Oublier Zappa, Magma ou le premier album de Yes? Avec plaisir. Procol Harum? Impossible
MA MERE S’EN SOUVIENT. O combien! J’avais treize ans et, en été, il m’arrivait encore de sortir avec ma maman. Une exposition, un musée, un grand magasin. Le jeudi. Ce jour-là, nous avions une mission. Je voulais acheter “A Whiter Shade Of Pale”. Il y avait bien un an que tout mon argent de poche, toutes mes pensées, allaient vers là. Acheter des disques. L’époustouflant morceau de Procol Harum était sur toutes les radios. Venu de nulle part. Comme “Let’s Go To San Francisco” des Flower Pot Men, autre tube de cet été. Ou “All You Need Is Love”, bien évidemment. Mais plus encore: dès juin 1967, cela avait été un maelström. Il sortait de partout. La rue, les drugstores, les transistors ne vibraient qu’avec “A Whiter…”
J’avais coutume d’acheter mes 45 tours chez un disquaire sis non loin du Bon Marché. Rue de Babylone, en face du square. Pour une raison imparable. Au bout de dix 45 tours achetés, ils en offraient un gratuit. J’avais une carte de fidélité, tamponnée à chaque nouvel achat.