D’ici et d’ailleurs
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Universitaire, écrivaine et pastelliste, Evelyne Hanquart-Turner cultive depuis l’enfance une passion pour l’écriture. Son amour des belles lettres a façonné son parcours académique et professionnel, la conduisant d’abord à l’étude de la littérature française et anglaise, avant de l’ouvrir aux richesses littéraires de l’Inde anglophone.
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Aperçu du livre
D’ici et d’ailleurs - Evelyne Hanquart-Turner
De la même auteure
Brèves de conte, Le Lys Bleu Éditions, Paris, 2022.
Shogun
Il était arrivé le 25 décembre alors qu’on ne l’attendait pas, le dernier de la fratrie. Il était si petit, qu’il avait échappé à l’œil pourtant exercé du vétérinaire lors de l’échographie. Ils étaient tous à table à festoyer joyeusement sans plus se préoccuper des naissances. La mère s’occupait, elle, de ses quatre frères et sœurs qui déjà tétaient à petits bruits lorsqu’il fit son apparition, deux fois plus petit qu’eux, mais bien déterminé à vivre. Si minuscule, qu’il était cependant trop faible alors pour se saisir d’une mamelle face à la compétition. Elle le prit dans le creux de sa main, le sécha et entreprit de le nourrir. Du lait maternisé dans une seringue, plus tard dans un biberon. Toutes les deux heures, jour et nuit, pendant une quinzaine de jours avant qu’il puisse se joindre aux autres pour accéder au lait maternel. Mais les autres, deux fois plus gros que lui et voraces, ne lui faisaient pas la part belle. Sa nourrice continuait à lui fournir le supplément nécessaire jusqu’à ce qu’en se faufilant entre eux, il parvienne enfin à ses fins et à téter à sa faim. Il profitait bien, régulièrement, à son rythme et, signe que tout allait bien, sa mère lui consacrait la même attention, les mêmes soins qu’aux autres plus dodus et robustes. Plus dodus certes, mais pas plus vifs que le petit dernier. Il avait en effet un tel désir de vivre, de persévérer dans son être, qu’il faisait preuve d’une grande énergie malgré sa taille.
Cette année-là, les « S » étaient de mise. Ils le baptisèrent donc Shogun avec une certaine tendresse admirative et un peu ironique pour cette belle détermination à vivre et grandir. À côté de ses frères et sœurs, il était petit mais il ne le savait pas. Il évoluait au même rythme et avec les mêmes appétits, mais deux fois moins. Cela ne l’empêchait pas de chahuter et de se bagarrer avec eux, même s’il avait le dessous. Cela n’entamait pas sa confiance en lui et ce chiot miniature marchait, trottait, courait dans les herbes folles ou les sentiers de terre d’un pas assuré, la queue frétillante, les oreilles bien droites et le museau joyeux. Il était gai et câlin, c’était un plaisir de le voir, de le prendre et de caresser cette petite peluche « black and tan », chaude, vivante et si heureuse de vivre.
Quand ils eurent trois mois, arriva le temps de la séparation. Ses frères et sœurs partirent pour leur nouvelle vie auprès des familles qui les avaient choisis. Shogun n’était pas à vendre. Ils avaient décidé de le garder, tant par attachement pour ce petit être qui leur avait demandé tant de soins que pour sa personnalité attachante et sa beauté. En effet, Shogun était un petit chien superbe, bien proportionné, bien dans son corps et bien dans sa tête. Petit modèle certes, mais on nourrissait de grands espoirs pour lui.
Vint l’été de ses six mois. C’était maintenant un chien juvénile, toujours plein d’ardeur et de vivacité, toujours aussi attachant et Ils en étaient fiers. Le verger était son lieu de prédilection. Il y jouait et se chamaillait avec les autres, se cachait dans les herbes, croquait les fruits tombés sans vergogne, aboyait et poursuivait les oiseaux suffisamment hardis pour venir picorer leur part. Mais, ce qu’il aimait vraiment par-dessus tout, c’étaient les grandes balades dans les champs où tous couraient à fond de train, dans les herbes ou sur les chemins, prétendant poursuivre un mulot ou une musaraigne, jusqu’à en perdre le souffle. Après une heure ou deux, ils rentraient tous détendus et ravis, à la recherche de la dalle la plus fraîche pour s’affaler mollement et soulager les coussinets fatigués, les petits ventres encore haletants. C’était pur bonheur. Pur bonheur aussi, le soir, alangui sur Ses genoux pour se laisser caresser, La regardant avec amour, en s’endormant presque, bercé par le son de Sa voix qui raconte les événements petits ou grands de la journée. La vie est douce alors…
C’était aussi l’âge où il avait perdu ses dents de lait et sentait pousser les autres. Expérience un peu ennuyeuse mais qui ne lui coupait pas l’appétit. Pourtant, ce fut le moment où les nuages s’assombrirent au-dessus de sa tête. Ils observèrent bientôt que, contrairement à ses dents de lait parfaitement alignées, les nouvelles n’étaient pas aussi régulières. C’était fâcheux, mais on allait bien voir quand tout se serait stabilisé. Cela ne s’arrangea pas. C’était maintenant extrêmement fâcheux, car les grandes espérances qu’ils avaient nourries pour Shogun se trouvaient plus que compromises. En effet, seul un chien parfait, avec une dentition parfaitement alignée, pourrait devenir un étalon et donc produire de petits Shogun tout aussi parfaits qu’il avait promis d’être. Il n’y a pas d’orthodontiste pour chien, et ce défaut manifeste serait immanquablement sanctionné par le Juge qui déciderait ainsi du sort de Shogun lorsqu’il aurait un an.
Ils étaient déçus et tristes, car chaque chien dans l’élevage avait un rôle, un métier, étalon ou lice. Si Shogun ne pouvait pas être étalon, que faire de lui ? On ne pouvait pas avoir un « rentier » au milieu de tous ceux qui gagnaient leurs croquettes. Lui, rationnel et pragmatique, pensait, se résignait à le vendre malgré l’affection qu’ils avaient pour lui. Elle qui avait passé maintes nuits à le nourrir et veiller sur sa croissance lui était encore plus attachée, hésitant à se séparer de ce petit être plutôt exceptionnel. Les sourcils froncés et le cœur gros, Ils pensaient à l’avenir du petit chien insouciant et charmant qui continuait à gambader ici et là dans le verger en toute innocence.
Pour son premier anniversaire, Shogun était toujours là. Mais les semaines passant, Il évoquait de plus en plus souvent une séparation qui conduirait Shogun à vivre chez des inconnus si aucun de leurs familiers ne voulait le prendre. Enfin, pour le moment, rien n’était encore fait. Shogun était toujours là, fidèle à lui-même, à son bel entrain et à son affection pour ses maîtres et leurs visiteurs ; la queue toujours frétillante, les oreilles bien dressées et son manteau « black and tan » toujours aussi luisant. C’était vraiment un beau chien au regard intelligent et doux, attirant, car son défaut importait peu aux non spécialistes.
Un nouveau printemps. Un retour aux plaisirs du jardin. Ce jour-là, Petit Paul était venu déjeuner avec ses parents. Pour le petit garçon, c’était toujours une joie de venir chez Eux, car il y avait de l’espace pour courir sans contrainte et de nombreux petits chiens prêts à courir et jouer avec lui. Après le dessert, Paul était en liberté dans le verger. Seul, lui avait-on dit, le tas de bois lui était interdit. Il courait, sautait comme un fou, excité par les chiens sur ses talons. À eux, on n’avait rien dit. Ils escaladaient le tas de bois à toute vitesse pour en descendre aussitôt. Dans l’excitation du jeu, Paul oublia tout. Ce qui devait arriver arriva. Les bûches se mirent à rouler en dégringolant et Paul avec elles. En pleurant et boitant un peu, petite écorchure au genou, il partit chercher quelque réconfort auprès des adultes. Au lieu de cela, comme visiblement rien de grave ne lui était arrivé, il n’eut droit qu’à un peu de mercurochrome plus quelques paroles bien senties, sévères et moqueuses. Mortifié par ces reproches inattendus plus que par son écorchure ou sa chute, le petit garçon, qui avait quand même aussi un peu mal, partit s’asseoir tout seul et pleurer dans un coin du jardin. Au bout de quelques instants, Shogun arriva à petits pas, doucement, et posa sa patte sur la cuisse de Paul avec un petit gémissement. L’observant d’un regard doux et compatissant, il se mit à lui lécher la main. Paul, attendri par cette unique manifestation de sympathie pour son humiliation et sa douleur, se mit à caresser le chien et bientôt tous deux retrouvèrent une certaine sérénité mâtinée de caresses et de léchouilles affectueuses.
Elle avait observé la scène de loin et soudain, elle eut une fulgurance, une illumination ! Mais oui, c’était ça ! Voilà ce qu’il fallait faire ! Dès le lendemain matin, Elle téléphona à son amie Carine. Psychologue, celle-ci s’intéressait à la médiation animale.
C’est ainsi que Shogun devint psychothérapeute.
La Dame au petit chien
Dans la librairie, tout à coup, ce parfum qui n’avait pas caressé mes narines depuis des années. Shalimar, de Guerlain… Une dame d’un certain âge achetait le dernier Goncourt. Cette fragrance
