Vin de France Ils s’autorisent toutes les audaces
Question pour un champion : quel style de vin se cache dans une bouteille estampillée Vin de France ? Disons-le tout net, répondre tient du casse-tête chinois. Comme tout le monde, vous connaissiez sans doute l’ancienne dénomination “Vin de table”. Eh bien, cette dernière est devenue, en 2009, “Vin de France”. Un intitulé qui permet au vigneron d’afficher deux mentions très utiles mais interdites jusque-là en Vin de table : le millésime et les cépages. De quoi mieux faire rayonner le made in France à travers le monde.
Pour nous, Français, fidèles aux appellations d’origine depuis 1936, cette dénomination peut paraître floue. On l’a longtemps assimilée à des vins industriels, des assemblages de raisins venus de n’importe quelle région de l’Hexagone. Des clichés datés. Sous cette dénomination se cache aujourd’hui un vivier de découvertes et de cuvées originales.
Pour y voir plus clair dans cet océan de bouteilles, il fallait goûter. Un appel à échantillons lancé par La RVF auprès de producteurs en Vin de France nous a permis de recevoir 241 vins. Une dégustation a suivi, ordonnée par couleur, par millésime, puis par cépages lorsqu’ils étaient précisés.
UNE AUBAINE POUR LES ICONOCLASTES
Que nous apprend-t-elle ? La variété de styles est immense. Des cuvées industrielles, policées et sans âme côtoient ceux qui nous intéressent, des vins sincères, reflets de leur terroir ou marqués par la patte audacieuse de leur auteur. Car cette dénomination est une aubaine pour tout vigneron qui souhaite faire un pas de côté pour proposer une vision plus personnelle, parfois visionnaire, de son vin. Une approche quelquefois jusqu’au-boutiste dans la manière de faire le vin, qui demande aux amateurs une tolérance plus ou moins marquée pour l’acidité volatile ou l’oxydation. Des éléments vus comme un relief organoleptique par les uns, un défaut rédhibitoire pour les autres.
Nous avons classé nos vins préférés en huit familles. La première recense les cuvées qui cassent les codes. Il s’agit de la plus large sélection, celle où nous rencontrons les fruits d’une créativité débridée. La deuxième prolonge cette intuition sensible. Des raisins blancs, travaillés comme des rouges, donnent naissance à une quatrième couleur, le vin orange. Lorsqu’il est réalisé avec doigté, il nous emmène vers de belles contrées gustatives, entre fleurs blanches, épices douces, marmelade au nez, gras sanguin et doux amers en bouche.
RENOUER AVEC DES GOÛTS ANCIENS OUBLIÉS
Nous mettrons ensuite en lumière l’audace de vinificateurs-négociants, souvent des as de la logistique, qui assemblent des raisins de toute la France. Entre les dates de récolte et les choix de méthodes d’élaboration en cave, tout est savamment orchestré pour capter le meilleur de chaque origine. En la matière, le Belge Jean-Marie Guffens excelle, tout comme Les Tètes, marque en pleine explosion. Cette démarche est aussi celle de gros faiseurs comme les Grands Chais de France, dont les
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