lors que le CBGB, salle que les clichés désignent comme mythique, puisqu'y passèrent les Ramones, Blondie, Télévision – disons que c’était un peu la version underground de l'Olympia parisien -, s'apprêtait à fermer, en 2006, l'artiste Rhona, à l'intention de son cousin Billy, le 16 août 1977. Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour rêver aux romans qui se sont déployés entre ces murs, aux intrigues amoureuses formées dans la fosse des salles de concert, aux embrouilles sans lendemain au bar, aux engueulades homériques en studio pour déterminer s'il faut plutôt jouer un fa majeur ou un sol mineur sur le refrain. Ces murs jaunis, ces moquettes douteuses, ce plafond inquiétant, ces ampoules grillées depuis longtemps, nous racontent un certain xx siècle, fait d'insurrections, d'inventions, d'embardées folles. Nulle nostalgie donc, mais une mélancolie à contempler ce monde englouti, cette Atlantide aux mines encore fumantes, brûlantes. Ces splendides images évoquent le travail de William Eggleston ou les voyages de Stephen Shore. Ces “”, ainsi que les désigne Iggy Pop dans sa magnifique préface, n'ont pas cessé de flotter au-dessus de nos yeux éblouis, certains ont dangereusement flirté avec le sol, d'autres se sont envolés au-delà de tout horizon humain, et il est beau que ce livre témoigne de leur existence. Certains jours, on en douterait presque, si l'on ne se souvenait pas de cette formule de l’écrivain Kurt Vonnegut, “.
Le son en images
Nov 10, 2022
1 minute
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