Rolling Stone France

HEURES DE ROUTE

Drive-By Truckers

Welcome 2 Club XIII

ATO

AINSI QU’ILS LE CONFIAIENT dans sa présentation, le Club XIII mentionné dans le titre de l’album – ainsi que celui du single lancé en éclaireur – fait référence à ce bar-club de Muscle Shoals, dans l’Alabama, où Mike Cooley et Patterson Hood, les tauliers de Drive-By Truckers, ont traîné leurs guêtres et leurs guitares à leurs débuts, du temps où ils officiaient au sein d’un groupe baptisé Adam’s House Cat. Au-delà de l’explication, la référence traduit mieux que bien des exposés la tonalité de ce nouvel épisode dans la carrière du gang: fini les coups de semonce politisés qui avaient fait la sève de The Unraveling et The New OK, la double salve d’albums il y a deux ans, et retour à des considérations plus personnelles, pour ne pas dire plus autocentrées, avec regards appuyés dans le rétroviseur.

Drive-By Truckers avance en faisant machine arrière en quelque sorte, enchaînant les bilans tout au long des neuf morceaux ici en présence, dont les premières ébauches d’écriture renvoient également à des temps plus ou moins lointains (jusqu’à 2012 pour “Forged in Hell and Heaven Sent”, si on a bien tout saisi). Le constat est souvent acerbe, comme s’il s’agissait également parfois d’être “en phase” avec des guitares rudes, à l’instar de ce qu’elles peuvent résonner chez le Crazy Horse de Neil Young (“The Driver”), avec souvent une colère rentrée dans les compositions de Mike Cooley quand celles de Patterson Hood sont plus “arrondies”, et pas seulement quand elles se rapprochent dans l’humeur d’un Tom Petty (“Shake and Pine”). Le temps qui passe, les amis ou connaissances sortis du chemin en cours de… route (“We Will Never Wake You Up in the Morning”), la nostalgie de ces moments où l’insouciance se portait en bandoulière, la mélancolie qui vous assaille en y déroulant la pelote: il faut bien cette americana maîtrisée depuis des lustres – trente-sept ans que Cooley et Hood travaillent ensemble – pour que le tableau, désabusé plus qu’à son tour, ne sombre pas définitivement dans le morose, succinctement “éclairé” en outre via les coeurs féminins de Schaefer Llana (“The Driver” encore, “Wilder Days”) et Margo Price (“Forged in Hell and Heaven Sent”, à nouveau), ceux de Mike Mills (R.E.M.) sur “Maria’s Awful Disclosure” s’avérant pour leur part plus anecdotiques. Les cuivres viennent à leur tour remplir ce

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