La saga du monde
()
À propos de ce livre électronique
Lié à La saga du monde
Livres électroniques liés
Une HISTOIRE D'AMOUR-HAINE. L'EMPIRE BRITANNIQUE EN AMERIQUE DU NORD Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationParis avant l'Histoire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationContes populaires de Basse-Bretagne: édition intégrale des trois volumes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSortir du sortilège Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEcrire un roman historique ou régionaliste: Guide pratique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEn chine Merveilleuses histoires Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Français peints par eux-mêmes: Encyclopédie morale du XIXe siècle - Paris Tome I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMongolie : Entre l'ours et le dragon: L’Âme des Peuples Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHeroicis: Les chroniques de la liberté Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationIdentité, appartenances: Un parcours franco-ontarien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFaits curieux de l’histoire de Montréal Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRuines et fantômes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Jeune Homme: Tome I - La Province Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Île Des Pingouins Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationŒuvres historiques Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes français peints par eux-mèmes, t.1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVoyage d'une Suissesse autour du monde Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationChateaubriand: Ouvrages historiques (L'édition intégrale - 20 titres): Analyse raisonnée de l'histoire de France + Essai sur les révolutions + De la Vendée + De Buonaparte et des Bourbons + Duchesse de Berry + Vie de Rancé + Les Quatre Stuarts + Génie du Christianisme… Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes grandes chroniques de France (1/6) selon que elles sont conservées en l'Eglise de Saint-Denis en France Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDu Marais une autre vision du Grand Siècle: Dans les pas du notable, du lettré, du savant, du comédien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationContes populaires de la Grande-Bretagne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa race future Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHaut, les pieds ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPeuples et Voyageurs contemporains Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSix mois dans les Montagnes-Rocheuses Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe monde inconnu: Romans préhistoriques Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire du Lauragais Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Duchesse de Chateauroux et ses soeurs Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Poésie pour vous
Les Oeuvres Complètes de Rimbaud Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes cent-et-un meilleures poèmes de la langue française: Choisis par Marc & Claudia Dorchain Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Spleen de Paris (Petits poèmes en prose): Un recueil posthume de poésies de Charles Baudelaire Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Paradis Perdu - illustré Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCharmes Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Œuvres Complètes De Charles Baudelaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDe terre, de mer, d'amour et de feu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLéopold Sédar Senghor: De la négritude à la francophonie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa crise de L'esprit: Suivi de : Bilan de l'Intelligence, Regards sur le monde actuel Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHaïti pour toujours/Ayiti pou toutan: Recueil de poèmes en hommage à Haïti Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEcrire au féminin: Anthologie de poésie féminine mondiale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa fin de Satan Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOeuvres complètes d'Apollinaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Métamorphoses Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPoésie politique congolaise: 1959-1966 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPoèmes saturniens Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Fleurs du Mal: French 1861 version Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Divine Comédie: Tome III : Le Paradis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation60 Poèmes d'Amour en Français: La Plus Belle Collection de Poèmes du Monde Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes fables de Jean de La Fontaine Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Poésie moderne: Les Fiches de lecture d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Oeuvres Complètes de Virgile (Édition intégrale): Bucoliques + Géorgiques + L'Énéide + Biographie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHaïkus des 5 saisons: Variations japonaises sur le temps qui passe Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn jour de mars 2020 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMéditations poétiques Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMythologie grecque et romaine: Introduction facile et méthodique à la lecture des poètes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSonnets en assonance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa musique mot à mot: ou l'émotion des sons Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur La saga du monde
0 notation0 avis
Aperçu du livre
La saga du monde - Bellavance François
La saga du monde
C.P. 60149, succ. Saint-Denis,
Montréal (Québec) H2J 4E1
Téléphone : 514 680-8905
Télécopieur : 514 680-8906
www.michelbrule.com
Maquette de la couverture et mise en pages :Jimmy Gagné, Studio C1C4
Révision : Nicolas Therrien, Aimée Verret
Correction : Élaine Parisien
Distribution : Prologue
1650, boul. Lionel-Bertrand
Boisbriand (Québec) J7H 1N7
Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088
Distribution en Europe : D.N.M. (Distribution du Nouveau Monde)
30, rue Gay-Lussac
75005 Paris, France
Téléphone : 01 43 54 50 24
Télécopieur : 01 43 54 39 15
www.librairieduquebec.fr
Les éditions Michel Brûlé bénéficient du soutien financier du gouvernement du Québec —Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres— Gestion SODEC et sont inscrites au Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notre entreprise.
©François Bellavance, Les éditions Michel Brûlé, 2011
Dépôt légal — 2011
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN : 978-2-89485-463-1
La saga du monde
Ce livre s’est retrouvé maintes fois au fond d’un tiroir, entre deux trous de mémoire ou sur le seuil de l’oubli, parvenant toujours à refaire surface, à se mêler à mon quotidien, à me convaincre d’y ajouter quelques strophes. Enfin, au bout d’une vingtaine d’années, grâce à un éditeur audacieux, il est venu au monde, mutant produit de ce je-ne-sais-quoi qui m’incite constamment à repousser les limites de mes connaissances. Voici doncLa saga du monde, plus de mille trois cents capsules historiques qui couvrent les événements marquants de notre histoire depuis l’aube des temps. Presque vingt ans de gestation et de rédaction! Mais pourquoi diable ai-je entrepris, me demande-t-on souvent, un projet aussi ambitieux que La saga du monde?
La question se pose puisque l’étendue même de la tâche donne le vertige. En effet, pour la compléter, il a fallu que je creuse mon chemin à la manière d’une taupe, sous terre, seul, initialement presque aveugle, retrouvant peu à peu mes repères dans la pénombre, une époque à la fois. Ai-je entrepris cet ouvrage pour que d’autres que moi en bénéficient éventuellement? Pas du tout. Je l’ai fait pour moi, pour apprendre. Tant mieux si mes lecteurs profitent aujourd’hui de ce travail de moine.
Pourquoi lire La saga du monde? Pour les mêmes raisons que je l’ai écrite. D’abord, La saga permet d’apercevoir les limites, les contours de cette culture classique apparemment insaisissable que plusieurs d’entre nous rêvent de maîtriser. Cela dit, en aucun moment, vous ne vous direz : «Tiens! Je suis maintenant cultivé!» Je n’ai certes pas cette prétention. Mais après cette lecture, vous serez peut-être différent, quelque chose pourrait avoir changé en vous, et ce, pour le mieux, je l’espère.
La saga du monde constitue, il est vrai, une simplification de la réalité, mais comme elle s’appuie sur des textes reconnus, peu contestables, elle pave la voie — c’est là tout son paradoxe — à une connaissance vaste, éclairée, ennemie de la pensée unique, évitant les raccourcis politiques et les idées toutes faites. Comment peut-on croire, par exemple, qu’une race soit supérieure aux autres quand on sait qu’elles ont presque toutes connu des époques glorieuses? Comment peut-on se croire invulnérable alors que tous les empires ont périclité, peu importe leur taille?
Ce n’est pas moi qui ai choisi les sujets que j’aborde dans La saga. Des historiens, des spécialistes compétents l’ont fait. Je me suis contenté d’utiliser leurs nombreux textes, de m’en inspirer, de les contracter, de leur donner, autant que possible, un certain lyrisme, un son, un aspect poétique. À ce sujet, l’histoire s’est avérée une source intarissable de rimes exceptionnelles enfouies avec de grands rois défunts comme Sargon ou Hannibal, sous les ruines d’Ur ou de Stalingrad, sur les champs de bataille de Salamine ou de Saigon, dans les traces des civilisations méso-américaines ou dans les écrits des plus grands penseurs du monde tels Platon, Socrate, ou Diderot.
Une question importante s’est posée : quels modèles suivre pour la raconter, cette histoire? En d’autres termes, quels types de rimes utiliser? Quelques années avant d’entreprendre la rédaction de La saga, j’ai découvert un ouvrage fabuleux intitulé La légende des siècles, de Victor Hugo. Je m’en suis inspiré pour la forme. (À quelques endroits, vous remarquerez que je lance à ce grand auteur quelques clins d’œil en guise de remerciement.) Ainsi, le début de La saga s’inspire de l’introduction de La légende des siècles, et le poème Des révolutions en Europe reprend la forme des Djinns, un des plus célèbres poèmes de Hugo. Les rimes et les strophes varient régulièrement pour maintenir l’intérêt du lecteur.
La saga du monde constitue aussi un projet collectif. Le site Web qui s’y consacre (www.lasagadumonde.com) offre aux amateurs l’occasion d’enrichir le texte originel. Ce site Web se veut un carrefour où d’autres se joindront à moi pour résumer l’histoire de l’humanité, en vers. La saga, dans sa forme actuelle, constitue la trame de cette histoire, son squelette. J’en appelle aux lecteurs pour donner à ce projet toute son envergure. Ce que j’ai écrit ne réfère qu’à une partie de l’histoire de l’Antiquité et du Moyen Âge. Eh bien, que les passionnés de Ramsès III ou de Charlemagne, par exemple, me soumettent des strophes détaillées sur ces personnages. Elles s’ajouteront aux miennes et étofferont mon œuvre qui deviendra progressivement la nôtre. Ainsi, un jour, chaque personnage, chaque endroit, chaque légende aura son poème qui le cristallisera dans le temps et l’espace.
Écrivains en herbe ou écrivains reconnus, originaires du Canada, de France, de Belgique, du Maroc ou d’ailleurs, écrivez-moi et faites partie de cette aventure virtuelle. À terme, qui sait, peut-être publierons-nous vos textes!
Voilà donc l’esprit de La saga du monde. Que ce livre me survive. Que notre site Web soit envahi de visiteurs! Lecteurs, ne laissez pas mourir ce projet majestueux à cause de la logique marchande qui prévaut actuellement dans tant de domaines de la culture. Il me transcende nettement. J’espère qu’un jour il deviendra si vaste que mes écrits n’en formeront qu’une infime partie. Considérez-le dans son ensemble, n’oubliez pas son objectif. Imaginez La saga du monde cent fois, mille fois plus vaste! Comme l’a dit Victor Hugo : « Mesurer l’orteil du pied, c’est mesurer le géant! »
J’espère vous croiser dans un Salon du livre!
François Bellavance
Montréal, automne2010
Bibliographie et sources d’inspiration
Barreau, Jean-Claude et Guillaume Bigot. Toute l’histoire du monde, Paris, Fayard, 2007, 409p.
Brazier, Chris. The No-Nonsense Guide to World History, 2eéd., Oxford, New Internationalist Publications, 2002, 160p.
Collectif. Encyclopédie Théma Larousse — Les hommes et leur histoire, Paris, Éditions Larousse, 1997, 575p.
Hugo, Victor. La légende des siècles (nouvelle série), Paris, Robert Laffont, 1985, 350p.
Roberts, J.M.History of the World, 7e éd., Londres, Penguin Books, 1997, 1151p.
Solenn, Guy.La culture générale sans prise de tête, Paris, City Éditions, 2009, 342p.
Wise Bauer, Susan.The Story of the World,tome 1 à 4, 2e éd., Charles City (VA), Peace Hill Press, 2006.
Table des matières
La saga du monde
Bibliographie et sources d’inspiration
Table des matières
Sur la ligne du temps
Nos origines lointaines
La préhistoire, aube de l’humanité
La Mésopotamie (de 3 000 av. J.-C. à 2 500 av. J.-C.)
L’Égypte ancienne (de 3150 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)
Cléopâtre (de 69 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)
Les Juifs et les Phéniciens (de 3000 av. J.-C. à 538 av. J.-C.)
Les Indo-Européens (de 2000 av. J.-C. à 600 av. J.-C.)
La Crète (de 2000 av. J.-C. à 500 av. J.-C.)
La Grèce antique (de 1400 av. J.-C. à 800)
Rome et son empire (de 753 av. J.-C. à 476)
Jésus de Nazareth
Les Barbares (de 406 à 732)
Les Celtes (de 400 av. J.-C. à 50 av. J.-C.)
Byzance (de 306 à 812)
Les rois francs et Charlemagne (de 481 à 987)
L’émergence de l’islam (de 632 à 1258)
L’Andalousie (de 711 à 1492)
Le Saint Empire romain germanique (de 936 à 1273)
La France féodale (de 987 à 1226)
La France, de saint Louis à Louis XI (de 1226 à 1483)
L’Angleterre, de Guillaume Ier à Édouard Ier (de 1066 à 1307)
La guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453)
Les Vikings et les Normands (de 800 à 1050)
Les États bourguignons (de 1361 à 1482)
Le féodalisme (du Xe au XIIe siècle)
Les cités-États italiennes (de 1170 à 1797)
Les royaumes ibériques du Moyen Âge (de 711 à 1492)
Les croisades (de 1095 à 1270)
Byzance : apogée et déclin (de 867 à 1443)
Les Slaves (de 517 à 1241)
Les Turcs et l’islam (de 1038 à 1924)
Les musulmans en Asie méridionale (de 711 à 1858)
La Chine (du XVIIIe siècle av. J.-C. à 1279)
L’Empire mongol (de 1206 à 1598)
L’Inde (de 3300 à 1700 av. J.-C.)
Le Japon (de 660 av. J.-C. à 1336)
Les grandes civilisations de l’Afrique noire (XVIe et XVIIe siècles)
Les Nazcas (de 300 av. J.-C. à 800)
Les Olmèques (de 1250 av. J.-C. à 500 av. J.-C.)
Les Mayas, les Aztèques et les Incas (de 900 à 1521)
Les grandes découvertes (de 874 à 1534)
L’Amérique espagnole et portugaise (de 1519 à 1729)
La Renaissance (du XIVe au XVIe siècle)
L’essor du protestantisme (de 1517 à 1542)
Les guerres de religion (de 1560 à 1598)
Le monde germanique (de 1273 à 1806)
Charles Quint (de 1516 à 1558)
La naissance de l’Angleterre moderne (de 1455 à 1554)
Naissance et apogée de l’Empire ottoman (de 1326 à 1571)
L’Espagne (de 1557 à 1783)
Les Provinces-Unies (de 1579 à 1795)
Des révolutions en Angleterre (de 1603 à 1688)
La France vers la monarchie absolue (de 1483 à 1715)
Louis XIV (de 1661 à 1715)
La guerre en Europe (de 1492 à 1791)
Le Siècle des lumières (le XVIIIe siècle européen)
XVIIIe siècle : les despotes contre le peuple
La France du XVIIIe siècle
Révolution et Empire (de 1789 à 1814)
Napoléon (de 1769 à 1821)
Les États-Unis d’Amérique (de 1783 à 1865)
Indépendances en Amérique latine (de 1808 à 1900)
Les révolutions industrielles (le XIXe siècle)
Des révolutions en Europe (de 1815 à 1852)
L’Angleterre victorienne (XIXe siècle)
L’ascension de la Russie (de 1462 à 1917)
La grande guerre du Nord (de 1700 à 1721)
La Pologne, de 1569 à 1920
Unité italienne et unité allemande (de 1815 à 1871)
Les débuts de la IIIe République de France (de 1871 à 1912)
La colonisation de l’Afrique (de 1884 à 1910)
La chute de l’Empire ottoman (de 1530 à 1922)
Les Européens en Extrême-Orient (de 1492 à 1900)
La Compagnie anglaise des Indes orientales
La première guerre de l’Opium (de 1839 à 1842)
La Compagnie hollandaise des Indes orientales (de 1602 à 1799)
La Compagnie française des Indes orientales (de 1664 à 1795)
La Chine des Ming et des Qing (de 1368 à 1912)
Le Japon des shoguns à l’ère meiji (de 1603 à 1910)
Les États-Unis d’Amérique (de 1865 à 1918)
L’Europe fragile (de 1900 à 1914)
La Première Guerre mondiale (« La Grande Guerre ») (de 1914 à 1918)
Hymne des vaincus de la Grande Guerre (1918)
L’URSS, de la révolution à Staline (de 1917 à 1953)
Le Moyen-Orient (de 1914 à 1960)
L’Extrême-Orient (de 1912 à 1945)
Les États-Unis d’Amérique (1918-1945)
L’Italie fasciste (de 1919 à 1945)
L’Allemagne des nazis
La révolution espagnole (de 1931 à 1939)
La Deuxième Guerre mondiale (de 1939 à 1945)
La guerre froide (de 1947 à 1991)
La guerre d’Indochine (de 1946 à 1954)
La guerre de Corée (de 1950 à 1953)
La décolonisation (de 1945 à 1999)
La guerre du Viêtnam (de 1959 à 1975)
Les héros des guérillas (de 1955 à 1985)
L’Afrique contemporaine (de 1960 à 1990)
L’URSS après Staline (de 1955 à 1990)
L’Europe de l’Est socialiste (1947-1989)
Israël (de 1897 à 1988)
L’Iran (de 1501 à 1989)
Faits saillants mondiaux (de 1960 à 1989)
La guerre du Koweït (de 1990 à 1991)
La guerre de Slovénie (1991)
La guerre de Croatie (de 1991 à 1995)
La guerre de Bosnie-Herzégovine (de 1992 à 1995)
Le génocide du Rwanda (1994)
La première guerre de Tchétchénie (de 1994 à 1996)
La seconde guerre de Tchétchénie (de 1999 à 2000)
La guerre civile en Algérie (de 1991 à 2002)
Le bogue de l’an 2000
11 septembre 2001
La guerre d’Afghanistan (2001)
La guerre d’Irak (2003)
Le tsunami de 2004
La crise financière de 2007-2009
L’élection de Barack Obama (2009)
2008-2009
Épilogue : la ligne s’estompe
L’histoire du Québec
Liste des personnages
Index
C4
Sur la ligne du temps
En rêve, une ligne apparut sous mes pieds.
Vague, elle traversait la mémoire atrophiée
Des hommes, intangible et pourtant là,
Muette, constatant l’étendue des dégâts,
Au cœur de l’endroit que je connaissais bien :
Le grand maelström d’hier et de demain.
Je me trouvais au bout de la ligne étrange.
Mes amis croyants y auraient vu des anges.
Je n’y voyais rien, je fis demi-tour
Et marchai, alors que l’univers alentour
Se métamorphosait, illustre grimoire
Contenant l’entièreté de notre histoire.
Des visages emplirent ce vide ensorceleur.
Pharaons, rois, tsars, chahs, chefs, empereurs…
Le peuple à leurs pieds, la faux à la main,
Sur le seuil de la conscience de l’assassin.
Soudain, l’air se chargea d’électricité
Et le soleil blême fut tout à coup voilé.
Les chevaliers du Christ, les cavaliers d’Allah,
Les partisans communistes et leurs soldats
Tournoyèrent un moment, puis déguerpirent,
Traînant dans leur sillage leurs tristes sbires.
Les yeux béants, je continuai à marcher.
Je passai des gratte-ciel de verre et d’acier.
Je croisai des génies et des gens de cœur,
Autant d’artistes que de souffre-douleur.
J’assistai à leurs pièces, lus leurs manuscrits
Écoutai leurs musiques, le récit de leurs vies.
J’aperçus le sol où les humains naquirent.
Leurs premiers rois formèrent de vastes empires.
L’un d’eux créa une grande librairie
Pour qu’on se souvienne surtout du bien qu’il fit.
Un autre engagea les meilleurs jardiniers
Et plaça ses jardins au-dessus des greniers.
Un autre codifia les lois de son empire
Sur des stèles qu’on parvient encore à lire.
Dans un pays au fleuve omniprésent,
Des lignées de pharaons défièrent le temps,
Momifiés au cœur de grandes pyramides.
Parmi eux se trouvait une femme intrépide
Qui se rapprocha des ennemis des siens
Et qu’un serpent empoisonna, un matin.
Un peuple priant un seul Dieu bienveillant
Perdit son temple, exilé pour deux mille ans.
Des marins hardis propagèrent l’alphabet
Aux quatre coins de l’univers stupéfait.
J’écoutai des hommes qui questionnaient
La Terre qui tourne, la cause et ses effets,
Un poète évoquant des cyclopes furieux
Et de jolies sirènes aux chants dangereux.
Je vis un cheval vif comme le vent
Et son cavalier, le plus grand des conquérants,
Mourir jeune, foudroyé, alors que la veille,
Il aurait pu jeter le gant au soleil.
Je regardai naître une république
Où vécurent des empereurs mythiques.
L’un d’eux franchit un fleuve et donna le signal
De marcher sur sa ville proverbiale.
J’ai vu un homme qui se croyait fils d’un dieu,
Quelques prophètes, des guerriers celtes bleus.
Des légions d’esclaves, peu souvent remarqués,
Et les pauvres gens qui ont succombé
Au service de ceux tenant tout pour acquis
Et qui ne souffrirent d’aucune pénurie.
J’ai remarqué une enclave de paix
Que son fameux émir quitta à regret.
Ailleurs, un autre monarque, franc celui-là,
Unifia un empire sous le signe de la croix
Et perdit son neveu dans une embuscade.
Je vis un pape appeler «croisades»
Ces marches sanglantes vers un pays lointain
Aux objectifs aussi sombres qu’incertains.
Je laissai également mon regard errer
En cet endroit où les hommes aux yeux bridés
Vivaient plus nombreux que partout ailleurs.
Ils sortirent, plus d’une fois, de leur torpeur
Et renversèrent leurs royales dynasties
Dès lors qu’elles abusaient des gagne-petit.
Dans une autre contrée, chaude et humide,
Un noble s’absenta d’un château splendide
Et abandonna sa vie de luxure
Pour méditer, seul, au sein de la nature.
Je vis un roi vigoureux, au cœur de lion,
Se couvrir de gloire, adorer l’action,
Tout un pays libéré par une femme
Et des guerriers empoignant les rames
De leurs drakkars pour semer l’effroi
Sur des côtes paisibles, et même au-delà.
Je faillis rater une horde mouvante,
De durs cavaliers semant l’épouvante,
Et les chansons des gentils troubadours
Racontant pour tous l’aventure et l’amour.
J’ai assisté aux tournois d’hommes fiers
Portant de rutilantes armures de fer
Et ceux de guerriers aux sabres recourbés,
Vivant sur un archipel inhospitalier.
Je vis un homme libérer une cité,
Des rats transmettre, un jour, à l’humanité
Une maladie décimant sans pitié aucune
Des tas de gens, sous le soleil ou la lune.
J’ai vu un prêtre se charger d’allumer
Un feu terrible, bûcher des vanités,
Un roi et une reine échanger leurs vœux,
Formant ainsi un grand peuple belliqueux,
Un tsar créant une ville lumineuse
Sous le ciel nordique et ses nébuleuses,
Un empire issu de landes désertiques,
Projetant une ombre apocalyptique
Sur des peuples disparus depuis des lustres.
J’ai vu des champs de ruines qui illustrent
Toute la fragilité de l’espèce humaine
Des cimetières sur de vastes plaines
Aux sculptures géantes enfouies dans le sol,
tant de victimes de meurtres et de vols.
J’ai ressenti tout l’espoir des Lumières,
Les victoires et les défaites amères
D’un grand empereur né sur une île,
Mort sur une autre, humilié, en exil,
L’atroce fin des peuples ayant foulé
Le sol de tant d’endroits les premiers.
J’ai rampé dans les tranchées nauséabondes
D’une grande guerre qui secoua le monde
Et j’ai volé au-dessus de l’Atlantique
Sur une île aux défenseurs héroïques
Tenant tête au despote et à ses forces nazies
Mort dans son bunker, ayant pris sa propre vie.
J’ai aussi ressenti les secousses sismiques
De l’implacable bombe atomique
Et celles provoquées par la scission
De pauvres et vulnérables nations.
Enfin, j’ai vu s’écrouler un mur honteux
Ayant longtemps coupé un peuple en deux.
Je m’éveillai en sursaut, de sueur trempé.
Il y a vingt ans, un après-midi d’été,
J’entrepris le résumé de ce voyage,
Page après page.
Nos origines lointaines
Soudain…
Les corps pétris en une boule immense
Sont projetés par le Goliath intense
Dans l’univers sans rides.
Poussières, comètes, mondes de toutes formes,
Tournent, froids ou torrides, sans l’Homme
Ce minuscule David.
Sous un ciel vide d’oxygène mais plein d’or,
Une molécule se scinde encore et encore
Et se gave de rayons solaires.
Du livre terrestre, elle entame l’écriture,
De ces siècles clairs, de ces ères obscures,
Avec sa plume atmosphère.
Les étoiles brillent dans l’univers,
Vaste vide où les yeux de la Terre
Les voient, bien que toutes ne soient pas[1].
Tous les êtres vivent, frêles ou forts.
Quelqu’un, là-bas, partage-t-il leur sort ?
Quels mondes se cachent ici et là?
Au centre du globe bleu, fruit de la vie,
Se trouve un gros noyau qui luit
Et qui un jour ne brûlera plus.
Mieux comprendre le monde, c’est
Lire sur les lèvres du passé muet,
Rompre le lourd motus.
Dans les abysses ou à la surface des mers,
Les premières créatures, bien avant notre ère,
Vivent près des coraux.
Algues, trilobites, méduses…
La mémoire des premiers siècles fuse
Des couches de dépôt.
Au-dessus des eaux calmes ou agitées
Une mince couche se fait bouclier.
L’ozone, désormais essentiel,
Permet d’étranges mutations.
Les plantes s’enracinent et les poissons
Deviennent batraciens sous le ciel.
À l’œuvre au cœur de forêts géantes,
Les scarabées, les chenilles, les mantes
Et tant d’autres défilent.
Les batraciens, pionniers des terres émergées,
Par l’œuf liés aux flots bleus et plombés,
Font place aux reptiles.
Pour une nouvelle ère, un nouveau climat.
Aux dinosaures, nul n’emboîte le pas.
Leur taille incarne leur apothéose.
Ces colosses croissent et se multiplient
Jusqu’à leur chute, considérée aujourd’hui
Comme une bien mystérieuse chose.
Après le déclin subit des terribles géants
De tout petits animaux, bien patients,
Profitent de cette occasion.
Ces rongeurs à mamelles et à sang chaud,
De la planète partent tous à l’assaut
Et balaient toute opposition.
Les espèces primitives font ensuite place
Aux générations qui composent les races
Suprêmes maintenant,
Jusqu’au grand gel de leur univers
Qui fige les océans, abaisse un bras de mer
Et soude deux continents.
Puis à l’Eurasie se greffe l’Afrique
Dont les mammifères filent aux Amériques,
Chassés par le givre.
Au cœur d’une riche forêt africaine,
Un singe se redresse sans peine,
Pleinement conscient de vivre.
La préhistoire, aube de l’humanité
Imaginons les hommes avant l’humanité.
Pas de traces écrites pour nous aider.
Des objets et des gravures posthumes :
Nos coutumes.
Les animaux emplissent la biosphère.
Reptiles, oiseaux, insectes, mammifères…
Un jour, quelques primates courageux
Découvrent le feu.
Peu à peu, leur cerveau croît, ils progressent.
Leurs langues rivalisent de finesse.
Ils ne chassent pas qu’avec leurs mains,
Trop malins.
Les outils qu’ils créent propulsent leur espèce :
Ils tranchent, raclent, lancent et dépècent.
Les autres primates, jadis étonnants,
Semblent insignifiants.
Devant les montagnes où la neige abonde
Et les océans menant à d’autres mondes,
Ils commencent déjà à considérer
Les possibilités !
Leur instinct les pousse à marcher, découvrir
Envers et contre tous, ne jamais fléchir.
Et chaque quête porte les fruits délicieux
De leur avenir radieux.