et prirent place derrière une banquette. Un grand homme barbu commença à crier des mots venus d'une contrée lointaine. Emilia se leva alors et braqua son arme vers les deux hommes. Ils étaient terrifiés et demandèrent avec insistance une grâce :

    « Partir. Loin. Plus jamais revoir nous. » Après quelques secondes d'intenses réflexions, le visage sans émotions de Emilia laissa apparaître une petite larme qui coula sur sa joue et des sons sortirent de sa bouche :

    « Désolé mais je ne peux pas prendre ce risque »

    En l'espace d'une seconde, la détonation fit sortir la balle du pistolet et vint se loger dans le bras de l'homme armé d'un simple couteau. L'homme barbu tomba lourdement au sol, tenant fermement son bras comme pour contenir l'hémorragie. Son collègue sortit son fusil tout en se mettant à couvert mais sa lenteur causa sa perte. Emi tira un autre coup et la balle traversa la boîte crânienne de cet homme. Une marque sur le mur était visible et une grande tache de sang vint mettre un peu de décoration dans ce lieu insipide. Les jambes tremblotantes de Emilia s'approchèrent peu à peu de l'homme blessé, ses pas formaient de petits nuages de poussières qui retombaient ensuite au sol. Chaque seconde était un moment de douleur intense émotionnel pour elle, elle qui devait endurer la dure réalité de ce monde. Lorsque l'homme barbu fut à distance égale d'elle, il vit une petite fille aux yeux scintillants. Il supplia alors :

    « Petite. Pitié. Pas faire ça. »

    Le blouson bleu enfantin et le sac d'école primaire furent ses dernières visions avant qu'une autre détonation éclata dans les lieux. Peu après, le bruit d'une voiture qui démarra alerta alors Emilia qui sortit à toute allure du restaurant. Cependant, la voiture était déjà partie avec à son bord trois autres hommes.

    Est-ce qu'il pouvait la conduire à Arvo ? Elle était toutefois trop fatiguée pour chercher à les suivre dès maintenant. Elle aurait rapidement perdu leur trace par manque de moyen de transport.

    Emilia se recroquevilla sur le sol, les jambes serrées et dormit près d'HJ de longues heures. Lorsqu'elle se réveilla le pistolet à la main, la première chose qu'elle vit fut l'homme barbu, les yeux grands ouverts avec un trou entre les deux yeux. Elle sursauta violemment en arrière ce qui réveilla HJ. Après un repas constitué de pêches et d'une boîte de lentille, Emi enleva alors son blouson pour observer attentivement sa blessure par balle de l'épaule gauche. « Hum, ça à l'air moche... Ça va être dur à recoudre »

    HJ regarda Emilia avec des grands yeux. « Et toi tu ne m'aideras pas beaucoup hein ? » Elle reprit à son attention en esquissant un léger sourire. Juste après, elle regarda avec discernement les poêles qui brillaient de mille feux :

    « Il y a encore du gaz, donc on peut produire une légère flamme elle se tourna alors vers le couteau et poursuivit : Allez ! Tu dois être forte pour survivre, il n'y a plus de place pour les enfants maintenant. »

    Alors qu'elle prenait le couteau en main, elle émit un sourire crispé, inquiet.

    « Putain, je ne sais pas si je peux... bon comme Clara m'a montrée, on suit les règles ».

    Alors qu'elle allumait le gaz, elle prit le couteau et attendit que la lame ne devienne rouge.

    « Allez, courage ! » La peur se lisait dans les yeux de Emilia, ses pensées se tournaient vers la phrase de Franck : « Tu ne devrais pas à devoir faire ce genre de choses » Et sa réponse... « Je ne devrais pas faire un tas de choses ».

    En l'espace d'un instant, la lame rougeoyante se colla sur la poitrine de Emilia. Elle hurla férocement sa peine, suivit peu après par un grand gémissement alors que le plus dur était passé.

    « C'est fait... bon sang encore une cicatrice » se dit-elle.

    Elle remit son pull et sa veste, donna à manger à HJ et s'inquiéta du peu de nourriture qui leur restait, en trifouillant dans son maigre sac à dos. Le soleil se coucha peu à peu et les étoiles commencèrent à apparaître dans l'obscurité... Elle s'installa pour se reposer et tomba dans un sommeil profond, l'arme à feu ayant remplacé les doudous de son enfance...

    Emi se réveilla peu à peu... L'œil droit commença à s'habituer à la lumière du soleil avant d'être rejoint par son jumeau. Tout à coup, l'environnement qui l'entourait prit une tournure sombre, les murs semblaient s'éloigner à chaque pas qu'elle faisait. Lorsqu'elle se releva, elle essaya de toucher le comptoir mais celui-ci s'enfuyait comme par crainte. Prit de panique, elle sortit du café et se retrouva dans un couloir long et étroit. Lorsqu'elle se regarda, ses vêtements avaient changé.

    Son sweat était réapparu comme par magie.

    « Mais qu'est-ce qu'il se passe, bon sang ? » Elle se demanda, sentant la panique grandir en elle.

    Le temps semblait s'être arrêté. Les aiguilles des horloges ne tournaient plus et commençaient à fondre peu à peu. Soudainement, le cadavre de Ed apparu, criblé de balles et gisant dans les décombres de sa maison natale. Emilia tomba un genou au sol. Le regard fixe collé sur le sol, elle sentit une larme cristalline couler sur sa joue :

    « Pourquoi est-ce que je continue ? Ed... Tu étais censé me protéger » cria-t-elle dans le couloir. L'écho retentit à travers cette pièce sombre et étrange. Après coup, une voix grave apparu dans sa tête :

    « C'est à toi de te protéger maintenant. Je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur... mais je suis fière de toi. Ta pénitence n'est pas encore terminée, Venge-toi et tu seras libre. »

    À peine Emilia eut le temps d'entendre le bout de la phrase qu'elle se réveilla en sursaut au milieu de la nuit sur la banquette froide du restaurant. Elle était en sueur, les larmes aux yeux, portant les marques d'une lutte ensommeillée comme si elle s'était égratigné la peau en bougeant trop durant son sommeil.

    « Allez, ressaisis-toi, c'est juste un rêve. » Se dit-elle pour se rassurer. Elle tenait soigneusement le pistolet qui était comme greffé sur la main. Son regard affolé venait se poser sur le jeune bébé qui dormait juste à côté d'elle dans une grande enveloppe en tissus.

    Elle se colla contre la vitre du restaurant : il était peut-être cinq ou six heures, le temps était donc venu de reprendre la route. Mieux valait éviter de trop traîner ici surtout après les évènements qui l'avaient conduite à tuer une fois de plus ces individus. Elle trébucha alors sur le cadavre de l'homme barbu :

    « Même mort, tu continues à me faire chier ! » Ajouta-t-elle avec un brin de colère. Etalé de tout son long, il se retrouvait encore sur son chemin et rendait sa vie plus difficile qu'elle ne l'était déjà. Elle trembla de froid jusqu'au lever du jour, encapuchonnée dans une grande couverture jusqu'à ce que le blizzard se dispersât derrière les montagnes. Elle sentait de nouveau la lumière sur sa peau tandis que les températures redevenaient plus ou moins vivables. Emi essuya le sang sur son couteau, le mit dans son fourreau tout près de sa ceinture avant de ranger son pistolet. La posture du sac à dos était le moment le plus agonisant tout comme le port du bébé qui ne facilitait pas la tâche. Lorsqu'elle se pencha pour l'attraper, une forte douleur à la poitrine l'arrêta dans son élan.

    « Bordel, faudra que j'avance doucement. »

    Emi réajusta sa prise sur HJ avant de quitter le restaurant, tout en évitant tout mouvement brusque. Les lueurs du soleil perçaient à travers les nuages pour venir éclairer sa silhouette.

    Plusieurs heures de marches s'enchaînèrent sur une route désertique sur la toundra. Elle croisa plusieurs rôdeurs sur le chemin auquel elle mit fin à leurs jours assez aisément le plus souvent d'un coup de hache dans la tête. Au bout d'une petite colline, elle aperçut une horde de rôdeurs déchaînés se dirigeant vers elle. Elle se mit à réfléchir à ses possibilités, à tous ce que Franck ou Ed lui avait enseigné. Un cadavre sur le sol à quelques mètres d'elle faisait germer une idée dans sa tête. Elle se dit alors tout simplement :

    « Ça fera l'affaire, comme au bon vieux temps. » D'un pas sûr et confiant, elle regarda l'horizon droit devant elle, une hache à la main. Elle s'arrêta net près du corps, posa HJ sur le côté et commença à inciser le corps déchiqueté au niveau des intestins. Une chose était sûre, elle ne s'habituerait jamais à cette odeur. Il y a des choses auxquelles l'homme ne pourrait jamais s'habituer.

    Emi revit ses parents déambulant sur la route et ne put s'empêcher d'avoir les yeux scintillants.

    « C'est pas le moment, là ! » se dit-elle en se ressaisissant. Dans un mouvement souple et délicat, elle arracha les boyaux du corps pour s'en tartiner sur sa veste et sa peau. L'odeur était insupportable mais nécessaire. Elle fit de même pour HJ qui la regardait stupéfait.

    « Encore un peu par ici, un peu par la et c'est bon » déclara-t-elle en sortant sa langue comme par réflexion, observant son œuvre comme une sorte de forme d'art contemporain.

    Après s'être badigeonnée partout sur le corps, elle s'élança dans la horde et se rappela ce que Jane lui avait montré et enseigné. Ses traits sans émotions et tout à fait placides rendaient le passage plus facile à traverser. Après un certain moment, une bonne partie de la horde était passée et, prise d'un coup de fatigue, Emi décida de s'asseoir sur un rocher tandis que quelques rôdeurs continuaient d'affluer sur le côté droit. Elle se contenta de regarder les cadavres ambulants se déplacer, l'œil passif et loin de ce monde. Soudainement, HJ se mit à pleurer :

    « Non HJ, calme-toi, chut, ça va aller ! »

    Le jeune bébé ne se calmait pas et continuait d'émettre un son aigu et très fort qui alerta tous les morts des environs.

    « Il va faire venir tous les rôdeurs du coin... »

    Précipitamment, elle mit un biberon de lait dans sa bouche pour stopper les cris permanents.

    « Ça devrait aller... Mais, maintenant, les rôdeurs ! » D'un geste leste, elle empoigna sa hache et fit quelques tournoiements avec sa main droite pour s'échauffer alors qu'elle s'avança de quelques pas vers la dizaine de rôdeurs qui se dirigeaient vers elle. Un jeune rôdeur d'une dizaine d'années apparu dans son champ de vision, les mains en avant pour l'agripper. Sans certitudes, elle avait vaguement l'impression qu'il se déplaçait plus rapidement que les autres. Emi stoppa net son bras alors en l'air et pensa inévitablement à son ami. La lame de la hache écrasa littéralement la boîte crânienne déjà bien amochée du petit garçon et dispersa des morceaux de cerveaux sur le sol tandis qu'une giclée de sang arriva à la figure de Emilia. « Un de moins, au suivant ! »

    Quelques gouttes de sang coulaient de la hache et tombaient sur le sol fraîchement mouillé par la rosée du matin. Au Même moment, un coup de feu retentit derrière elle. La main sûre et déterminée de Emilia mit fin à la misérable vie de cet enfant qui déambulait depuis plusieurs jours. Emi enleva avec souplesse la lame de la hache qui restait accrochée à la boîte crânienne. Ce mouvement fort la fit chavirer en arrière mais elle reprit rapidement équilibre en posant le pied gauche vers elle. Tandis que le corps du rôdeur tombait au sol, une dizaine d'autres s'approchait dangereusement. Elle se rassura mentalement en affirmant qu'elle ferait de son mieux pour se sortir de cette situation. Emi faisait tourner la hache autour de ses mains d'une façon presque artistique afin de se préparer à un autre coup quand tout à coup, un tir d'arme à feu retentit à l'arrière de son dos.

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