Bill Callahan
“GOLD RECORD”
DRAG CITY
sans avoir pour autant connu de gros succès commerciaux, un an après“Shepherd In A Sheepskin Vest”, Bill Callahan poursuit son exploration de l’Americana, ce style qui revisite les racines musicales de l’Amérique. Plus concis que le précédent — dix titres au lieu de vingt —, moins introspectif,“Gold Record” brosse à totalement à l’opposé de ses idées et de son mode de vie. Chaque chanson propose ainsi un récit différent, parfois étrange comme celui de cet homme dont les voisins, un couple âgé, lui offrent peu à peu d’occuper la place du fils décédé,“The MacKensies”. L’album se termine par l’errance d’un homme qui s’interroge sur le spectacle du monde qui l’entoure,“As I Wander”. D’abord enregistré en une semaine avec Matt Kinsey, son complice depuis dix ans à la deuxième guitare, acoustique et électrique, et Jaime Zurverza à la basse,“Gold Record” a été enrichi de discrètes et pointillistes interventions à la pedal steel, à la batterie et au synthé et, plus parcimonieusement, de cordes et de cuivres. Cette orchestration est certes moins riche et luxuriante que sur les sombres“Sometimes I Wish We Were An Eagle” ou“Apocalypse”, mais elle donne à chaque morceau une couleur qui lui est propre tout en s’intégrant parfaitement à un ensemble cohérent dont il est difficile de mettre en avant un titre plutôt qu’un autre. Certains disques nous éblouissent dès la première écoute par la force, le lyrisme ou la rage qui s’en dégagent, ou par des morceaux à l’impact instantané. A l’inverse, derrière son apparente simplicité, la puissance évocatrice de“Gold Record” se révèle progressivement et nous imprégne pour longtemps.
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