À propos de ce livre électronique
Séparée brutalement de son frère et délaissée par des parents peu soucieux de son éducation, elle se retrouve livrée à elle-même. Apparaît alors un Mage qui lui servira de guide spirituel.
Mais, novice dans son sacerdoce, il tente maladroitement de lui expliquer le fonctionnement d'un monde souvent hostile. Par une réalité scientifique et des faits divers ayant vraiment existé, elle constate avec étonnement le comportement parfois cruel des adultes. Lorsque le Mage considèrera que Lilou sera suffisamment armée pour faire face à toutes les difficultés, il s'évanouira pour la laisser poursuivre son chemin.
Cette histoire, émouvante et drôle, empreinte de poésie, transportera le lecteur dans l'univers merveilleux des aventures de "LILOU ET LE MAGE" à la découverte de la vie.
À PROPOS DE L'AUTRICE
KARIN ESPADA réside au Pays Basque. Passionnée de littérature depuis sa jeunesse, elle est auteure de poèmes, nouvelles et romans.
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Avis sur Lilou et le mage
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Aperçu du livre
Lilou et le mage - Karin Espada
Lilou et le Mage
de Karin Espada
Conte Philosophique
Le temps d’un roman
Collection «Roman»
www.temps-roman.com
À celui qui connaît le secret.
UNE RENCONTRE PROVIDENTIELLE
« Un miroir magique ne montre rien aux aveugles de l’esprit… Le vrai secret reste à jamais incommunicable ; il ne se souffle pas de bouche-à-oreille. Pour le posséder, il faut parvenir à l’assimiler spirituellement, en le découvrant au-dedans de soi-même. »
(Oswald Wirth, Le Tarot des Imagiers du Moyen Âge)
Il était une fois, il n’y a pas si longtemps, dans une contrée proche, une petite fille prénommée Lilou, mais au village de La Calera où elle vivait, tout le monde l’appelait Marranita1, ce qui signifiait petite souillon dans leur jargon local.
Sa maman l’avait affectueusement surnommée ainsi, constatant que l’enfant ne pouvait pas rester propre plus d’une heure. Elle s’amusait souvent dans la rue avec des garçons et elle se salissait en grimpant aux arbres ou en se traînant par terre dans des jeux moins acrobatiques. Des gamins pourtant tout aussi barbouillés se moquaient d’elle, surtout ceux qui ne faisaient pas partie de la bande et qui la jalousaient.
Certains s’esclaffaient sur son passage :
— Marranita la Cendrillon, Marranita la petite souillon !
D’autres renchérissaient :
— Marranita la petite souillon, groin-groin le petit cochon !
— Vous êtes un ramassis d’incultes, s’insurgea un jour Lilou. Marranita est un nom féminin. Vous auriez dû dire cochonne mais ça ne rime pas avec souillon !
— Ah ! Parce que tu te crois féminine, en plus ! ricana le chef de gang.
— Ne t’inquiète pas, gloussa un vilain rouquin. Je vais t’en servir, moi, des mots qui riment avec cochonne, à commencer par çui-là, bouffonne !
Et ils se mirent tous à pouffer derechef, en scandant bou-ffonne, bou-ffonne, bou-ffonne !
— Vous êtes trop stupides, rétorqua Lilou. En plus vous ignorez que le cochon est l’animal le plus propre de la ferme, qu’il est plus intelligent que le chien et qu’il peut faire preuve de beaucoup d’empathie…
Lilou était particulièrement fière de ce mot qu’elle venait d’apprendre et qu’ils n’avaient certainement jamais entendu. Les garçons restèrent cois. Et pour s’assurer de leur clouer définitivement le bec, elle ajouta :
— Peut-être que le surnom de Marranita ne vous semble pas flatteur, mais chez moi, on ne le donne qu’aux petites filles vraiment spé-ciales, comme moi !
Elle les imita en prononçant ces syllabes sur un rythme saccadé. Elle ne rajouta pas « na » qu’elle trouvait un tant soit peu enfantin, mais il lui en coûta de se contenir. En compensation, elle accompagna ses paroles d’une gracieuse courbette. Cette révérence, à peine perceptible sauf des plus subtils, démontrait par la même occasion qu’elle leur retournait l’imbécillité de leur remarque avec une insolente désinvolture. Les garçons perdirent toute contenance. Ils lui tournèrent le dos en haussant les épaules. Vexés, ils s’en allèrent un peu plus loin vers un autre enfant solitaire, espérant cette fois-ci réussir à lui faire du mal.
Lilou accueillit cette trêve avec d’autant plus d’indifférence que la fréquence des réflexions désobligeantes dont elle était la cible l’avaient rendue imperméable aux sarcasmes. Elle avait remarqué qu’en agissant avec légèreté, elle déstabilisait les interlocuteurs malveillants qui demeuraient médusés par son fatalisme aussi précoce qu’inattendu. Et ces méchantes gens, qui maniaient plus facilement l’ironie qu’ils n’utilisaient leur esprit au concours municipal de poésie, cessaient immédiatement leurs plaisanteries.
En réalité, Lilou n’avait cure de ce sobriquet grotesque. Depuis le temps, elle s’y était accoutumée. Elle n’en voulait même pas à ses parents qui n’avaient pas cherché à la couvrir de ridicule. Ce diminutif leur parut tout simplement original et tout à fait charmant ; ils ne se préoccupèrent donc pas de sa signification. Du reste, ils n’imaginaient pas qu’il puisse en avoir une. Ils n’avaient pas reçu une éducation susceptible de développer leur curiosité qui, dans la bonne vieille sagesse populaire, était un vilain défaut.
Ce fut lorsqu’elle commença à grandir et à se cochonner, comme disait sa mère, que ses parents décidèrent de l’appeler ainsi. Auparavant, elle n’eut tout d’abord pas de nom. Tout simplement parce qu’il n’était pas prévu qu’elle vienne au monde.
Lorsqu’elle apprit qu’elle allait encore donner naissance à un enfant, la mère sentit un vent de terreur secouer violemment le voile de sa tranquillité, aussi vaporeux que le tulle d’une robe de mariée. Elle voyait en effet, à travers la transparence de ce rideau fragile, des soucis de tous ordres s’amonceler sans que rien ni personne ne puisse y remédier. La famille comptait une nombreuse progéniture dont le petit dernier n’avait pas encore un an et ils n’étaient pas riches.
La pauvre femme se torturait d’autant plus qu’elle n’avait personne à qui s’en ouvrir. Elle passait des nuits blanches à se demander comment annoncer la nouvelle à son époux. Elle avait très peur de sa réaction car il se plaignait parfois de ne pas pouvoir joindre les deux bouts à cause de toutes ces bouches à nourrir. Elle ne pouvait pourtant pas lui cacher plus longtemps la vérité. Il aurait été furieux de ne pas avoir été mis au courant dès le départ. De toutes manières, il aurait bien fini par s’en apercevoir, alors autant l’informer le plus tôt possible afin qu’il se fasse à cette idée.
Pendant les semaines et les mois qui précédèrent ce qui devait être un heureux évènement, le père ne décoléra pas. Il avait pourtant mis sa femme en garde des tracas qui les attendraient si la famille continuait à s’agrandir mais elle n’en avait pas tenu compte. Dès qu’il apprit sa grossesse, le spectre de la misère s’agita devant ses yeux. Ils avaient déjà du mal à s’en sortir avec ses maigres revenus. Comment pouvait-elle imaginer qu’ils subsisteraient ? Son métier de pêcheur l’éreintait, il n’avait pas le temps de voir grandir sa descendance ni de profiter de quelque loisir que ce fût. La concurrence était féroce dans la profession. Ils ne parviendraient jamais à subvenir à leurs besoins sans l’intervention de la Providence. Existait-elle seulement ? La seule aide qu’il pouvait raisonnablement espérer était celle d’une intervention miraculeuse qui leur permettrait de se débarrasser de ce fardeau supplémentaire.
Le père n’eut de cesse de harceler sa femme pour qu’elle trouve une solution. Mais elle avait beau se creuser la tête, elle n’entrevoyait aucun moyen d’y parvenir sans avoir recours à des pratiques condamnables autant qu’inconcevables. Elle ne s’y résoudrait jamais même si elle comprenait les motivations de son cher et pas si tendre époux. Elle réalisait qu’ils auraient enfin pu s’en sortir après toutes ces années de privation, puisque les aînés étaient presque en âge de quitter la maison. Et c’est bien cela qu’elle craignait. Son mari s’absentait souvent pour prendre la mer. Une fois ses grands fils partis, comment meublerait-elle sa solitude ? Ce n’était pas avec le pitchoune qu’elle pouvait espérer se distraire. Cette pensée égoïste se confondit avec sa foi en Dieu. Soutenue par le curé à qui elle confessa son désarroi, elle ne céda pas. Elle ne pouvait imaginer un acte criminel autant avant qu’après la naissance. Elle prierait plus souvent, avec plus de ferveur, pour qu’il attrape davantage de poissons dans ses filets. Ainsi ils pourraient faire face aux difficultés financières qu’augurait une nouvelle source de dépenses. Le père finirait bien par se calmer.
Les premiers mois furent les plus compliqués. Le bébé geignait souvent et demandait beaucoup d’attention. Le frère n’appréciait pas que les parents pussent donner autant d’importance à ce petit être informe et braillard au détriment de sa propre personne. Il en devint jaloux au point qu’il la taquinait dès qu’il se retrouvait seul avec elle, ce qui la faisait redoubler de pleurs. Il la titillait sans ménagements et les chatouilles devenaient vite douloureuses. Parfois, il lui enfonçait son biberon au fond de la bouche lorsqu’elle tétait et il ne relâchait sa pression que lorsqu’elle commençait à suffoquer. Un jour, et ce fut la pire chose qu’il imagina, il introduisit des boules de coton dans ses narines et la petite qui ne pouvait plus respirer devint toute rouge, sans pouvoir émettre aucun son. La mère qui s’étonna du silence suspect de Lilou en la présence de Gillou s’approcha à pas de loup et découvrit avec horreur le dernier supplice inventé par le petit garçon pour se débarrasser de son encombrante sœur. Horrifiée, elle qui n’aurait jamais porté la main sur un enfant, lui administra une taloche derrière la tête qui le fit vaciller. Il apprit alors ce qu’était une punition par le biais de cette claque, la première qu’il expérimenta à un âge où ce sont les câlins qui sont plutôt indispensables et bienvenus.
Au fil des mois, Gillou s’accoutuma peu à peu à cette présence qui se montra vite nécessaire pour s’approprier le rôle prépondérant qu’elle semblait jusque-là occuper. Lilou se mit à marcher et à parler et devint alors une potentielle admiratrice, cible de son esprit dominateur et actrice de ses fantaisies machiavéliques.
Les parents se réjouissaient de voir les bambins grandir ensemble comme deux petits anges tombés du ciel. Leur bonne humeur emplissait de joie l’ambiance plombée qu’avait tout d’abord suscité leur venue au monde. Ils pouvaient enfin se rassurer de leur bonne entente et de ne plus avoir à jouer les médiateurs pour rétablir la paix au sein du foyer.
Pendant leurs premières années, ils furent inséparables. Cette fraternité sans faille était telle que Lilou n’avait besoin de rien d’autre. Gillou était son double, sa certitude. Il gisait au fond d’elle comme sous le limon qui aurait englouti un noyé.
Rien ne les distinguait jusqu’à ce que la nature prenne le dessus. Petit à petit, leur appartenance à des sexes opposés commença à se manifester. Leurs caractères s’affirmaient. De plus en plus de rapports de force s’établirent dans leur relation. Lilou lui vouant une admiration sans bornes, tandis que Gillou s’imposa vite comme
