Arthur, le petit prince d’Égypte: Après l’Arménie et le Liban,les aventures du jeune journaliste français en Égypte
Par Antoine Bordier
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Écrivain-journaliste-voyageur, Antoine Bordier a découvert sa passion pour la littérature dès son enfance en Afrique de l’Est. En 2021 et 2022, après des débuts dans le journalisme et diverses expériences en finance et dans l’entrepreneuriat, il séjourne en Arménie pour développer ses activités de conseil et de communication. Il y écrit son premier roman, "Arthur, le petit prince d’Arménie", paru aux éditions SIGEST. En 2024, après ses voyages au pays du Cèdre, il publie son deuxième opus : "Arthur, le petit prince du Liban" chez Le Lys Bleu Éditions. "Arthur, le petit prince d’Égypte" vient couronner cette trilogie.
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Aperçu du livre
Arthur, le petit prince d’Égypte - Antoine Bordier
I
De retour en Anjou
Le dîner à l’Élysée s’est terminé avec une annonce personnelle du Président de la République.
Cette annonce inattendue est une vraie surprise. Je ne sais pas quoi dire. Je n’ai plus de voix. Je rougis. Un silence sort de ma bouche bée. Nous nous regardons en souriant.
Nous nous sommes salués sur le perron. Brigitte m’a embrassé. Puis, une longue nuit de sommeil a suivi.
Le vendredi, nous partons avec Sarah, juste après le déjeuner.
C’est oncle Jacques qui s’est mis aux fourneaux. Avec Sarah, nous le retrouvons dans la grande cuisine.
Nous éclatons de rire, car au moment où elle pose cette question, elle vient de découper une tomate qui l’a éclaboussée en plein sur le visage.
Nous déjeunons vers 13 h sur la terrasse. Le soleil est, en effet, radieux. La température dépasse les 20 °C.
Puis, nous partons vers 14 h. De nouveau, oncle Jacques me prête sa vieille Alpine Renault 130 RTS.
Oncle Jacques nous salue de la main. Plus je voyage, plus je l’aime. Lui, le grand aventurier. J’aime bien passer le voir à Paris. Il me rappelle mon père. Ils se ressemblent tellement, comme de vrais jumeaux.
Oui, c’est un grand aventurier, car outre l’Asie, il a fait, également, l’Afrique. Il aime beaucoup retourner en Afrique du Sud. Après le décès de papa, il avait mis entre parenthèses tous ses voyages. Puis, un an après, il les a repris. Mais il voyage moins qu’avant.
Je prends la direction du périphérique aussi bruyant que pollué. La capitale s’éloigne. Nous empruntons l’autoroute A6. Nous dépassons souvent les 130 km/h. Il faut que je fasse attention, car cette voiture est un petit bolide.
Je la conduis depuis mes quinze ans. Je profitais des vacances d’été à La Madrière pour me glisser dedans et faire le tour du village. À l’époque, la voiture avait l’ancien moteur thermique, qui faisait beaucoup plus de bruit.
Je n’avais pas peur de la vitesse. Et, quand j’accélère, je pense à mon père. Dès le plus jeune âge, vers 5 ans, il m’avait mis dans un mini-kart. Il m’a, ainsi, transmis sa passion pour le sport automobile, pour la vitesse.
Les souvenirs remontent à la surface alors que nous nous approchons de Chartres.
C’est vrai, mon père était un pilote hors du commun. Il a remporté plusieurs fois le Paris-Dakar. Mes yeux s’embuent à son souvenir.
Pour mes 10 ans, il avait décidé de faire les 24 h du Mans. Et, il a terminé sur le podium. Je m’en souviens très bien, car nous avions fêté mes 10 ans sur place.
Arrivé 3e, il avait déclaré :
J’étais dans ses bras, et tous les frères et sœurs étaient au pied du podium. Sarah et Gabriel n’étaient pas encore nés. Ce jour-là, j’ai eu droit à ma première flûte de champagne, juste un fond, un doigt.
Ah, comme il me manque.
Ah, comme je l’aime, ma petite sœur. Avec elle, le monde ressemble à un conte pour enfants. Un monde merveilleux où brillent, dans les yeux des êtres aimés, les lueurs de l’espièglerie, de l’innocence et de la tendresse.
La route est facile. C’est étonnant, il y a peu de circulation. Je roule entre 130 et 135 km/h sur l’A11, qui vient d’être refaite. Les paysages de la Beauce sont magnifiques. Ils ont revêtu leur manteau d’automne. Les champs de blé, de colza, de maïs, d’orge et de seigle sont dénudés. Ils ne sont plus que des tapis de semences, qui attendent le printemps et l’été pour s’éveiller, grandir et germer…
J’emprunte la sortie numéro 2 vers Chartres. 10 min après nous nous arrêtons devant la cathédrale.
En sortant de la voiture, je la prends dans mes bras et nous nous faisons un gros câlin. Avec sa petite robe mousseline, elle me fait penser à Sissi l’impératrice.
Je regarde les flèches de la cathédrale, et je me souviens qu’au mois de juin nous les avions survolées avec Tondor. Tiens, cette fois-ci, ils ne sont pas là, Ara, Scarlett et Tondor.
Ils n’ont plus donné signe de vie. Je les ai oubliés. Je ne sais même pas si j’ai pris avec moi le fameux bâton de Moïse, Bamoï.
De nouveau, et je ne sais pas pourquoi, je pense en regardant les flèches, à celle du mémorial du génocide arménien. À Tsitsernakaberd, à Erevan en Arménie. L’Arménie me manque, comme le Liban. J’y ai vécu des moments inoubliables. Ah, comme les Arméniens et les Libanais se ressemblent, finalement. Ils ont vécu tant d’épreuves. Ils sont toujours là. Ce sont des survivants. Plus que résilients, ils sont des combattants.
Nous entrons dans cette cathédrale majestueuse. Dire qu’elle existe depuis 1230. Elle a été construite sur les bases de l’ancienne cathédrale carolingienne, détruite par le feu. Quelle durée ! Elle en a vu des femmes et des hommes prestigieux. Je pense notamment à Henri IV. Il y a été sacré. Habituellement, les rois étaient sacrés à Reims, mais là non. Est-ce lié à la religion protestante qui s’étendait comme l’huile sur le feu dans le Royaume de France ? Je m’interroge.
Je pense également à un autre personnage célèbre que j’ai étudié pendant mes études supérieures, je pense à Noël Parfait. Quel nom et quel prénom ! C’était un député des années 1850, qui s’est opposé à Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il a dû s’exiler en Belgique. Il est devenu le secrétaire d’Alexandre Dumas. Il a pu revenir en France. Il est devenu journaliste et puis, il a été de nouveau député. C’est pour cela que je l’aime beaucoup. Sans lui, Alexandre Dumas n’aurait pas été le grand Alexandre.
Et puis, en franchissant la grande et lourde porte de la cathédrale, je ne peux m’empêcher de penser à Péguy. Ah Péguy ! Dans la pénombre de la cathédrale, je pense à ce priant-poète, à sa vie, à ses engagements politiques, à ses écrits poétiques. Il est étonnant cet homme de gauche qui s’est converti. Et qui, ensuite, a fait de la cathédrale son palais préféré. Il aimait souvent marcher entre Paris et Chartres. Pendant ses deux ou trois jours de marche, il écrivait. Sa plume devenait lyrique.
Dans l’un de ses poèmes, Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres, il fait virevolter sa plume :
Je connais ce poème par cœur. Je le récite souvent, comme s’il devenait une sorte de prière.
Je sors de ma rêverie, et j’entends Sarah qui m’appelle en chuchotant fortement. Elle me fait de grands gestes. Elle est du côté de l’autel. En la rejoignant, je regarde les magnifiques rosaces aux couleurs bleu, rouge et violet, qui me fascinent toujours.
Je me rapproche de l’autel.
Je vois une petite larme rouler sur sa joue. Je la prends dans mes bras, lui fais un gros bisou et la serre très fort.
Elle me prend la main. Et, m’entraîne vers la statue de la Vierge Marie, Notre-Dame du Pilier.
En commençant cette prière, je me souviens que c’est à cet endroit-là que j’avais vu, lors de mon dernier passage avec Sarah, des rayons de soleil illuminer la statue de la Vierge.
Cette fois-ci, rien d’extraordinaire ne se passe.
Je ne lui ai jamais raconté cette histoire de la Vierge, avec le prénom de la reine Anahit qui s’était inscrit comme par magie sur le front de la statue.
Sur la route de tante Angèle
Nous filons en direction de Tours. Il est 16 h. Nous serons chez tante Angèle dans moins de deux heures. Nous empruntons les routes de campagne, via la nationale 10. L’Alpine va parcourir les 200 km en moins de deux heures. J’évite les excès de vitesse. Nous passons Châteaudun, Vendôme et Monnaie. Nous arrivons dans le nord de Tours vers 17 h 30. Je rejoins la route de l’aérodrome. Oncle Jacques s’y est souvent posé. Nous passons devant la BA 705. C’est là qu’il a appris à piloter. Il n’avait pas 17 ans. C’était le plus jeune pilote de sa génération. Il était un as des as. Comme j’aurais aimé le connaître dans ces années-là.
Nous bifurquons sur notre gauche. Je continue à longer la base. J’emprunte la route en direction de Rochecorbon et de Sainte-Radegonde. Nous serons bientôt chez tante Angèle et son célèbre manoir. J’aime ces vieux quartiers, qui nous parlent de la vieille histoire de France.
Je suis ému à l’idée de rouler de nouveau, comme si c’était la première fois, dans cette petite rue de Parçay, puis dans celle de la rue Marcel Gauthier, qui plonge en direction du fleuve royal. Avant d’arriver sur les quais de la Loire, nous tournons à gauche, rue Saint-Gatien.
Je me gare sur le côté. Et nous entrons. Il n’y a personne. La petite église est dans la pénombre. Elle est vraiment toute petite. On dirait qu’elle a été encastrée dans le coteau. Elle a épousé la forme de la roche et s’est approprié la cavité caverneuse, une petite grotte transformée en chapelle dédiée à la Vierge Marie. L’humidité y est forte. La roche suinte, comme si la Loire remontait par ses murs.
Je la couvre de ma parka vert d’automne, que je me suis acheté à Beyrouth, dans l’un des malls détenu par la famille Sfeir, l’enseigne ABC.
Nous prenons quelques bougies, que nous allumons. Nous les déposons au pied de la Vierge et de la statue d’un saint.
Son mot gentil résonne et rebondit en écho sur toutes les parois de la petite église. Je suis le seul à entendre cet écho qui s’amplifie soudain. Au même moment, derrière nous, la grotte se met à s’illuminer. J’attrape la main de Sarah, et je l’entraîne avec moi. Nous nous mettons à courir. À l’intérieur, la lumière s’intensifie, puis s’éteint. Nous sommes, alors, happés par un tourbillon de vent provenant du fond de la grotte. Je tiens fortement contre moi Sarah, qui commence à s’envoler. Nous disparaissons dans une nuée lumineuse.
La rencontre avec saint Martin
La nuée a disparu, ainsi que l’autel et la statue de la Vierge. Nous sommes, toujours, dans la grotte, mais l’église n’existe plus. Nous nous retrouvons à une autre époque, bien lointaine. Est-ce vraiment le même endroit ? Je reconnais les parois de la grotte. Leurs courbures, leurs formes sont identiques. Il y a moins de salpêtre. Une lourde porte en bois la ferme.
Je la serre dans mes bras. Je la regarde, en souriant, mais j’avoue que j’ai quelques inquiétudes. Cette expérience d’ubiquité à deux est une première. Je la regarde de nouveau, elle porte d’autres vêtements. Les miens ont changé, également. Nous portons de vieilles tuniques qui ressemblent à celles du Moyen Âge, ou d’avant. Impossible de le savoir. Je tente de la rassurer.
Je tente de la rassurer. Mais, j’hésite à sortir de la grotte, quand un bruit se fait entendre.
Au loin, effectivement, des bruits de voix nous parviennent. On dirait des chants. Puis, c’est le silence. Et, une voix se fait clairement entendre.
Je pousse la lourde porte fermée par un simple loquet. Je jette un œil dehors, et je vois une demi-douzaine d’hommes revêtus d’une tunique noire marcher dans notre direction. Il y en a un qui porte une croix par-dessus sa tunique.
Je m’avance vers eux tout doucement, en leur faisant un signe. Ils me répondent. En me rapprochant, je constate qu’ils portent des haillons.
À l’annonce de son prénom, nous faisons, Sarah et moi, un pas de recul en arrière.
Alors que les autres moines entonnent des chants en latin, Martin commence à raconter son histoire. Nous longeons les coteaux de la Loire comme si nous nous rendions chez ma tante. C’est trop drôle. Mais, comment leur dire que nous venons d’une autre époque, d’un autre temps ?
Je chuchote la réponse à Sarah et la prends dans mes bras.
Nous continuons à avancer vers le monastère. Nous longeons la Loire. 10 min après, alors que Martin continue à raconter ses histoires et qu’il répond à nos nombreuses questions, nous apercevons une chapelle au loin. Tout autour des prés, des vergers, et quelques
