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La saga du monde
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Livre électronique468 pages4 heures

La saga du monde

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À propos de ce livre électronique

Voici la saga de Ramsès II, de Charlemagne, de Cléopâtre, d’Alexandre le Grand, de Napoléon et des autres personnages de l’histoire, incluant ceux qui ont fait vibrer le Québec d’hier et d’aujourd’hui ! L’auteur François Bellavance raconte l’histoire de l’humanité en vers et s’appuie sur la beauté et rythme de la poésie pour accomplir cette ambitieuse mission. Vient ensuite un index détaillé qui permet d’en savoir plus sur les divers personnages qui traversent le texte. Une lecture agréable et instructive, mais aussi un outil pédagogique nouveau genre pour quiconque souhaite trouver une façon originale et ludique d’intéresser jeunes et moins jeunes à l’histoire ! « Pourquoi lire La saga du monde ? D’abord, pour entrevoir les limites, les contours de cette culture classique apparemment insaisissable que plusieurs d’entre nous rêvent de maîtriser, bref, de savoir par où commencer pour ce faire. La saga du monde constitue, il est vrai, une simplification de la réalité. Mais comme elle s’appuie sur des textes reconnus, peu contestables, elle pave la voie à une connaissance vaste, éclairée, ennemie de la pensée unique. » François Bellavance
LangueFrançais
Date de sortie10 mai 2011
ISBN9782894855157
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    Aperçu du livre

    La saga du monde - Bellavance François

    La saga du monde

    C.P. 60149, succ. Saint-Denis,

    Montréal (Québec) H2J 4E1

    Téléphone : 514 680-8905

    Télécopieur : 514 680-8906

    www.michelbrule.com

    Maquette de la couverture et mise en pages :Jimmy Gagné, Studio C1C4

    Révision : Nicolas Therrien, Aimée Verret

    Correction : Élaine Parisien

    Distribution : Prologue

    1650, boul. Lionel-Bertrand

    Boisbriand (Québec) J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

    Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088

    Distribution en Europe : D.N.M. (Distribution du Nouveau Monde)

    30, rue Gay-Lussac

    75005 Paris, France

    Téléphone : 01 43 54 50 24

    Télécopieur : 01 43 54 39 15

    www.librairieduquebec.fr

    Les éditions Michel Brûlé bénéficient du soutien financier du gouvernement du Québec —Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres— Gestion SODEC et sont inscrites au Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notre entreprise.

    ©François Bellavance, Les éditions Michel Brûlé, 2011

    Dépôt légal — 2011

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale du Canada

    ISBN : 978-2-89485-463-1

    La saga du monde

    Ce livre s’est retrouvé maintes fois au fond d’un tiroir, entre deux trous de mémoire ou sur le seuil de l’oubli, parvenant toujours à refaire surface, à se mêler à mon quotidien, à me convaincre d’y ajouter quelques strophes. Enfin, au bout d’une vingtaine d’années, grâce à un éditeur audacieux, il est venu au monde, mutant produit de ce je-ne-sais-quoi qui m’incite constamment à repousser les limites de mes connaissances. Voici doncLa saga du monde, plus de mille trois cents capsules historiques qui couvrent les événements marquants de notre histoire depuis l’aube des temps. Presque vingt ans de gestation et de rédaction! Mais pourquoi diable ai-je entrepris, me demande-t-on souvent, un projet aussi ambitieux que La saga du monde?

    La question se pose puisque l’étendue même de la tâche donne le vertige. En effet, pour la compléter, il a fallu que je creuse mon chemin à la manière d’une taupe, sous terre, seul, initialement presque aveugle, retrouvant peu à peu mes repères dans la pénombre, une époque à la fois. Ai-je entrepris cet ouvrage pour que d’autres que moi en bénéficient éventuellement? Pas du tout. Je l’ai fait pour moi, pour apprendre. Tant mieux si mes lecteurs profitent aujourd’hui de ce travail de moine.

    Pourquoi lire La saga du monde? Pour les mêmes raisons que je l’ai écrite. D’abord, La saga permet d’apercevoir les limites, les contours de cette culture classique apparemment insaisissable que plusieurs d’entre nous rêvent de maîtriser. Cela dit, en aucun moment, vous ne vous direz : «Tiens! Je suis maintenant cultivé!» Je n’ai certes pas cette prétention. Mais après cette lecture, vous serez peut-être différent, quelque chose pourrait avoir changé en vous, et ce, pour le mieux, je l’espère.

    La saga du monde constitue, il est vrai, une simplification de la réalité, mais comme elle s’appuie sur des textes reconnus, peu contestables, elle pave la voie — c’est là tout son paradoxe — à une connaissance vaste, éclairée, ennemie de la pensée unique, évitant les raccourcis politiques et les idées toutes faites. Comment peut-on croire, par exemple, qu’une race soit supérieure aux autres quand on sait qu’elles ont presque toutes connu des époques glorieuses? Comment peut-on se croire invulnérable alors que tous les empires ont périclité, peu importe leur taille?

    Ce n’est pas moi qui ai choisi les sujets que j’aborde dans La saga. Des historiens, des spécialistes compétents l’ont fait. Je me suis contenté d’utiliser leurs nombreux textes, de m’en inspirer, de les contracter, de leur donner, autant que possible, un certain lyrisme, un son, un aspect poétique. À ce sujet, l’histoire s’est avérée une source intarissable de rimes exceptionnelles enfouies avec de grands rois défunts comme Sargon ou Hannibal, sous les ruines d’Ur ou de Stalingrad, sur les champs de bataille de Salamine ou de Saigon, dans les traces des civilisations méso-américaines ou dans les écrits des plus grands penseurs du monde tels Platon, Socrate, ou Diderot.

    Une question importante s’est posée : quels modèles suivre pour la raconter, cette histoire? En d’autres termes, quels types de rimes utiliser? Quelques années avant d’entreprendre la rédaction de La saga, j’ai découvert un ouvrage fabuleux intitulé La légende des siècles, de Victor Hugo. Je m’en suis inspiré pour la forme. (À quelques endroits, vous remarquerez que je lance à ce grand auteur quelques clins d’œil en guise de remerciement.) Ainsi, le début de La saga s’inspire de l’introduction de La légende des siècles, et le poème Des révolutions en Europe reprend la forme des Djinns, un des plus célèbres poèmes de Hugo. Les rimes et les strophes varient régulièrement pour maintenir l’intérêt du lecteur.

    La saga du monde constitue aussi un projet collectif. Le site Web qui s’y consacre (www.lasagadumonde.com) offre aux amateurs l’occasion d’enrichir le texte originel. Ce site Web se veut un carrefour où d’autres se joindront à moi pour résumer l’histoire de l’humanité, en vers. La saga, dans sa forme actuelle, constitue la trame de cette histoire, son squelette. J’en appelle aux lecteurs pour donner à ce projet toute son envergure. Ce que j’ai écrit ne réfère qu’à une partie de l’histoire de l’Antiquité et du Moyen Âge. Eh bien, que les passionnés de Ramsès III ou de Charlemagne, par exemple, me soumettent des strophes détaillées sur ces personnages. Elles s’ajouteront aux miennes et étofferont mon œuvre qui deviendra progressivement la nôtre. Ainsi, un jour, chaque personnage, chaque endroit, chaque légende aura son poème qui le cristallisera dans le temps et l’espace.

    Écrivains en herbe ou écrivains reconnus, originaires du Canada, de France, de Belgique, du Maroc ou d’ailleurs, écrivez-moi et faites partie de cette aventure virtuelle. À terme, qui sait, peut-être publierons-nous vos textes!

    Voilà donc l’esprit de La saga du monde. Que ce livre me survive. Que notre site Web soit envahi de visiteurs! Lecteurs, ne laissez pas mourir ce projet majestueux à cause de la logique marchande qui prévaut actuellement dans tant de domaines de la culture. Il me transcende nettement. J’espère qu’un jour il deviendra si vaste que mes écrits n’en formeront qu’une infime partie. Considérez-le dans son ensemble, n’oubliez pas son objectif. Imaginez La saga du monde cent fois, mille fois plus vaste! Comme l’a dit Victor Hugo : « Mesurer l’orteil du pied, c’est mesurer le géant! »

    J’espère vous croiser dans un Salon du livre!

    François Bellavance

    Montréal, automne2010

    Bibliographie et sources d’inspiration

    Barreau, Jean-Claude et Guillaume Bigot. Toute l’histoire du monde, Paris, Fayard, 2007, 409p.

    Brazier, Chris. The No-Nonsense Guide to World History, 2eéd., Oxford, New Internationalist Publications, 2002, 160p.

    Collectif. Encyclopédie Théma Larousse — Les hommes et leur histoire, Paris, Éditions Larousse, 1997, 575p.

    Hugo, Victor. La légende des siècles (nouvelle série), Paris, Robert Laffont, 1985, 350p.

    Roberts, J.M.History of the World, 7e éd., Londres, Penguin Books, 1997, 1151p.

    Solenn, Guy.La culture générale sans prise de tête, Paris, City Éditions, 2009, 342p.

    Wise Bauer, Susan.The Story of the World,tome 1 à 4, 2e éd., Charles City (VA), Peace Hill Press, 2006.

    Table des matières

    La saga du monde

    Bibliographie et sources d’inspiration

    Table des matières

    Sur la ligne du temps

    Nos origines lointaines

    La préhistoire, aube de l’humanité

    La Mésopotamie (de 3 000 av. J.-C. à 2 500 av. J.-C.)

    L’Égypte ancienne (de 3150 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)

    Cléopâtre (de 69 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)

    Les Juifs et les Phéniciens (de 3000 av. J.-C. à 538 av. J.-C.)

    Les Indo-Européens (de 2000 av. J.-C. à 600 av. J.-C.)

    La Crète (de 2000 av. J.-C. à 500 av. J.-C.)

    La Grèce antique (de 1400 av. J.-C. à 800)

    Rome et son empire (de 753 av. J.-C. à 476)

    Jésus de Nazareth

    Les Barbares (de 406 à 732)

    Les Celtes (de 400 av. J.-C. à 50 av. J.-C.)

    Byzance (de 306 à 812)

    Les rois francs et Charlemagne (de 481 à 987)

    L’émergence de l’islam (de 632 à 1258)

    L’Andalousie (de 711 à 1492)

    Le Saint Empire romain germanique (de 936 à 1273)

    La France féodale (de 987 à 1226)

    La France, de saint Louis à Louis XI (de 1226 à 1483)

    L’Angleterre, de Guillaume Ier à Édouard Ier (de 1066 à 1307)

    La guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453)

    Les Vikings et les Normands (de 800 à 1050)

    Les États bourguignons (de 1361 à 1482)

    Le féodalisme (du Xe au XIIe siècle)

    Les cités-États italiennes (de 1170 à 1797)

    Les royaumes ibériques du Moyen Âge (de 711 à 1492)

    Les croisades (de 1095 à 1270)

    Byzance : apogée et déclin (de 867 à 1443)

    Les Slaves (de 517 à 1241)

    Les Turcs et l’islam (de 1038 à 1924)

    Les musulmans en Asie méridionale (de 711 à 1858)

    La Chine (du XVIIIe siècle av. J.-C. à 1279)

    L’Empire mongol (de 1206 à 1598)

    L’Inde (de 3300 à 1700 av. J.-C.)

    Le Japon (de 660 av. J.-C. à 1336)

    Les grandes civilisations de l’Afrique noire (XVIe et XVIIe siècles)

    Les Nazcas (de 300 av. J.-C. à 800)

    Les Olmèques (de 1250 av. J.-C. à 500 av. J.-C.)

    Les Mayas, les Aztèques et les Incas (de 900 à 1521)

    Les grandes découvertes (de 874 à 1534)

    L’Amérique espagnole et portugaise (de 1519 à 1729)

    La Renaissance (du XIVe au XVIe siècle)

    L’essor du protestantisme (de 1517 à 1542)

    Les guerres de religion (de 1560 à 1598)

    Le monde germanique (de 1273 à 1806)

    Charles Quint (de 1516 à 1558)

    La naissance de l’Angleterre moderne (de 1455 à 1554)

    Naissance et apogée de l’Empire ottoman (de 1326 à 1571)

    L’Espagne (de 1557 à 1783)

    Les Provinces-Unies (de 1579 à 1795)

    Des révolutions en Angleterre (de 1603 à 1688)

    La France vers la monarchie absolue (de 1483 à 1715)

    Louis XIV (de 1661 à 1715)

    La guerre en Europe (de 1492 à 1791)

    Le Siècle des lumières (le XVIIIe siècle européen)

    XVIIIe siècle : les despotes contre le peuple

    La France du XVIIIe siècle

    Révolution et Empire (de 1789 à 1814)

    Napoléon (de 1769 à 1821)

    Les États-Unis d’Amérique (de 1783 à 1865)

    Indépendances en Amérique latine (de 1808 à 1900)

    Les révolutions industrielles (le XIXe siècle)

    Des révolutions en Europe (de 1815 à 1852)

    L’Angleterre victorienne (XIXe siècle)

    L’ascension de la Russie (de 1462 à 1917)

    La grande guerre du Nord (de 1700 à 1721)

    La Pologne, de 1569 à 1920

    Unité italienne et unité allemande (de 1815 à 1871)

    Les débuts de la IIIe République de France (de 1871 à 1912)

    La colonisation de l’Afrique (de 1884 à 1910)

    La chute de l’Empire ottoman (de 1530 à 1922)

    Les Européens en Extrême-Orient (de 1492 à 1900)

    La Compagnie anglaise des Indes orientales

    La première guerre de l’Opium (de 1839 à 1842)

    La Compagnie hollandaise des Indes orientales (de 1602 à 1799)

    La Compagnie française des Indes orientales (de 1664 à 1795)

    La Chine des Ming et des Qing (de 1368 à 1912)

    Le Japon des shoguns à l’ère meiji (de 1603 à 1910)

    Les États-Unis d’Amérique (de 1865 à 1918)

    L’Europe fragile (de 1900 à 1914)

    La Première Guerre mondiale (« La Grande Guerre ») (de 1914 à 1918)

    Hymne des vaincus de la Grande Guerre (1918)

    L’URSS, de la révolution à Staline (de 1917 à 1953)

    Le Moyen-Orient (de 1914 à 1960)

    L’Extrême-Orient (de 1912 à 1945)

    Les États-Unis d’Amérique (1918-1945)

    L’Italie fasciste (de 1919 à 1945)

    L’Allemagne des nazis

    La révolution espagnole (de 1931 à 1939)

    La Deuxième Guerre mondiale (de 1939 à 1945)

    La guerre froide (de 1947 à 1991)

    La guerre d’Indochine (de 1946 à 1954)

    La guerre de Corée (de 1950 à 1953)

    La décolonisation (de 1945 à 1999)

    La guerre du Viêtnam (de 1959 à 1975)

    Les héros des guérillas (de 1955 à 1985)

    L’Afrique contemporaine (de 1960 à 1990)

    L’URSS après Staline (de 1955 à 1990)

    L’Europe de l’Est socialiste (1947-1989)

    Israël (de 1897 à 1988)

    L’Iran (de 1501 à 1989)

    Faits saillants mondiaux (de 1960 à 1989)

    La guerre du Koweït (de 1990 à 1991)

    La guerre de Slovénie (1991)

    La guerre de Croatie (de 1991 à 1995)

    La guerre de Bosnie-Herzégovine (de 1992 à 1995)

    Le génocide du Rwanda (1994)

    La première guerre de Tchétchénie (de 1994 à 1996)

    La seconde guerre de Tchétchénie (de 1999 à 2000)

    La guerre civile en Algérie (de 1991 à 2002)

    Le bogue de l’an 2000

    11 septembre 2001

    La guerre d’Afghanistan (2001)

    La guerre d’Irak (2003)

    Le tsunami de 2004

    La crise financière de 2007-2009

    L’élection de Barack Obama (2009)

    2008-2009

    Épilogue : la ligne s’estompe

    L’histoire du Québec

    Liste des personnages

    Index

    C4

    Sur la ligne du temps

    En rêve, une ligne apparut sous mes pieds.

    Vague, elle traversait la mémoire atrophiée

    Des hommes, intangible et pourtant là,

    Muette, constatant l’étendue des dégâts,

    Au cœur de l’endroit que je connaissais bien :

    Le grand maelström d’hier et de demain.

    Je me trouvais au bout de la ligne étrange.

    Mes amis croyants y auraient vu des anges.

    Je n’y voyais rien, je fis demi-tour

    Et marchai, alors que l’univers alentour

    Se métamorphosait, illustre grimoire

    Contenant l’entièreté de notre histoire.

    Des visages emplirent ce vide ensorceleur.

    Pharaons, rois, tsars, chahs, chefs, empereurs…

    Le peuple à leurs pieds, la faux à la main,

    Sur le seuil de la conscience de l’assassin.

    Soudain, l’air se chargea d’électricité

    Et le soleil blême fut tout à coup voilé.

    Les chevaliers du Christ, les cavaliers d’Allah,

    Les partisans communistes et leurs soldats

    Tournoyèrent un moment, puis déguerpirent,

    Traînant dans leur sillage leurs tristes sbires.

    Les yeux béants, je continuai à marcher.

    Je passai des gratte-ciel de verre et d’acier.

    Je croisai des génies et des gens de cœur,

    Autant d’artistes que de souffre-douleur.

    J’assistai à leurs pièces, lus leurs manuscrits

    Écoutai leurs musiques, le récit de leurs vies.

    J’aperçus le sol où les humains naquirent.

    Leurs premiers rois formèrent de vastes empires.

    L’un d’eux créa une grande librairie

    Pour qu’on se souvienne surtout du bien qu’il fit.

    Un autre engagea les meilleurs jardiniers

    Et plaça ses jardins au-dessus des greniers.

    Un autre codifia les lois de son empire

    Sur des stèles qu’on parvient encore à lire.

    Dans un pays au fleuve omniprésent,

    Des lignées de pharaons défièrent le temps,

    Momifiés au cœur de grandes pyramides.

    Parmi eux se trouvait une femme intrépide

    Qui se rapprocha des ennemis des siens

    Et qu’un serpent empoisonna, un matin.

    Un peuple priant un seul Dieu bienveillant

    Perdit son temple, exilé pour deux mille ans.

    Des marins hardis propagèrent l’alphabet

    Aux quatre coins de l’univers stupéfait.

    J’écoutai des hommes qui questionnaient

    La Terre qui tourne, la cause et ses effets,

    Un poète évoquant des cyclopes furieux

    Et de jolies sirènes aux chants dangereux.

    Je vis un cheval vif comme le vent

    Et son cavalier, le plus grand des conquérants,

    Mourir jeune, foudroyé, alors que la veille,

    Il aurait pu jeter le gant au soleil.

    Je regardai naître une république

    Où vécurent des empereurs mythiques.

    L’un d’eux franchit un fleuve et donna le signal

    De marcher sur sa ville proverbiale.

    J’ai vu un homme qui se croyait fils d’un dieu,

    Quelques prophètes, des guerriers celtes bleus.

    Des légions d’esclaves, peu souvent remarqués,

    Et les pauvres gens qui ont succombé

    Au service de ceux tenant tout pour acquis

    Et qui ne souffrirent d’aucune pénurie.

    J’ai remarqué une enclave de paix

    Que son fameux émir quitta à regret.

    Ailleurs, un autre monarque, franc celui-là,

    Unifia un empire sous le signe de la croix

    Et perdit son neveu dans une embuscade.

    Je vis un pape appeler «croisades»

    Ces marches sanglantes vers un pays lointain

    Aux objectifs aussi sombres qu’incertains.

    Je laissai également mon regard errer

    En cet endroit où les hommes aux yeux bridés

    Vivaient plus nombreux que partout ailleurs.

    Ils sortirent, plus d’une fois, de leur torpeur

    Et renversèrent leurs royales dynasties

    Dès lors qu’elles abusaient des gagne-petit.

    Dans une autre contrée, chaude et humide,

    Un noble s’absenta d’un château splendide

    Et abandonna sa vie de luxure

    Pour méditer, seul, au sein de la nature.

    Je vis un roi vigoureux, au cœur de lion,

    Se couvrir de gloire, adorer l’action,

    Tout un pays libéré par une femme

    Et des guerriers empoignant les rames

    De leurs drakkars pour semer l’effroi

    Sur des côtes paisibles, et même au-delà.

    Je faillis rater une horde mouvante,

    De durs cavaliers semant l’épouvante,

    Et les chansons des gentils troubadours

    Racontant pour tous l’aventure et l’amour.

    J’ai assisté aux tournois d’hommes fiers

    Portant de rutilantes armures de fer

    Et ceux de guerriers aux sabres recourbés,

    Vivant sur un archipel inhospitalier.

    Je vis un homme libérer une cité,

    Des rats transmettre, un jour, à l’humanité

    Une maladie décimant sans pitié aucune

    Des tas de gens, sous le soleil ou la lune.

    J’ai vu un prêtre se charger d’allumer

    Un feu terrible, bûcher des vanités,

    Un roi et une reine échanger leurs vœux,

    Formant ainsi un grand peuple belliqueux,

    Un tsar créant une ville lumineuse

    Sous le ciel nordique et ses nébuleuses,

    Un empire issu de landes désertiques,

    Projetant une ombre apocalyptique

    Sur des peuples disparus depuis des lustres.

    J’ai vu des champs de ruines qui illustrent

    Toute la fragilité de l’espèce humaine

    Des cimetières sur de vastes plaines

    Aux sculptures géantes enfouies dans le sol,

    tant de victimes de meurtres et de vols.

    J’ai ressenti tout l’espoir des Lumières,

    Les victoires et les défaites amères

    D’un grand empereur né sur une île,

    Mort sur une autre, humilié, en exil,

    L’atroce fin des peuples ayant foulé

    Le sol de tant d’endroits les premiers.

    J’ai rampé dans les tranchées nauséabondes

    D’une grande guerre qui secoua le monde

    Et j’ai volé au-dessus de l’Atlantique

    Sur une île aux défenseurs héroïques

    Tenant tête au despote et à ses forces nazies

    Mort dans son bunker, ayant pris sa propre vie.

    J’ai aussi ressenti les secousses sismiques

    De l’implacable bombe atomique

    Et celles provoquées par la scission

    De pauvres et vulnérables nations.

    Enfin, j’ai vu s’écrouler un mur honteux

    Ayant longtemps coupé un peuple en deux.

    Je m’éveillai en sursaut, de sueur trempé.

    Il y a vingt ans, un après-midi d’été,

    J’entrepris le résumé de ce voyage,

    Page après page.

    Nos origines lointaines

    Soudain…

    Les corps pétris en une boule immense

    Sont projetés par le Goliath intense

    Dans l’univers sans rides.

    Poussières, comètes, mondes de toutes formes,

    Tournent, froids ou torrides, sans l’Homme

    Ce minuscule David.

    Sous un ciel vide d’oxygène mais plein d’or,

    Une molécule se scinde encore et encore

    Et se gave de rayons solaires.

    Du livre terrestre, elle entame l’écriture,

    De ces siècles clairs, de ces ères obscures,

    Avec sa plume atmosphère.

    Les étoiles brillent dans l’univers,

    Vaste vide où les yeux de la Terre

    Les voient, bien que toutes ne soient pas[1].

    Tous les êtres vivent, frêles ou forts.

    Quelqu’un, là-bas, partage-t-il leur sort ?

    Quels mondes se cachent ici et là?

    Au centre du globe bleu, fruit de la vie,

    Se trouve un gros noyau qui luit

    Et qui un jour ne brûlera plus.

    Mieux comprendre le monde, c’est

    Lire sur les lèvres du passé muet,

    Rompre le lourd motus.

    Dans les abysses ou à la surface des mers,

    Les premières créatures, bien avant notre ère,

    Vivent près des coraux.

    Algues, trilobites, méduses…

    La mémoire des premiers siècles fuse

    Des couches de dépôt.

    Au-dessus des eaux calmes ou agitées

    Une mince couche se fait bouclier.

    L’ozone, désormais essentiel,

    Permet d’étranges mutations.

    Les plantes s’enracinent et les poissons

    Deviennent batraciens sous le ciel.

    À l’œuvre au cœur de forêts géantes,

    Les scarabées, les chenilles, les mantes

    Et tant d’autres défilent.

    Les batraciens, pionniers des terres émergées,

    Par l’œuf liés aux flots bleus et plombés,

    Font place aux reptiles.

    Pour une nouvelle ère, un nouveau climat.

    Aux dinosaures, nul n’emboîte le pas.

    Leur taille incarne leur apothéose.

    Ces colosses croissent et se multiplient

    Jusqu’à leur chute, considérée aujourd’hui

    Comme une bien mystérieuse chose.

    Après le déclin subit des terribles géants

    De tout petits animaux, bien patients,

    Profitent de cette occasion.

    Ces rongeurs à mamelles et à sang chaud,

    De la planète partent tous à l’assaut

    Et balaient toute opposition.

    Les espèces primitives font ensuite place

    Aux générations qui composent les races

    Suprêmes maintenant,

    Jusqu’au grand gel de leur univers

    Qui fige les océans, abaisse un bras de mer

    Et soude deux continents.

    Puis à l’Eurasie se greffe l’Afrique

    Dont les mammifères filent aux Amériques,

    Chassés par le givre.

    Au cœur d’une riche forêt africaine,

    Un singe se redresse sans peine,

    Pleinement conscient de vivre.

    La préhistoire, aube de l’humanité

    Imaginons les hommes avant l’humanité.

    Pas de traces écrites pour nous aider.

    Des objets et des gravures posthumes :

    Nos coutumes.

    Les animaux emplissent la biosphère.

    Reptiles, oiseaux, insectes, mammifères…

    Un jour, quelques primates courageux

    Découvrent le feu.

    Peu à peu, leur cerveau croît, ils progressent.

    Leurs langues rivalisent de finesse.

    Ils ne chassent pas qu’avec leurs mains,

    Trop malins.

    Les outils qu’ils créent propulsent leur espèce :

    Ils tranchent, raclent, lancent et dépècent.

    Les autres primates, jadis étonnants,

    Semblent insignifiants.

    Devant les montagnes où la neige abonde

    Et les océans menant à d’autres mondes,

    Ils commencent déjà à considérer

    Les possibilités !

    Leur instinct les pousse à marcher, découvrir

    Envers et contre tous, ne jamais fléchir.

    Et chaque quête porte les fruits délicieux

    De leur avenir radieux.

    La Mésopotamie

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