Rock and Folk

Disques pop rock

Amyl And The Sniffers

“Comfort To Me”

ROUGH TRADE

Ah, l’Australie, encore et toujours. On ne remerciera jamais assez cette Nation et ce peuple pour sa contribution au rock’n’roll, plus aujourd’hui que jamais. En cette époque trouble où la pandémie a empêché les groupes de se réunir pour répéter, et durant laquelle les productions lissées des mois durant en home studio ont pullulé, l’Australie continue de livrer des groupes trop heureux de se retrouver ensemble pour livrer un rock brut de décoffrage. Si le pays a maintenu la flamme, nul ne l’a fait aussi bien que les fantastiques Amyl And The Sniffers de Melbourne, que le deuxième album devrait consacrer comme la sensation punk de l’année. On est dans l’école du pub rock joué à mille à l’heure, de la coupe mulet et de la laideur érigées comme art de vivre, d’un idéal punk aux solos de guitare aussi héroïques qu’erratiques. Le premier album du groupe mené par l’électrique chanteuse peroxydée Amy Taylor avait été une claque en 2019, son successeur se montre encore plus direct et abrupt. Taylor scande ses textes revendicatifs et se démène sur les douze titres de cet album durant lequel le tempo ne retombe que rarement. Les Sniffers jouent pied au plancher, quitte à traîner du côté du hardcore (“Choices”, “Don’t Need A Cunt (Like You To Love Me)”), et montrent parfois une appétence pour le hard rock local façon Rose Tattoo période “Nice Boys” (“No More Tears”). Certains titres, comme “Guided By Angels” ou “Security” (formidable hymne sur les prises de tête avec les videurs de bars), sont des tubes en puissance où Amy se présente comme la chanteuse plus rock’n’roll depuis Margaret des Demolition Doll Rods, et une icône en devenir.

ERIC DELSART

The Vaccines

“Back In Love City”

AWAL

Avec George Orwell et son roman “1984”, la dystopie est devenue un genre littéraire très en vogue au Royaume-Uni, surtout depuis l’ère Thatcher. Après la version BD ultra dark que fut “V Pour Vendetta”, voici la version drogue festive proposée par The Vaccines et son leader/compositeur en chef, Justin Young. Le pitch est simple : dans une société hyperconnectée où tout le monde utilise les réseaux sociaux comme des vibromasseurs, imaginez un monde où l’amour ne serait disponible que dans un endroit appelé Love City. Si le concept est intéressant sur le papier, le contenu pop facile risque surtout d’achever les fans qui avaient déjà du mal à suivre les changements de direction musicale depuis le maxi “Melody Calling” en 2013, et les albums “English Graffiti” et “Combat Sports” qui ont suivi. Faire de la pop joyeuse et insouciante à l’heure du variant Delta n’est pas une mauvaise idée. Simplement, l’album a été enregistré et finalisé avant le premier confinement, à un moment où les rares personnes qui avaient aperçu le mot coronavirus pensaient qu’il s’agissait d’une bière à la mode. Pour réaliser ce disque, il y a des gens qui ont pensé qu’il était bon d’enfermer le groupe loin de tous dans un studio résidentiel du côté d’El Paso, Texas. En gros, quand on confine un groupe sans motivation médicale, on obtient “Back In Love City”. Et ça fait mal. Si le titre qui confère son nom à l’album donne aussi le change, il y a bien peu de “Alone Star” à “Pink Water Pistols” qui survive à l’écoute. Au final, certains vont regretter qu’il n’y ait que la voix qui soit noyée dans les effets.

GEANT VERT

The Blow Monkeys

“Journey To You”

BLOW MONKEY MUSIC

Rares sont ceux qui s’améliorent avec l’âge. Certains virent à la piquette, survivent et végètent dans une sorte de flash-back. En live, ils jouent les tubes qu’on

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