La ronde des planètes

Par Gizèle Gaboury

Un groupe d’élèves réalisent leur rêve en partant à la découverte du Système solaire. C’est à bord de leur vaisseau spatial baptisé l’Imaginaire1 que le groupe aventurier fait la connaissance de huit planètes, de deux planètes naines, ainsi que de leur étoile, toutes aussi accueillantes les unes que les autres. À tour de rôle, ces jeunes apprennent à dialoguer avec les différents dieux et déesses tirés de la mythologie grecque et romaine à partir desquels chaque planète est personnifiée. Et où l’histoire de cette sympathique famille Solaire se dévoile sous un jour ludique sous l’égide de la science, teintée de poésie et illustrée par l’auteure et capitaine de ce fabuleux voyage dans l’espace qu’est "La Ronde des planètes".

Un ouvrage de vulgarisation scientifique s’adressant aux 11 ans et plus.    

À PROPOS DE L'AUTRICE

Gizèle Gaboury est une auteure québécoise. Elle est aussi une artiste en art visuel, elle écrit comme elle peint. Son imagination fertile, associée à ses connaissances scientifiques en astronomie, ont fait naître un récit, peint à la manière fantastique, dans une gestuelle scientifique, avec des touches ludiques, des élans poétiques, sur un fond de couleurs pédagogiques. Mais encore, de ses écrits de science-fiction, elle en produit des illustrations venues de son imaginaire débordant.

• Langue: Français
• Éditeur: Tullinois
• Date de sortie: 28 août 2024
• ISBN: 9782898093661

Aperçu du livre

Dédicace

« L’imagination est plus importante que la connaissance. Car la connaissance est limitée, tandis que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution. »

Albert Einstein

Préface

Depuis l’âge de 9 ans, je voyage dans cet Univers fascinant et mystérieux à travers les livres, magazines et documentaires télévisés. Des pas humains sur la Lune au cours d’astronomie d’Hubert Reeves à l’antenne de Télémétropole, j’ai nourri ma passion pour éventuellement devenir l’astronome de l’observatoire Aster. Mon plus grand plaisir restera toujours de poser mon regard sur l’immensité étoilée si facile à observer au Témiscouata. Mais pour tous ceux dont le ciel est noyé dans la lumière artificielle des grandes villes, je vous convie à ce beau voyage interplanétaire, « La Ronde des planètes ». Gizèle a créé une aventure poétique tout en découverte et en émotion, donnant vie et caractère à chacun de ces astres silencieux qui ont tant à raconter. Je vous dirais bonne lecture, mais je vous souhaite plutôt…bon voyage!

Marc-André Paradis

Astronome pour

l’Observatoire Aster

Saint-Louis-du-Ha! Ha!, Qc

www.asterbsl.ca

La Ronde des planètes

Je dédie ce recueil astronomique et poétique à mon oncle Hercule. Puisque c’est lui qui m’a transmis le goût de jouer avec les mots, les changer de place, les lire, les dire, et par la suite, les écouter en poésie. Ensemble, nous avons correspondu par la poste une bonne vingtaine d’années. Lui à Sherbrooke, moi au Bas-Saint-Laurent. De cette façon, c’est dans l’amitié que nos échanges poétiques ont contribué à ma formation littéraire et plus tard, en astronomie. Ensemble, nous nous sommes inspirés.

De plus, dans la voûte étoilée, une constellation d’été porte le nom d’Hercule. C’est une constellation importante par le héros et ses douze travaux qu’il incarne dans la mythologie grecque. Maintenant, même si mon oncle a traversé dans l’autre monde, c’est à travers cette constellation qu’il laisse sa mémoire dans mon cœur, pour l’éternité.

Merci Hercule !

Ta nièce, Gizèle

Préambule

Dans un petit village paisible, dans une contrée verdoyante et forestière, le crépuscule avance. Les vaches sont rentrées au bercail. La Lune se lève. Un petit groupe d’enfants joue à la cachette. Comme presque à tous les soirs après souper, frères et sœurs, cousins et cousines se sont rassemblés dans la cour. Pris par le jeu, les enfants perdent la notion du temps. Tant et aussi bien qu’à leur insu, la noirceur tombe sur leur jeu.

En secret, seule dans ma cachette, le temps s’arrête. De temps en temps, le silence s’entrecoupe par l’exclamation : «Tag pour moi ! ». En attendant qu’on me trouve, recueillie avec moi-même, mon regard d’enfant est attiré par la lumière de la Lune. Je suis alors envahie par une douce fascination. Mes yeux d’enfant admirent sa forme et sa lumière rayonnante dans la nuit naissante.

Il se fait tard. Voilà que la douce voix de notre mère nous appelle pour rentrer. Je dois « sortir de la Lune et de ma cachette ».

Pendant cette même période, c’est à onze ans que je vois à la télévision en noir et blanc, le premier homme marcher sur la Lune. Quel ne fut pas mon étonnement ! Toute une surprise… une révélation pour moi ! On pouvait donc aller là-haut, jusqu’à la Lune et y marcher ! Incroyable !

Dès lors, cet événement grandiose me procura un sujet de passion pour mes dessins et mes projets d’écriture en classe, au primaire. Obnubilée, moi aussi je me suis prise d’envie d’aller dans l’Espace, propulsée par une fusée (on dit maintenant « navette ou vaisseau spatial ») !

Je n’y suis pas allée, (du moins pas encore !), mais depuis, j’ai fait d’autres voyages, ceux-là en voiliers propulsés par le vent. Pour un temps, j’ai habité l’océan, bercée par ses vagues bleues ou turquoises, attentive à toutes leçons maritimes, sous-marines et astronomiques. L’océan, un monde parfois hostile, brassé par ce fluide H2O qui caractérise notre planète. Ce faisant, j’ai appris à garder le cap, naviguant dans la nuit sous la voûte étoilée.

Or, de retour à la maison (car on revient toujours sur terre !), lorsque j’ai aperçu le ciel coiffé de mille étoiles au-dessus de ma demeure, j’ai tout de suite su que je devais m’atteler à étudier la mécanique des étoiles, découvrir leur mystère. (Y en avait-il un ?)

Persévérant pendant de nombreuses années, c’est en découpant, perçant, sculptant et peignant les étoiles dans la matière du bois que, petit à petit, je les apprivoisai à ma manière artistique. Sculpter le ciel, une tâche titanesque, mais comment exaltant de parcourir ainsi le ciel, de constellations en planètes ! J’ai ensuite voulu les connaître en mots. C’est en lisant de beaux livres d’astronomie que j’ai alors peaufiné mes connaissances en découvrant un monde astronomique unique et passionnant. Ma petite voix intérieure me demandant ensuite de créer un univers littéraire composé de contes, de textes scientifiques et poétiques, des récits illustrés que je pourrais éventuellement partager avec tous.

Je te propose donc aujourd’hui un grand voyage dans l’Espace interplanétaire, un enchantement à travers lequel une grande odyssée se dessine et à laquelle je t’invite à assister. En embarquant dans mon engin spatial imaginaire, ensemble nous irons conquérir le Système solaire. Nous serons ainsi propulsés de planète en planète, en nous servant de la gravité de chacune d’elles pour nous catapulter encore plus loin, en direction de la suivante, jusqu’aux confins du Système solaire.

Ainsi, à la lecture de ce récit, nous aurons l’opportunité de rencontrer, dans leur unicité, chacune des huit planètes et deux planètes naines, ainsi que leur étoile. Membres colorés de la famille Solaire, tu découvriras que ces planètes cohabitent un espace qu’on appelle un Système : puisque ces huit planètes forment un ensemble d’astres en relation les uns avec les autres, tout en formant un tout harmonieux.

D’emblée, nous ferons un survol de leur composition chimique, de leur température ambiante et de leur mouvement dans l’Espace. Nous verrons que c’est en rotation sur leur axe et en révolution autour du Soleil d’or que chaque planète marque son territoire. Par la même occasion, nous ferons la connaissance de leur personnalité planétaire, que j’ai développée à partir de leur appellation royale grecque ou romaine.

Sans oublier qu’avec tout ce vocabulaire emprunté à la science de l’astronomie, j’ai réalisé un petit glossaire que tu pourras consulter à la fin de mon récit, à mesure que tu rencontreras un mot en caractère gras dans ta lecture.

Pour l’art et la science, voici donc la grande histoire d’une famille planétaire multicolore, la famille Solaire, étudiée, imaginée, composée et illustrée dans ce recueil astronomique et poétique. 

Bon voyage !

Dans un petit village

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Genèse

Il y eut un temps, dans l’Espace intersidéral, il y a de ça 4,5 milliards d’années, où un nuage errant, obscur, de gaz et de poussière, flottait paisiblement dans un bras spiralé de la galaxie, la Voie lactée.

Soudain… un souffle galactique se leva.

Comme une grande vague, une onde de choc parvint alors jusqu’au nuage tranquille et le bouscula. Causée par l’explosion d’une étoile voisine, cette onde de choc provoqua l’effondrement du nuage, le déséquilibrant. À partir d’une zone de turbulence, un endroit se contracta en une petite masse. Ce noyau en fusion rassembla donc en lui des atomes en une petite boule. Si bien qu’une chaleur intense en émergea. Prête à vivre son autonomie, cette petite boule bouillonnante se dégagea alors du nuage dans un sursaut d’énergie : voilà la naissance d’une étoile, notre Soleil !

Par le fait même, la chaleur et la lumière d’or incomparable du Soleil naissant se mirent à colorer magnifiquement l’ensemble de ce nuage gris qui enveloppait notre étoile, comme dans une couverture maternelle. Tout à coup ! Ses poussières ternes devinrent flamboyantes ! Les roses, les rouges, les oranges, les pourpres fusèrent de toute part ! C’est par les couleurs correspondantes à la nature chimique de ses atomes, que le nuage Mère se vêtit d’une robe étincelante.

Mais encore, par son rayonnement énergétique, le souffle stellaire du jeune Soleil sculpta, par mouvements successifs, sa Mère nébuleuse maintenant enluminée à partir de l’oxygène et de l’hydrogène la composant. Surprise ! Un autre astre de gaz amorça, lui aussi, sa formation. À partir d’une partie de cet hydrogène maternel agrégé, voilà donc, à son tour, Jupiter qui voit le jour !

C’est ainsi que, dans une forme fluide et d’une beauté saisissante, une œuvre d’art unique se déploie dans l’espace de la Voie lactée. Dans une gestuelle ondulante, un tableau de maître prend forme. Par son éclat, cette pouponnière d’étoiles irradiées se révèle unique dans la galaxie. Voilà donc la Mère nébuleuse du Soleil, endimanchée de beauté et enveloppant de tendresse ses deux nouveau-nés !

Satisfaite de son exploit, heureuse de ces miraculeuses naissances, la Mère nébuleuse se reposa et regarda ses fils bien aimés, dont son unique étoile, le Soleil d’or, évoluer dans l’Espace et le Temps.

Bien plus tard, la phase du don de soi arriva. Survint invariablement l’effondrement de ce dévoué nuage Mère. Créant alors un disque placentaire de gaz et de poussières disposé en cercle tout autour du Soleil d’or, un mouvement orbital prit forme. Au tour de Saturne, puis Uranus et Neptune de voir le jour à partir de ce gaz et de cette poussière. Bien formées, nos quatre planètes, dont Jupiter, devenues des géantes de gaz bien rondes, se positionnèrent avec discernement, se plaçant en cadence de manière à atteindre leur rang.

Entre-temps, des poussières se bousculent, s’entrechoquent, se collent enfin et deviennent peu à peu des blocs de roche, qui s’agglomèrent les uns contre les autres. Voilà qui est fascinant : de la poussière qui devient de la roche ! Et à force de tourner sur eux-mêmes et autour du Soleil d’or, à cause de sa force d’attraction gravitationnelle, ces blocs deviennent peu à peu, lentement, mais sûrement, de beaux astres bien ronds et fermes. Imagine le temps que ça prend pour créer de telles merveilles !

C’est ainsi que, à leur tour, prennent forme les quatre premières planètes rocheuses, qu’on appelle telluriques. Comme elles sont si petites, elles prennent place en cadence près de cet astre brillant, chaud et réconfortant qu'est le Soleil. Elles sont composées de Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Faites de roc et de métal, leur évolution finale les assigne à rester petites de taille et sans anneau décoratif.