Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Arthur Quinn et le Serpent-Monde: Arthur Quinn et le Serpent-Monde
Arthur Quinn et le Serpent-Monde: Arthur Quinn et le Serpent-Monde
Arthur Quinn et le Serpent-Monde: Arthur Quinn et le Serpent-Monde
Livre électronique241 pages3 heures

Arthur Quinn et le Serpent-Monde: Arthur Quinn et le Serpent-Monde

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Arthur Quinn a des problèmes. Il vient d’emménager à Dublin et de rejoindre une nouvelle école, et voilà qu’il fait des rêves fous sur le dieu viking Loki. Mais il se rend vite compte que ce ne sont pas que des rêves! Arthur a des prémonitions: un grand mal menace le monde. Avec ses nouveaux amis, Will et Ash, Arthur se met en quête de trouver ce que Loki mijote. Ils découvrent ensemble que, sous les rues de Dublin, enterrée dans une chambre secrète, sommeille une créature emprisonnée là depuis plus de mille ans, une créature capable de détruire le monde, et qui le fera… si Loki la trouve.
LangueFrançais
Date de sortie30 sept. 2013
ISBN9782897333744
Arthur Quinn et le Serpent-Monde: Arthur Quinn et le Serpent-Monde

Auteurs associés

Lié à Arthur Quinn et le Serpent-Monde

Titres dans cette série (3)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fantasy et magie pour enfants pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Arthur Quinn et le Serpent-Monde

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Arthur Quinn et le Serpent-Monde - Alan Early

    écrit.

    Prologue

    La douleur est insupportable. Insupportable et infinie.

    Son cri retentit dans la grotte alors qu’une autre perle de venin tombe du crochet du serpent.

    Le bol, autrefois source de bref soulagement, déborde maintenant. Goutte à goutte. La femme qui le vidait est morte depuis longtemps.

    Il ne remarque pas la poussière de calcaire qui tombe du plafond ; il n’entend pas le grondement des machines au-dessus de sa tête. Et le serpent non plus.

    L’unique stalactite se met à trembler, ce qui finit par attirer l’attention du reptile. Mais trop tard. La stalactite se casse net et tombe, tel un silex, et elle emporte le serpent avec elle, le clouant au sol. Il meurt sur le coup.

    Il peine à regarder le serpent, faisant craquer son cou. Alors, malgré la douleur, et pour la première fois depuis un millénaire, il sourit.

    Chapitre 1

    — Aaah !

    Arthur Quinn se réveilla en sursaut, désorienté. Son père, assis sur le siège conducteur à côté de lui, posa sa main sur son épaule et lui dit quelque chose qu’il n’entendit pas à cause de la musique qu’il écoutait. Il retira les écouteurs de son iPod de ses oreilles et dit :

    — Quoi ?

    — Je t’ai demandé si tu allais bien, répéta son père.

    — Oui, oui, ça va. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Un rêve étrange.

    — Ah oui ?

    Son père reporta son regard sur la route.

    — Étrange comment ?

    — Je ne sais pas. Je ne m’en souviens pas vraiment. Je me rappelle juste… ce sourire… Ça n’a pas d’importance.

    Il remit ses écouteurs et regarda par la fenêtre. C’était une chanson de Coldplay, ce qui correspondait parfaitement à son humeur. Ils étaient presque arrivés. Dublin. Le trajet depuis le Kerry avait duré trois heures et demie, et avait été très pénible. Presque tout ce qu’ils possédaient au monde était entassé dans le coffre et sur la banquette arrière, et Arthur n’avait qu’une envie : aller aux toilettes.

    Arthur était brun, les cheveux en bataille, et il avait des yeux bleus tachetés de vert. Des taches de rousseur parsemaient son nez et ses pommettes saillantes. Il regarda son père. Avec ses tempes grises et ses rides profondes, Joe Quinn paraissait plus vieux que ses 43 ans. Mais c’était compréhensible : il avait passé deux années éprouvantes. Tout comme Arthur. Son père tourna la tête vers lui, et Arthur se dépêcha de se retourner pour éviter son regard.

    Ils passèrent devant la gare de Heuston, l’une des gares principales de Dublin. Il y avait là un flot incessant de gens qui en sortaient ou y entraient, attendaient le tramway ou hélaient un taxi. Arthur se dit que, en 12 ans, c’était la première fois qu’il arrivait à Dublin en voiture. Ils avaient toujours pris le train, faisant de la gare de Heuston leur porte d’entrée dans la capitale. Il se souvenait même de la dernière fois qu’il était venu : c’était deux ans plus tôt, pour Noël. Ils étaient venus en train pour aller faire du patin à glace. Lui, son père et… sa mère. Juste avant qu’elle ne tombe malade.

    Il regarda le ruban noué à son poignet droit et joua avec lui d’un air absent. Il était d’un doré pâle, doux au toucher. Les bouts du ruban étaient coupés net et ils ne s’étaient pas effilochés, pas même au niveau du nœud. Il avait appartenu à sa mère. C’était désormais le sien.

    Il se mit à pleuvoir alors qu’ils longeaient les quais. Arthur regarda les gouttes tomber dans la Liffey, le fleuve qui traversait Dublin. L’eau était haute et sombre, reflétant les nuages qui flottaient dans le ciel. Quelque part, non loin, se trouvait le nouveau bureau de son père.

    Tout était arrivé si vite — Arthur avait à peine eu le temps de dire au revoir à ses amis. Trois jours plus tôt, il était rentré de l’école pour trouver Joe en pleine agitation, en train de passer d’innombrables coups de fil et de remplir toutes sortes de formulaires.

    — Que se passe-t-il ? avait demandé Arthur lorsque son père avait raccroché.

    Joe avait regardé son fils.

    — C’est une longue histoire.

    — Raconte-moi !

    — J’ai reçu un appel ce matin. Tu sais qu’ils sont en train de creuser une ligne de métro à Dublin ?

    Arthur en avait effectivement entendu parler, comme tout le monde dans le pays ! Dublin faisait enfin construire sa propre ligne souterraine, et cela avait évidemment fait la une des journaux pen-dant des semaines. Voilà des années que le projet existait, et la construction avait enfin démarré. Finalement, ils avaient commencé à creuser.

    — Oui. Et alors ?

    — Eh bien, ils ont du mal à creuser sous la Liffey, avait continué son père. Les fondations se sont révélées plus instables qu’ils ne le pensaient, et ils ont eu quelques petits éboulements. Quoi qu’il en soit, ils m’ont offert un travail.

    Cela semblait logique. Joe était ingénieur et il avait de l’expérience en ce qui concerne les tunnels. Quand il était jeune, dans les années 1990, il avait même travaillé sur le tunnel sous la Manche, le lien ferroviaire entre l’Angleterre et la France.

    — Génial ! s’était exclamé Arthur. Alors, qu’est-ce que ça veut dire ?

    — Eh bien, pour commencer, nous allons devoir déménager.

    — Déménager ?

    — À Dublin.

    — Quoi ? Quand ?

    — Eh bien, dimanche. Mais…

    — Quoi ?

    — Écoute, Arthur, tout ira bien. Ils nous ont trouvé une maison et une école pour toi. C’est une très bonne école. Et ils m’ont envoyé des photos de la maison ; elle a l’air très bien. Je te les montrerai plus tard.

    — Mais…

    — S’il te plaît, Arthur. C’est une opportunité en or. Vraiment. Et ce n’est que pour six mois environ. Jusqu’à la fin de l’année scolaire. On sera de retour pour la prochaine année, quand tu rentreras au secondaire. Et je pense que cela nous fera le plus grand bien de nous éloigner un peu du Kerry.

    Sans ajouter un mot, Arthur était parti dans sa chambre pour faire ses bagages.

    Et maintenant qu’il longeait la Liffey, il n’avait qu’une seule envie : être, justement, dans sa chambre.

    ***

    Alors que la pluie crépitait sur le toit du poste de sécurité, Willie Higgins tira avidement sur sa cigarette. Le poste en lui-même était très simple : quatre murs et un toit, le tout en tôle ondulée. Une petite fenêtre en plexiglas avait été insérée dans la porte grinçante, et le sol était fait d’une simple planche de contreplaqué qui rebondissait légèrement quand il marchait dessus. Les seuls meubles de la pièce étaient le tabouret en bois, petit mais confortable, sur lequel il était assis, et le petit dispositif de chauffage qui le maintenait au chaud par un temps pareil. Il ouvrit le Sunday World à la page des sports et s’informa des matchs de la journée.

    Willie était l’un des huit agents de sécurité rattachés au chantier du métro d’Usher’s Quay. C’était ici que la compagnie de construction Citi-Trak creusait le premier tunnel pour un métro à la fine pointe de la technologie. Ils prévoyaient avoir fini le tunnel en cinq ans, ce qui semblait bien optimiste. D’ordinaire, le travail s’effectuait durant 14 heures par jour, 7 jours sur 7, même le dimanche. Mais tout avait été subitement interrompu le mercredi précédent à cause d’un éboulement dans l’un des tunnels secondaires. Heureusement, il n’y avait pas eu de blessés — ou pire, de morts —, mais néanmoins, le travail avait dû être suspendu.

    Enfin, suspendu pour tout le monde sauf Willie et les sept autres agents de sécurité. Mais cela ne le dérangeait pas. À 62 ans, il était content de sortir de la maison, surtout le dimanche, quand tous les petits-enfants venaient chez lui pour lui casser les oreilles. Ici, il avait son thermos de thé, ses journaux, des sandwichs et une radio. Que pouvait-il demander de plus ?

    — Excusez-moi.

    La voix le surprit à tel point qu’il fit tomber son journal sur le sol. Il avait été si absorbé par ce qu’il lisait qu’il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Il se pencha pour récupérer le journal, mais la personne qui avait parlé alla plus vite que lui et le lui tendit.

    — Merci, dit Willie avant de lever les yeux vers la personne.

    C’était une grande femme — elle faisait plus de 1 mètre 80 — aux longs cheveux blonds qui por-tait une robe rouge très chic. Elle n’avait pas de manteau, mais tenait un parapluie noir au-dessus de sa tête. Dans le décor gris du chantier, elle se démarquait nettement. Même plus, elle se distinguerait où qu’elle soit. Elle lui faisait penser aux mannequins de cette émission télé que sa femme regardait. Bien qu’il n’ait pas non plus entendu la porte, pourtant grinçante, se refermer, il remarqua qu’elle était bel et bien fermée derrière la femme.

    — Bon sang, vous m’avez fait une de ces peurs ! dit-il. Je peux vous aider ?

    — Vous êtes bien Willie ?

    Elle avait une voix douce, comme un murmure, et aucun accent particulier.

    — Oui, c’est bien moi. Je vous connais ?

    — Je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontrés, répondit-elle en lui tendant la main. Je suis la femme d’Aidan Byrne.

    — Oh, Madame Byrne ! s’exclama-t-il en lui serrant la main un peu trop vigoureusement. Ravi de vous rencontrer ! Comment va M. Byrne ?

    — Il va bien. En fait, c’est pour ça que je suis ici. Il a oublié sa veste dans son bureau, lui avec sa tête d’oiseau.

    — Oh, très bien, dit Willie en commençant à enfiler son imperméable, je vais aller vous le chercher.

    — Non, inutile, Willie. Je vais y aller. Restez au sec.

    Il hésita, un bras déjà passé dans la manche de sa veste.

    — Vous êtes sûre, Mme Byrne ?

    — Tout à fait sûre, Willie.

    Elle tendit la main en souriant. Willie décrocha son lourd trousseau de clés de son pan de ceinture et le posa au creux de sa main.

    — Aucun problème.

    ***

    Le bureau de Citi-Trak se trouvait juste derrière un empilement de gravats, à peine hors de vue du poste de la sécurité. C’étaient simplement deux espaces préfabriqués installés côte à côte. L’un des espaces renfermait une minicuisine, faisant office de cantine, et deux toilettes, tandis que l’autre bâtiment abritait le bureau à proprement parler. La femme prit la bonne clé sans même regarder le trousseau et pénétra dans le deuxième espace.

    À l’intérieur, des papiers et des cartes étaient empilés sur des bureaux. Des plans étaient accrochés aux murs, à côté de dessins de trains et de lignes de métro faits par ordinateur. Il y avait quatre bureaux dans la pièce, sur lesquels étaient posés des ordinateurs portables — un pour chaque bureau —, et une grande table de conseil au centre. Le long d’un des murs se trouvait une rangée de grandes armoires de classement. L’inconnue se dirigea lentement vers ce mur, raclant au passage le bureau le plus proche de ses ongles rouges. Elle lut les étiquettes collées sur les façades, avant d’ouvrir un tiroir étiqueté « Ressources humaines ». Ses ongles fouillèrent les dossiers avec rapidité, puis ils s’arrêtèrent brutalement. Elle sortit un dossier et poussa le tiroir, qui se referma avec un bruit métallique qui retentit sur le chantier. Avec un rire effroyable qui aurait glacé jusqu’au cœur chaud de Willie, elle prit le dossier avec elle et quitta le bâtiment.

    ***

    Pendant l’absence de Mme Byrne, Willie avait repris sa lecture. Il fut de nouveau surpris lorsqu’elle apparut à la fenêtre en plexiglas.

    — C’est fait ! articula-t-elle en secouant ses clés devant son visage.

    Willie se leva pour ouvrir la porte. Le vent froid engourdit ses chevilles, et il tira son lourd manteau sur lui, se demandant comment Mme Byrne pouvait porter une tenue aussi légère par un temps pareil. Elle laissa tomber les clés dans sa main ouverte.

    — Vous vous en êtes sortie, Madame Byrne ?

    — Oui, sans problème, Willie. Merci beaucoup.

    Alors qu’elle s’éloignait au-delà des décombres, Willie retourna s’asseoir sur son tabouret, essayant de reporter son attention sur les informations de son journal. Mais deux choses lui trottaient dans la tête. D’abord, Mme Byrne n’avait pas de veste avec elle lorsqu’elle était partie. Ensuite, il n’avait jamais entendu parler d’un Aidan Byrne.

    Mais, aussi subitement que ces pensées s’étaient formées dans son esprit, elles disparurent. Tout comme cette mystérieuse femme.

    ***

    — Voilà, nous y sommes, dit Joe en se garant dans l’allée.

    Arthur ne voulait pas l’admettre, mais son père avait eu raison — la maison était bien. Elle était en briques rouges, en forme de boîte, mais, malgré cela, elle était moderne. Le plus remarquable était sa grande fenêtre allant du sol au plafond du premier étage. Il n’y avait pas de jardin à l’avant de la maison, seulement cette allée pavée. Oui, elle était bien. Mais ce n’était pas le Kerry.

    Ils sortirent de la voiture et, tandis que Joe se débattait avec la serrure apparemment compliquée, Arthur observa ce qui l’entourait. Le quartier était assez récent, regroupant seulement une poignée d’autres maisons toutes identiques, à l’exception de la couleur de leur porte d’entrée. Au centre du lotissement se trouvait un espace vert. Soudain, il entendit le bruit sourd d’un ballon de soccer en plastique, sur lequel on frappait, et il chercha du regard d’où provenait le son. Au loin, un garçon de sept ou huit ans aux cheveux bruns bouclés faisait rebondir le ballon contre le mur d’un garage. Alors que le ballon passait devant lui en rebondissant, il se tourna et vit Arthur. Le garçon lui fit signe de la main, tout excité.

    — Ca y est ! s’exclama Joe derrière Arthur.

    Joe ouvrit la porte bleue, et Arthur le suivit à l’intérieur.

    Comme il s’y attendait, l’intérieur de la maison était aussi moderne que l’extérieur. Grande pièce ouverte, murs blancs et tapis crème. La cuisine, par ailleurs, était entièrement faite d’acier inoxydable et de courbes gracieuses.

    — Ce sera comme vivre dans une cuillère, dit Arthur.

    Ce qu’il apprécia tout de suite dans ce rez-de-chaussée était la télévision LCD HD de 46 pouces accrochée au mur du salon. À l’étage, il y avait trois chambres : la chambre des maîtres avec son grand lit et deux chambres spacieuses meublées chacune d’un lit simple. Arthur et Joe prirent les chambres simples, laissant la chambre des maîtres inoccupée.

    Ils passèrent le reste de la journée à défaire leurs bagages. Une fois ses affiches préférées accrochées aux murs, la nouvelle chambre d’Arthur, à l’origine si austère et immaculée, prit un peu vie et se para de couleurs, mais il n’avait toujours pas l’impression d’être chez lui.

    Plus tard, dans la soirée, ils mangèrent en silence une pizza qu’ils avaient commandée. Puis Joe finit par entamer la conversation.

    — Tu as hâte à demain ?

    — Bof. Et toi ?

    — Oui, j’ai hâte, Arthur. Tout cela va nous faire du bien.

    — Si tu le dis.

    Joe proposa qu’ils louent un DVD, mais Arthur préféra se coucher tôt. Toutefois, l’appréhension de son premier jour dans une nouvelle école le tint éveillé jusqu’à 3 h. Alors seulement, il sombra dans un sommeil agité.

    Chapitre 2

    En un temps ancien antérieur à l’histoire écrite, à Ásgard, le royaume des dieux, il est dit que le grand loup Sköll poursuit le soleil à travers le ciel et que c’est la raison pour laquelle le soleil change de position toute la journée. S’il en est ainsi, alors Sköll vient de commencer sa course, car c’est l’aurore. Le soleil est encore bas à l’horizon, et le ciel est d’une couleur bronze profond.

    Douze dieux et douze déesses résident à Ásgard, gouvernés par le Père de Tout, borgne, Odin. Mais aucun des dieux ne se réveille aussi tôt le matin. Ils sont encore assoupis dans leurs confortables lits de plume, dans leurs vastes chambres. Tous dorment profondément après le grand festin qu’ils ont fait la veille. Ils ont mangé du sanglier et bu de l’hydromel jusqu’à en avoir le ventre plein. Tous se reposent. Tous, sauf un.

    Le Père du Mensonge quitte sa demeure et lève les yeux vers le soleil brillant. Sa chaleur n’a pas encore atteint la terre, et une légère rosée s’est formée sur le sol. Il tire sur lui sa cape noire pour se protéger du froid, puis il part en direction de la mer.

    Il a de nombreux noms, le Père du Mensonge. Le Marcheur du Ciel en est un ; le Dieu de la Malice en est un autre ; le Dieu Farceur, un autre encore. Mais son véritable nom divin est Loki.

    Ásgard est un lieu de contradictions : c’est un paysage beau mais stérile, fertile mais rocheux. Alors que Loki se fraie un chemin dans les champs parsemés de roches en direction du sud, il se souvient du festin de la veille. Il crache sur le sol en se remémorant les insultes que les autres dieux lui ont infligées.

    Une géante venue de Jotunheim, la terre des géants, était l’invitée d’honneur. C’était une bête laide et terrifiante, mais puissante et forte, et c’est pourquoi les dieux avaient voulu se lier d’amitié avec elle. Lorsque Loki était arrivé, il avait été déconcerté à la vue de cette géante. Elle était si grosse que c’en était indécent, et ses cheveux d’un rouge terne étaient collés par la sueur à son front. Elle avait le nez couvert de verrues, et des ampoules plein les mains, et un duvet de poils épais au-dessus des lèvres. Loki, étant le Dieu de la Malice, n’avait pas pu résister et avait commenté le physique de

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1