Décédé le 2 mars 1991, Serge Gainsbourg, né Lucien Ginsburg, a vécu dans cette maison dès 1968, tout d’abord avec Jane Birkin pendant près de dix ans, dont il fait la connaissance sur le tournage du film Slogan, puis avec Bambou. On avait pu en découvrir quelques pièces de son vivant à travers les pages des magazines. On connaissait donc d’elle la couleur de ses murs intérieurs, noirs, le piano à queue Steinway installé dans le salon, le dallage noir et blanc et les objets d’art qui s’imposaient ici ou là. Pouvoir y rentrer, c’était comme rentrer dans un lieu sacré. Avec tous ces souvenirs en tête, pousser la porte du 5bis rue de Verneuil ne pouvait laisser indifférent.
L'histoire d'une vie
La visite neaudio qu’elle a imaginé pour ce projet devenu aujourd’hui réalité. Mettre le casque, c’est arrêter le temps. À peine la porte poussée, l’histoire commence parce que ces quelques mots: On a l’impression d’être en tête-àtête avec elle. Charlotte Gainsbourg raconte quelques souvenirs comme celui de n’aller ni au cinéma ni au musée avec son père mais de regarder tous les meilleurs films américains pas encore sortis en France, achetés en VHS dans une boutique des Champs-Élysées. De découvrir la littérature à travers sa bibliothèque, lui qui lui achètera les œuvres de La Pléiade. De prendre des bains avec sa mère, Jane, qui adorait la recouvrir de talc avec son immense houppette, et de se faire sécher les cheveux énergiquement à la serviette. De faire des cauchemars et d’envoyer sa sœur Kate réveiller sa mère car elle avait peur de déranger ses parents. De laisser son père se réveiller en douceur à partir de 13 h, de ranger l’intérieur du sac de sa mère, de voir ses parents rentrer de boîtes de nuit alors qu’elle partait à l’école, de la première fois qu’elle s’installe au piano de son père pour alors qu’elle n’a que 12 ans, des policiers et chauffeurs de taxi qui sont invités à boire des verres…
