Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

L’Ombre de l’Écarlate
L’Ombre de l’Écarlate
L’Ombre de l’Écarlate
Livre électronique172 pages1 heure

L’Ombre de l’Écarlate

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

L'Ombre de l'Écarlate
Un roman de Brinda Phokeerdass

Neh'zariel est né sans regard, livré à un monde tissé d'ombres et d'échos. Mais alors que ses yeux s'ouvrent lentement, il découvre une réalité qu'il aurait peut-être préféré ne jamais voir : un univers déchiré, hanté par des murmures oubliés et des cicatrices invisibles. Chaque pas le rapproche d'une vérité étouffée sous les mensonges du réel, chaque reflet fissure davantage l'image qu'il croyait être la sienne.

À travers un cheminement douloureux, entre ruines de souvenirs et entités aux visages effacés, Neh'zariel doit affronter ce qu'il a toujours fui : sa propre essence, celle d'un être façonné avant même sa naissance, un fragment d'obscurité ayant goûté à la lumière.

Tiraillé entre deux natures irréconciliables, il devra décider s'il peut encore choisir son humanité… ou s'il est condamné à devenir le témoin silencieux d'une guerre oubliée. Car sous la trame du monde, d'anciens pactes réclament leur dû.

L'Ombre de l'Écarlate est un voyage lent et hypnotique vers l'effondrement intérieur, une odyssée où l'horreur n'est pas dans ce que l'on voit… mais dans ce que l'on devient.

LangueFrançais
ÉditeurKeshav Kumar Phokeerdass
Date de sortie26 avr. 2025
ISBN9798231725441
L’Ombre de l’Écarlate
Auteur

Brinda Phokeerdass

Brinda is a writer with a deep fascination for the mysteries of the natural world, the unexplored realms of science, and the untold stories hidden beneath the surface. With a background in engineering and pedagogy, she spent years studying the intersection of science and the human spirit. This passion is reflected in her work, which often explores themes of discovery, the unknown, and humanity's relationship with the natural world. When not writing, Brinda can often be found sitting by the sea contemplating the beauty of Mauritian relief, always searching for new inspiration to fuel the next adventure. The Silent Guardians is her third novel, blending the scientific with the soulful, and taking readers on an unforgettable journey into the depths of both the ocean and the human heart.  

Auteurs associés

Lié à L’Ombre de l’Écarlate

Livres électroniques liés

Fiction d'action et d'aventure pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur L’Ombre de l’Écarlate

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L’Ombre de l’Écarlate - Brinda Phokeerdass

    Prologue — Ce que je n’ai jamais vu

    Il n’y avait que le blanc.

    Pas celui des murs. Ni celui du ciel.

    C’était un blanc intérieur, total, comme une mer sans fond ni rivage.

    Je ne voyais rien.

    Mais je ressentais tout.

    La colère sourde des hommes autour de moi.

    Le mensonge dans leurs voix, trop douces.

    Le froid sous la porte. Le battement d’un cœur dans une cage, pas la mienne.

    Quand j’étais petit, on m’a dit que j’étais aveugle.

    Je les ai crus.

    Ce n’était pas grave. Le monde était trop bruyant, de toute façon. Trop tranchant.

    Mais un jour, j’ai vu une chose.

    Une étincelle.

    Une fente dans le blanc.

    Et depuis, ça s’est ouvert.

    Chaque jour, un peu plus.

    Jusqu’à ce que je voie tout.

    Et que je comprenne...

    ...que je n’aurais jamais dû voir.

    Chapitre 1 — Le Silence Blanc

    Le sol craquait sous ses pas, mais il ne le savait pas.

    Il avançait lentement, les bras tendus devant lui, paumes ouvertes, cherchant les murs invisibles. Le silence de la pièce ne l’effrayait pas. Il y était né, il y avait grandi. C’était un silence épais, presque vivant, et Lior l’écoutait comme on écoute une langue oubliée.

    Il comptait les pas. Huit vers l’avant. Trois à gauche. Six pour revenir au lit. Il ne trébuchait jamais.

    — Lior, tu es réveillé ?

    La voix était douce, presque musicale. Celle de Mère Elise, une présence quotidienne, familière, comme l’odeur de savon et de thé noir.

    — Oui, répondit-il.

    — Tu as bien dormi ?

    Il ne répondit pas tout de suite. Il avait rêvé, mais il ne savait pas si c’était un rêve.

    — Il y avait du bruit, murmura-t-il.

    — Quel genre de bruit ?

    — Pas un bruit... un battement.

    Mère Elise resta silencieuse. Elle referma doucement la porte et s’approcha. Ses pas étaient lents, prudents. Elle avait peur de lui faire peur. C’était toujours ainsi.

    Elle posa sa main sur l’épaule de Lior, un geste rassurant. Il sentit la chaleur, la texture de ses doigts calleux. Mais il sentit aussi autre chose. Une tension. Un soupçon de peur.

    Elle n’avait jamais peur de lui, avant.

    — Tu veux sortir aujourd’hui ? demanda-t-elle.

    Lior hocha la tête. Il connaissait le chemin. Lior ne voyait pas, mais il sentait le dehors. Il reconnaissait l’humidité du matin, la rumeur de l’air, le cri des oiseaux. Il savait quand le monde changeait de texture.

    Il savait aussi que le monde, parfois, le regardait en retour.

    Le jardin était un carré d’herbes bordé de murs épais, hauts, trop hauts pour un orphelinat. Lior levait souvent le visage vers eux, sans jamais comprendre leur hauteur réelle. Il entendait les autres enfants courir, crier, tomber. Il ne jouait pas avec eux. Il ne voulait pas. Ou peut-être qu’il savait qu’il ne devait pas.

    Il s’assit sur le banc de pierre, là où le soleil venait le caresser à travers les feuilles. Il tendit ses paumes vers le ciel, comme pour boire la chaleur.

    Et soudain, il vit.

    Pas des formes. Pas des couleurs.

    Mais un éclair. Fugace. Dans son esprit.

    Une image. Une trace.

    Un papillon noir. Ses ailes repliées, figées dans l’air, comme suspendues.

    Il sursauta.

    Le banc était vide. L’air, silencieux.

    Mais cette image restait gravée dans son crâne. Elle vibrait, palpitait.

    Lior porta les mains à ses yeux. Rien. Toujours ce voile, ce blanc intérieur. Et pourtant, il avait vu. Il en était certain.

    Le soir venu, Lior refusa de manger. Il restait assis sur le bord du lit, muet.

    — Tu as mal quelque part ? demanda Mère Elise.

    — Non.

    — Tu veux parler ?

    Il secoua la tête.

    — Je crois que j’ai vu quelque chose.

    Elle se figea. Le silence tomba. Même les couverts dans la cuisine semblaient s’être arrêtés.

    — Tu... vu ? Vraiment vu ?

    Il hocha lentement la tête.

    — Je ne sais pas si c’était vrai.

    Elle s’agenouilla devant lui, cherchant son visage comme on cherche une réponse.

    — Lior... parfois, l’esprit fabrique des choses quand il a besoin d’échapper à la réalité.

    Mais sa voix tremblait.

    Elle ne croyait pas ses propres mots.

    Cette nuit-là, Lior rêva.

    Il était debout dans un couloir infini, blanc, sans porte, sans fenêtre. Mais il savait qu’il y avait quelque chose derrière les murs. Il entendait des chuchotements. Des murmures anciens, gutturaux. Et dans le silence entre chaque mot, un bruit plus sourd... un battement.

    Pas le sien.

    Quelqu’un... ou quelque chose d’autre.

    Il tendit la main vers le mur. Ses doigts le traversèrent. Derrière, ce n’était pas une autre pièce. C’était un œil. Immense. Ouvert. Fixé sur lui.

    Il se réveilla en criant.

    Mère Elise ne vint pas cette fois.

    Le lendemain matin, Lior n’alla pas au jardin.

    Il resta debout devant la fenêtre, les doigts posés sur le bois tiède du rebord. Il ne pouvait pas voir dehors, mais il savait que le ciel était clair. Il le sentait dans la vibration de l’air, dans la façon dont les sons portaient.

    Mais il n’écoutait pas vraiment.

    Quelque chose avait changé.

    Ce n’était pas la lumière.

    C’était lui.

    Il y avait, en lui, une pulsation. Une fréquence. Une sorte de faim qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Elle n’avait rien à voir avec l’estomac. Elle venait d’un endroit plus profond. Un vide qui appelait. Qui réclamait.

    Et ce qu’elle réclamait, il ne savait pas encore le nommer.

    — Tu n’as rien mangé ce matin non plus, dit Mère Elise en entrant dans sa chambre.

    Sa voix était plus sèche qu’à l’habitude. Moins chantante. Lior perçut une tension. Comme si elle se forçait à être douce.

    — Tu sais que si tu ne manges pas, tu vas tomber malade.

    Il hocha la tête, sans se retourner. Elle s’approcha, posa une assiette sur la table.

    — Je t’ai fait du pain chaud. Avec du miel.

    Lior ferma les yeux. Il sentit l’odeur. Mais elle lui parut... fausse. Lointaine. Comme un souvenir qui ne lui appartenait pas.

    — Ça sent bizarre.

    — C’est du miel, Lior.

    — Non... ça ne sent pas... bon.

    Elle resta figée, puis murmura :

    — Tu as toujours aimé ça.

    Mais dans sa voix, il y avait un frisson.

    Comme si elle commençait à comprendre que quelque chose se fissurait.

    La nuit venue, Lior se réveilla d’un bond.

    Il n’avait pas rêvé cette fois.

    Il avait entendu.

    Un pas. Juste un.

    Quelqu’un – ou quelque chose – s’était déplacé dans la pièce. Et ce n’était pas lui.

    Il tendit l’oreille. Rien. Le silence. Puis... un souffle. Lent. Profond. Derrière lui.

    Il se retourna d’un geste, les mains tendues. Rien.

    Mais l’air... l’air était plus lourd. Il y avait une odeur, très faible, mais qui lui fit dresser les poils des bras. Quelque chose de métallique. Et derrière, plus sourd, plus viscéral... du feu.

    Il se leva, pieds nus sur le parquet froid. Il fit trois pas. Puis cinq. Et là, il s’arrêta.

    Quelque chose était au milieu de la pièce.

    Il le sentait.

    Et puis, l’image revint. Pas dans ses yeux. Dans sa tête.

    Un œil. Rouge. Inhumain. Une pupille fendue. Il clignait lentement, très lentement. Et il le fixait.

    Il recula jusqu’au mur, le cœur battant.

    — Qu’est-ce que tu es... ?

    Mais il ne s’adressait pas à une créature.

    Il s’adressait à lui-même.

    Le lendemain, Mère Elise ne vint pas.

    À la place, ce fut Frère Lucien. Il avait la voix grave, les gestes brusques, les mains toujours cachées dans de longs gants de cuir.

    — Tu vas bien, Lior ?

    — Où est Mère Elise ?

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1