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Rédemption
Rédemption
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Livre électronique132 pages1 heure

Rédemption

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À propos de ce livre électronique

Une ombre, puis deux puis trois. Elles sortaient des chambres une à une et suivaient le même chemin. Un vent glacial passa devant leur visage, les cheveux de Tressie flottaient. Terrifiée elle hurla de douleur lorsqu'elle fut traînée par terre. Elle se débattait mais cette force surnaturelle ne la lâchait pas. Les garçons la rattrapèrent par les jambes. Brandon s'arma de son appareil photo puis enclencha le flash. Un cri strident sortit de nulle part qui terrorisa le groupe. La caméra filmait l'ombre s'échapper en avalant le halo de lumière stroboscopique qui était apparu quelques instants auparavant.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie15 juin 2020
ISBN9782322264247
Rédemption
Auteur

Matthieu Mercier

Matthieu Mercier is a French author of science fiction and horror. Redemption is his first book published in English. Coming soon in English : Ultimate Apocalypse : Project Ulpia and Utopiatry

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    Aperçu du livre

    Rédemption - Matthieu Mercier

    1.

    6 h 30 sonna au 26229 Kingsbury Road à Blackridge dans le Colorado. La ville culmine environ à 2100 mètres d’altitude, à l’Est de Front Range. La Bear Creek¹ y coule et est un affluent de la South Platte². La radio se mit en marche, une chanson pop passait, le son grésillait légèrement. Brandon, trente-et-un ans, vidéaste web en exploration urbaine, était plutôt adepte de rock et de métal. Il s’accordait un moment de répit le matin. Entendre la voix criarde d’un de ses chanteurs préférés au réveil le révulsait. Puis c’était au tour de son téléphone de le prévenir. Allongé dans son lit, Brandon ouvrit timidement une de ses paupières. Il s’étira de tout son long. Il bailla tel un ours sortant de son hibernation. Il tourna sa tête puis son corps et s’empara de son cellulaire déposé à côté de son radio-réveil. Il éteignit l’alarme et le reposa au même endroit. Son acuité visuelle matinale l’empêchait de distinguer très nettement la vue du quartier par sa fenêtre. Il se tourna à nouveau en posant son bras sur Tressie, compagne de Brandon, qui se colla contre lui pour un moment de tendresse. Depuis deux ans ils parcouraient les lieux isolés d’Amérique pour en faire profiter les curieux qui regardaient sans cesse leurs découvertes.

    Ce 27 Mai 2013 était un jour très particulier pour Tressie. C’était jour d’anniversaire, elle fêtait ses vingt-huit ans avec sa bande d’amis.

    Après cet interlude de tendresse, Brandon serra très fort Tressie contre lui et l’embrassa dans le cou. Il se dressa pour s’asseoir, enfila son pantalon de pyjama et resta torse nu. La musculation n’était pas son point fort malgré quelques muscles bien dessinés. Ce n’était ni sa vulgaire carrure ni son bide rempli comme un tonnelet de bières qui l’avait attirée mais plutôt ce côté aventurier, métalleux.

    Brandon chaussa ses pantoufles noires. Il se leva, se gratta le ventre et en traînant les pieds il sortit de la chambre, longea le couloir, descendit les escaliers et se dirigea vers la cuisine. Il alluma la lumière. Un puissant parfum de café chaud embaumait toutes les pièces du bas. Grâce à sa programmation faite la veille au soir, celui-ci coula à l’instant précis que la radio fonctionna.

    Brandon s’empara du plus beau plateau en bois de la cuisine, des poignées en osier de chaque côté, puis le posa sur le plan de travail. Il s’employa à préparer un bon petit déjeuner pour l’anniversaire de sa compagne qui l’attendait sagement sous la couette. Il ouvrit une première armoire, prit une casserole et fit bouillir de l’eau. Il se dirigea vers le réfrigérateur, sortit une bouteille de jus de fruits déjà entamée et prit également deux œufs qu’il plongea dans l’eau frémissante. Dans une autre armoire il attrapa deux tasses ainsi que les sous-tasses, il les disposa sur le plateau. Il inséra deux tranches puis simultanément deux tranches de pain de mie dans le grille pain. Somnolant, il fut saisi quelques instants après par le bruit de l’appareil qui éjecta les tranches grillées. Brandon en tartina deux de beurre et de confiture de myrtilles. Il expliquait à Tressie que ce fruit était bon pour la vue.

    Tressie, allongée dans le lit, regardait les réseaux sociaux et le nombre de vues qu’ils avaient fait sur leur toute dernière vidéo. Elle remarqua que les internautes boudaient petit à petit leurs enquêtes. Puis elle se rappela leur toute première rencontre.

    Le couple s’était aperçu en 2008 lors du meeting « GUPS³ » organisé dans le Missouri par l’association qui avait fondé le site internet du même nom, sur le paranormal. Ce salon avait comptabilisé plusieurs milliers de personnes sur les trois jours d’ouverture.

    Brandon n’en était qu’aux balbutiements de son activité Urbex. Muni d’un sac à dos et d’un caméscope, il vadrouillait en quête d’une maison inhabitée. Il travaillait sur un projet de vidéos qu’il souhaitait mettre en ligne dans le futur. Tressie buvait ses paroles. Avec de simples gestes elle lui faisait comprendre qu’elle souhaitait l’assister dans ses ambitions. Elle ne s’était pas dévoilée entièrement ce jour-là mais elle avait eu le béguin pour Brandon. Comme il le lui avait déclaré : « C’est bien beau de visiter des lieux inhabités mais je recherche quelque chose de plus fun et excitant. » Vu qu’il ne comprenait pas la gestuelle qu’elle utilisait, elle prit les devants en lui proposant de collaborer.

    Ses souvenirs se dissipèrent lorsqu’elle entendit le bris d’un objet.

    — Tout va bien Brandon ? Hurla-t-elle sans savoir s’il allait l’entendre.

    Agenouillé, Brandon ramassait les morceaux d’une des deux tasses tombée et essuya le café recouvrant un carré de carrelage. Derrière lui, l’eau ronflait dans la casserole, les œufs étaient malmenés. Brandon se releva, éteignit la plaque et déplaça la gamelle. Il fit attention de ni s’éclabousser ni renverser le contenu bouillant. Pour une journée qui devait être sous le signe des festivités, il était quelque peu étourdi en ce début de matinée. Il attrapa deux coquetiers et y déposa les œufs qu’il avait sortis auparavant de la casserole. Il chopa une nouvelle tasse et versa le café. Il plaça au centre du plateau un vase contenant une belle rose rouge aux pétales grand ouverts. Il empoigna fermement le plateau et monta les escaliers avec prudence.

    Sur le palier, il traînait des pieds afin de ne pas chuter bêtement. Il poussa la porte de la chambre avec son pied puis entonna un joyeux anniversaire à sa compagne. Tressie se redressa sur son lit puis, tout sourire, applaudit la surprise. Euphorique, elle riait comme une petite fille. Brandon déposa le plateau délicatement sur la couette, fit le tour du lit pour s’installer à côté d’elle. Elle lui témoigna sa reconnaissance d’un baiser volé. Inquiétée par le bruit, elle lui demanda si tout allait bien. Il lui expliqua qu’en coupant des lamelles de pain de mie pour en faire des mouillettes, l’une des tasses disposée sur le plateau se retrouva brisée sur le carrelage de la cuisine. Lui-même était resté pétrifié par ce phénomène. Tressie cassa la coquille de son œuf et le rassura en lui disant qu’il n’y avait pas mort d’homme. Le temps d’émerger, un faux mouvement dès le matin, une erreur est vite arrivée. Brandon mettait sa main au feu que la tasse était bel et bien sur le plateau et non sur le plan de travail.

    — Je te jure Tressie, la tasse se trouvait sur la sous-tasse qui, elle, était sur le plateau. Il était donc impossible qu’elle tombe d’où elle était.

    Elle rit aux éclats croyant qu’il lui faisait une farce pour son anniversaire. Brandon n’était pas dupe, il soutenait sa version des faits. Puis en y repensant quelques secondes, il se demandait s’il n’avait pas laissé la tasse sur le bord. Chaque matin il se versait un mug de café qui frôlait la chute, Tressie se chargeait continuellement de le reculer du bord.

    Le petit déjeuner terminé, Tressie lui montra les statistiques de leur dernière vidéo. Ils avaient hésité à la déposer sur leur page. Ils se doutaient que peu de personnes la visionneraient. Leur communauté se désintéressait de ces foires aux questions qui ne servaient à rien. L’un d’eux ne s’était pas fait prier pour leur faire savoir son mécontentement. À ses débuts de vidéaste en 2011, le couple explorait seul de vieilles bâtisses abandonnées. Leur matériel était encore archaïque, il ne disposait que d’une lampe torche, d’un caméscope et d’un téléphone portable pour se filmer. Lorsque le couple avait emménagé ensemble, ils avaient fait appel à deux de leurs amis, ayant l’esprit courageux et baroudeur. L’un s’occupait du son pendant que l’autre façonnait le montage vidéo, connus respectivement sou les pseudonymes Sono et Modo. Un travail de recherche et de scénario était produit en amont, la crédibilité des séquences s’en ressentait de par les likes et les commentaires que laissait leur communauté. En deux ans, ils avaient atteint le palier du million d’abonnés, créé leur petite maison de production. Au dernier salon « GUPS » ils ne se trouvaient plus devant mais derrière leur propre stand. Leurs abonnés affluaient de tous horizons, rien que pour les rencontrer et pouvoir échanger avec eux. Leur notoriété n’était plus à faire. Ils en étaient même arrivés au point de dédicacer des photos, des t-shirts. Ils étaient mitraillés par les flashs des appareils photos, les selfies pullulaient.

    Brandon et Tressie avaient compris la leçon et décidèrent de bannir les foires aux questions. Ils savaient que les futures vidéos allaient produire, dans leur communauté, un cocktail des plus spectaculaires. Il y a quelques mois en arrière le couple avait pris la décision de stopper les excursions dans les lieux abandonnés. Ils devenaient répétitifs et sans intérêt.

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