Docteur en histoire, Roman Töppel est un des quatre éditeurs de l’édition critique de Mein Kampf au sein du prestigieux Institut für Zeitgeschichte de Munich. Il est aussi l’auteur de Koursk, 1943 (Perrin, 2018; voir G&H no 42, p. 88).
Le 1er octobre 1939, Hitler ordonne à la police en uniforme (Ordnungspolizei) de créer une division de police. Les membres de l’unité ne sont pas intégrés à l’armée et demeurent des policiers, même si grades et uniformes sont ceux de l’armée. Cette dernière fournit aussi le régiment d’artillerie et la compagnie de transmissions. Le 2 août 1940, elle est rebaptisée SS-Polizei Division et intégrée à la Waffen-SS en avril 1941.
La Waffen-SS a-t-elle sa place parmi les troupes d’élite allemandes? Certainement pas au début de la Seconde Guerre mondiale. Et ce, du fait de la faiblesse de son commandement. Même Eberhard Heder, le dernier chef du 5e bataillon SS du génie blindé, le reconnaît après la guerre: « Comparé au corps des officiers de l’armée, formé et instruit en permanence durant des années, de façon à pouvoir se montrer à la hauteur le temps venu, notre propre corps d’officiers était hétérogène, en aucun cas sélectionné sur des critères de niveau culturel ou de capacité intellectuelle. Au début de la guerre, trop de nos chefs n’étaient que des bouche-trous. »
De fait, leurs performances dans les premiers combats sont jugées insuffisantes. Durant la campagne de Pologne, en 1939, les régiments SS ne sont pas engagés ensemble, mais répartis dans les différentes armées. Par exemple, le régiment SS Deutschland s’est retrouvé à combattre au sein de la division Panzer Kempf. Par son mordant, il gagne le respect de ses camarades. Il n’en demeure pas moins que les chefs de corps relèvent dans leurs rapports sa mauvaise formation et son manque de discipline. C’est aussi le cas de la Leibstandarte SS Adolf Hitler, intégrée au 13e corps, à laquelle le commandant de ce dernier reproche son manque de professionnalisme au combat. Constatant ses lacunes, il la cantonne à des missions de second ordre.
Lors de la campagne à l’Ouest, en 1940, trois divisions SS sont pour la première fois engagées: la Verfügung, la Totenkopf et la division de police, à quoi s’ajoute le régiment renforcé de la Leibstandarte. Toutes, sauf celle de la