Des fleurs pour ta première fois, n. éd.
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À propos de ce livre électronique
Une série d’agressions sexuelles met l’inspecteur Jean-Sébastien Héroux sur les dents. Les victimes : toutes des adolescentes ayant reçu des fleurs.
Le modus operandi du prédateur est tout simple : il veut… rendre service aux jeunes filles en leur offrant une « première fois tout en douceur ». L’inspecteur Héroux doit à tout prix le coincer malgré les fausses pistes qui s’accumulent et, surtout, avant qu’il ne fasse d’autres victimes.
Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un criminel ? Découvrez-le dans ce roman trouble, dont la tension est à couper au couteau.
Guillaume Morrissette
Polymathe et membre actif de MENSA Canada, Guillaume Morrissette habite à Trois-Rivières et enseigne à l’UQTR. Après cinq enquêtes de l’inspecteur Héroux (L’affaire Mélodie Cormier, Terreur domestique, Des fleurs pour ta première fois, Deux coups de pied de trop et Le tribunal de la rue Quirion), Guillaume Morrissette nous offre le premier texte 100% québécois de la collection Psycho Thriller.
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Aperçu du livre
Des fleurs pour ta première fois, n. éd. - Guillaume Morrissette
Prologue
L’enquêteur Jérôme Landry donna son aval au propriétaire de la maison, et ce dernier ouvrit la porte extérieure du sous-sol.
— Il y a quelqu’un? cria Landry.
L’appartement de trois chambres aménagé sous le bungalow semblait désert. Les deux occupantes avaient quitté le logement pour l’été, mais ce n’était pas pour elles que les policiers étaient là.
C’était pour lui.
Pour être déjà venu deux fois sur place, Jérôme savait où était sa chambre et il s’y dirigea aussitôt pendant que deux agents s’assuraient que personne n’était tapi ailleurs. Arme à la main, il poussa du pied la porte entrebâillée.
— Police ! annonça-t-il par habitude. Si vous êtes présent, faites-le savoir !
Mais il n’y avait personne. Personne, mais pas rien.
Un fouillis indescriptible de vêtements, de vaisselle sale et de fournitures scolaires. Un vieil album photo, sur le plancher. Une poubelle pleine de mouchoirs. Une garde-robe ouverte de laquelle sortaient des boîtes de carton et des sacs. Sur les murs, des images abstraites imprimées en noir et blanc tenaient avec des punaises. Un réveille-matin numérique indiquait midi à répétition sur la table de chevet.
Landry entendit les agents confirmer que le suspect n’était pas chez lui. Il fit signe à Christian Berberat, de l’identité judiciaire, qu’il pouvait commencer son travail avec l’appareil photo. L’enquêteur prit une paire de gants en latex et ouvrit le tiroir du petit meuble.
Il y trouva deux bouteilles de lubrifiant corporel et un canif déposés sur un vieux cahier Canada bleu troué et ligné. Il demanda à Christian de prendre un cliché et, prudemment, il libéra le cahier et l’ouvrit. Il était parsemé de phrases raturées, réécrites au stylo dans tous les sens et d’une main peu habile.
Berberat photographiait méthodiquement l’ensemble des lieux, évitant de manipuler les objets avant de les avoir saisis sur pellicule dans leur état d’origine. Alors qu’il était penché pour jeter un œil sous le lit, il interpella l’enquêteur.
— Monsieur, j’ai quelque chose !
Landry déposa un t-shirt sale et s’approcha.
Berberat tira un sac de plastique vers lui. Il en vida délicatement le contenu sur le lit devant Jérôme, révélant deux sacs de plastique plus petits dont le contenu ne faisait aucun doute.
— Eh bien… murmura l’enquêteur.
Devant lui, il y avait deux condoms souillés.
Image de texte écrit sur feuille mobile: Faire bien attention à la première fois. (La phrase est barrée.) La première fois est la seule dont elle se souviendra toujours.Chapitre 1
Le calvaire de Coralie Lacroix
Lundi 29 avril 2013,
remise, 15 h 35
Calme-toi, j’ai déjà faite ça avant. Si t’es trop nerveuse, ça gâche tout. C’est comme quand on danse, ça prend un des deux qui dirige, pis ici c’est moi. Sauf que je sais pas danser ! L’exemple n’est pas très bon… Anyway. Toi, t’as juste à te laisser aller, c’est la partie la plus simple.
— Ça te dérange pas que je veuille pas ? dit Coralie en sanglotant. Tu vas le faire quand même ?
— Tu sais même pas ce que je vais faire !
— Tu vas pas me tuer ? Hein ? Je veux pas mourir ! Come on ! Je veux pas mourir !
— Mourir ? Tu vois, tu sais pas. Il va falloir me faire confiance ! Mais je te rassure, j’ai jamais tué personne, et je n’ai aucunement l’envie de te tuer pour commencer. Et je fais mal juste quand c’est nécessaire, ajouta-t-il sur un ton plus sérieux, car je déteste faire mal. Ou si tu cries. Parce que si tu cries, ça me met en danger, tu comprends ? Alors ne crie pas. Dans une classe, si tu cries, on t’envoie chez le directeur, non ? La discipline c’est pas agréable, mais parfois nécessaire. Chus pas ton prof, chus ton partenaire.
Malgré la peur insoutenable qui l’envahissait, Coralie aimait mieux poursuivre la conversation avec le jeune homme que d’attendre en silence qu’il se passe quelque chose. Elle acquiesça donc à ses derniers propos.
— Est-ce que je te connais ? osa-t-elle lui demander.
Les yeux bandés, couchée sur le ventre, elle ne voyait pas le visage de l’homme ; et sa voix lui était inconnue.
— Non, Coralie. Mais moi, je te connais, affirma-t-il. Un petit peu. Laisse-toi aller, tu veux ? Je sens des points de tension partout. Tu fais beaucoup de sport, ton corps a besoin de relaxer. C’est le basketball qui fait que tu es grande comme ça ? T’es vraiment bonne, je peux te le dire. Je sais même pas comment faire un panier.
L’inconnu la connaissait. Il savait pour le basketball. L’avait-il suivie ? Pendant qu’elle tentait de comprendre ce qui lui arrivait, lui, il la massait. Elle était tellement tendue qu’elle sentait à peine les mains sur ses épaules. Elle respirait péniblement, car il était à califourchon sur le bas de son dos et le stress diminuait la quantité d’air qui atteignait ses poumons. Elle pouvait distinguer des ombres au travers du foulard, mais impossible de voir autre chose. Elle sentait le mélange d’essence et de gazon qui émanait du coupe-herbe, près d’elle. Sous la couverture, elle ressentait les aspérités du plancher de la remise.
— Je vais devoir enlever ce chandail, si ça ne te dérange pas, intima l’homme en remontant le vêtement tranquillement.
— Je… je veux pas… murmura Coralie.
Elle serrait les coudes, ce qui empêchait l’homme de découvrir le haut de son dos.
— Écoute, expliqua-t-il doucement à son oreille. Je n’ai aucunement l’intention de te faire de mal, je suis sérieux. Je vais prendre soin de toi et ça va te plaire. Cependant, il ne faut pas retenir ma spontanéité. Tu savais que dans la spontanéité réside la magie de tous les échanges entre humains ? Il ne faut pas prévoir les choses, il faut les laisser aller. Quand tu as une envie, c’est là qu’il faut la combler. Et l’apport du partenaire est souhaitable, si tu vois où je veux en venir. Regarde, ça fait bientôt une demi-heure que je m’efforce de prendre soin de toi. J’ai connu des hommes qui prenaient plaisir à faire mal aux femmes, c’est même pas croyable que ça existe encore de nos jours. T’es chanceuse d’être tombée sur moi, je suis peut-être même le dernier bon gars que tu vas avoir de toute ta vie. Je te demande encore une fois de relaxer, ça va nous aider tous les deux. Moi aussi, j’ai besoin de toi.
Pendant son monologue, il força un peu le vêtement et Coralie dut desserrer les coudes, impuissante. Il dévoila un soutien-gorge pâle et retira le chandail.
— Tu as une peau magnifique, lui dit-il en reculant un peu pour observer le bas de son dos. Ces deux trous, ici, c’est l’endroit le plus érogène qui soit pour un homme, tu savais ça ?
Elle sentit qu’on touchait la région au-dessus de ses fesses, à la jonction de son legging. Coralie avait les yeux fermés sous son foulard; elle se retenait de pleurer. Il lui vint à l’idée de se débattre, mais ça serait sans doute inutile : l’homme était plus fort qu’elle. Elle chassa rapidement cette option. La meilleure idée était de le raisonner en parlant avec lui. Après tout, il ne semblait pas violent. Elle rassembla son courage et décida de ne pas rester sans rien faire.
— Je ne me sens pas très bien, annonça-t-elle.
Aussitôt, le jeune homme cessa de la caresser et approcha sa tête de la sienne.
— Ah non ? Est-ce que je te fais mal ? s’enquit-il, inquiet.
— Non, non… mais c’est juste que je veux pas. Tu comprends ? Je te connais pas !
— Ah ! J’ai eu peur ! dit-il en se redressant. C’est normal que tu sois réticente, c’est la première fois. Je peux mettre de l’huile ! J’en ai ! J’y ai pensé ! J’aurais voulu de la musique aussi, mais c’était moins facile dans cet endroit. Tu me le dis, si ça ne va pas, hein ?
Il se huila légèrement les mains et recommença aussitôt à la masser, tout en parlant.
— Je pensais que je t’avais fait mal ! Je suis vraiment content d’être ici. J’ai hésité longtemps, je savais pas comment tu allais réagir et où on pourrait être tranquilles. Bon, une chambre ça aurait été mieux, mais j’avais pas grand choix.
Elle sentit qu’elle perdait rapidement le fil des propos qu’elle entendait. La peur l’envahit de nouveau et elle paniqua. Elle tenta de réagir en balançant son corps d’un côté et de l’autre, ce qui fit presque perdre l’équilibre à son agresseur. Ce dernier, pris par surprise, la saisit par les deux bras et la cloua doucement au sol, toujours face contre terre.
— Coralie, Coralie !
Elle était dans tous ses états. Elle pleurait et bafouillait des mots entre deux sanglots.
— Je ne veux pas ! Please, fais pas ça ! supplia-t-elle. Pourquoi tu fais ça ?
Il reprit sa position sur elle et relâcha sa faible étreinte en lui massant les triceps. Cette fois, si elle lui refaisait le même coup, il ne vacillerait pas.
— Là, il va vraiment falloir que tu te calmes, OK ? Moi, je fais tout pour que l’ambiance soit cool et agréable, et toi tu capotes.
— JE VEUX PAS ! hurla-t-elle. Comment tu peux trouver ça le fun de faire ça avec une fille qui veut rien savoir ?
Elle tapait des pieds le plus fort possible sur le sol.
— Arrête ça, OK ? demanda-t-il en plaçant ses mains autour de son cou, et en serrant légèrement. Si tu cries encore, je vais devoir te bâillonner, et je n’en ai aucune envie. Je te demande pas de vouloir ou de comprendre, je te demande de me faire confiance. Qu’est-ce qu’il faut que je te dise pour que tu m’écoutes ? Tu penses que je le sais pas que t’as peur ? Relaxe ! La seule raison pourquoi tu as mal, c’est parce que tu te défends ! Mais tu peux pas savoir encore c’est quoi la différence entre quelqu’un qui fait bien ça pis quelqu’un qui se crisse de toi. Mais ça va venir ! Faque profites-en pendant que c’est le temps, pis arrête de m’interrompre, t’as compris ?
Résolue, enragée et impuissante, Coralie hoqueta son accord.
— Et puis, si je peux te donner un conseil, tente de profiter pour vrai. Je niaise pas là, tu vas t’en souvenir toute ta vie, de ce moment-là, alors fais-en pas un calvaire ! Regarde, je touche ta colonne vertébrale là. Tu la sens ?
Aucune réponse, seulement quelques sanglots refoulés.
— Tu la sens ? répéta-t-il en accentuant son mouvement.
— Oui, oui, gémit-elle.
— Toute ton énergie passe par là. Concentre-toi, tu vas trouver ça vraiment cool. Prendre les petits moments et les apprécier, c’est ça qu’il faut faire.
De ses doigts, il longeait les vertèbres en s’assurant de bien les toucher. Coralie sombrait tranquillement dans la résignation : elle subissait un viol. Le pire cauchemar que l’on puisse imaginer. Et pourtant, rien n’aurait pu la préparer à ce qui se passait là. Elle s’était toujours représenté ces crimes comme étant brutaux et rapides, à des années-lumière de la douceur et de l’interminable moment qu’elle était en train de vivre. Cette douceur faisait l’effet d’un baume sur l’inacceptable : le cauchemar faisait moins mal, mais demandait une intimité impossible à partager, doublée d’une attente insoutenable.
— Allez, tu viendras quand même pas me dire que tu aimes pas ça ? entendit-elle.
Si l’homme avait parlé dans les secondes précédentes, elle n’en savait rien. Elle sentit ses mains rejoindre l’agrafe de son soutien-gorge et la dénouer. Il n’enleva pas le vêtement, mais passa ses deux mains simultanément sur toute la longueur de son dos. Lorsqu’il arriva aux épaules, il repoussa les bretelles du soutien-gorge et entreprit de le retirer le long de ses bras.
Elle l’entendait respirer. Il la contemplait. À chaque étape, son excitation montait d’un cran. Il glissa ses mains le long de ses côtes et frôla le bord de ses petits seins. Il repassa quelques fois au même endroit et, de ses doigts, il s’assurait de toucher le galbe de la poitrine. Sa faible érection forçait la fermeture éclair de son jean et lui donnait une légère douleur au niveau du gland. Il savait qu’il ne jouirait pas, mais son bonheur passait en second dans une situation comme celle-là. Il se repositionna plus confortablement et défit sa ceinture, geste qui n’échappa pas à l’attention de la victime.
Coralie ne bougeait pas : elle était terrorisée. Elle commençait à comprendre le modus operandi et elle essayait de se préparer mentalement à ce qui allait suivre. De cette façon, elle pouvait garder le focus et trouver un endroit où se réfugier dans sa tête. Elle se rappelait qu’elle ne souffrait pas physiquement, et c’était une bonne chose – la meilleure des choses. Elle décida de ne pas provoquer l’homme. De toute façon, elle ne pouvait rien faire ; alors aussi bien éviter de le rendre fou en plus.
Il s’attarda quelques minutes sur son dos nu et encore sur le bord de ses seins avant d’intensifier ses caresses au point de glisser les doigts sous son legging. Il pouvait toucher sa culotte et il ne manquait pas de le faire chaque fois qu’il le pouvait.
— Ça va ? demanda-t-il.
À contrecœur, Coralie acquiesça d’un mouvement de la tête.
— OK. Je vais avoir besoin de toi pour m’aider à enlever ça, annonça-t-il en soulevant le rebord de son legging.
— Non… please, pas ça ! supplia-t-elle.
— Allez, fais-moi confiance ! riposta-t-il en tirant doucement le vêtement de ses doigts. On s’habitue rapidement.
Il patienta quelques secondes et tira de nouveau, de façon insistante. Vaincue, Coralie releva légèrement le bassin. Il modifia momentanément sa position pour retirer le vêtement. La jeune fille était maintenant nue, à l’exception de sa petite culotte blanche et de son bandeau. Toujours allongée sur le ventre, elle remonta ses bras pour se couvrir les tempes avec ses mains, le corps à la merci de l’intrus qui venait de se rasseoir sur elle.
Au moins, elle étouffait maintenant le son, les paumes placées sur ses oreilles.
Il s’installa de façon à être assis sur les jambes de la fille. Il plaça les pouces sur l’intérieur de ses cuisses et remonta jusqu’à la culotte, en prenant bien soin de pétrir les fesses avec ardeur. L’adolescente gémissait en essayant de téléporter son esprit ailleurs. Il passa au moins cinq minutes à ce manège et, enfin, à la plus grande terreur de Coralie, il abaissa le sous-vêtement. Avant qu’elle puisse riposter, il se pencha sur elle et repositionna ses mains autour de son cou. Très lentement, il murmura :
— Relaxe, la première fois, c’est supposé être la meilleure. Et ne crie pas.
Image de texte écrit sur feuille mobile: Ma tête commence à me jouer des tours, je vais trop vite pour elle.Chapitre 2
Une intervention psychologique I
Vendredi 12 avril 2013,
bureau d’Oriana Mancini, 18 h 50
La routine d’Oriana Mancini n’était pas bien différente de celle des autres psychologues, si ce n’est que la professionnelle s’efforçait de prendre des vacances à intervalles réguliers. Son emploi du temps était rempli à longueur d’année, résultat d’une réputation enviable et d’une expérience reconnue qui faisaient d’elle une référence en région. Cependant, elle rayait deux mois de son calendrier pour s’évader le temps d’un voyage quelque part sur la planète. Elle habitait Trois-Rivières depuis toujours, son père ayant traversé l’océan dans les bras de ses parents fuyant l’Italie dans les années noires de la Deuxième Guerre. Les immigrants s’étaient installés massivement sur l’île de Montréal, mais quelques familles avaient opté pour les régions, et le grand-père Mancini était l’un de ceux-là. Il avait choisi la tranquillité pour les siens et, trois quarts de siècle plus tard, une partie de sa descendance habitait toujours la région trifluvienne.
Oriana préférait travailler chez elle, si bien qu’elle avait acheté un duplex sur le boulevard des Forges, la rue principale de la ville, et avait transformé le rez-de-chaussée en bureau pour y accueillir ses clients. Sa fille Paola, vingt-cinq ans, habitait l’étage avec sa mère et faisait le travail de bureau de l’entreprise de consultation psychologique. Paola souffrait d’une forme d’anxiété aiguë qui la rendait incapable de fonctionner pleinement en société. Auprès de sa mère, elle avait atteint avec le temps une autonomie qui lui permettait de s’occuper d’elle-même et d’accomplir ce boulot. Alors qu’Oriana passait sa vie à traiter et à guérir des gens aux prises avec des problèmes psychologiques, elle ne pouvait plus rien pour sa fille, sinon l’aimer et la soutenir.
Paola était médicamentée depuis quelques années; cette médication avait changé son mode de vie et lui permettait d’avoir de courtes périodes de grande confiance en elle. Elle ne savait pas si elle pourrait quitter le nid familial à court terme, mais son état s’améliorait assez pour qu’elle y songe. Elle avait sa chambre à l’étage, et s’entendait bien avec sa mère. La prochaine étape pour Paola serait de se procurer un téléphone cellulaire, peut-être… Internet, des connaissances, des amis, le grand monde. Par la suite, un cours de conduite automobile, et, ultimement, une voiture. C’étaient des objectifs réalisables alors qu’avant, le simple fait de songer à tout cela suffisait à déclencher une attaque de panique.
Le quotidien des deux femmes était simple : les patients se présentaient à la porte d’entrée, attendaient quelques instants dans la salle d’attente et entraient dans le cabinet de la psy pour une séance qui durait, de façon générale, une heure. Paola s’occupait des dossiers, des reçus d’assurance et de la comptabilité. Durant la journée, elle ne parlait à sa mère que brièvement, entre deux rencontres, sauf urgence.
Aujourd’hui, il y avait urgence.
Paola descendit les onze marches de l’escalier et attendit un instant devant la porte du vestibule, à sa gauche. En réalité, elle craignait plus de croiser un client dans la salle d’attente que de déranger sa mère. Elle inspira et ouvrit en gardant la tête vers le sol, les yeux furtifs.
Salle d’attente vide.
Dieu merci, vendredi soir, sûrement le dernier entretien d’Oriana. Paola fit quatre enjambées et cogna sur la double porte du bureau de sa mère.
Au bout d’un instant, Oriana ouvrit.
— Paola ! chuchota-t-elle. Est-ce que tout va bien ?
— Je m’excuse, c’est l’hôpital au téléphone.
— L’hôpital ? On veut me parler ?
— J’ai dit que tu étais occupée, mais apparemment c’est urgent.
— Tu as dit que j’étais déjà en consultation ?
— Oui, mais le médecin a insisté.
Dans de rares cas, l’expertise d’Oriana Mancini était requise par les médecins, et ce n’était jamais une bonne nouvelle. La thérapeute jeta un coup d’œil à son horloge et constata qu’il était presque 19 h.
— Ils sont encore au téléphone ?
Paola approuva d’un hochement de tête.
— Bon. Retourne là-haut et dis-leur que je prends l’appel dans deux minutes, d’accord ?
S’il y avait une chose que la thérapeute trouvait difficile à faire, c’était d’interrompre une consultation. Elle s’excusa auprès de sa cliente en précisant qu’il s’agissait d’une urgence – du moins, elle espérait que c’était le cas – et attendit d’être seule avant de prendre le combiné.
— Oriana Mancini.
— Oui ! Merci d’avoir pris l’appel, docteure, répondit un homme.
— J’ai mis un terme à une séance avec un patient, on m’a dit que c’était urgent. À qui est-ce que je parle ?
— Je suis le docteur Vazquez, je suis vraiment désolé de vous interrompre dans ces circonstances, mais nous avons effectivement une urgence. Est-il possible pour vous de venir à l’hôpital dans les plus brefs délais ?
— Je… Oui, bien sûr. Que se passe-t-il ?
— Nous avons récupéré un jeune homme dans un état critique, il a été transporté par ambulance. Je crois qu’il est en psychose, et son état ne s’améliore pas.
— Il est blessé ?
— Non, justement, pas a priori. Ça semble d’ordre psychologique. Vous êtes le premier nom sur ma liste pour les cas de ce genre, les urgences sont pleines à craquer et j’hésite sur le diagnostic. Le jeune homme s’est débattu, je lui ai fait administrer un calmant. Il va passer toute la nuit au premier étage, et il n’y a pas de psychiatre de garde en ce moment. Si vous le pouvez, j’aimerais que vous lui jetiez un œil. Je ne veux pas l’envoyer chez lui s’il a besoin d’un séjour en psychiatrie, mais j’ai deux traumas sévères en route qui vont arriver d’ici peu, et ça risque de me prendre toute mon attention.
— Je comprends bien. Où êtes-vous ?
— Au rez-de-chaussée, à l’entrée principale des urgences, au poste de tri.
— D’accord, j’arrive.
Elle monta l’escalier, prit son manteau et s’adressa à sa fille:
— Je vais à l’hôpital, il y a un blessé qui a besoin de moi.
— C’est bon, répondit Paola.
— Tu vas bien ?
— Oui, oui, je suis correcte.
Oriana avait encore le réflexe de s’enquérir de l’état de sa fille lorsqu’elle quittait l’appartement. C’était plus une habitude maternelle qu’un besoin, Paola se portant mieux et pouvant rester seule de longues périodes allant jusqu’à une fin de semaine entière.
La psychologue faisait le trajet de la rue Père-Marquette entre le boulevard des Forges et l’hôpital plusieurs fois par année, mais rarement à toute vitesse. De sa clinique jusqu’à l’hôpital, il y avait à peine deux kilomètres. Le docteur Vazquez l’attendait déjà sur place et la dirigea vers une petite salle derrière les bureaux de l’entrée.
— Merci d’être venue si vite, docteure Mancini, dit-il à l’intention d’Oriana. Je suis encore une fois désolé de vous avoir dérangée. J’estime que la situation l’exigeait. Je pars m’occuper des autres patients, je vous laisse avec Stéphanie, elle saura vous aider si vous avez besoin de quelque chose. Et merci encore.
— Ça me fait plaisir, vous avez bien fait de me téléphoner.
Alors que Vazquez se dirigeait vers la section des traumas, à l’arrière, l’infirmière d’une trentaine d’années serra la main de la psychologue et lui sourit.
— Où est-il ? demanda Oriana à la vue de la petite salle vide.
Deux constables spéciaux ouvrirent une porte battante et poussèrent une civière sur roulettes dans sa direction.
— Les ambulanciers ont dû l’attacher à la civière, dit l’un d’eux.
19 h 25
Il fallut moins d’une minute pour que deux préposés entrent dans la salle en poussant une civière sur laquelle était étendu un homme. Oriana et Stéphanie s’écartèrent pour les laisser passer. Les employés échangèrent un signe avec l’infirmière et fermèrent la porte derrière eux. Oriana s’approcha et observa le jeune homme dont les yeux étaient sans expression; il fixait le plafond sans se soucier de la forte lumière. La thérapeute remarqua une barbe légère et un visage émacié, comme s’il n’avait pas mangé depuis un moment. Elle lui prit la main et s’adressa à l’infirmière.
— Comment s’appelle-t-il ?
— Nous ne le savons pas, chuchota-t-elle. Les gens qui l’ont trouvé ne le connaissaient pas, et il n’a aucun papier sur lui qui pourrait nous permettre de l’identifier.
— Où l’ont-ils trouvé ?
— Dans la rue, tout près d’ici. En fait, je crois que c’est sur la rue Boisjoli, près de l’université.
— C’est juste derrière mon bureau, ça, fit-elle remarquer. Il était gelé ? Il fait froid, ce soir.
— Non, je suppose qu’il venait de tomber là.
— Et vous dites que ceux qui l’ont trouvé ne le connaissaient pas ?
— C’est ce qu’ils ont dit aux policiers. Il était agité et hurlait, mais quand les agents sont arrivés, il était étendu sur l’asphalte.
La thérapeute plaça une main sur la poitrine de l’homme et essaya de capter sa respiration avec un mouvement de haut en bas.
— Je m’appelle Oriana, dit-elle doucement. Je suis ici pour vous aider, mais je vais prendre quelques instants pour vous laisser vous habituer à ma présence.
Elle leva les yeux vers Stéphanie et cette dernière comprit qu’elle devait s’éloigner de quelques pas pour la laisser œuvrer.
La victime ne semblait pas avoir cligné des yeux depuis son arrivée, et Oriana se gardait bien de forcer son regard. Les pupilles de l’inconnu étaient dilatées au maximum, conséquences des néons au plafond et de son état mental.
— Vous sentez ma main et ma main suit votre respiration, et plus elle suit votre respiration et plus j’entre en contact avec vous. Plus vous sentez ma main et plus vous vous détendez. Je sais que vous entendez ma voix et plus vous entendez ma voix, plus vous vous sentez en sécurité.
Elle attendit un moment et monta sa main au niveau du cou du patient.
— La respiration et le paraverbal, ça va de pair, dit-elle à l’intention de l’infirmière. Je sais que mon but est atteint quand on respire en même temps, ma connexion est bonne.
Elle pencha la tête et s’adressa au jeune homme:
— Vous pouvez maintenant fermer les yeux et, même les paupières closes, vous pouvez me voir; voir que tout va bien, car je suis à vos côtés et vous êtes en totale et complète sécurité.
Pendant presque trois minutes, Oriana garda le silence. Ensuite, elle tourna la tête vers l’infirmière. Celle-ci était debout, adossée au mur derrière la porte, les bras croisés. Elle sourit et se retourna vers le patient.
Il avait les yeux fermés.
19 h 45
— Il est sous hypnose ? demanda l’infirmière.
— Pas tout à fait, mais c’est tout comme. Il est dans un état de relaxation profonde.
— Vous êtes vraiment efficace ! Je ne suis pas familière avec ces méthodes, avoua Stéphanie. Je savais que l’on faisait parfois appel à des gens comme vous, mais c’est la première fois que ça m’arrive pendant que je suis de garde. Moi, quand je pense à ça, je pense à Mesmer, des trucs du genre. J’ai tendance à m’imaginer un pendule qu’on ne peut pas quitter des yeux, et un patient qui tombe endormi ou se réveille sur un claquement de doigts.
— Ça fonctionne peut-être pour certains, répondit Oriana en souriant. Certainement à la télé ! Mais la réalité est différente, comme vous le voyez. Il me semble calme, pourquoi l’avoir attaché ?
— Il gesticulait comme un forcené tout à l’heure, les préposés n’ont pas eu le choix.
— Dans l’ambulance, il était agité, aussi ?
— Pas que je sache, répondit-elle. Mais quand il est arrivé, il bougeait déjà. Le médecin a décidé qu’il fallait qu’il soit attaché, pour sa propre sécurité et la nôtre.
— Le patient, il a dit quelque chose ?
— Non, rien. Pas depuis qu’il est ici, en tout cas.
Oriana était assise sur un tabouret pour pouvoir garder une main sur le patient.
— Vous faites ça souvent ? demanda Stéphanie.
— Venir ici d’urgence ? C’est la troisième fois.
— Et lui, qu’est-ce qui lui arrive, selon vous ?
— Je ne sais pas ce qu’il faisait avant de s’effondrer, mais il a de toute évidence décompensé, expliqua-t-elle.
— Au niveau psychique ?
— C’est ça. Quelque chose s’est rompu dans sa tête, je ne sais pas quoi, mais son équilibre mental s’est effondré. C’est un évènement important, un grand choc.
— Et maintenant ?
— Il dort.
— Il entend ce que l’on dit ?
— Sans doute. La psychologie vous intéresse ?
— Tout ce qui peut aider un patient m’intéresse, répondit-elle. Dans une autre vie, j’aurais été médecin moi aussi. Que lui avez-vous fait ?
— Je lui ai donné un ancrage, tout simplement.
— Eh bien, ça semble avoir fonctionné, il dort comme un bébé.
— Vous êtes infirmière depuis longtemps ?
— Dixième année. Toutes passées ici. Je vois pas mal de tout, répondit Stéphanie. Quand ça saigne, disons que je sais quoi faire, ajouta-t-elle en souriant. Que suggérez-vous pour la suite ?
— Son réveil nous le dira, il faudra voir à ce moment-là.
— Nous devrons décider s’il sera transféré au troisième, en psychiatrie.
Oriana pesa ce qui semblait plus être une question qu’une affirmation, et hocha la tête.
— Une fois revenu, il aura besoin de maintenir ses ancrages, dit-elle. Je crois qu’il faudrait d’abord trouver qui il est. Nom, famille, amis. J’imagine que la police a ouvert un dossier ?
— Oui. Je ne crois pas qu’il y ait eu de plainte. Je peux joindre le poste, mais il n’est pas impossible que ça prenne un moment avant de l’identifier. Un patrouilleur était présent avec l’ambulance, il a laissé sa carte. La balle est maintenant dans notre camp.
— Alors dans ce cas, j’aimerais être près de lui lors de son réveil, et je ferai de mon mieux pour le garder avec moi. Si la famille peut se présenter, c’est souvent le meilleur ancrage possible.
L’infirmière soupira et fit la moue.
— C’est à votre guise, approuva-t-elle. Il a été attaché à son arrivée, il le demeurera à son réveil jusqu’à ce que son état soit jugé satisfaisant.
— Si vous le transférez, vous me permettez de l’accompagner ?
— Oui, bien sûr, mais, à l’étage, un autre médecin lui sera affecté, et c’est lui qui fera le suivi, y compris la décision de vous permettre de le traiter. Il est déjà tard, la relève se fait à 20 h.
Oriana n’hésita pas longtemps.
— Alors je reste.
Image de texte écrit sur feuille mobile: Les filles ne sont jamais pareilles. (La phrase est barrée.) Il y a plusieurs femmes mais chaque moment est unique.Chapitre 3
Déposition de Karelle Gagnon I
Vendredi 12 avril 2013,
poste de police, 19 h
L’enquêteur Jérôme Landry achevait
